Influencers del Underground

Anal Hard

08/10/2021

Autoproduction

Comme une sodomie brutale et sans lub’, élégamment narrée par Blanche Gardin dans un de ses sketches, ANAL HARD semble s’échiner à mériter son nom à chaque gueulante, et à chaque riff. Fondé il y a de nombreuses années et déjà responsable d’un nombre conséquent de sorties, ce combo de Barcelone s’en revient donc avec une nouvelle douleur dans le caleçon, pour mettre à mal nos orifices auditifs. Car malgré son baptême fin comme du gros sel ou comme le chibre de Rocco, le groupe s’attaque plus à nos tympans qu’à notre fondement, et les vingt-six petites minutes de cette nouvelle pénétration ont de fausses allures de viol auditif commis en toute impunité.

Evoluant dans un registre de Hardcore vraiment musclé et velu, ANAL HARD ressemble vu de l’extérieur au fils illégitime de Ron Jeremy et AGNOSTIC FRONT. Guitares qui bandent non-stop, rythmique en coups de reins, chant qui hurle des obscénités dans l’oreille souillée, et rythmique en béton qui donne dans le va-et-vient plutôt brutal. Sans aller jusqu’à parler de Crossover, parlons plutôt de Hardcore vraiment méchant, ayant emprunté au Metal sa production la plus dense.

« Al Despertar » en intro, est exactement le coup de queue que nous étions en droit d’attendre d’un tel gang-bang joyeux. En moins de deux minutes, et après une courte intro basse/batterie, ANAL HARD défonce, enfonce, et cavale comme un lapin en manque d’accouplement dans un champ. On retrouve là le meilleur du Hardcore teigneux ibérique, celui qui a bien appris la leçon américaine, mais qui l’adapte à sa culture et sa langue chantante. D’ailleurs, la langue des barcelonais se fourre à peu près partout, et lèche façon papier de verre les chairs pour y laisser une marque indélébile.      

Un peu comme ces pornos allemands complètement débridés, Influencers del Underground n’a aucun respect pour l’intégrité physique, et souille dans la joie et l’horreur des mucus et autres liquides séminaux. Rapide comme un coït peut l’être quand l’amour est remisé au placard, puissant comme un chibre qui s’insinue entre les fesses, ce nouvel effort des espagnols est de ceux qui impressionnent de leur constance dans la violence. On y sent un ressentiment de haine absolue, un regard qui conchie l’étiquette et les formules de politesse, et malgré le fait d’être malmené comme une accro à la méthadone, on finit par prendre son pied.

Manipulant le tempo comme la croupe d’une plus si jeune pas si vierge, ANAL HARD prône la brutalité en toute circonstance, une brutalité formidablement mise en avant par un chanteur qui hurle comme si son gland le brûlait méchamment. Mais les espagnols ne sont pas que des brutes qui niquent et s’en vont sans nettoyer les draps, et lorsque le mouvement se ralentit, la pression des mains sur la croupe se fait ressentir. Une pression ferme et méchamment Heavy, même si l’approche de prédilection reste cette cadence de folie qui laisse le cerveau estourbi.

 

« Inadaptado » est en quelque sorte l’exemple type de cette technique de bestialité lubrique, avec ces riffs lourds accélérant soudainement au rappel battu par une caisse claire possédée par le stupre. Ejaculateur parfois précoce (« H. D. D. S. G. B. », huit secondes de giclette impromptue), accusant quelques moments de repos plus Punk (« Medios a 20 »), Influencers del Underground est le type même d’album défouloir, comme ces vidéos qu’on allait louer discrètement et un peu honteusement au vidéoclub. Mais il n’y aucune honte à se faire plaisir en se faisant mal, et la chaleur dégagée par ces morceaux atteint parfois des températures proches d’une coulée de lave anale (« Narcosala », qui pourrait leur valoir un contrat posé par les BRUJERIA).

Méchants, velus, suintant, couillus, les barcelonais ne nous laissent pas le temps de respirer, et s’arrangent toujours pour que notre bouche soit pleine. Avec une basse énorme qui claque comme un fouet sur un joufflu trop tendre, un batteur qui ne sait pas ralentir la cadence de son bassin (« El Ritual »), quelques pointes de lourdeur qui provoquent une asphyxie partielle et temporaire (« Influencers del Underground »), Influencers del Underground replace le Hardcore dans un contexte salement métallique, et laisse les orifices béants.

Un album qui vous explose à la tronche comme une faciale arrivant quelques secondes trop tôt, et qui donne envie de prendre du viagra juste pour avoir le futal qui gonfle en public. Plus efficace qu’un aphrodisiaque, ANAL HARD donne la trique et en colle quelques coups là où c’est totalement mérité.     

                 

         

                                                                                                                                                                                                        

Titres de l’album:

01. Al Despertar

02. En el Vip

03. Inadaptado

04. N. H. D. D. S. G. B.

05. Medios a 20

06. Narcosala

07. El Ritual

08. Influencers del Underground

09. Two Fingers

10. Sin Freno

11. Revolucionario

12. Piel Con Piel


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par mortne2001 le 27/05/2022 à 15:32
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