La saison des concerts en salle touche à sa fin, les festivals estivaux vont bientôt prendre la relève. Ces grands raouts avec tête d’affiche payée rubis sur l’ongle des sommes folles vont attirer les pèlerins de toute la France, de toute l’Europe, dans une ambiance de célébration collective sanctionnée par une vente de merchandising de masse, et de nourriture échangée à des prix exorbitants. Mais en attendant ces grands-messes de l’impossible, en attendant que le Hellfest ne s’impose dans le paysage, il nous reste encore quelques dates à faire, et pas des moindres. Celle de ce soir est proposée par l’incontournable Crossroad d’Angoulins, mais pas que. Car la venue de ces deux artistes internationaux résulte d’un partenariat entre trois structures bien connues des rochelais et des Angoulinois.
Le Crossroad, Music City et Hoshino Europe, distributeur officiel Ibanez ont donc uni leurs forces pour nous proposer un évènement unique en son genre. Un clinic animé par deux stars de la guitare, qui aujourd’hui, vont conjuguer leur talent pour réchauffer l’ambiance déjà bien montée de la célèbre salle d’Angoulins. Après quelques présentations d’usage et quelques accolades bien méritées, les maîtres de cérémonie nous expliquent la genèse de cet évènement, qui assurément en est un. Il n’est en effet pas courant de pouvoir applaudir sur une scène de province française une légende comme Paul Gilbert. Mais il est encore moins courant d’oser programmer à ses côtés la jeune LI-SA X, phénomène de 20 ans mais qui a commencé son apprentissage à 5, bien que les deux musiciens se connaissent très bien. En effet, Paul a collaboré avec LI-SA sur son premier EP, Serendipity, l’observant ensuite prendre du galon en solo ou avec son groupe, le LI-SA X BAND. Ce soir, zéro pression donc, puisque Paul et LI-SA X sont là pour faire plaisir au public, avec un habile jeu de compositions et de reprises. C’est du moins ce qu’on a découvert tout au long de ces presque trois heures de jeu.
LI-SA X grimpe donc sur scène, tout sourire et l’histoire est déjà en marche. En effet, cette date est la première de l’artiste en France, ce qui confère à sa présence une aura déjà mythique. Le public ne s’y trompe pas, et l’accueille par un torrent d’applaudissements, largement justifiés par sa réputation. Il est assez incroyable de se dire que cette jeune femme a déjà une carrière d’une dizaine d’années derrière elle, tant elle ressemble à une étudiante en deuxième année de conservatoire, mais une fois la machine lancée, les quelques interrogations subsistant vont fondre comme neige au soleil. Aidée par son laptop, LI-SA X va se lancer dans un bref survol de son répertoire et de ses capacités techniques, qui immédiatement, rappellent la déferlante des poulains Shrapnel Records des années 80. Même tendance à remplir son manche de notes épileptiques, mêmes racines classiques, et même désir d’unir la vélocité et la précision dans un glissando de fureur et d’équilibre. On se souvient donc avec une certaine nostalgie des Tony MacAlpine, Vinnie Moore, Chastain, mais aussi - c’était inévitable - du RACER X de notre cher Paul Gilbert, alors en pleine quête de certitudes via quelques sextolets enflammés et baroques.
Présentant un répertoire éclectique, LI-SA X passe en revue toutes les nuances de son approche, du burner classique aux doigts enflammés jusqu’aux références J-Pop toutes mignonnes, du Speed fiévreux et du Heavy gouteux, sans jamais se départir d’un énorme sourire qui en dit long sur le plaisir qu’elle prend sur scène. Très à l’aise malgré des conditions assez intimidantes, LI-SA X renvoie tous les guitaristes et apprentis de la salle à leurs chères études classiques, sans frime, sans esbroufe, avec une facilité déconcertante, mais une générosité appréciable. Ses accents les plus orientaux nous renvoient à la carrière japonaise de Marty Friedman, même si le Metal à la ALDIOUS/BAND MAID semble aussi trouver grâce à ses yeux. On pourra évidemment arguer du fait que la musicienne reste encore entre des balises de sécurité, et que son jeu souffre de systématismes flagrants. Mais le potentiel est là, et la prestation se termine sur un jeu de questions/réponses habituel. La foule se presse pour connaître sa façon d’appréhender l’instrument, ses influences, son souvenir le plus brûlant, et autres centres d’intérêt. Un petit sourire lorsqu’un fan hardcore avoue la suivre depuis ses huit ans, ce qui sorti de son contexte prend une dimension un peu creepy. Mais non, ce soir, c’est bienveillance à tous les étages, bien que la foule ne s’éloigne pas de la scène entre les deux prestations. Logique, puisque dans l’ombre, un géant - dans les deux sens du terme - attend patiemment son tour pour venir nous en jouer quelques-uns.
