L’Australie n’est pas le pays le plus complaisant en termes de mélodie. J’en tiens pour preuve les scènes Black et Death nationales, qui repoussent systématiquement les frontières du chaos pour nous entraîner dans un vortex de folie, de chaleur, de bestioles king-size et de dégoût de l’humanité. Et en traitant ce matin du cas notable d’ESKHATON, je tiens l’un des exemples les plus probants de la brutalité australe sans concessions.
ESKHATON, c’est un peu l’équivalent musical de ces insectes faisant dix fois leur taille européenne. Une créature sortie des limbes de l’histoire pour nous en raconter de pas forcément joyeuses. Avec une belle carrière derrière lui depuis le début des années 2000, le groupe nous avait pourtant laissé sous silence depuis son dernier long, Omegalitheos, accusant déjà quatre ans d’âge. Mais 2022 est l’année du retour de l’immonde golem de boue et de sang, et faute de servir encore bouillant un nouvel album, le trio a fait réchauffer la marmite pour nous offrir un EP complet, qui taquine tout de même la demi-heure.
Désormais hébergé par Hells Headbangers, ESKHATON n’a rien changé de son optique barbare. Et il se revendique toujours de cet énigmatique Cyclonic Death Metal, soit un Death intégral, joué comme si l’apocalypse était en cours et qu’il fallait se dépêcher de rallier les dernières âmes à la bannière de l’Antéchrist. Mais au-delà de ce Death Metal noir comme une grotte transylvanienne, ESKHATON corse son approche d’une énergie diabolique typique du Black américain le plus ignoble, pour finalement obtenir comme toujours ce mélange létal à base de blasts, de riffs prétextes et de grognements pas contents. On apprécie la combinaison des éléments, et on se laisse happer par cette énergie diffuse qui finalement n’a qu’un but : avaler la lumière pour imposer les ténèbres.
Il est toujours très ardu de situer avec précision le champ d’action des australiens. Entre le chaos et le bruit pur, Horracle reste cet oracle d’horreur et d’abomination qui nous est présenté en cinq chapitres, et qui annonce les atrocités à venir. Proche d’autres références nationales comme IMPETUOUS RITUAL, PORTAL, IGNIVOMOUS et autres MARTIRE, ESKHATON développe son propre univers, fait de cassures rythmiques brutales, d’humeurs plus noires que la nuit, et de colère exprimée de la façon la plus malsaine qui soit. On pourra reprocher à l’ensemble son éthique bruitiste absolue, mais on ne remettra pas en cause la dévotion de ces trois musiciens aux dieux les plus anciens du Death Metal à l’américaine.
Parfois proche d’un GORGUTS en version démoniaque, Horracle pourra pour les néophytes s’apparenter à un brouhaha indescriptible, sorte de brouet maléfique incompréhensible, et donc, inintéressant. Mais en s’approchant de plus près, on prend note du caractère progressif des compositions, qui brodent plusieurs thèmes en les cousant parallèlement, comme si le riff matière première souffrait de schizophrénie et se dédoublait à intervalles réguliers.
Et si les quelques soli sont à peine perceptibles en arrière-plan, c’est l’avant-plan qui nous fascine le plus. Ce refus de toute concession pour sonner le plus evil possible, se rapprocher des exactions BM les plus sordides, pour proposer un voyage dans les entrailles du temps à la recherche des entités les moins recommandables. Parfaitement produit eu égard à sa philosophie, ce second EP après Devilment respecte les codes mis en place depuis Nihilgoety, plongeant même plus en profondeur dans les immondices pour en ramener les effluves les plus nauséabonds.
Sorte de cire humaine qu’on vous applique sur les oreilles, Horracle est un cauchemar terrifiant, mais aussi une annonce sur un futur qu’on sait déjà effrayant. Entre Ambient dégueulasse et Death/Black ineffable (« Aftermathemagician », intermède absolument cacophonique, mais cathartique), extrême progressif sale comme un souvenir de meurtre (« Nethereal »), ce nouvel EP préfigure un album à paraître pour Hells Headbangers, qui se frotte déjà les mains de ce partenariat de l’enfer. On comprend le label qui a déniché là la perle rare et noire australe, et qui observe la mutation de cette créature qui prend de plus en plus de volume.
