Avec tout ce qui se raconte de nos jours, entre bon sens commun et personnel mesquin, autant se taire, et écouter le grondement des opinions divergentes. Ou plutôt : la musique produite par certains artistes qui eux aussi, se passent de discours, de démagogie et de prosélytisme, autre qu’artistique. Ça ne peut pas nous faire de mal, surtout lorsque le dit groupe est aussi convaincant que TELEPATHY. Ce quatuor anglais, en jambes depuis des années, et déjà responsable de trois longue-durée est très inspiré par le panorama national. La brume permanente, ce crachin désagréable, ces usines désaffectées et ces rues abimées, si bien décrites par le Punk, puis le Post-Punk, puis l’Anarcho-Punk, puis le Grind. Entre autres.
Et aujourd’hui, un tout autre style que je m’abstiendrai de juger ou de nommer.
Principalement instrumental, TELEPATHY ne s’embarrasse donc pas de long discours. Le quatuor (Krystian Turek - basse, Albert Turek - batterie, Piotr Turek & Richard Powley - guitare/chant) préfère développer de longues ambiances lentes et éthérées, accentuées par une puissance qui souvent ne doit rien à la distorsion. Cinq ans après Burn Embrace, les originaires de l’Essex reviennent avec un nouveau chapitre, encore plus étendu, encore plus contemplatif, et encore plus riche. On y retrouve ces strates, ces couches de sons qui se superposent, cette instrumentation si typique du Post-Rock, avec guitares acoustiques, cassures apaisées, et reprises en mode écrasement global, d’un ciel chargé d’électricité et de nuages noirs.
Transmissions et sa superbe pochette monochrome nous parle donc par ondes interposées. La musique partageant avec les mathématiques cette universalité, le langage parlé par les anglais s’adresse à tout le monde, quel que soit sa culture artistique. Car tout le monde peut trouver quelque chose qui le touche dans ces sept compositions décomposées en mouvements, en gestes, en ondulations et autres réverbérations.
S’il n’est évidemment pas un disque que l’on sort pour une occasion festive, Transmissions se réserve au contraire au secret des alcôves, ces moments feutrés que l’on partage avec des passionnés, des connaisseurs qui savent ce qu’une note veut dire lorsqu’elle est placée là où il faut. Loin du maniérisme d’un TOOL qui peut énerver certains, TELEPATHY embrasse les mélodies comme des amantes, et laisse son inspiration dériver au long des canaux harmoniques mineurs. On se laisse aller à une rêverie un peu jaunie, la mélancolie de l’ensemble n’ayant d’égal que sa maturité. Techniciens redoutables mais humbles, les quatre anglais préfèrent transmettre plutôt que d’imposer, et préfèrent suggérer plutôt que d’expliquer. Ce qui rend leur art encore plus précieux, et leur expression vaste. Inutile de chercher un titre auquel se raccrocher, puisqu’ils forment une longue suite qui s’appréhende dans sa globalité. Et si l’écueil de l’heure vous effraie, dites-vous qu’elle passe très vite.
Avec deux titres qui chatouillent de près le quart d’heure, Transmissions n’a pas cherché la facilité. Mais à la manière d’un Steven Wilson en mode urbex et moins obsédé par les ondulations synthétiques, TELEPATHY se faufile dans les espaces, et laisse les vides respirer, les deux pieds fermement plantés dans sa terre natale, à l’opposé de cet espace qui fascine le musicien progressif. Mais la musique ici peut être considérée comme telle. Car les morceaux évoluent, se meuvent, possèdent leur propre autonomie, et cherchent les émotions, qu’elles soient froides et figées, ou désespérées et lacrymales. Ce beat métronomique et robotique n’est pas sans rappeler le côté martial d’un KRAFTWERK, mais les superpositions mélodiques, très pures, se rapprochent d’un Rock pastoral, évanescent, et loin des répétitions Post les plus irritantes du circuit.
Les ingrédients peuvent paraître disparates, mais leur amalgame est homogène. Des accents Doom et Sludge très prononcés, recouverts d’une fine couche de Post-Hardcore, pour finalement traiter le tout au travers du prisme Post Metal. Un trio qui se complète bien, et qui porte « Tears in the Fibre » au sommet d’une émission internationale provenant d’une antenne mystérieuse. Un peu à la manière des stations de nombres, TELEPATHY émet des sons, des élancements rythmiques, en comptant sur la compréhension de l’auditeur. Qui est vite happé dans ce monde un peu clinique au départ, mais finalement plus viscéral qu’un hurlement dans la nuit.
Jouant habilement avec les frontières de genre, Transmissions suit sa ligne de conduite en déviant très rarement. Les thèmes se suivent donc avec une belle logique, et la souplesse instrumentale permet d’éviter les redondances. L’absence de chant ne handicape absolument pas le projet, malgré la longueur des compositions. En plaçant dos à dos deux morceaux totalisant trente minutes, les anglais ont pris le risque d’un énorme ventre, qui finalement reste ferme et ne ballonne pas.
