Restons en Italie pour aller en Suède, certes, ça n’est pas forcément le chemin le plus court, mais la musique permet de se téléporter sans avoir à prendre l’avion ou le téléphérique. Après la Norvège, c’est donc en terre scandinave que Serafino nous entraîne ce matin, pour nous présenter les rockeurs mélodiques de RIAN, qu’il a signés avec enthousiasme pour distribuer leur second album.
Fondé par le guitariste/chanteur Richard Andermyr., RIAN a sorti son premier album Out Of The Darkness en juillet 2017, et c’est exactement quatre ans pile après cette émergence que le quatuor revient par la grande porte, et ce Twenty-Three qui tourne à trente-trois tours et un tiers par minute. Soutenu par ses camarades de jeu Jan Johansson (batterie), Jonas Melin (basse) et Tobias Jakobsson (guitare) Richard Andermyr a donc composé une fois encore des hymnes à l’hédonisme mélodique le plus assumé et nous livre pas moins de cinquante minutes de musique de premier choix pour imposer définitivement sa patte. L’homme ne tarit d’ailleurs pas d’éloges sur sa nouvelle création, et semble totalement satisfait de la condition dans lequel le groupe se trouve, déclarant même à qui veut bien le lire :
Nous sommes ravis de travailler avec Frontiers, Depuis le départ, ce label nous a été très utile. Nous nous sentons comme chez nous et il nous soutient inconditionnellement, ce qui va nous permettre de proposer à nos fans des albums de qualité plus régulièrement. Notre son peut être vaguement défini comme une version moderne du Rock mélodique, celui produit dans la seconde moitié des années 80. Notre son est très américain, mais les mélodies et les progressions d’accords sont clairement enracinées dans la culture scandinave. On peut déceler dans nos compositions des influences de BON JOVI, DOKKEN, EUROPE, QUENSRYCHE, SURVIVOR ou WINGER, mais aussi un feeling plus moderne à la ALTER BRIDGE.
Et sans vouloir soutenir aveuglément ce discours promotionnel assez dithyrambique, autant dire que le frontman dit plutôt vrai, et cerne assez bien la problématique. En effet, rien ne sonne plus 87/90 que ce second album des suédois de RIAN, qui de ses compositions à sa production rappelle les plus grands moments du Hard-Rock mélodique californien de l’époque. Le tout évidemment retraité à la suédoise, pour sonner encore plus accrocheur, et quelques autres noms frappent à la porte de la mémoire, spécialement en écoutant le tube d’introduction « Stop », qui sonne comme un rappel du JOURNEY de la grande époque.
Moins puissants que leurs frères de label BIG CITY, mais tout aussi séduisants dans l’utilisation de l’harmonie, les RIAN se situeraient plus volontiers en convergence d’ECLIPSE, WIG WAM, WHITE LION et DOKKEN, mais se débrouillent comme des chefs pour ne pas sonner comme de vulgaires copies-carbone. On le comprend assez facilement en se repaissant du title-track, véritable modèle du genre, qui tisse des couplets en toile d’araignée avant de nous engluer d’un refrain fédérateur. Du Hard mélodique de grand luxe donc, qui fricote avec l’AOR et le Hard-FM pour taper dans le mille, et autant dire que la voix incroyable de pureté de Richard Andermyr porte à bout de cordes vocales des structures classiques, mais diablement efficaces. Dans la plus droite lignée de ces groupes amoureux des harmonies mais qui ne renoncent pas à la puissance, RIAN déroule un tracklisting impeccable, et aligne les hits à la suédoise, tombant parfois dans le sentimentalisme Heavy des charts d’il y a trente ans pour nous pondre de petites merveilles de tendresse comme « For Your Heart », que les BRIGHTON ROCK auraient pu caser sur leur légendaire Young, Wild and Free.
