Templo De Fraude

Necrólisis

28/03/2025

Witches Brew Records

Comme je prends mon travail très à cœur, j’ai tout vérifié, et tout est là. La veste à patches, le cuir, les mines patibulaires, la chaine tenue fermement, les fuck, ok, bordereau signé et validé. Avec ça, pas de mauvaise surprise : les costariciens ne veulent pas tromper sur leur marchandise, et jouent immédiatement le jeu avec le plus grand des sérieux. Quel jeu ? Celui d’une redondance old-school qui se complait dans son caractère générique, mais qui sait aussi se montrer généreuse entre les bonnes mains.

Celles de Sergio Velásquez (guitare/chant), Tomas Campos (basse/chœurs) et Jainer (batterie/chœurs). Des mains burinées évidemment, et rodées à l’exercice de la violence la plus crue, celle qui décimait les rangs mélodiques entre 1982 et 1985. Celle des RAZOR, EXCITER, AT WAR, WARFARE, les pionniers Speed que l’on n’appelait pas encore Thrash, mais qui s’excitaient dans l’ombre de METALLICA, EXODUS, VENOM et consorts.

Du bon, du béton, du solide à défaut d’intrépide. D’où ce recensement initial qui donne des indices cruciaux, et une direction à suivre. Celle d’une musique forte, compacte, mais aérée de quelques trouvailles qui rendent la vie plus amicale. Après avoir écumé l’underground le plus profond, en y déposant des splits et des démos, NECROLISIS s’est enfin extrait de sa soue pour signer avec la référence Witches Brew et signer le premier long de sa carrière. Et pour une fois, un premier album du cru tape dans les quarante minutes en proposant des variations intéressantes.

La plupart des brigands à dossards et chaînes s’en tirent toujours avec un travail de courte haleine. Dix fois le même morceau, une grossièreté plus ou moins à propos, mais jamais réellement d’incarnation solide des héros d’antan, qui donnaient des cheveux blancs aux journalistes peu habitués à une telle débauche. Le genre d’album qu’on retrouvait dans les rubriques « les truands » de Hard Force, ou dans les notules « Et pourtant, ils tournent » d’Enfer Magazine, et que les initiés se refilaient sous le manteau pour ne pas être jugés et caillassés.

En choisissant de s’exprimer dans leur idiome natal, les NECROLISIS ajoutent une bonne dose de folie à leur brutalité, qui s’exprime sans filtre dès « Templo de Fraude ». Rythmique implacable, riffs classiques mais bien tranchés, basse solide, la trame est formelle, mais l’énergie bien réelle. Dans un tourbillon, les costariciens nous emportent sans nous laisser une chance d’attraper la rambarde, et se donnent à fond. Ce qui permet d’apprécier un Metal non édulcoré, que certains jugeront légèrement blackisé. Mais dans les faits, ce Speed Thrash infernal respecte les codes eighties tout en s’offrant une production contemporaine.

On sent les gus à leur meilleur sur le trépidant « Aguarda la Muerte », alors qu’ils insèrent une fine mélodie finale pour ne pas passer pour de simples brutes épaisses. De son côté, « Rebelión en el Magreb » impose un mid tempo très appuyé pour diversifier les attaques, et marque des points avec son thème compact.

Loin des us et coutumes qui prônent une linéarité d’usage, Templo De Fraude s’essaie à quelques fantaisies charmantes, et parvient à garder le contrôle. Certes, les digressions sont subtiles, mais néanmoins tangibles, et parfois symptomatiques de l’agressivité sud-américaine, lorsque la méchanceté de « Dejalos Arder » dégouline dans le casque.

Une technique certes modeste mais un jeu carré, des circonvolutions à faire réagir DESTRUCTION (« Pacto de las Sombras »), un phrasé vocal très influencé par l’investissement total d’un Don Doty ou d’un Jeff Becerra, quelques à-coups pour maintenir la dynamique, et une impression très positive laissée dans la mémoire. Exhalant d’un parfum de vieux vinyle redécouvert dans la cave ou dans les cartons au grenier, Templo De Fraude est rugueux, velu, furieux et têtu, allant parfois chatouiller la susceptibilité Thrash/Death sur quelques mesures de l’enfourné « Terror y Violencia ».

Et comme tout bon groupe, NECROLISIS termine son parcours par un hymne irrésistible, « Devastador Metal », sorte de synthèse parfaite des éléments 80’s dans l’ordre ou le désordre. C’est d’ailleurs ce dernier qui règne dans les tympans après injection auditive de l’objet en question, les acouphènes le disputant à la folie passagère pour se partager le temps de cerveau épargné.

Ah, je remarque que les clous sont absents des photos promo. La quincaillerie devait être fermée.                                  

                                                                           

Titres de l’album:

01. Sacrilegio y Muerte

02. Templo de Fraude

03. Cuando la Lengua Traiciona

04. Rebelión en el Magreb

05. Aguarda la Muerte

06. Dejalos Arder

07. Pacto de las Sombras

08. Terror y Violencia

09. Devastador Metal


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par mortne2001 le 10/06/2025 à 17:30
78 %    130

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