Non, ne vous enthousiasmez pas pour rien, vous n’êtes pas en train de lire la chronique du successeur de The Year Sun Died, paru il y a déjà trois ans. Inception, comme son nom l’indique, fait plutôt référence au passé, assez lointain d’ailleurs de SANCTUARY, et des premières années de gestation du groupe, avant qu’il ne grave pour la postérité son premier album Refuge Denied.
Si vous êtes fan du groupe et que vous avez glané les informations disponibles sur le net, vous savez déjà à quoi vous attendre, mais autant faire une piqûre de rappel aux étourdis et aux néophytes, histoire de replacer le contexte.
Lenny Rutledge, en fouillant à l’étage de la grange servant de studio au groupe à mis la main sur une boite contenant des bandes, boite laissée à l’abandon et prenant l’humidité. En découvrant son contenu, le guitariste en a touché un mot à son producteur Chris « Zeuss » Harris (QUEENSRYCHE, HATEBREED), grand fan de SANCTUARY devant l’éternel, et les deux hommes ont jugé bon de travailler sur ces bandes pour les restaurer, et en proposer une version LP résumant la préparation de ce qui allait devenir il y a trente ans l’album culte du combo de Seattle.
Un an de boulot, à harmoniser, équilibrer, adapter aux techniques contemporaines sans trahir l’esprit d’origine, pour finalement lâcher sur le marché cet Inception, qui au-delà de son caractère d’exhumation, présente un groupe déjà sacrément en place, et prêt à mettre le monde du Heavy Metal à feu et à sang.
« De mon point de vue, je voulais que les fans puissent écouter des versions décentes de ces démos. Elles exhalaient l’urgence d’une énergie captée durant les premières années du groupe, peut-être même plus que Refuge Denied »
En affirmant ceci, Lenny prend le risque de déprécier l’importance du premier album de SANCTUARY, pourtant devenu au fil du temps une des pierres angulaires du Heavy Metal lyrique, au même titre que les premiers QUEENSRYCHE, CRIMSON GLORY et autres chantres d’un Hard Rock puissant et baroque. Mais à l’écoute des neuf morceaux de cette compilation, il est certain que les propos du guitariste prennent un éclairage différent, et semblent en effet plus à même de décrire la personnalité d’un quintette dont la puissance et l’originalité avaient plus ou moins été éclipsées par une production un peu étouffée pour l’époque. Et en gardant la patine étrange des premières années de préparation du combo de Seattle, tout en lui permettant d’adapter le passé au présent, Chris « Zeuss » Harris a accompli un travail extraordinaire, de mélange des époques et des ambiances, qui permet à Inception de passer pour un album neuf alors que constitué de matériel très ancien.
Mais d’ailleurs, que contient-il au juste ?
Principalement, des morceaux que l’on trouve déjà sur Refuge Denied, au nombre de sept, accompagnés de deux inédits qui confèrent à cette réalisation un caractère indispensable pour tous les aficionados de SANCTUARY, qui ne manqueront pas de se ruer sur les éditions CD ou vinyle. Voire…les deux.
On nous promet d’ailleurs un packaging soigné, avec livret richement illustré de photos anciennes, d’anecdotes, de faits, mais aussi une gravure sur vinyle 180 grammes de luxe, histoire de nous mettre l’eau à la bouche.
Et comme en plus, la pochette a été confiée aux bons soins du légendaire illustrateur Repka, tout ça prend des allures d’évènement qu’il serait vraiment inconscient d’occulter.
Musicalement, pas de surprise. En dehors des deux « nouveaux » morceaux sortis du chapeau (ou de la paille, c’est selon), la majorité du tracklisting d’Inception est évidemment connue, et présente de « nouvelles » versions de classiques, comme la reprise de l’AIRPLANE « White Rabbit », plus crue et abrasive que la version de 1988, ou une relecture plus directe et moins aplanie du terrassant « Battle Angels », sur lequel nous avions eu à l’époque la joie de découvrir la voix incroyable de Warrel Dane, futur NEVERMORE, qui à l’époque incarnait une sorte de chainon manquant entre l’homme et la machine à ultrasons.
Ces remixages sont donc d’utilité, et d’importance pour les historiens et fans de la créature, qui montrait alors un visage beaucoup plus agressif et cru, loin de ce Metal baroque et précieux qu’on pensait un poil trop aseptisé il y a presque trente ans.
Mustaine ne s’était donc pas trompé en s’intéressant à ce groupe hors norme, et la validité de sa première partie de carrière trouve ici une seconde incarnation, plus violente et moins accessible, apportant de fait une plus-value à un album que beaucoup avaient déjà érigé en chef d’œuvre de l’étrange.
Avec son Heavy Metal racé, presque progressif mais tirant parfois sur le Thrash, les SANCTUARY avaient alors choisi une optique assez complexe, qui leur aliéna une grosse partie du public Metal un peu perdu entre ces vocalises de Castafiore et ces riffs velus qui semblaient partir dans tous les sens.
En dehors du nouveau traitement sonore offert aux sept morceaux déjà connus, ce sont bien sûr les deux inédits qui représentent le pivot de cette sortie qui restera discutable pour les non-initiés, mais vitale pour les passionnés. De ce côté-là, pas de mauvaise surprise, « Dream Of The Incubus » et « I Am Insane », sont d’intérêt, et les concepteurs ont eu l’intelligence de ne pas les placer tous les deux d’entrée pour ménager la surprise.