Il y a aussi quelques traces de STRYPER là-dedans, du FOREIGNER saignant, du HONEYMOON SUITE, des soli brillamment tricotés par le maestro Tobias Jakobsson, des arrangements d’époque, et un sens de l’à-propos pertinent, avec quelques astuces de synthés pour rendre les textures plus souples et perméables. Ainsi, « We Belong », s’il n’en appelle pas au hit intemporel de Pat Benatar nous renvoie aux plus grandes heures du Strip et du Rainbow, avec son mélange de mélodies sucrées et de guitares musclées. Inutile de chercher une faille inexistante, le boulot est carré, propre, mais suffisamment naturel pour ne pas sonner préfabriqué. Chaque détail a été soigné, chaque note peaufinée, mais pas question de tomber dans les travers de surproduction à la Mutt Lange pour DEF LEPPARD : ici le Hard résonne comme tel, adopte des riffs traditionalistes, sublimés par les couches de chant et de chœurs qui sont autant de voyages temporels irrésistibles de crédibilité (« My Ocean », très HEART dans l’âme).
Le timing défile, les hits s’enfilent, et le sourire se fige sur votre visage pour vous faire voir la réalité plus belle qu’elle n’est. Entre rêve AOR devenu réalité (« Body And Soul », du KING KOBRA plus vrai que nature après un stage chez Neal Schon), Heavy mélodique plus lourd mais toujours très digeste (« The Passenger »), et burner en trampoline de ciel (« Stranger To Me »), RIAN n’a retenu que le meilleur des eighties passé au prisme du génie suédois en la matière, et impose son second album comme pierre angulaire du revival 80’s.
Dirigé et produit par un orfèvre en la matière, Daniel Flores des THE MURDER OF MY SWEET, Twenty-Three nous évite les automatismes d’Alessandro DelVecchio, parfois en pilote automatique, et sonne frais, dispo, et annonciateur d’un été très chaud. En deux sorties impeccables, Frontiers nous prévient que les mois à venir seront sous sa coupe harmonique. Et personne ne viendra s’en plaindre.
Titres de l’album:
01. Stop
02. In The Dark
03. Where Do We Run
04. Twenty-Three
05. For Your Heart
06. We Belong
07. My Ocean
08. Body And Soul
09. The Passenger
10. Stranger To Me
11. Your Beauty
Je me demande comment fait Rogga Johansson, avec autant de groupes, il arrive toujours à sortir des trucs vraiment bons !! Quelle energie !!
13/06/2025, 00:29
En fait, ce qui me pose problème, ce n'est pas le fait d'aimer ou pas ce genre de vidéo (lyrics video), c'est les remarques dépréciatives (condescendantes) d'Akerfeldt à ce sujet. Bien sûr, c'est super d'avoir un bon clip, seu(...)
12/06/2025, 01:04
Author & Punisher est aussi annoncé à Montpellier le 23 octobre 2025 avec Wyatt E et Yarostan à la place de Bong-Râ.
11/06/2025, 12:53
Ça vaut vraiment le coup d'écouter ce qu'ils font, j'aime beaucoup et c'est vraiment bon !
09/06/2025, 21:35
Je comprends son raisonnement car je le partage en partie. Je déteste le mot "contenu" quand on parle de vidéo. Ca ne veut pas dire grand chose. Les lyrics video, je trouve que c'est une solution de facilité. On se contente de coller une(...)
07/06/2025, 09:04
J'suis probablement trop vieux, je trouve ça atroce, autant à écouter qu'à regarder.
07/06/2025, 08:32
Ben, mince alors, c'est un vieux con Akerfeldt, en fait... dommage... après, tant que la musique est bonne, que demande le peuple ? (Après, je suppose qu'il n'arrivera jamais au niveau de Chris Barnes, mais, bon...)
06/06/2025, 18:05
Mouais, un peu médiocre son commentaire sur les lyrics videos... perso, j'aime bien avoir la musique et le texte qui défile... c'est pas spécialement élaboré mais je voix pas en quoi c'est minable...
06/06/2025, 18:02
Cet album me procure le même effet que le précédent album sorti en 2020 : une pure tuerie !
04/06/2025, 21:00