L’ajout de samples permet quelques évocations, et la désolation laisse place à une forme nouvelle d’humanisme, d’une communion entre la science et l’homme, entre la terre et le béton.
On appréciera à ce titre la divergence de « Home », qui use de l’électronique pour clôturer la communication. Ensemble monolithique imposant, ce quatrième album de TELEPATHY s’inscrit dans une continuité, tout en posant quelques nouveaux éléments. Restez branchés sur cette tour, elle émet pour vous.
Titres de l’album:
01. Oath
02. Augury
03. Knife Edge Effect
04. Tears in the Fibre
05. A Silent Bridge
06. End Transmission
07. Home
Le troll DPD (quel beau nom !) en tête de gondole dans la fosse. Comment c'est possible ça genre de gus ?
11/07/2025, 13:36
Mdr y'en a qui ont un niveau de goûts musicaux digne de la fosse des Mariannes. JPP de lol quand je lis ça Tout est dit.
11/07/2025, 13:34
@Humungus : mdr. On s'est compris.@Buckdancer : oui j'imagine que tu as raison
11/07/2025, 13:32
Un troll sur metalnews.fr c'est comme un exibitioniste dans le désert, il peut arriver à capter l'attention de quelqu'un de temps en temps mais tu sens que niveau stratégie c'est pas optimal.
11/07/2025, 13:28
Le Hellfest n'est plus qu'un fest mainstreem comme tant d'autres et n'a plus rien à voir avec ses origines.Le nombre de blaireaux au M2 y est devenu affolant au point qu'il n'y a que ça.Pour ma part, je préfère aller dans les(...)
11/07/2025, 12:42
Deafheaven > Black Sabbath d'ailleurs, aucune hésitation. quelle chanson de Black Sabbath atteint le niveau d'intensité de Dream House ?
10/07/2025, 21:43
T'aimes ça hein le cuir et le metal salace, je préfère Patrick Sébastien, je le trouve moins pédé. Le petit bonhomme en mousse on s'en rappelle, ça c'est une chanson qu'on oublie pas, comme ce que te chantais ta maman..
10/07/2025, 21:36
@DPD : putain, cette merde de Chat Pile, de la noise bâtarde gay friendly qui pompe Godflesh et Korn. Et dans un autre post, tu parles de Deafheaven. Mais mec, arrête de donner des leçons et va donc faire une Bun Hay Mean.
10/07/2025, 21:20
Et ce qui s'est fait de marquant question death c'était le dernier Dead Congregation et le surprenant Reign Supreme de Dying Fetus. Et qu'on me parle pas de Blood Incantation tout est impeccable, il y a beaucoup de travail derrière, mais aucune symbiose entre les part(...)
10/07/2025, 15:17
L'underground est pas une qualité en lui-même, le dernier concert que j'ai vu t'avais les groupes qui enchaînent les plans thrash-death-black sans aucune cohérence, du sous Deathspell Omega (désolé mais dans le black dissonant tu seras toujou(...)
10/07/2025, 15:09
C'est à peu près le constat que nous sommes plusieurs à faire me semble-t-il, mais je mettrais tout de même Converge, The Dillinger Escape Plan ou Botch ailleurs que dans le metalcore. Mais pourquoi pas. ;-)@Jus de cadavre "Je crois qu'il faut acce(...)
10/07/2025, 14:34
@GPTQBCOVJe suis horrifié par l'idée de finir comme ça, voir Darkthrone se réduire aux lives jouant la fameuses trilogie pour payer les affaires courantes notamment des frais de santé, la social-démocratie m'en sauvera j'imagin(...)
10/07/2025, 14:16
Non mais même le metalcore t'avais la grande époque de Converge, Dillinger Escape Plan, Botch et compagnie...certains parleraient de hardcore chaotique mais bon. T'avais pas que de la musique lisse à refrain, ce n'est pas le diable que certains veulent peindre.&(...)
10/07/2025, 13:47
Si le Metalcore était à la mode il y a 20 ans, disons alors que (malheureusement) cela perdure car 1/4 des groupes jouant dans de gros et moyens fests ont un qualificatif se terminant par "core".
10/07/2025, 13:22
Cela m'espante toujours de voir des festivals complets (ou presque) un an à l'avance sans avoir annoncé aucune tête d'affiche.Le public est devenu très friand des gros festivals. Je pense évidemment à toute cette frange de festivalier(...)
10/07/2025, 12:23
Certains commentaires sont à côté de leur pompes, la grande mode du metalcore c'était il y a quoi ? 20 ans ? la bizarrerie c'est que pas mal de ces gens sont passés au black-metal pour une raison que j'ignore ce qui donne toute cette scene en -post(...)
10/07/2025, 12:04