Hellyeah + Gorod + Overcharger

Overcharger, Gorod, Hellyeah

Rockstore, Montpellier (France)

du 13/03/2017 au 13/03/2017

Vue la diversité des réactions à propos de cette affiche annoncée depuis assez longtemps, je ne savais vraiment pas à quoi m'attendre quant à son succès. Hellyeah prête de loin le flanc à certaines critiques trop tentantes. Comme si beaucoup de gens avaient honte d'aller voir le groupe de l'ancien batteur de PanterA. Cela fait très longtemps que le Rockstore ne prend plus de risques sur le Metal, il faut du gros complet (Meshuggah, Trust deux soirs d'affilée dernièrement) ou sinon la programmation est compromise pour des années. Finalement on a dû arriver à une demi-salle, et un public trop jeune en moyenne pour que l'accusation collective de nostalgie puisse tenir. C'était déjà un bon point inattendu.

Bien qu'évoluant dans un style populaire par chez nous, je ne connaissais OVERCHARGER que de nom. Les quatre Bordelais ne trompent pas avec leurs dégaines de Metalleux de l'ancien pays confédéré : vestes et gilets à patches, vêtements pour être à l'aise, barbes poisseuses. Cela penche plus vers le Metal que le Stoner, nous suivions avec eux les brisées de Black Label Society, PanterA voire surtout Down (je le dis tout bas vu le contexte). Une touche de Blues Rock rend authentique ce mélange très classique. Malgré leur jeunesse ces Louisianais par l'esprit dégagent une énergie et un groove certain, le point le moins fort étant peut-être la batterie qui assure la syncope emballante sans montrer une précision chirurgicale un peu superflue. Tel solo de guitare sonnait comme le Dimebag le plus barge, tel autre puait le Blues. Si l'originalité n'est pas le but, Overcharger se détache par un certain génie du bon riff et de la bonne mélodie prenante en acoustique, c'est un groupe qui s'exprime à travers l'héritage sudiste le plus pur plutôt qu'il ne lui rend hommage comme tant d'autres. Le chanteur, correct dans sa partie, n'a pas eu à beaucoup faire pour nous convaincre de se laisser aller, d'autant que quelques personnes étaient même venues spécialement de chez eux. Nous les reverrons avec plaisir.


C'était bien la sixième fois que je voyais GOROD, presque tous les ans, mais jamais encore en décalage au sein d'une affiche. J'imagine que la connexion Girondine est à l'origine, et que cette date isolée leur permettait de prendre les marques pour la tournée du mois prochain. En effet j'ai trouvé Julien légèrement moins pitre que d'habitude, bien que toujours aussi professionnel sur son chant. À l'avenant, le groupe n'a évidemment rien perdu de sa maîtrise. Mieux encore, l'orientation de ces dernières années vers des territoires un peu plus bourrins, au détriment des moulinets, est une bonne chose. Le mixage maison plus axé sur la rythmique y a aussi contribué sans doute. Ainsi s'estompa une partie de la gêne qui est toujours restée dans mon appréciation, malgré mon intérêt pour le Death Technique et une fréquentation assez ancienne et régulière. Je ne saurais dire pourtant s'ils ont joué des titres de l'EP qui va sortir, la spontanéité sensée les caractériser étant à première écoute très semblable aux titres plus directs du dernier album. J'ai cru reconnaître un ou deux titres plus anciens.

Sur une scène plus grande que les autres fois, on pouvait mieux profiter de l'ensemble des cinq membres, Matthieu portant par exemple ce t-shirt de Kronos rappelant une tournée légendaire de 2011. Mais je doute qu'un grand nombre de gens présents ici les eussent déjà vus. La formule éprouvée du Death jovial n'a pas manqué son effet, l'assistance s'est bien bougée. Le set paraissait court mais comme c'était dû en partie à une interprétation rapide, ils ont pu caser un titre de plus après le sempiternel "apéro !" final de Julien servant habituellement à signaler la fin du set, du bonus.


J'abordai HELLYEAH avec prudence, quand entra en premier en scène Vinnie Paul dont le look inchangé depuis des lustres donne l'illusion qu'il n'a pas pris une ride depuis toutes ces années. Mais je suis rentré rapidement dans le bain, la bière aidant sans doute – elle fait partie du jeu. Si les versions studio des titres me laissent froid, cela peut changer sur scène. Les cinq ont énormément de métier et, dans le sillage de Chad Gray, toujours la pêche. La présence de deux guitares donne de la force, et ce malgré un accordage aigu et un mixage Rock qui ne les privilégiait pas.

Entre deux titres Chad Gray casait des speeches assez bateau (à l'image des paroles, du reste) sur le Heavy Metal et les fans, mais dans un anglais très compréhensible. Le grand savoir-faire du combo emballait l'assistance au point qu'on vit même des circle pits, pas très évidents pour ce style de Metal groovy. Les plans simples, empreints de la culture musicale du pays profond, laissaient brutalement retomber la pression sur les quelques intros acoustiques. Régulièrement Vinnie Paul envoyait une baguette que l'on s'arrachait.  Chad, avec sa barbiche rouge et ses dreads, ne semblait pas s'user au fil du set, conservant une énergie et un timbre égal. Je remarquai avec étonnement que certaines personnes semblaient bien connaître les paroles, et effectivement quelques personnes sur la gauche levèrent fièrement les mains quand Chad demanda qui les avait déjà vus. Pour la majorité restante, la formule permettait de passer un très bon moment avec une musique certes balisée mais plaisante à vivre. Je présume que la reprise de Collins est passée dans le tas, sans que je l'aie identifiée. Aucune reprise Metal n'était incluse et encore moins des autres groupes des membres, ce qui est dommage. Le set le plus long passa ainsi sans difficulté, jusqu'au titre éponyme au refrain terriblement basique et fédérateur, comme il y en avait eu d'autres avant. Aucun rappel n'était prévu comme avec tous les groupes professionnels Américains, il fallut se séparer après quelques acclamations sous les notes d'un piquant "Personal Jesus" fort à propos à plus d'un titre.


