Six musiciens, un Crossover global, et des intentions néfastes. Le Canada en perd sa politesse et devient provocant, les biceps tendus et le regard défiant. Avec une telle force de frappe émanant de ses rues, il peut pérorer le soir venu, et aguicher les sales gueules pour une algarade musclée qui en laissera inévitablement un à terre. On n’a pas l’habitude d’une telle virulence. Même si le pays est connu pour ses musiciens BM solitaires, il est d’ordinaire plus réservé. Mais il arrive un temps où on doit sortir de sa réserve.
Et ce temps est venu.
APES est l’exemple même de combo en mutation, dont le seul but est de transcender les limites du chaos. Créé dans les années 2010 avec pour seul crédo les blasts et riffs prétexte, le sextet est devenu aujourd’hui une sale machine de guerre aux pignons bien huilés et à la carrosserie flambant neuve. Et noire évidemment. Et il fallait bien être six pour accoucher d’un tel plan de bataille. Six pour épaissir le son, et le rapprocher d’une hybridation pas si contre-nature que ça. Blackened Grind ? L’appellation est pour le moins stupide, mais le résultat énorme. Et sept ans après Lightless, les québécois reviennent nous tartiner la face d’un œil au beurre noir salé et qui va rester pendant des semaines.
Alexandre Goulet (chant), Patrick Cloutier, Simon Olivier & Louis Ladouceur (guitares), Philip Roy (basse) et Gabriel D’Amours (batterie, bruitages) sont donc sûrs de leur fait, et rentrent dans les débats avec l’énergie des colériques qui souhaitent pointer du doigt une époque égotique. Ces fameux singes que le groupe incarne sont tous ces homo-sapiens qui continuent de s’agiter comme si de rien n’était, et qui consomment, qui regardent ce qu’on leur donne à regarder, et qui s’enfoncent dans l’apathie en attendant que l’on décide pour eux.
Chantre d’un libre arbitre chèrement défendu, Penitence est un acte de révolte, mais aussi un acte de contrition. L’excuse est bien réelle, et la conscience d’avoir participé à cette mascarade humaine est très sincère, et les tonalités employées pour le démontrer sont aussi graves qu’une punition divine. Dans un registre de Grind joué avec la méchanceté des pire hardcoreux et des BM addicts notoires, APES se montre intraitable, et oppose huit titres à toute contradiction.
C’est sombre, vénéneux, âpre et haineux, pour le moins. Dès les premières mesures, ce deuxième long met la crudité à l’honneur, et la gravité à l’horreur. Les pendules remises à l’heure, le massacre peut commencer, et les premières victimes en sont nos tympans. Puis notre système nerveux. Puis notre équilibre mental. A la manière d’un NAPALM DEATH moderne singeant les tics les plus traumatisants d’un NAILS sans pitié, Penitence a la forme d’un humanoïde sous stéroïdes, le torse immaculé et le regard franchement énervé.
Difficile dès lors d’être plus clair que ce tracklisting qui ne supporte ni les silences, ni les breaks atmosphériques. Un seul mot d’ordre : foncer, défoncer, et admirer le triste spectacle d’une société réduite à néant, avant reconstruction. Anarchique comme un slogan des années 60, aussi Punk qu’une diatribe virulente contre la classe politique et les élites, cet album est un déluge de plomb qui s’abat sur votre moral, à quelques jours d’élections qui risquent d’incarner l’an 0 d’un nouvel âge de chaos.
Le monde des APES n’est donc pas des plus joyeux. Les dissonances y remplacent la bienveillance, les graves se substituent au chant des oiseaux en nage, et la rage sert de mesure universelle pour évaluer le degré de haine d’un individu. Et chacun de ces pamphlets est un exemple type d’un discours hurlé dans la rue, pour chatouiller les consciences et accélérer le processus de dégénérescence.
APES est donc très convaincant dans son costume de justicier du nihilisme. Avec trois guitares qui jouent le même thème, une rythmique inépuisable, et un chant éminemment menaçant, l’équilibre est stable, et le Grind peut s’enorgueillir d’être encore plus dangereux. A la manière des musiciens des années 80 associant le Thrash et le Hardcore, les canadiens fondent le BM, le Hardcore et le Grind pour en tirer un alliage nouveau, résistant aux balles et aux reproches.
