Tomb Emanations

Black Cilice

10/12/2021

Iron Bonehead

Oui, j’ai des goûts étranges, oui, j’ai des attirances déviantes, mais je les assume pleinement. Autant je peux être attiré par un album de BM martial, symphonique, ésotérique, expérimental et avant-gardiste, autant je suis irrémédiablement hypnotisé par certaines approches lo-fi et raw, pour une simple et bonne raison. Au départ, le style se voulait sans concession, laid, joué par des musiciens à la technique rudimentaire réfutant tout principe d’évolution sonore pour enregistrer sur du matériel de fortune et sonner plus evil que ses petits contemporainsOui, j’aime les pochettes en noir et blanc, crades, au gros grain, dépeignant des scènes absconses, souvent floues, oui, j’adore le son d’une distorsion poussée à son extrême, et oui, j’aime le délicat bercement d’un chant capté sur un micro de gosse d’une pièce trop éloignée pour en saisir toutes les finesses.

C’est ainsi, et pas autrement.

Alors, j‘écoute parfois des disques et œuvres qui pour le plus grand dénominateur commun ne sont que des démos ridicules mal enregistrées, tenant plus de la blague de potache d’Halloween que de réels albums, mais que voulez-vous, c’est ce même appétit d’underground et d’interdit qui me pousse à chercher les films les plus glauques, les pellicules les plus mal tournées, et les livres mal écrits, mais bizarres, biscornus et glauques.

Dès lors, en apprenant la sortie d’un nouveau 7’’ de la part du projet portugais BLACK CILICE, j’ai foncé, le single ayant été porté à ma connaissance par son label allemand, Iron Bonehead. Je connais bien BLACK CILICE, puisque cette chronique est déjà ma troisième concernant le concept, et Mysteries ainsi que Banished from Time font partie de mes albums de chevet, sans pour autant avoir des qualités exceptionnellement remarquables. BLACK CILICE s’épanouit dans un BM lo-fi tout ce qu’il y a de plus classique, et dès les premières notes de ce nouveau simple, on est happé par ce son distordu, par cette ambiance de chambre de torture, et par ce chant écorché et sous-mixé qui hérisse les poils sur les bras.

Respectant un cheminement logique depuis ses débuts, le one-man-band ne fait que prolonger une discographie née avec une première démo en 2009, rapidement suivie par une myriade de sorties toutes plus confidentielles les unes que les autres. Et s’il a fallu attendre 2011 et pas moins de sept maquettes pour enfin avoir droit à un premier album (A Corpse, A Temple), la philosophie du projet était déjà bien affirmée depuis ses débuts.

En gros, la quintessence de la scène norvégienne des années 90, mais transposé dans un vocable encore plus underground qu’un premier hurlement de Nocturno Culto. Respectant à la lettre les dogmes du Raw Black, BLACK CILICE joue toujours aussi cru et direct, sans fioritures, en misant sur des structures traditionnelles et un sens de l’enregistrement plus que primitif. On peut trouver ça convenu, classique, rebattu et déjà entendu, mais les sensations ressenties à l’écoute de ces deux nouveaux titres font appel aux réflexes les plus primitifs de l’homme amateur de musique viscérale, et la grandiloquence minimaliste de « Vigil of Ruins » permet une fois encore d’appréhender le monde d’un musicien qui refuse de voir le Black dénaturé et soldé sur l’autel de la compromission.       

Un petit quart d’heure de souffrance auditive, pour une Némésis/Catharsis indispensable à la compréhension d’un genre qui déteste se voir travesti pour séduire les masses. Alors, oui, vous pouvez toujours dire que j’ai des goûts de chiotte, que je n’y connais rien, mais je ne changerai pas d’avis pour faire plaisir aux trolls et/ou aux masses.

                   

                                                                                                                                                                                     

Titres de l’album:

01. Returning from Dimensions Below

02. Vigil of Ruins



par mortne2001 le 19/07/2022 à 18:22
70 %    202

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