C’est évidemment sous les acclamations de la foule que Paul Gilbert s’invite sur la scène du Crossroad. La star de la soirée, c’est lui, ce guitariste magique qui a mis son talent au service de RACER X, MR BIG, YELLOW MATTER CUSTARD, sans oublier sa propre cause via une discographie solo aussi hétéroclite que ludique. L’homme porte bien son âge, arbore un look des plus sobres, et ressemble de plus en plus à monsieur Armand, votre prof d’histoire-géo de troisième, flanqué de lunettes stylées et d’un sens aigu de la répartie. Mais foin d’apparence physique, Paul est en terrain conquis, et il le sait. Beaucoup à sa place auraient joué la carte de la facilité, en balançant des évidences et des références à sa longue carrière, mais ce serait très mal connaître Paul que de penser qu’il se sait capable de roue libre pour ne pas avoir à se salir les mains. Et rayon surprise, l’américain nous en a réservé de belles ce soir.
Tourné vers ses Ibanez, les autres stars de la soirée, Paul entame un dialogue avec le public, mi-oral mi-musical. Quelques bons mots, des remerciements évidents aux organisateurs de cette superbe soirée, et une fois le manche en main, la prolixité d’un musicien capable de jouer tout et n’importe quoi avec une aisance confondante. Devant moi, un fan de longue date flanqué d’un superbe t-shirt de la tournée Bump Ahead de MR BIG, des étoiles plein les yeux et le sourire sincère. Suivi fidèlement depuis de longues années, Paul se lance dans une première improvisation bluesy, sans bande, sans garde-fou, mais surtout, sans complaisance. Le son est rond, précis en clair et agressif en distorsion, et les numéros se succèdent dans la bonne humeur, alors que le Crossroad est devenu depuis longtemps une étuve. Clinic-sauna ? C’est un peu l’ambiance, d’autant que le sieur Gilbert ne fait pas grand-chose pour rafraichir l’atmosphère.
Son mac sous la main, le géant US nous gratifie de reprises pour le moins incongrues, dont cette appropriation cocasse du « Dancing Queen » d’ABBA, plaisir même pas coupable pour unisson global. L’artiste et son public ne font alors plus qu’un, et les yeux sont vissés sur ces mains si agiles qui parcourent les gammes comme un collectionneur de vinyles les bacs. C’est frénétique, sympathique, authentique, et en fait, tout ce qu’un clinic devrait toujours être. Un moment de plaisir partagé, et non une simple démonstration pour flatter son ego. D’ailleurs, Paul partagera rapidement la scène avec LI-SA X pour une sublime reprise du « Whiter Shade of Pale » de PROCOL HARUM, sur lequel sa voix fera merveille. Les deux musiciens s’entendent comme larrons en foire, et si le syndrome du pygmalion crève les yeux, si le jeu de LI-SA X semble un peu froid par rapport aux tours de magie de Paul, le duo est savoureux, et les soli nombreux. On se renvoie la balle, on se tape la bourre sur une reprise de YES bluffante, et Paul de remercier sa jeune comparse avant de reprendre son propre show.
Un peu du ZEP, un peu de Stevie Wonder, quelques digressions libres, et puis surtout, cette malice qui ferait passer la plus grosse des pilules. Le traitement prodigué par Paul ce soir vaut tous les antidépresseurs du monde, et le public du Crossroad ne s’y trompe pas. La sueur coule des fronts, et le plaisir dégouline de l’avant-scène jusqu’au fond. Paul Gilbert a prouvé s’il en était encore besoin qu’il reste l’un des guitaristes les plus doués et polyvalents de sa génération, et a redonné à cet exercice fastidieux toute sa noblesse. Pas de crise d’ego, beaucoup d’humour, une générosité musicale incroyable, pour plus de deux heures de partage et de fusion. Cette relation qui nous lie à l’artiste est unique en son genre, et cerise sur le gâteau, nous pourrons tous dire plus tard, lorsqu’elle sera devenue la star qu’elle deviendra sans aucun doute possible, que nous étions là pour le premier concert français de LI-SA X. Merci le Crossroad, merci Hoshino Europe, merci Music City, vous en ressortez tous grandi.
