Comme une sodomie brutale et sans lub’, élégamment narrée par Blanche Gardin dans un de ses sketches, ANAL HARD semble s’échiner à mériter son nom à chaque gueulante, et à chaque riff. Fondé il y a de nombreuses années et déjà responsable d’un nombre conséquent de sorties, ce combo de Barcelone s’en revient donc avec une nouvelle douleur dans le caleçon, pour mettre à mal nos orifices auditifs. Car malgré son baptême fin comme du gros sel ou comme le chibre de Rocco, le groupe s’attaque plus à nos tympans qu’à notre fondement, et les vingt-six petites minutes de cette nouvelle pénétration ont de fausses allures de viol auditif commis en toute impunité.
Evoluant dans un registre de Hardcore vraiment musclé et velu, ANAL HARD ressemble vu de l’extérieur au fils illégitime de Ron Jeremy et AGNOSTIC FRONT. Guitares qui bandent non-stop, rythmique en coups de reins, chant qui hurle des obscénités dans l’oreille souillée, et rythmique en béton qui donne dans le va-et-vient plutôt brutal. Sans aller jusqu’à parler de Crossover, parlons plutôt de Hardcore vraiment méchant, ayant emprunté au Metal sa production la plus dense.
« Al Despertar » en intro, est exactement le coup de queue que nous étions en droit d’attendre d’un tel gang-bang joyeux. En moins de deux minutes, et après une courte intro basse/batterie, ANAL HARD défonce, enfonce, et cavale comme un lapin en manque d’accouplement dans un champ. On retrouve là le meilleur du Hardcore teigneux ibérique, celui qui a bien appris la leçon américaine, mais qui l’adapte à sa culture et sa langue chantante. D’ailleurs, la langue des barcelonais se fourre à peu près partout, et lèche façon papier de verre les chairs pour y laisser une marque indélébile.
Un peu comme ces pornos allemands complètement débridés, Influencers del Underground n’a aucun respect pour l’intégrité physique, et souille dans la joie et l’horreur des mucus et autres liquides séminaux. Rapide comme un coït peut l’être quand l’amour est remisé au placard, puissant comme un chibre qui s’insinue entre les fesses, ce nouvel effort des espagnols est de ceux qui impressionnent de leur constance dans la violence. On y sent un ressentiment de haine absolue, un regard qui conchie l’étiquette et les formules de politesse, et malgré le fait d’être malmené comme une accro à la méthadone, on finit par prendre son pied.
Manipulant le tempo comme la croupe d’une plus si jeune pas si vierge, ANAL HARD prône la brutalité en toute circonstance, une brutalité formidablement mise en avant par un chanteur qui hurle comme si son gland le brûlait méchamment. Mais les espagnols ne sont pas que des brutes qui niquent et s’en vont sans nettoyer les draps, et lorsque le mouvement se ralentit, la pression des mains sur la croupe se fait ressentir. Une pression ferme et méchamment Heavy, même si l’approche de prédilection reste cette cadence de folie qui laisse le cerveau estourbi.
« Inadaptado » est en quelque sorte l’exemple type de cette technique de bestialité lubrique, avec ces riffs lourds accélérant soudainement au rappel battu par une caisse claire possédée par le stupre. Ejaculateur parfois précoce (« H. D. D. S. G. B. », huit secondes de giclette impromptue), accusant quelques moments de repos plus Punk (« Medios a 20 »), Influencers del Underground est le type même d’album défouloir, comme ces vidéos qu’on allait louer discrètement et un peu honteusement au vidéoclub. Mais il n’y aucune honte à se faire plaisir en se faisant mal, et la chaleur dégagée par ces morceaux atteint parfois des températures proches d’une coulée de lave anale (« Narcosala », qui pourrait leur valoir un contrat posé par les BRUJERIA).
