Qui va piano va sano. C’est une façon de voir les choses, que l’on peut moduler de pas mal d’autres locutions. Tiens, par exemple : allegro ma non troppo. L’italien nous donne donc des armes pour tenter de comprendre ces artistes qui ne font rien comme les autres. Et pas besoin d’aller les chercher de l’autre côté des Alpes, puisque certains sont bien de chez nous, et assez loin de l’Italie d’ailleurs. Les FIRE WHEEL évoluent en Calais, ce qui fait quand même une petite trotte, mais pourtant, on ne peut s’empêcher de les associer à ces deux phrases tout sauf sibyllines. Car les calaisiens avancent tranquillement, sans précipiter les choses, alors même que leur musique adopte la démarche inverse en nous bousculant sans ménagement.
En douze ans d’existence, le quatuor (Olivier Marquant - guitare, Robin Lepretre - basse, François Bodart - batterie et Victor Seys - guitare) n’a semé qu’un seul longue-durée, Ignited, qui fut d’ailleurs sa première œuvre en 2019. Depuis, pas grand-chose en dehors d’un EP et d’un live, alors que tout le monde attendait à raison une suite plus développée. Manque de chance, ça ne sera pas pour ce coup-ci non plus, puisque I : Of Pawns And Kings s’arrête à la barre des vingt minutes pour quatre titres plus une intro. Encore un format médium, pas le plus facile à vendre, mais qui permet quand même de constater que nos amis ne sont pas calmés, ni prêts à le faire.
Enregistré, mixé et masterisé au Minotaure studio, flanqué d’un superbe artwork de La Tanière de Nyx, I : Of Pawns And Kings est une affaire très esthétique. Ce navire émergeant d’une mer de sable laisse présager d’un avenir peu clément, et musicalement, le parti-pris est aussi dystopique. Du bourrin certes, mais du bourrin intelligent, mélodique, qui créé une ambiance anxiogène tout en semant quelques cailloux d’espoir sur le chemin. S’il est évident que le classicisme règne en maître, les quatre musiciens se montrent assez persuasifs pour oser des choses moins simples. Ainsi, le final « My Savior » incarne un épilogue ouvert, qui nous laisse deviner la suite des évènements. Une suite annoncée indirectement par la classification I de cet EP
Pas de chamboulement, la structure reste la même. Un Death vraiment compact et méchant, qui cogne, qui sonne, qui résonne, et qui laisse les édifices s’écrouler d’eux-mêmes. « Sticks & Stones » accueille les tribus perdues avec sobriété et clarté, posant une rythmique en invective sur la table pour négocier les renseignements. A la limite d’un Hardcore métallique joué par des belettes enragées, ou d’un Death suédois des mid nineties traduit dans un langage WWE, I : Of Pawns And Kings bande les muscles, et toise sur le ring ses adversaires, moins charpentés que lui, et quelque peu désemparés au moment d’attaquer.
Il faut dire que tous les secteurs de jeu ont été bétonnés par FIRE WHEEL, très à l’aise sur son mid tempo martelé. Pas de fulgurance inutile, un chant formel et gratté, deux guitares qui laminent des thèmes d’usage, le décor est connu, mais bien exploité. On sent la sueur, la peur, et puisque de temps à autres l’inspiration dévie pour laisser un chaloupé bancal s’installer, l’ennui reste dans les vestiaires.
Des coups portés pleine bourre, des fauchages, des coups de pied rotatifs pour bien retranscrire cette apocalypse à laquelle nous n’échapperons pas. « Unleashed », encore plus remonté et effrayant lâche quelques dissonances, mais suit scrupuleusement la ligne de démarcation séparant le Death classique de celui plus moderne et ouvert aux influences extérieures. Celui qu’on entend sur l’éléphantesque « Pawns », troquant quelques objets autrefois précieux contre des armes et des protections diverses.
Cette traversée d’un paysage dévasté est donc plaisante et appelle une suite rapide. Gageons que le quatuor n’attendra même pas 2026 pour nous l’offrir, battant le fer pendant qu’il est encore bouillant. FIRE WHEEL brûle le macadam et cristallise le sable de ses roues incendiaires, mais négocie bien ses virages pour ne pas s’incruster dans le décor. D’accord.
Titres de l’album
01. Preface
02. Sticks & Stones
03. Unleashed
04. Pawns
05. My Savior
Avec Massacra legacy, ça commence nettement à avoir plus de gueule ! Reste à voir la suite des annonces. Mais je crois que je vais plus préférer le Westill le mois suivant au même endroit cette année, déjà Elder et Wytch Hazel de confi(...)
13/05/2025, 07:48
Mea culpa....J'avais pas vu la news en première page - j'ai été directement te répondre.
12/05/2025, 14:33
S'il est du même acabit que le The Cthulhian Pulse: Call From The Dead City sorti en 2020, Mountains of Madness risque d'être un allday listening pour moi.J'ai hâte, bordel !
12/05/2025, 13:44
J'étais passé totalement à côté de cette petite pépite de Death Suédois!Vieux moutard que jamais!Puteraeon glisse de belles ambiances lovecraftiennes sur cet album et les arrangements apportent un plus à l'ensemble.
12/05/2025, 13:42
Necro est sympa, avec de bons passages groovy et d'autres où le groupe envoie du bois.Pas sûr de l'écouter durablement, d'autant plus que le prochain Puteraeon sort le 30 avril prochain.
12/05/2025, 13:40
Sentiment mitigé pour ma part Le chant de Johan Lindqvist n'atteint pas un pouïème de ce qu(...)
12/05/2025, 13:38
Au vu de la dernière vidéo-ITW en date du gonze sur ce site, pour ce qui est de "feu sacré", il a toujours l'air de l'avoir le mec.Je pars donc confiant.
08/05/2025, 09:17
@ MobidOM :oui, pas faux pour la "captation d'héritage" ! :-/ En même temps, s'il a encore le feu sacré et propose un truc pas trop moisi... De toute façon la critique sera sans pitié si le truc ne tient pas la(...)
07/05/2025, 11:52
Ah ce fameux BRUTAL TOUR avec Loudblast / MASSACRA / No Return et Crusher en 95 ! LA PUTAIN de bonne époque
07/05/2025, 11:04
@ Oliv : Montpellier étant une ville et une agglomération plus petite que Lyon, il n'y a véritablement de la place que pour deux petites salles orientées Rock-Metal-Punk-etc, à ce qui me semble après vingt-cinq ans d'observation. Au-delà,(...)
06/05/2025, 20:29
"Death To All", à chaque fois que je les ai vu ils avaient un line-up tout à fait légitime (dont une fois tous les musiciens qui ont joué sur "Human", à part Chuck bien sûr)Et puis la phrase "Chris Palengat pr(...)
06/05/2025, 20:28
Je ne vois pas beaucoup l'intérêt, et je ne comprends pas pourquoi ils n'ont pas attendu les trente ans de l'album l'an prochain. Ces dernières semaines je me retape les premiers, et ça reste un bonheur.
06/05/2025, 19:29
Vénérant ces albums et n'ayant jamais vu la vraie incarnation de Massacra, hors de question de louper ça (si ça passe à portée de paluche, pas à Pétaouchnok). Un peu comme un "Death To All"...
06/05/2025, 17:11
Ils sont juste trop faux-cul pour assumer le statut de tribute band, voilà tout.
06/05/2025, 16:15