Four little Injuns up on a spree,
One got fuddled and then there were three;
Three little Injuns out on a canoe,
One tumbled overboard and then there were two
Ces petits vers écrits par Septimus Winner en 1868 résument assez bien la situation de FIRMAMENT en 2025. Alors que le groupe a commencé sa carrière sous la forme d’un quatuor, il se retrouve aujourd’hui axé sur la personnalité de ses deux membres restant, Eric et Brandon Carbenia. L’un chante, l’autre s’occupe de l’instrumentation, et A New World If You Can Take It n’est que le deuxième album d’un tandem qui compte bien assumer sa place sur la scène Progressive internationale. Mais l’affaire est plus complexe qu’un simple succédané des FLOWER KINGS ou de DREAM THEATER. La musique produite par les deux musiciens va beaucoup plus loin qu’un simple Metal alambiqué, empruntant à d’autres sous-genres leurs caractéristiques les plus symptomatiques.
Avec deux hommes affairés au mastering, Kris Crummett et Jens Bogren, A New World If You Can Take It a bénéficié d’un soin particulier, adapté à ses ambitions mélodiques et rythmiques. Car FIRMAMENT s’est toujours tenu éloigné des poncifs et des facilités de solfège. En incrustant dans leur matière première des éléments d’Art Rock, de Post-Hardcore et de Rock mélodique, Eric et Brandon Carbenia ont franchi une limite qui leur a permis de se créer un univers propre, fait d’ambiances et d’humeurs, d’aveux et de désaveux, de couleurs et de strates, offrant ainsi un voyage sur un territoire à la terre riche et aux fleurs oniriques.
Dix-sept morceaux dont cinq intermèdes, voilà qui a de quoi donner faim. Agencés comme un plan guidant sur la piste d’un Metal ouvert et généreux, ces titres s’imbriquent parfaitement les uns aux autres, et l’aventure n’en est que plus passionnante. Très portés sur les harmonies et les cassures impromptues, Eric et Brandon tissent un canevas aux mailles assez lâches, allant parfois chercher un fil d’Ariane rouge cramoisi, et caractéristique de la scène Alternative/Nu Metal des années 90. C’est ainsi qu’on tangue parfois sur le frêle esquif des DEFTONES, avant de plonger dans les eaux tourmentées de TOOL, sans ce côté pédant et mathématicien de fortune.
Dès lors, une quelconque lecture linéaire serait d’une sottise rare. A New World If You Can Take It a été bâti comme un manoir reculé dans un coin perdu de Canton, Ohio, dont on parcourt les pièces avec la curiosité d’acheteurs potentiels.
Tout est là, et même quelques réflexes Metalcore toujours bien sentis. Celui qui par exemple trahit la quiétude de « Deadringer », et qui électrise soudainement de ses accès de brutalité crue. Entre arrangements de claviers subtils, chœurs évanescents, soli maîtrisés et dualité rythmique, FIRMAMENT l’atteint par un habile jeu de chaises musicales laissant bon nombre d’auditeurs seuls et debout. Impossible en effet de savoir ce qui vous attend au détour d‘un couloir, ou dans le grenier mansardé donnant sur la petite cour extérieure.
Mais que les accros à la technique et autres amateurs de puzzle inextricable se rassurent. Ce deuxième album est une mine de plans à repiquer, qu’il amalgame à un tout plus abordable pour que personne ne se sente méprisé ou pris de haut. « Decomposure » adapte RUSH à l’époque, tout en gardant cette certitude mélodique des musiciens de Metal moderne qui souhaitent vivre dans leur époque. Le chant, capable de hurler, de murmurer, de charmer est utilisé à son plein potentiel, alors que l’instrumental en arrière-plan laisse l’axe basse/batterie s’envoler dans les nuages.
