Serafino le voulait, il l’a eu. Le fantasque CEO italien a réussi à intégrer l’irlandais Robin McAuley à son écurie déjà surchargée de pur-sang, en lui adjoignant les services de gunmen tous plus capés les uns que les autres. Sur le papier, BLACK SWAN avait tout du all-star-band casse-gueule en forme de pétard à la mèche trop longue, mais Shake The World nous a vite rassurés il y a deux ans : non seulement le groupe était valide, mais l’expérience était plus que concluante. Dans un registre de Hard classique des années 80, le concept nous en donnait pour notre argent, loin des artifices Frontiers produits à la chaîne par Del Vecchio, et nous étions nombreux à attendre la suite des évènements, et l’éventuelle - très probable - confirmation.
BLACK SWAN revient donc en 2022 tirer le bilan du label italien du mois de mai vers le haut, et ne le cachons pas, Generation Mind est un pur plaisir même pas coupable que l’on a envie de partager avec le plus grand nombre. Quel délice de retrouver ces musiciens de légende encore verts, d’écouter ces chansons qui semblent exhumées d’une cave de club eighties sur le Strip, et de ressentir une fois encore ce frisson d‘adolescence que le Hard-Rock faisait passer dans notre échine.
Niveau formation, pas de changement, Robin est bien évidemment toujours là, accroché à son micro, et toujours secondé par les magiciens Reb Beach (WINGER, WHITESNAKE) à la guitare, Jeff Pilson (FOREIGNER, THE END MACHINE, ex-DOKKEN) à la basse, guitare acoustique, et claviers, et Matt Starr (Ace FREHLEY, MR BIG) à la batterie. Un line-up classe A donc, pour un album qui avait la lourde tâche de faire aussi bien sinon mieux que son frère aîné, défi relevé avec brio, sans changer les choses ni dévier d’une trajectoire très bien tracée.
Et dès le tube d’entrée « She Hides Behind », tout est là, et vous pouvez recompter. Riff béton made in Californie avec cette petite touche de hargne européenne, voix incroyable de Robin, très en gorge, rythmique soudée et fluide, et les rares doutes pouvant encore subsister de voler avec la tempête de Hard à la DOKKEN/BULLET BOYS/MSG. Evidemment, rien de nouveau sous le soleil de la nostalgie, mais une énergie incroyable, une foi sans failles, un instrumental évidemment impeccable, mais une réelle joie de jouer une musique simple en réminiscence de passés glorieux.
Alors, on revisite tout le répertoire de l’époque, le groove, le boogie, l’hymne hédoniste, la ballade tendre, le burner burné, et le tracklisting passe comme dans un rêve, chaque titre apportant sa pierre à l’édification d’une pyramide abritant les Dieux anciens. De fait, tous les complexes s’envolent, l’âge n’est plus qu’un chiffre sur un document d’état civil, et on dodeline du chef sur l’imparable « Eagles Fly », incroyable hit que les DANGEROUS TOYS auraient joué l’écume aux lèvres.
Entre Hard classique, AOR endurci, et Heavy allusif, BLACK SWAN survole son sujet avec une telle classe que l’on ne peut que s’incliner face à tant de talent. Entre un mid tempo à faire trembler la côte Ouest (« Generation Mind », le genre de tube que BON JOVI aurait pu se faire tailler sur mesure par Desmond Child), et un pilonnage Heavy nuancé de magnifiques mélodies (« See You Cry »), le bilan est déjà lourd à mi-parcours, et on comprend que ce nouvel album va faire les beaux jours de cette fin de printemps.
Totalement galvanisés par cette osmose entre eux, les quatre musicien donnent tout ce qu’ils ont dans le ventre, évitent le piège du pilotage automatique en citation directe de leur propre passé, même si parfois, l’ombre de WINGER, WHITESNAKE ou DOKKEN plane un peu plus bas que la moyenne. Mais la voix unique de Robin permet d’éviter la paraphrase à quarante ans d’intervalle, et les morceaux choc s’amoncèlent dans un déluge de bonheur.
Si évidemment tous les titres méritent une écoute minutieuse, certains décollent encore plus rapidement que la moyenne, dont « How Do You Feel », superbe et au parfum DEF LEPPARD très prononcé, ou « Long Way Down », chromé comme un dragster, et pulsé par une rythmique turbocompressée.