Le premier offre une approche typique du groupe de Seattle, avec cette rythmique polyvalente ne crachant pas sur les contretemps, et surtout, une grosse bordée de riffs francs mais précis, dans la plus droite lignée des premiers QUEENSTYCHE et FATES WARNING, avec ce grain de folie vocal à la Midnight ou King Diamond qui rendait les SANCTUARY si excentrés et excentriques. « Dream Of The Incubus » ressemble d’ailleurs beaucoup à « Battle Angels », et c’est peut-être la raison pour laquelle il a été écarté à l’époque. « I Am Insane » au contraire, aborde le problème Hard’n’Heavy sous un autre angle, beaucoup plus direct et up tempo, dans une veine très JUDAS PRIEST/IRON MAIDEN, avec cette basse en avant qui se gondole et étouffe les guitares de sa morgue mélodique. Pré refrain très futé et mélodique, rythmiquement épique avec ses descentes de toms incontrôlées, pour un titre qui aurait largement pu trouver sa place sur le premier album du groupe.
Travail d’harmonisation exemplaire, qui projette sans enterrer le passé, ou l’inverse, emballage soigné qui promet une édition CD de toute beauté, et joie de redécouvrir un groupe hors-norme qui aurait mérité plus de succès avant de mourir de sa belle mort suite à deux albums aussi étranges qu’indispensables. Voici donc le menu de cet Inception qui est plus qu’intéressant à découvrir, que vous soyez fan ou non, et qui peut aisément passer pour un véritable album, et non une simple compilation assemblée à la hâte, ce qu’il n’est assurément pas.
« Je pense que la plupart des gens auront l’impression qu’Inception n’est qu’une version remastérisée ou réenregistrée de Refuge Denied. Mais pas du tout, c’est véritablement une préquelle ! »
Vous avez les éléments en main, vous pouvez donc maintenant juger par vous-même.
Titres de l'album:
Je crois qu'il faut accepter que la scène Metal (extrême en particulier) va redevenir underground et invisible pour le profane (et c'est pas pour me déplaire). Le reste - vieux dinosaures des années 80 et jeunes groupes prêt à tout pour quelques l(...)
09/07/2025, 15:34
"la scène metal est un ehpad géant, aucun intérêt de suivre de vieux grigous qui sucrent les fraises"En même temps quand on voit ce que propose les "jeunes" groupes faut pas s'étonner que les gens qui cherchent un peu de qual(...)
09/07/2025, 15:26
@Ivan : la scène metal est un ehpad géant, aucun intérêt de suivre de vieux grigous qui sucrent les fraises.
09/07/2025, 13:52
Bonjour, moi je serais dans les premiers à réclamer plus de femmes sur scène, et éventuellement plus de diversité ethnique, mais je préfère largement un festival du type Fall of Summer, au Hellfest, et ce depuis 2015....
09/07/2025, 13:52
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"Avec qui en tête d'affiche? Radiohead ou Oasis?" bah ça n'a plus rien de choquant aujourd'hui. Barbaud parle de Placebo en tête d'affiche donc bon... Va falloir s'y faire, les fans de Metal ne sont plus du tout le public vis&eacut(...)
09/07/2025, 12:20
Si je voulais être méchant, je dirai : "Y a-t-il encore des fans de Metal au HELLFEST ?"
09/07/2025, 10:30
Avec qui en tête d'affiche? Radiohead ou Oasis? Plus sérieusement, je me de mande encore comment le festival peut afficher complet avec l'affiche qu'ils ont réalisée pour 2025. Comment les fans de metal peuvent encore leur faire confiance ?
09/07/2025, 10:13
@DPD : on te vois beaucoup t'attaquer aux groupes de croulants mais on ne te vois jamais la ramener sur tes groupes du moment, ce que tu aimes ou les groupes qu'il faut désormais en lieu et place de ces formations vieillissantes que tu dénonces tant...
09/07/2025, 06:45
@Jus de cadavreGenre ils on payés les frais de déplacement et l'hôtel, me fait pas rire, les enfoirés part 2. Au moins le juif Patrick Bruel tiens debout.
09/07/2025, 01:12
Très bon album avec 3/4 titres vraiment excellent et un bon niveau global.Quelques Slayeries comme sur Trigger Discipline mais rien de méchant. D'autant que le titre Gun Without Groom est vraiment terrible, en effet. Un très bon cru
08/07/2025, 23:59
Pour moi je vois c'est l'équivalent que de voir 2pac en hologramme (qui était homosexuel), peut-être même pire parce que l'illusion tiens mieux le coup, je reste sur cette position.
08/07/2025, 22:44
Les bénéfices du concert était entièrement reversés à une œuvre caritative. Aucun des groupes présents n'a palpé pour leur concert (en même temps c'était 20 minutes de live par groupe...). Après ça (...)
08/07/2025, 22:42
@SalmigondisJe sais pas si tu veux quelque chose qui fait plus l'unanimité j'ai vu Morbid Angel au bout et c'était de la merde, une prestation robotique au possible, j'ai pris plus de plaisirs sur des trucs plus locaux à la con. Il faut savoir tourn(...)
08/07/2025, 22:28
Mais quelle bande de clodos...tout le monde se branle du batteur sans déconner. Se faire du fric de cette manière c'est franchement pathétique. Massacra est mort et enterré...qu'il le reste pour conserver son statut CULTE. Honte &agrav(...)
08/07/2025, 21:54
Avant d'aller me faire voir ailleurs, je partagerai avec vous cet hommage Fernandelien :"Aux adieux de Black Sabbath, il tremblait pas mal d'la patte.Fais l'Ozzy, assis."
08/07/2025, 21:31
Ben tu m'étonnes, DPD, d'être passé à autre chose. En même temps, quand on a eu ces groupes là comme entités fétiches, on ne peut qu'aller de l'avant. C'est comme partir de zéro (je plaisante
08/07/2025, 21:26