C'est l'été ! Nous entamons ce soir une petite série de concerts en plein air, qui comprendra un poids lourd. Ce ne sera pas Korn, passé aux arènes de Nîmes en début de semaine, Korn que j'ai quitté il y a bien trop longtemps et qui ne m'éveillait suffisamment ni nostalgie ni curiosité pour des retrouvailles – encore que la setlist creusait généreusement dans la bonne vieille époque. En fait d'ancienne relation et pour en revenir à nos coreux, j'avais vu deux fois la tête d'affiche de ce soir il y a quinze ou vingt ans, elle m'avait laissé un bon souvenir. Sa tournée estivale européenne constitue le Warm-Up de l'Xtreme Fest, officiellement. La réorientation sensible du festival Tarnais vers sa formule originelle d'alternance entre Metal au HC, depuis deux ans, donne d'ailleurs envie d'y retourner si jamais une rareté. Il est regrettable que Slapshot, qui fait aussi sa tournée d'adieu en Europe, ne se joigne finalement pas au spectacle comme annoncé initialement : à ce que j'ai saisi, ils jugeaient le déplacement non rentable sur leur parcours.
Nous regagnons donc la Secret Place, qui parvient donc à maintenir son activité après avoir communiqué il y a quelques semaines sur sa situation financière critique. La générosité des fidèles a semble-t-il permis de la redresser, au moins temporairement. Il y a même des affiches qui sont annoncées pour l'automne prochain. En tout cas c'était un beau succès ce soir, la cour était quasiment pleine de coreux tatoués de tous âges, mais plutôt expérimentés quand même. L'annulation d'un groupe renommé sur l'affiche n'a pas eu d'effet. Après avoir réglé sa cotisation annuelle (inhabituellement tard), la queue pour la bière était assez longue ce qui permettait de regarder le merch' des deux groupes de la soirée. Contre le bâtiment, il y avait une tonnelle sous laquelle une tombola était organisée pour gagner un pass 3 jours pour le festival. C'est aussi bien que le warm-up du Hellfest, les pitreries en moins.
GET REAL ayant déjà commencé, il fallait jouer des coudes pour se trouver un point de vue. Ce quartet Tarnais profitait du soutien que le festival donne à ses groupes locaux. Casquettes retournées sur la tête et t-shirts noirs, à part le batteur, il fallait s'attendre à du direct. Leur Punk Hardcore aux relents Metal était de nature à plaire largement au public, en flattant les plus traditionalistes par leurs galopades Punky primaires. Au passif ressortait un son trop crade, même pour ce style cru. Le chant se partageait entre les trois instrumentistes debout qui exhortaient régulièrement l'assistance, le bassiste au centre se réservant néanmoins une prééminence. Confiants et assez pêchus, le défi pour eux était de lancer la fosse aux pieds de l'estrade, sur le macadam effrité et inégal de la cour assez propice aux glissades à sec. Capables de maintenir une certaine pression en ce sens, à la manière de leurs congénères de BMB (en moins Metal), ils parvinrent à faire craquer les plus chauds vers la fin du set, qui devait comprendre les quatre cinquièmes de leur répertoire. Au-delà de la production trop vaseuse, l'engagement et une bonne maîtrise pour un collectif encore récent d'amateurs certes pas novices apparemment, m'ont laissé une première bonne impression.
L'intermède fut assez long, comme souvent quand il n'y a que deux groupes. Comme la tiédeur descendait avec le crépuscule, c'est passé agréablement en bonne compagnie.
Prenant possession de la scène sans effet préliminaire, sinon la formule nature du larsen sous contrôle et une première harangue de la chanteuse meneuse, WALLS OF JERICHO a mis tout le monde dans le bain d'entrée de jeu. Si Candace Kucsulain porte ses cheveux roux plus courts et que le personnel autour d'elle a changé, le propos n'a pas varié en quinze ans. C'était jouissif de se reprendre en travers du nez ce gros Hardcore Métallisé aux riffs plombés, au son bien plus propre. Ce Crossover qui a précédé historiquement le Metalcore a ma préférence car il est bien plus agressif, plus extrême il ne passe pas par des syncopes pataudes pour boxer l'ombre, et il frappe plus lourd que leurs camarades de Hatebreed par exemple. Je n'étais pas le seul à le penser, la fosse s'était subitement remplie (c'est mieux pour la sécurité des moshers, dans la configuration) et les stage-divings se succédaient. L'impression de revenir à la bonne époque était facilitée par le fait que leur discographie ne s'est étoffée que d'un seul album depuis, à ma connaissance. Mais comme suggère le poème de Victor Hugo consacré au groupe (cherchez "Sonnez, sonnez toujours…"), c'est la ténacité plus que la perpétuelle nouveauté qui offre la victoire.
