C’est déjà l’heure du quatrième album post-reformation pour les L.A GUNS, et le rythme effréné des sorties donne un peu le tournis. Il semblerait que la nouvelle union entre Tracii Guns et Phil Lewis ait donné un coup de turbo à leur inspiration, puisque tous les deux ans, un nouvel album voit le jour pour le plus grand plaisir des fans. Mais cette productivité s’accompagne-t-elle d’une créativité concrète ? Je serais tenté de répondre par l’affirmative, puisque Black Diamonds est encore une réussite flagrante et indéniable.
L.A GUNS a toujours été l’outsider de la génération Glam californienne des années 80. Toujours placé mais jamais en tête, le groupe de Tracii a mené sa barque sans se soucier d’une quelconque compétition, proposant des disques honnêtes, puis des alternatives solides (le groupe s’était scindé en deux factions), sans perdre de vue l’essentiel : jouer une musique solide, profondément Rock, en réminiscence des influences seventies du groupe, entre les STONES, LED ZEP, KISS et SWEET. Et aujourd’hui encore, le groupe porte la marque de ses admirations musicales, et nous livre une prestation de haute volée se voulant synthèse de tout son parcours.
Un nouveau disque des GUNS ne surprend certes plus, mais rassure et contente systématiquement. Entre décharge électrique sauvage et ballades puissantes de samedi soir, chaque livrée contient son lot de hits et de joyaux, et Black Diamonds ne fait pas exception à la règle. Produit par Tracii en personne, ce nouveau chapitre se range facilement aux cotés des plus grandes réussites du groupe, toujours aussi naturel, brut et loin des poster-boys de sa génération.
Des guitares, beaucoup, des mélodies, aussi, une certaine vision de l’urgence pour un énième hommage au Rock n’Roll, celui bien saturé, bien sexué, et légèrement hâlé, entre le soleil de Californie et la pluie londonienne. Et en abordant son retour par le très ZEP « You Betray », Tracii nous en donne pour notre argent, en laissant la batterie Heavy d’Adam Hamilton payer son tribut à John Bonham.
Le groupe est en forme, Phil est en voix, toujours aussi gouailleuse et en écho des gémissements de David Johansen, les guitares sont débridées, le son roots et délicieusement râpeux, tous les ingrédients ont été dosés avec minutie, pour que le bal soit réussi. Et ce bal qui pourrait être celui de fin d’année d’une Rock n’Roll High School réconcilie les fans des RAMONES, de HANOÏ ROCKS, entre Punk Glam et Hard candy. On se laisse donc aller à un retour en arrière, sans nier que les années ont passé, mais en assumant parfaitement cette envie de redevenir jeune l’espace de quarante minutes. Après tout, il n’y a aucun mal à ça, surtout lorsque les potes rechargent la boom-box avec des tubes de la trempe de « Babylon » ou « Shame ».
Pas de quoi avoir honte, bien au contraire. Et si le répertoire 2023 de la bande, complétée de la basse de Johnny Martin peut facilement être comparé à celui étalé sur Checkered Past ou The Devil You Know, il fait preuve d’une forme éblouissante, spécialement pour un groupe de cet âge avancé. Mais l’âge est celui du cœur, et celui de Phil et Tracii bat encore la chamade pour un Hard-Rock classique, énergique, joué avec les tripes, refusant la gloriole d’une technique superflue, entre la liberté des seventies et la puissance brute des nineties.
Les riffs sont d’usage, les politesses rythmiques aussi, mais l’énergie qui se dégage de ce disque a quelque chose de cathartique, comme un yearbook revenant à la vie en sortant de son coffre à souvenirs. « Shattered Glass » évoque ces fêtes données en l’honneur d’une liberté adolescente qui s’épanouit au son des décibels versés et de l’alcool ingurgité, tandis que « Gonna Lose » propose à Johnny Thunders d’aller faire un tour ave Robert Plant, avant que le tout ne dégénère en hit syncopé à la BLACK COUNTRY COMMUNION.
Entre sensibilité exacerbée et envie de perpétrer un esprit conservateur, Black Diamonds ose à peu près tout, et marque des points. On y retrouve tout ce qui a fait l’essence des GUNS, ce Glam de série B que d’autres pourraient leur envier, loin du Pop Metal qui échange la sueur contre des dollars en poignées. Ici, pas question de sombrer dans les affres du libéralisme musical, on reste puriste, et on trace sa route sans se demander si l’odeur de gomme va gêner ceux qui restent à la traîne.
« Got It Wrong », burner de luxe, « Lowlife », racé comme une Ford Mustang et rapide comme un roadrunner, « Crying », subtilement psychédélique et déhanché, tout est parfait, livré tel quel et sonnant aussi live qu’un rappel au Cathouse. Entre les ENUFF Z’NUFF, FASTER PUSSYCAT et les NEW YORK DOLLS, L.A GUNS continue de brûler la chandelle de la vie par les deux bouts, puisque c’est la seule attitude susceptible de garder le vrai Rock la tête hors de l’eau. Et avec un surplus d’énergie pompé chez les BACKYARD BABIES (« Like A Drug »), Black Diamonds passe la rampe haut la main pour vous guider sur le bon chemin.
Tracii et Phil sont donc toujours ces deux branleurs authentiques que le monde du Glam Rock aime tant, et nous servent encore bouillants une grosse poignée d’hymnes qui vont faire un carton sur scène. Il est toujours plaisant de constater que ses idoles d’antan en ont toujours sous le capot, et n’ont pas besoin de viagra pour la garder bien droite.
Titres de l’album:
01. You Betray
02. Wrong About You
03. Diamonds
04. Babylon
05. Shame
06. Shattered Glass
07. Gonna Lose
08. Got It Wrong
09. Lowlife
10. Crying
11. Like A Drug
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