Pas de complaisance, aucune facilité, une production un peu sèche mais qui laisse les graves respirer, des performances évidemment hors du commun, pour un second album qui réussit l’impensable : surpasser son prédécesseur, et offrir encore plus de plaisir. Mélodies sixties, chœurs à profusion, légères teintes psychédéliques pour rappeler les racines, et surtout, une puissance que bon nombre de jeunes groupes devraient leur envier.
Difficile de croire que BLACK SWAN soit capable de tenir la distance sans commettre la moindre faute de goût, et c’est pourtant la réalité des faits. En cinquante-cinq minutes, le quatuor s’offre un sans-faute, un grand chelem incroyable, entre Hard Rock classieux (« Crown »), et final plus modulé avec sentiments en boutonnière (« I Will Follow »).
Generation Mind est à n’en point douter l’album de Hard-Rock de ce premier semestre, et BLACK SWAN le supergroupe le plus attachant du marché actuel. Une fontaine de jouvence qui flatte la nostalgie dans le sens du poil, et qui redonne espoir, le sourire aux lèvres, et l’envie de regarder vers demain avec un peu plus d’enthousiasme.
Titres de l’album :
01. Before The Light
02. She Hides Behind
03. Generation Mind
04. Eagles Fly
05. See You Cry
06. Killer On The Loose
07. Miracle
08. How Do You Feel
09. Long Way Down
10. Crown
11. Wicked The Day
12. I Will Follow
Un report ? Je crois que j’y reviendrai l’an prochain mais deux jours afin de mieux profiter. J’en connais qui ont du moins apprécier le camping avec l’orage du dernier soir
16/05/2025, 06:52
Avec Massacra legacy, ça commence nettement à avoir plus de gueule ! Reste à voir la suite des annonces. Mais je crois que je vais plus préférer le Westill le mois suivant au même endroit cette année, déjà Elder et Wytch Hazel de confi(...)
13/05/2025, 07:48
Mea culpa....J'avais pas vu la news en première page - j'ai été directement te répondre.
12/05/2025, 14:33
S'il est du même acabit que le The Cthulhian Pulse: Call From The Dead City sorti en 2020, Mountains of Madness risque d'être un allday listening pour moi.J'ai hâte, bordel !
12/05/2025, 13:44
J'étais passé totalement à côté de cette petite pépite de Death Suédois!Vieux moutard que jamais!Puteraeon glisse de belles ambiances lovecraftiennes sur cet album et les arrangements apportent un plus à l'ensemble.
12/05/2025, 13:42
Necro est sympa, avec de bons passages groovy et d'autres où le groupe envoie du bois.Pas sûr de l'écouter durablement, d'autant plus que le prochain Puteraeon sort le 30 avril prochain.
12/05/2025, 13:40
Sentiment mitigé pour ma part Le chant de Johan Lindqvist n'atteint pas un pouïème de ce qu(...)
12/05/2025, 13:38
Au vu de la dernière vidéo-ITW en date du gonze sur ce site, pour ce qui est de "feu sacré", il a toujours l'air de l'avoir le mec.Je pars donc confiant.
08/05/2025, 09:17
@ MobidOM :oui, pas faux pour la "captation d'héritage" ! :-/ En même temps, s'il a encore le feu sacré et propose un truc pas trop moisi... De toute façon la critique sera sans pitié si le truc ne tient pas la(...)
07/05/2025, 11:52
Ah ce fameux BRUTAL TOUR avec Loudblast / MASSACRA / No Return et Crusher en 95 ! LA PUTAIN de bonne époque
07/05/2025, 11:04
@ Oliv : Montpellier étant une ville et une agglomération plus petite que Lyon, il n'y a véritablement de la place que pour deux petites salles orientées Rock-Metal-Punk-etc, à ce qui me semble après vingt-cinq ans d'observation. Au-delà,(...)
06/05/2025, 20:29
"Death To All", à chaque fois que je les ai vu ils avaient un line-up tout à fait légitime (dont une fois tous les musiciens qui ont joué sur "Human", à part Chuck bien sûr)Et puis la phrase "Chris Palengat pr(...)
06/05/2025, 20:28
Je ne vois pas beaucoup l'intérêt, et je ne comprends pas pourquoi ils n'ont pas attendu les trente ans de l'album l'an prochain. Ces dernières semaines je me retape les premiers, et ça reste un bonheur.
06/05/2025, 19:29
Vénérant ces albums et n'ayant jamais vu la vraie incarnation de Massacra, hors de question de louper ça (si ça passe à portée de paluche, pas à Pétaouchnok). Un peu comme un "Death To All"...
06/05/2025, 17:11