Candace, âme du groupe, a un charisme remarquable, elle irradiait le Hardcore à chaque instant. Elle tenait le public par ses harangues, ses quelques paroles brutes entre deux titres et par ses gestes dégageant toute la puissance arrogante et fraternelle qui fait la saveur du Hardcore ricain. Comme quoi cela n'a pas à voir avec une virilité mal comprise. Cependant, un camarade faisait remarquer avec justesse qu'elle a perdu le grain féminin qui se sentait parfaitement jadis. Son growl est très bon, mais moins original qu'avant en cela. Autour d'elle, les quatre garçons envoyaient le vieux répertoire aussi professionnellement que s'il était le leur. Les incursions des moshers sur l'estrade se succédaient et débouchèrent sur un bref paquito en plein milieu de la scène, sous les yeux un peu effarés mais très amusés des musiciens peu accoutumés à voir ce genre de choses du côté de Detroit. Cela fait du bien à côté de ces paroles révoltées et graves évoquant des thèmes sociaux aussi bien que la lutte contre le cancer. Authentique et typique de sa génération accordant une certaine attention aux compositions, ce Crossover épais ne se cachait derrière aucune facilité d'écriture, à l'image de son ton grave et d'un engagement exigeant malgré l'idée de passer un excellent moment ensemble et de marquer les mémoires. Un petit rappel fut rapidement consenti avec un seul titre, qui se distinguait avec ses chœurs simples très vieille école qui esquissaient une ouverture finale vers la tradition la plus ancienne, un attachement au HC pur au-delà des traits plus Metal du répertoire enchaîné le long du set.
Comme il est agréable de se tenir dehors par ces nuits de très forte chaleur, nous avons un peu prolongé. Le succès public de ce concert et l'engagement de la tête d'affiche laisseront un excellent souvenir.
Vu à Toulouse et je n'ai pas du tout accroché, pourtant vu 2 ou 3 fois depuis 2005. Et j'avais bien aimé. Rien ne surnage, ça bastonne mais pour moi aucuns titres ne sort du lot.
Par contre j'ai adoré Slapshot
@Ivan : clairement, oui. On verra sur album, Anthrax n'a pas sorti d'album majeur depuis longtemps.
22/07/2025, 11:31
Encore un groupe de croulants, le pire, c'est le Belladonna. Jamais vu une vieille carne aussi transparente sur scène, le charisme de 3 cafés gourmands.
21/07/2025, 21:05
Quand on voit la qualité servie live, on peut être optimiste. Bon a éviter l'écueil du remplissage néanmoins.A suivre.
21/07/2025, 06:54
Très chouette quand le boulot de mortne2001 est reconnu par les artistes eux-mêmes !
18/07/2025, 19:45
Pink Floy et Black Sabbath sont sans doutes les groupes les plus surestimés de tout les temps.
16/07/2025, 08:53
Si tu veux des vieux trucs qui tiennent le coup tu as Joy Division Pornography de The Cure, ou le premier Christian Death. Il y a bien plus intéressant.
16/07/2025, 08:51
Mais quel troll ? au mieux je vous fait chier et j'en rajoute parce que ça me fait marrer, mais je pense tout ce que je poste. J'en ai jamais eu rien à foutre de Iron Maiden que j'ai toujours trouvé médiocre, de même que Black Sabbath dont la quali(...)
16/07/2025, 08:43
@DPD : Tu passes beaucoup trop de temps à justifier tes trolls, mon jouvenceau.
16/07/2025, 07:47
Sinon oui j'apprécie déjà pour les news ou ils sont généralement au taquet, pour les chronique j'ai parfois des goûts différents mais ils font le boulot. Je suis pas là pour sucer mais je suis venu parce qu'il manquait un manqu(...)
15/07/2025, 22:07
Bouhou le monsieur a dit du mal d'un groupe que j'aime il doit être pédé (j'ai du mal à faire le lien mais ok).
15/07/2025, 20:24
@dpd : non, t'es là car c'est le dernier webzine où tu peux commenter et troller sans inscription avec une modération proche du néant. Partout ailleurs, tu te serais fait dégager et tu n'aurais plu qu'à tirer des pipes dans un bois que(...)
15/07/2025, 20:18