La violence maîtrisée étant la plus dangereuse, le monde peut déjà se mettre à trembler.
Titres de l’album :
01. Omnicidol
02. Khaossuary
03. Vortexecution
04. Aftermathemagician
05. Nethereal
Le troll DPD (quel beau nom !) en tête de gondole dans la fosse. Comment c'est possible ça genre de gus ?
11/07/2025, 13:36
Mdr y'en a qui ont un niveau de goûts musicaux digne de la fosse des Mariannes. JPP de lol quand je lis ça Tout est dit.
11/07/2025, 13:34
@Humungus : mdr. On s'est compris.@Buckdancer : oui j'imagine que tu as raison
11/07/2025, 13:32
Un troll sur metalnews.fr c'est comme un exibitioniste dans le désert, il peut arriver à capter l'attention de quelqu'un de temps en temps mais tu sens que niveau stratégie c'est pas optimal.
11/07/2025, 13:28
Le Hellfest n'est plus qu'un fest mainstreem comme tant d'autres et n'a plus rien à voir avec ses origines.Le nombre de blaireaux au M2 y est devenu affolant au point qu'il n'y a que ça.Pour ma part, je préfère aller dans les(...)
11/07/2025, 12:42
Deafheaven > Black Sabbath d'ailleurs, aucune hésitation. quelle chanson de Black Sabbath atteint le niveau d'intensité de Dream House ?
10/07/2025, 21:43
T'aimes ça hein le cuir et le metal salace, je préfère Patrick Sébastien, je le trouve moins pédé. Le petit bonhomme en mousse on s'en rappelle, ça c'est une chanson qu'on oublie pas, comme ce que te chantais ta maman..
10/07/2025, 21:36
@DPD : putain, cette merde de Chat Pile, de la noise bâtarde gay friendly qui pompe Godflesh et Korn. Et dans un autre post, tu parles de Deafheaven. Mais mec, arrête de donner des leçons et va donc faire une Bun Hay Mean.
10/07/2025, 21:20
Et ce qui s'est fait de marquant question death c'était le dernier Dead Congregation et le surprenant Reign Supreme de Dying Fetus. Et qu'on me parle pas de Blood Incantation tout est impeccable, il y a beaucoup de travail derrière, mais aucune symbiose entre les part(...)
10/07/2025, 15:17
L'underground est pas une qualité en lui-même, le dernier concert que j'ai vu t'avais les groupes qui enchaînent les plans thrash-death-black sans aucune cohérence, du sous Deathspell Omega (désolé mais dans le black dissonant tu seras toujou(...)
10/07/2025, 15:09
C'est à peu près le constat que nous sommes plusieurs à faire me semble-t-il, mais je mettrais tout de même Converge, The Dillinger Escape Plan ou Botch ailleurs que dans le metalcore. Mais pourquoi pas. ;-)@Jus de cadavre "Je crois qu'il faut acce(...)
10/07/2025, 14:34
@GPTQBCOVJe suis horrifié par l'idée de finir comme ça, voir Darkthrone se réduire aux lives jouant la fameuses trilogie pour payer les affaires courantes notamment des frais de santé, la social-démocratie m'en sauvera j'imagin(...)
10/07/2025, 14:16
Non mais même le metalcore t'avais la grande époque de Converge, Dillinger Escape Plan, Botch et compagnie...certains parleraient de hardcore chaotique mais bon. T'avais pas que de la musique lisse à refrain, ce n'est pas le diable que certains veulent peindre.&(...)
10/07/2025, 13:47
Si le Metalcore était à la mode il y a 20 ans, disons alors que (malheureusement) cela perdure car 1/4 des groupes jouant dans de gros et moyens fests ont un qualificatif se terminant par "core".
10/07/2025, 13:22
Cela m'espante toujours de voir des festivals complets (ou presque) un an à l'avance sans avoir annoncé aucune tête d'affiche.Le public est devenu très friand des gros festivals. Je pense évidemment à toute cette frange de festivalier(...)
10/07/2025, 12:23
Certains commentaires sont à côté de leur pompes, la grande mode du metalcore c'était il y a quoi ? 20 ans ? la bizarrerie c'est que pas mal de ces gens sont passés au black-metal pour une raison que j'ignore ce qui donne toute cette scene en -post(...)
10/07/2025, 12:04