Je ne pensais pas passer une aussi bonne soirée, partant avec peu d'attentes. Je n'ai pas dévalisé le stand faute de conversion soudaine, mais c'est un sentiment infiniment préférable aux grandes rencontres décevantes.


par RBD le 17/03/2017 à 08:08
   1230

Commentaires (0) | Ajouter un commentaire

pas de commentaire enregistré

Ajouter un commentaire


Derniers articles

Midnight + Cyclone + High Command // Paris

Mold_Putrefaction 24/04/2024

Live Report

DIONYSIAQUE + JADE @La Chaouée

Simony 23/04/2024

Live Report

Enslaved + Svalbard + Wayfarer

RBD 20/03/2024

Live Report

Voyage au centre de la scène : BLOODY RITUAL

Jus de cadavre 17/03/2024

Vidéos

Crisix + Dead Winds

RBD 20/02/2024

Live Report
Concerts à 7 jours
Tags
Photos stream
Derniers commentaires
DPD

Mes confuses malgré mon instinct qui tapait dans le juste, rien avoir avec le gaillard à qui je pensais.

24/04/2024, 14:26

RBD

Vu récemment avec Napalm Death, et ça faisait plaisir de voir que beaucoup de gens connaissent leur Histoire du Death Metal car il y avait de vrais fans. Surtout, la formule D-Beat basique et efficace du père Speckmann fonctionne bien en live 

23/04/2024, 09:55

LeMoustre

Excellent disque avec un gros point fort sur le riffing atomique. La pochette m'évoque clairement celle de Nothingface, version bio-mécanique

22/04/2024, 18:04

Arioch91

Ca fleure bon le vieux Kreator période Pleasure to Kill ! Prod' crade, aux antipodes des trucs surproduits de certains groupes et quand ça speede, ça rigole pas.

21/04/2024, 19:52

Poderosos/Magnificencia/Técnica Suprema

Los Maestros del BRUTAL DEATH GRIND

21/04/2024, 19:50

Pomah

+1 Gargan, influence Mgla je trouve par moment. 

21/04/2024, 09:20

Jus de cadavre

Là clairement le label est dans son droit à 100%. Warner a racheté l'ancien label de Kickback, ils en font ce qu'ils veulent du catalogue. Après, l'élégance, une telle multinationale elle s'en beurre la raie. Mais je peux comprendre qu(...)

20/04/2024, 23:36

Tourista

Mouiii, pas faux. Les gonzes ont signé.Mais ça me rappelle Peter Steele qui avait voulu défenestrer un type dans les bureaux de Roadrunner après avoir découvert que le label ressortait les albums de Ca(...)

20/04/2024, 20:06

Tourista

Devinez où il se Lemmy. (ne me raccompagnez pas, je sors tout seul)

20/04/2024, 19:58

Grosse pute

Attention, les mecs ne se font pas "enfler". C'est juste que Warner ne leur a pas demandé leur avis pour rééditer le bazar et les mecs parlent donc d'édition pirate, alors que Warner a bien les droits sur le disque. Après, Kickback, ce ne son(...)

20/04/2024, 06:26

Tourista

Désolé pour les coquilles monstrueuses.  Merci la saisie automatique.

19/04/2024, 20:51

Tourista

Non bien sûr je plaisantais, M'sieur Heaulme. Un artiste qui se fait enfler a mille fois raison d'en parler !   Et je sais malheureusement de quoi je parle.Respect pour Kickback. Content que tu les pu voir ce docu.

19/04/2024, 18:08

Humungus

@Tourista :- "On s'en cogne"Bah non...- Tu t'es achement bien rattrapé avec ce docu qui était totalement passé à côté de mes radars.Exceptionnel.C'est pas C8 qui passerait ça bordel...

19/04/2024, 15:54

grosse pute

Au lieu d'aller baiser des gamines et des ladyboys à Bangkok, Stephan aurait dû apprendre à lire les contrats qu'il signe.

19/04/2024, 15:20

Humungus

Ouhlala miam miam !!! !!!! !!!

19/04/2024, 10:35

Tourista

Désolé, c'est bien SODOM et non....   Putain de correcteur !  

19/04/2024, 07:52

Tourista

On s'en cogne.   Non j'en profite juste pour dire à ceux qui ne l'auraient pas encor(...)

19/04/2024, 07:52

Arioch91

J'aime bien ! Ajouté à ma shopping list.

18/04/2024, 19:48

Saul D

" Marianne" c'est pour miss Schiappa? ok je sors :-)

18/04/2024, 17:12

Gargan

Y'a du riff polonais.

17/04/2024, 08:12