Bah tu as oublié la reprise finale de dragon ball par Lisa, question de génération hehe. Je ne connaissais pas tant que ça Paul Gilbert (un peu Mr Big et Racer X, mais pas plus), super bonhomme et musicien incroyable. Enorme panard sur la reprise de Procol Harum.
@Gargan exact, oubli impardonnable...Mais que veux-tu, je suis une vieille baderne qui pense que DEEP PURPLE est de la musique de jeunes et que tout est pourri depuis la mort de Roy Orbison. Mais totalement d'accord pour "Whiter Shade of Pale", quel feeling....
Je sais qu'il faut se reconvertir à un certain âge de nos jours, le marché du travail est mouvant et tout sauf garantit dans certaines professions, ceci les animateurs club med sont décidément mal formés de nos jours. Je vais leur en toucher un mot.
14/07/2025, 19:53
@DPD : fais gaffe, avec ton jeune âge, tu pourrais être une cible de choix pour un pédophile de LFI. Remarque, ça te ne choquerait pas beaucoup, vu que tu dois être du genre à sucer en fond de gorge le travelo de Liturgy.
14/07/2025, 19:38
Vous croyez que je suis pas foutu de me taper quelques pubs de cul pour changer d'IP temporairement ? lol.
14/07/2025, 18:32
C'était la blague, genre c'est pas évident avec l'IP en dessous. Il faut tout vous expliquer, lentement si possible.
14/07/2025, 17:53
@ RDB "Le morcellement du Metal en une infinité de sous-scènes de niche empêche l'émergence de très gros groupes fédérateurs comme avant. Et c'était beaucoup plus facile à ces époques où ils &ea(...)
14/07/2025, 16:24
Deux excellents nouveaux morceaux ! Spécialement "Serpents On The Cross" qui a le bon goût de prendre son temps pour nous exploser à la gueule ! Et je suis très agréablement surpris par la production, sa seconde après l'album de High Parasit(...)
14/07/2025, 15:16
Arrête Benstard... Tu te fais du mal pour rien hé hé hé...... Et c'est d'ailleurs bien pour cela que je ne crache pas inutilement à la gueule de Barbaud : Il m'a fait vivre des moments extraordinaires en son temps. Certes, c'est d&eacut(...)
14/07/2025, 09:36
Ah lala , quand je repense l'édition ou le dimanche ça fini sur les 2 mainstage / Motorhead / Morbid Angel / Slayer.
13/07/2025, 21:12
Belle rétrospective pour un groupe à la carrière passionnante, je ne savais pas qu'une biographie était parue et encore moins traduite.J'avais exploré à l'époque de "Draconian Times", mais comme j'&eacu(...)
13/07/2025, 13:58
L'abruti qui pour justifier ses "propos" se croit obligé de poster sous 2 pseudos distincts. Tellement pathétique. Continue tu as touché le fond, mais creuse encore.
13/07/2025, 10:32
DPD/SEXMASTER : que de justifications pour un mage noir... T'as bu une tourtelle et tu te sens plus?
13/07/2025, 07:16
Bande de vieillards à con à la con, on vous baise matin midi et soir.Fuck Black SabbathFuck Iron MaidenFuck MotördheadEt toute votre scène de merde, on va l'éteindre à la pisse.
13/07/2025, 03:06
Spoiler il y aura un nouvel album de Slayer à un moment ou un autre et ce sera de la merde. Vivement que cette génération 80's crève franchement.
13/07/2025, 01:09
Le dernier Celestia est cool aussi. Je veux dire ça se plaint de moi parce que je pense beaucoup de bien de Chat Pile, vous voulez quoi ? une putain de liste ? foutez-vous la dans le cul et faites l'effort d'avoir la votre ou allez écouter ac/dc ou je sais pas quel autre g(...)
13/07/2025, 01:07
J'aime bien le dernier Cénotaphe et celui de Kaevum (parce que je suis un nazi), bon je pense que vous êtes au lit. J'arrête le spam.
12/07/2025, 23:01
Au passage je pourrais placer du black assez UG qui est mon genre principal j'avoue que c'est pour vous faire chier, mais je le pense vraiment.
12/07/2025, 22:08
C'est quoi la suite ? on va prétendre que Kiss est autre chose qu'une opération commerciale, bien les vieux ? i was made for loving youuuu baby, wow, quel chef d'oeuvre.
12/07/2025, 22:07