« A New World If You Can Take It: Autocult », très habilement placé au centre décrit avec beaucoup d’acuité les intentions des auteurs. Entame en délicatesse électronique, avant l’inévitable explosion qui reste raisonnable. Un mini labyrinthe à la sortie bien réelle, mais qui mène sur un autre labyrinthe, et ainsi de suite. Mais pas d’inquiétude à avoir : la structure ne se replie pas sur elle-même comme un piège naturel construit avec malice. Les issues sont bien réelles, et chacun peut avancer à son rythme sans craindre la nuit. Les projecteurs progressifs sont régulièrement stabilisés pour offrir une lumière fugace mais vive, et ainsi indiquer la marche à suivre.
Ceci étant posé, le schéma n’est pas des plus simples à déchiffrer. Le duo sinuant sans cesse entre les courants, il est parfois très ardu de suivre leur itinéraire. D’autant que les syncopes brutales et biseautées bifurquent parfois vers un Metal évolutif insaisissable, « A Silence Made for Two » sonnant comme la confession intime qu’il est peut-être.
Des coupes auraient sans doute pu être faites, mais en l’état, A New World If You Can Take It est une magnifique surprise ouvragée, que l’on découvre avec plaisir. Se terminant comme il a commencé, cet album s’éteint sur la rive de l’énigmatique « Aζωθ », clôture Ambient qui finalement incarne le meilleur épilogue possible.
Gros travail sonore, accomplissement absolu, FIRMAMENT peut être fier de son étoile qui ne risque pas de pâlir. Le duo américain a confirmé ce qu’on attendait de lui, même en formation réduite. Espérons que la comptine ne redémarre pas avec le départ d’un des deux hôtes.
Titres de l’album
01. Liquid Lush
02. Angels in Vermilion
03. Conduit
04. Lunar Caustic
05. Deadringer
06. Decomposure
07. High as in Low
08. A New World If You Can Take It: Autocult
09. Meltwater Pulse
10. After Me, the Flood
11. A Prohibition on Dreaming
12. Beneddictional
13. Eclipse
14. Cherub
15. Antimony
16. A Silence Made for Two
17. Aζωθ
@Ivan : clairement, oui. On verra sur album, Anthrax n'a pas sorti d'album majeur depuis longtemps.
22/07/2025, 11:31
Encore un groupe de croulants, le pire, c'est le Belladonna. Jamais vu une vieille carne aussi transparente sur scène, le charisme de 3 cafés gourmands.
21/07/2025, 21:05
Quand on voit la qualité servie live, on peut être optimiste. Bon a éviter l'écueil du remplissage néanmoins.A suivre.
21/07/2025, 06:54
Très chouette quand le boulot de mortne2001 est reconnu par les artistes eux-mêmes !
18/07/2025, 19:45
Pink Floy et Black Sabbath sont sans doutes les groupes les plus surestimés de tout les temps.
16/07/2025, 08:53
Si tu veux des vieux trucs qui tiennent le coup tu as Joy Division Pornography de The Cure, ou le premier Christian Death. Il y a bien plus intéressant.
16/07/2025, 08:51
Mais quel troll ? au mieux je vous fait chier et j'en rajoute parce que ça me fait marrer, mais je pense tout ce que je poste. J'en ai jamais eu rien à foutre de Iron Maiden que j'ai toujours trouvé médiocre, de même que Black Sabbath dont la quali(...)
16/07/2025, 08:43
@DPD : Tu passes beaucoup trop de temps à justifier tes trolls, mon jouvenceau.
16/07/2025, 07:47
Sinon oui j'apprécie déjà pour les news ou ils sont généralement au taquet, pour les chronique j'ai parfois des goûts différents mais ils font le boulot. Je suis pas là pour sucer mais je suis venu parce qu'il manquait un manqu(...)
15/07/2025, 22:07
Bouhou le monsieur a dit du mal d'un groupe que j'aime il doit être pédé (j'ai du mal à faire le lien mais ok).
15/07/2025, 20:24
@dpd : non, t'es là car c'est le dernier webzine où tu peux commenter et troller sans inscription avec une modération proche du néant. Partout ailleurs, tu te serais fait dégager et tu n'aurais plu qu'à tirer des pipes dans un bois que(...)
15/07/2025, 20:18