Ce vendredi soir est le début d'un petit week-end marathon qui s'annonçait sous les meilleurs auspices étant donné le nombre de têtes connues que j'allais y retrouver. On commence tout en lourdeur avec MONOLORD et FIREBREATHER dont la tournée commune posait ses valises à La Cartonnerie de Reims. Une affiche assez audacieuse dans la programmation de la salle et la petite centaine de personnes présente a, j'espère, donné envie à l'équipe de réitérer l'expérience car, de ce que l'on a pu voir en ce vendredi soir, il y a bien un public pour cette musique dans la capitale champenoise.
20h30 pétante, FIREBREATHER, monte sur scène. Le groupe opère en trio avec un bassiste assez remuant ce soir, se courbant sur son pédalier pour quelques effets entre les morceaux ou manquant de tomber lorsque le rythme du Stoner Doom Metal des Suédois s'emballait. Le personnage semble sous l'emprise de quelques substances mais la qualité de son jeu ne s'en fait pas sentir.
Le guitariste chanteur, Mattias Nööjd, connait quelques soucis d'accordage sur sa guitare ce qui dénatura quelque peu un lead de guitare mais la réactivité et l'agilité du bonhomme force le respect car non content de ré-accorder entre deux accords (et le tout à l'oreille), il continue d'assurer les lignes de chant sans trop se perdre en route, quelques petits moments de flottement laisse transparaitre la manœuvre mais chapeau-bas pour la maitrise. Le batteur, lui, joue simple mais efficace, la ride avec une belle cloche bien prononcée en son centre en dit long sur le jeu de Fredrik Käll qui met une énergie pleine de lourdeur au milieu des instruments pas beaucoup plus légers. Quelques apparâts de Fuzz jaillissent de temps en temps, à la faveur d'une basse bien présente dans le mix, mais nous ne sommes pas là dans la branche Californienne du genre.
Le son ce soir est de qualité comme très souvent dans cette salle d'ailleurs, et si les limitations sonores empêchent le groupe de faire trembler les murs de la petite salle de La Cartonnerie, on saisit toutefois la lourdeur du propos de ce groupe qui défend alors son deuxième album, Under A Blood Moon, paru en septembre dernier chez Riding Easy Records.
Après 40 minutes de show le groupe se retire avec les applaudissements du public, les Suédois ont su conquérir ce soir. Le chant au grain rocailleux n'est pas sans rappeler les ORANGE GOBLIN ou même HIGH ON FIRE, de même que la nature très directe du Stoner Doom Metal de FIREBREATHER.
Le groupe évoluant sur un matériel différent de la tête d'affiche, l'équipe technique s’affaire à démonter la batterie du groupe d'ouverture, laissant plus de profondeur de scène pour MONOLORD qui opère pourtant en trio également, pourquoi pas un backline commun ? Peu importe, cela nous laisse le temps d'aller faire un premier tour au merchandising bien fourni et surtout de faire marcher la pompe à céréales fermentées du bar.
Quelques minutes plus tard, la lumière s'éteint laissant apparaître un grand back drop en fond de scène représentant le volatile qui orne la pochette du dernier album de MONOLORD. Le rendu est assez beau avec ces couleurs automnales alors qu'une musique country résonne dans la sono pendant l'entrée sur scène des 3 protagonistes. Et paf, premier uppercut, le son est lourd, l'ambiance se fait pesante presque religieuse même lorsque le chant gavé de réverb et de delay de Thomas Jäger entre en lisse. Là aussi, le bassiste du groupe, Mika Häkki, se montre à son avantage, avec quelques lignes en lead où la pédale à fuzz fait immédiatement réagir le public. Il est assez drôle de voir les différences de tenue entre les 3 membres, entre le bassiste à la casquette vissée sur la tête avec un visuel plutôt moderne, un batteur très ancré dans l'esprit Stoner Doom Metal, ça ne joue pas, ça bûcheronne, l'homme assène ses coups comme s'il tenait des troncs de 25 mètres de long, ça tape fort ! Et puis, il y a le chanteur guitariste au style 70's, allant jusqu'à la moustache que je croyais prohibée de nos jours. Le public est comme aimanté, il reste scotché devant la prestation tout en lourdeur de ce trio. Pourtant, on remarque une certaine similitude entre les morceaux du début du show qui commence un peu à se voir, même genre de titre, même lignes de chant avec les mêmes variations et ce jusqu'à ce que le groupe envoie un "The Bastard Son" issu du dernier album, à la faveur d'un changement de guitare.Et là on sent le groupe passer dans un autre monde, des titres plus originaux, sortant de ce mimétisme à ELECTRIC WIZARD pour se subjuguer et nous offrir un Doom Metal un peu plus classieux. La fin du concert restera de cet acabit, très prenant, parfaitement lourd et s'éloignant un peu de ce son Orange que l'on entend partout. Et le public suit la "mutation" du groupe et réagit très bien à ce que les Suédois nous proposent. Le groupe aura passé sous silence le deuxième album, Vaenir qui est l'album par lequel j'ai connu ce groupe. Pas un grand manque pour ma part tant j'ai préféré ce que MONOLORD a publié sur ses deux derniers albums, en tout cas des extraits que j'ai pu entendre. C'est le sourire aux lèvres et le sentiment d'avoir réussi leur prestation que le groupe se retire et il ne serait pas étonnant que ce groupe, libéré de l'emprise de SLEEP et ELECTRIC WIZARD devienne un grand nom de la scène dans un futur proche, le même genre de trajectoire qu'un PALLBEARER. Reste à voir si le groupe sera capable de se renouveler et ne pas tomber dans la recette musicale. En attendant, il est certain que FIREBREATHER comme MONOLORD valent le coup de se déplacer en salle, de vrais bons groupes de scène avec un show minimaliste visuellement mais pour ce qui est des sensations auditives, ils nous ont montré leurs capacités ce soir.
Setlist MONOLORD : Where Death Meats The Sea / Audhumbla / Lord Of Suffering / The Bastard Son / Rust / Larvae / The Last Leaf / Empress Rising.
Bravo à La Cartonnerie pour cette programmation audacieuse, en espérant qu'elle fasse des petits.
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