Comme je prends mon travail très à cœur, j’ai tout vérifié, et tout est là. La veste à patches, le cuir, les mines patibulaires, la chaine tenue fermement, les fuck, ok, bordereau signé et validé. Avec ça, pas de mauvaise surprise : les costariciens ne veulent pas tromper sur leur marchandise, et jouent immédiatement le jeu avec le plus grand des sérieux. Quel jeu ? Celui d’une redondance old-school qui se complait dans son caractère générique, mais qui sait aussi se montrer généreuse entre les bonnes mains.
Celles de Sergio Velásquez (guitare/chant), Tomas Campos (basse/chœurs) et Jainer (batterie/chœurs). Des mains burinées évidemment, et rodées à l’exercice de la violence la plus crue, celle qui décimait les rangs mélodiques entre 1982 et 1985. Celle des RAZOR, EXCITER, AT WAR, WARFARE, les pionniers Speed que l’on n’appelait pas encore Thrash, mais qui s’excitaient dans l’ombre de METALLICA, EXODUS, VENOM et consorts.
Du bon, du béton, du solide à défaut d’intrépide. D’où ce recensement initial qui donne des indices cruciaux, et une direction à suivre. Celle d’une musique forte, compacte, mais aérée de quelques trouvailles qui rendent la vie plus amicale. Après avoir écumé l’underground le plus profond, en y déposant des splits et des démos, NECROLISIS s’est enfin extrait de sa soue pour signer avec la référence Witches Brew et signer le premier long de sa carrière. Et pour une fois, un premier album du cru tape dans les quarante minutes en proposant des variations intéressantes.
La plupart des brigands à dossards et chaînes s’en tirent toujours avec un travail de courte haleine. Dix fois le même morceau, une grossièreté plus ou moins à propos, mais jamais réellement d’incarnation solide des héros d’antan, qui donnaient des cheveux blancs aux journalistes peu habitués à une telle débauche. Le genre d’album qu’on retrouvait dans les rubriques « les truands » de Hard Force, ou dans les notules « Et pourtant, ils tournent » d’Enfer Magazine, et que les initiés se refilaient sous le manteau pour ne pas être jugés et caillassés.
En choisissant de s’exprimer dans leur idiome natal, les NECROLISIS ajoutent une bonne dose de folie à leur brutalité, qui s’exprime sans filtre dès « Templo de Fraude ». Rythmique implacable, riffs classiques mais bien tranchés, basse solide, la trame est formelle, mais l’énergie bien réelle. Dans un tourbillon, les costariciens nous emportent sans nous laisser une chance d’attraper la rambarde, et se donnent à fond. Ce qui permet d’apprécier un Metal non édulcoré, que certains jugeront légèrement blackisé. Mais dans les faits, ce Speed Thrash infernal respecte les codes eighties tout en s’offrant une production contemporaine.
On sent les gus à leur meilleur sur le trépidant « Aguarda la Muerte », alors qu’ils insèrent une fine mélodie finale pour ne pas passer pour de simples brutes épaisses. De son côté, « Rebelión en el Magreb » impose un mid tempo très appuyé pour diversifier les attaques, et marque des points avec son thème compact.
Loin des us et coutumes qui prônent une linéarité d’usage, Templo De Fraude s’essaie à quelques fantaisies charmantes, et parvient à garder le contrôle. Certes, les digressions sont subtiles, mais néanmoins tangibles, et parfois symptomatiques de l’agressivité sud-américaine, lorsque la méchanceté de « Dejalos Arder » dégouline dans le casque.
Une technique certes modeste mais un jeu carré, des circonvolutions à faire réagir DESTRUCTION (« Pacto de las Sombras »), un phrasé vocal très influencé par l’investissement total d’un Don Doty ou d’un Jeff Becerra, quelques à-coups pour maintenir la dynamique, et une impression très positive laissée dans la mémoire. Exhalant d’un parfum de vieux vinyle redécouvert dans la cave ou dans les cartons au grenier, Templo De Fraude est rugueux, velu, furieux et têtu, allant parfois chatouiller la susceptibilité Thrash/Death sur quelques mesures de l’enfourné « Terror y Violencia ».
Et comme tout bon groupe, NECROLISIS termine son parcours par un hymne irrésistible, « Devastador Metal », sorte de synthèse parfaite des éléments 80’s dans l’ordre ou le désordre. C’est d’ailleurs ce dernier qui règne dans les tympans après injection auditive de l’objet en question, les acouphènes le disputant à la folie passagère pour se partager le temps de cerveau épargné.
Ah, je remarque que les clous sont absents des photos promo. La quincaillerie devait être fermée.
Titres de l’album:
01. Sacrilegio y Muerte
02. Templo de Fraude
03. Cuando la Lengua Traiciona
04. Rebelión en el Magreb
05. Aguarda la Muerte
06. Dejalos Arder
07. Pacto de las Sombras
08. Terror y Violencia
09. Devastador Metal
La dernière du Madman ! Déjà vu en live debout et il chantait moins bien que la !
07/07/2025, 18:34
@LeMoustre :Effectivement... Point de vue totalement respectable que celui de ne pas vouloir payer un prix de dingue pour mirer un show proche du pathétique.Mais perso, face à des légendes comme celles-ci, je mets mon impartialité de côté et (...)
07/07/2025, 17:42
Ozzy sur sa chaise hé ben.Bon l'âge nous aura tous mais bon quand même c'est pas cool de voir ça.Moi ça m'aurait emmerdé.Autant un Anthrax, un Maiden ont toujours la peche après tant d'années (quitte &a(...)
07/07/2025, 13:18
j'ai eu l'occasion de les voir en première partie de Seum mi Juin. vraiment bien prenant !
07/07/2025, 12:48
Je m'attendais vraiment pas à ce qu'Ozzy tiennent 30 min sur chacun de ses shows...Bon, on peut pas dire que c'était "beau" à voir mais si j'avais eu la chance de gauler une place, j'aurai tout de même été bien con(...)
07/07/2025, 07:36
Putain je suis fan de Slayer mais c'était bien dégueulasse. Ça devient une parodie. Et oui merci pour tout Ozzy et tommy.
06/07/2025, 21:25
Oui c'est bien beau mais étaient ces gars durant l'ère Obama ou il a absolument tout trahis ? Trump on connait son histoire personnelle et ses financements. c'est sans surprise..
06/07/2025, 14:20
Pardon pour les fautes, mais quitte à écouter ce genre de trucs, Anna von Hausswolff le faisait beaucoup mieux il y a 10 ans. C'est ce qu'on appelle l'avant-garde je suppose.
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Le problème de de Kayo Dot c'est qu'il dépend de l'envie du moment de Toby Driver et de qui l'entoure, tu peux avoir un album de drone/post-rock suivit d'un album de death metal, il n'y a pas de groupe et aucune identité. C'est dommage parce(...)
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04/07/2025, 07:16
Il tourne pas mal chez moi ce disque, et c'était un vrai plaisir de revoir le groupe live récemment après les avoir un peu mis de côté. Un autre concert en tête d'affiche ne serait pas de refus !
03/07/2025, 16:57
Morceau décevant et sans surprise. La présence de Chris Kontos dans le groupe y fait pour beaucoup dans mon intérêt pour ce retour, mais pour le moment bof.
03/07/2025, 16:47
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03/07/2025, 12:55
Vu à Toulouse et je n'ai pas du tout accroché, pourtant vu 2 ou 3 fois depuis 2005. Et j'avais bien aimé. Rien ne surnage, ça bastonne mais pour moi aucuns titres ne sort du lot.Par contre j'ai adoré Slapshot
02/07/2025, 16:01