La carapace est donc épaisse, et les projectiles rebondissent dessus. Le Canada va donc assumer sa nouvelle position de pays belligérant, et montrer aux autres nations que ses représentants peuvent être encore plus vilains et méchants que la moyenne. Avec dix bestioles pareilles, vous domineriez le monde en quelques phases d’attaque. Mais le monde vaut-il encore d’être dominé ?
Une question comme une autre.
Titres de l’album :
01. Coffin
02. The Great Fire
03. Shadow Walker
04. Closure
05. Echoes
06. Bottom Feeder
07. Penitence
08. Pillars
Je m'attendais vraiment pas à ce qu'Ozzy tiennent 30 min sur chacun de ses shows...Bon, on peut pas dire que c'était "beau" à voir mais si j'avais eu la chance de gauler une place, j'aurai tout de même été bien con(...)
07/07/2025, 07:36
Putain je suis fan de Slayer mais c'était bien dégueulasse. Ça devient une parodie. Et oui merci pour tout Ozzy et tommy.
06/07/2025, 21:25
Oui c'est bien beau mais étaient ces gars durant l'ère Obama ou il a absolument tout trahis ? Trump on connait son histoire personnelle et ses financements. c'est sans surprise..
06/07/2025, 14:20
Pardon pour les fautes, mais quitte à écouter ce genre de trucs, Anna von Hausswolff le faisait beaucoup mieux il y a 10 ans. C'est ce qu'on appelle l'avant-garde je suppose.
05/07/2025, 06:51
Le problème de de Kayo Dot c'est qu'il dépend de l'envie du moment de Toby Driver et de qui l'entoure, tu peux avoir un album de drone/post-rock suivit d'un album de death metal, il n'y a pas de groupe et aucune identité. C'est dommage parce(...)
05/07/2025, 06:47
Merci à Clawfinger pour ce grand moment de transgression validée par l’ordre moral dominant. C’est rassurant de voir que la “rébellion” moderne consiste à tirer sur une cible usée jusqu’à la corde, avec des punchlines dignes (...)
04/07/2025, 07:16
Il tourne pas mal chez moi ce disque, et c'était un vrai plaisir de revoir le groupe live récemment après les avoir un peu mis de côté. Un autre concert en tête d'affiche ne serait pas de refus !
03/07/2025, 16:57
Morceau décevant et sans surprise. La présence de Chris Kontos dans le groupe y fait pour beaucoup dans mon intérêt pour ce retour, mais pour le moment bof.
03/07/2025, 16:47
Je n'ai jamais aimé ce groupe, mais j'étais passé devant durant un Hellfest et en effet c'était juste insupportable toutes ces harangues (littéralement toutes les 10 secondes). Moi je m'en beurre la raie, mais pour les fans ça doit &ec(...)
03/07/2025, 12:55
Vu à Toulouse et je n'ai pas du tout accroché, pourtant vu 2 ou 3 fois depuis 2005. Et j'avais bien aimé. Rien ne surnage, ça bastonne mais pour moi aucuns titres ne sort du lot.Par contre j'ai adoré Slapshot
02/07/2025, 16:01
Votre article sur le kintsugi est un véritable hommage à l’art de reconnaître la beauté dans la fragilité et les cicatrices : mentionner son origine au XVe siècle et sa philosophie wabi‑sabi renforce(...)
02/07/2025, 15:38
@Abrioche91 : la canicule t'a trop tapé sur la tête, mon pauvre vieux. Parce que se faire à répondre aux trolls, je n'avais plus vu ça depuis VS.
02/07/2025, 12:25
@Ultra Pute, t'es bien limité comme garçon. Et tu dois sacrément bien te faire chier pour venir commenter connement ce que les autres écrivent.Moi aussi, j'aime bien les commentaires gratuits (la preuve) mais je suis surtout là pour commenter l&(...)
02/07/2025, 08:50