Méchants, velus, suintant, couillus, les barcelonais ne nous laissent pas le temps de respirer, et s’arrangent toujours pour que notre bouche soit pleine. Avec une basse énorme qui claque comme un fouet sur un joufflu trop tendre, un batteur qui ne sait pas ralentir la cadence de son bassin (« El Ritual »), quelques pointes de lourdeur qui provoquent une asphyxie partielle et temporaire (« Influencers del Underground »), Influencers del Underground replace le Hardcore dans un contexte salement métallique, et laisse les orifices béants.
Un album qui vous explose à la tronche comme une faciale arrivant quelques secondes trop tôt, et qui donne envie de prendre du viagra juste pour avoir le futal qui gonfle en public. Plus efficace qu’un aphrodisiaque, ANAL HARD donne la trique et en colle quelques coups là où c’est totalement mérité.
Titres de l’album:
01. Al Despertar
02. En el Vip
03. Inadaptado
04. N. H. D. D. S. G. B.
05. Medios a 20
06. Narcosala
07. El Ritual
08. Influencers del Underground
09. Two Fingers
10. Sin Freno
11. Revolucionario
12. Piel Con Piel
Voyage au centre de la scène : chronique We Are French Fuck You! III
Jus de cadavre 17/09/2023
Comme l’a si bien dit Tourista, « un véritable bonbon cet article ».Et à l’instar d’un calendrier de l’avent, je m’étais donc juré en le débutant de ne pas regarder en amont qu’elles étaient les group(...)
21/09/2023, 07:08
L'attente en valait la peine. Très bon morceau dont l'influence Morbid /Immolation est moins présente que par le passé.
20/09/2023, 17:31
Un véritable bonbon, cet article ! Super plaisant à lire, des phrases qui font mouche à tous les coups... De l'humour et une analyse hyper fine et juste ! BRAVO ET MERCI !Et ça parle sans doute à chacun d'entre nous car on a tous un "(...)
19/09/2023, 21:17
Pour les formats physiques il faut juste patienter jusqu'au 13 octobre. Il faut dire qu'il est arrivé vraiment sans prévenir.
19/09/2023, 19:07
Ah genial, le genre d'article que j'adore lire même quand les groupes ne m'intéressent pas. Merci d'avance pour la lecture, je vais me plonger dedans au plus vite ( Pour Morbid, les photos promo sont peut-être pire que l'album...)
19/09/2023, 15:56
"aussi impressionnant qu’une démo de VONDUR" haha elle m'a tuée celle-ci !Bon, moi je vous emmerde et j'adore turbo du Priest. Faut vraiment pas que je la mette en voiture, j'en deviens dangereux.
19/09/2023, 08:20
Pas trop peur pour eux, ils ont beaucoup de "têtes d'affiches", contrairement à Massacre où il ya beaucoup de "têtes de cons" (j'ai jugé sur le physique, c'est mal) :D
19/09/2023, 08:05
Oui je suis d'accord avec toi Gargan, j'ai peur qu'ils finissent comme MASSACRE RECORDS, le label sans identité et qui bouffe la grenouille avec des sorties de seconde zone (voire de cinquième zone....)
18/09/2023, 22:31
Oh la vache, là il y a de la pépite, le DESTRUCTION, je n'avais jamais vu la pochette de cet album (je ne suis pas un fin connaisseur du groupe mais quand même). Et bien voilà une seine lecture à faire !
18/09/2023, 22:29
Oh la vache, là il y a de la pépite, le DESTRUCTION, je n'avais jamais vu la pochette de cet album (je ne suis pas un fin connaisseur du groupe mais quand même). Et bien voilà une seine lecture à faire !
18/09/2023, 22:29
Excellente chronique d'Adrien pour un album d'Adrien. Hâte d'un split DarkAdrien / Adrien Wizard
18/09/2023, 12:06
Bof. ça ne me touche pas autant qu'un Ningen Isu, qui m'avait vraiment surpris avec leur heartless scat. 'Tain ils bouffent à tous les rateliers Napalm (je pense à des sorties récentes de stoner, de folk à la Heilung etc).
18/09/2023, 09:51
Si Adrien se présentait aux élections présidentielles, il gagnerait avec un score de dictateur africain.
17/09/2023, 06:04