Ad Nauseam

Divine Hubris

28/03/2025

Autoproduction

Du Death Metal ? Bien vilain mais subtilement mélodique ? Comme une rencontre entre CARCASS et AT THE GATES ? Brutal mais pas bestial ? Perméable à la violence BM ? Pas de problème, j’ai exactement ce qu’il vous faut. Le quintet américain DIVINE HUBRIS revient des backstage sur le devant de la scène quatre ans après son dernier méfait, que les amateurs n’avaient pas manqué de plébisciter.

Originaire de Colorado Springs, ce quintet de gros vilains (Trent Parsons - guitare, Eddie Hulen - basse, Michael Hylands - guitare, Sean Satterfield - batterie et Brian McDaniel - chant) propose donc via ce sophomore une suite tout à fait valable. Composé de dix morceaux vraiment brutaux et in your face, Ad Nauseam ne donne pas la nausée, mais ne recycle pas non plus la même idée jusqu’à. Non, ce nouveau chapitre de la saga US se voudrait l’équivalent du bordel mondial actuel, entre conflits qui s’enlisent et crise environnementale et financière durable. Difficile d’imaginer cette transposition sans écouter, mais heureusement, « Beholder of the Serpent’s Tongue » s’en charge sans prendre de gants, et nous propulse dans un univers parallèle encore plus foireux que le nôtre.

DIVINE HUBRIS applique des principes simples, en tirant partie de ses capacités naturelles. Avec une base Death très solide, les arpenteurs du Colorado brodent des thèmes plus méchants, et surtout, plus sombres. On retrouve tout l’allant de la scène morbide des années 90, lorsque les groupes se succédaient en studio à une vitesse surhumaine. Cette énergie redistribuée est calorifère, à n’en point douter, mais surtout, naturelle, malgré quelques astuces de compression au niveau de la production. Le genre de petit détail qui ne trompe pas, mais ne gâche pas non plus la fête.

Enfin, la fête. Façon de parler, puisque cette petite heure tient plus du massacre organisé que de la soirée sur le pouce entre amis.

Ceux des américains partagent ce goût pour la brutalité clinique et grave, qui se manifeste tout au long d’un tracklisting solide. Evidemment point de prise de risque, on garde le cap sur l’efficacité, même si quelques inserts plus mélodiques boostent la dynamique. « Deviant » en est une illustration probante, avec son intro plutôt abordable découlant sur un couplet aussi brutal qu’une fessée de Hulk Hogan. Sans vraiment s’éloigner de sa zone de confort, le quintet propose des options diverses, parvenant toujours à les intégrer à un collectif incorruptible sur la tension.

Chant graveleux, cassures rythmiques bien senties, accélérations en mode 6G, le cahier des charges est respecté, mais avec quelques annotations dans la marge. Une ligne vocale plus rappée, un riff plus syncopé, pour tenter de décrocher le tube bestial incontournable. Cette technique est efficace et plaisante, et DIVINE HUBRIS soigne tous les secteurs de jeu pour ne pas avoir à colmater les fuites.

On s’étonnera assez régulièrement de cette affiliation Black qu’on ne retrouve finalement qu’au niveau de ces guitares qui tournoient comme des vautours, pour partir en piqué sur la charogne. Le deal est honnête, et le désert bien nettoyé, au son d’un « Arbiter » frondeur et motivé. Louons les qualités d’un percussionniste infatigable, supporté par un bassiste discret, mais qui fait le job. Mais soulignons surtout ces structures mouvantes, qui réservent parfois des surprises plutôt agréables.

« Treading the Wastes », l’une des saillies les plus impitoyables prend modèle sur la froideur du BM norvégien pour une suite longue de violences et d’exactions effrayantes. C’est sans conteste dans ces moments-là que la caution Black/Death est la plus justifiée, DIVINE HUBRIS superposant les deux sous-genres pour obtenir ce cocktail si chargé en alcool de véhémence.

Dualité ?

Non, juste une duplicité de ton qui permet quelques déviances bien excitantes. Ce même « Treading the Wastes » pourra même évoquer le meilleur CRADLE OF FILTH aux plus anglais des amateurs, avec cette tendance à utiliser un cadre plus globalement extrême. Rester direct tout en acceptant des fioritures est un exercice Ô combien difficile, dont les américains s’acquittent avec un brio incontestable. « Progenitor//Absolution » en est l’incarnation la plus absolue, avec encore une fois cette alternance de brutalité froide et de réflexes conditionnés.

Et lorsqu’on mise tout sur l’impact, autant utiliser les bonnes armes.

« Vindicate » ne s’en prive pas, et souligne la vague suédoise des nineties tout comme la transhumance BM du nouveau siècle. Le meilleur du pire des deux mondes donc, pour une visite dans une dimension dystopique, mais pas plus que celle que l’on connaît déjà.

Ad Nauseam improvise donc sur des idées traditionnelles, et s’inscrit dans une mouvance classique d’un Death Metal joué autant avec les tripes qu’avec le cerveau. Ce deuxième album est maitre de son destin, et piétine allègrement les plates-bandes européennes avec la morgue américaine la plus flamboyante. Un retour réussi après quatre années de silence pour une détonation presque indécente.

A suivre évidemment en live pour noter l’impact de ces morceaux sur un public acquis d’avance.

                                                                         

Titres de l’album:

01. Beholder of the Serpent’s Tongue

02. Decivilization

03. Elohim

04. Deviant

05. Arbiter

06. Progenitor//Absolution

07. Treading the Wastes

08. Seeker of Leviathan

09. Vindicate

10. Tomb of Sentinels, Pt.II (Digital Version)


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par mortne2001 le 16/06/2025 à 17:42
82 %    81
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