Après deux EP’s, il était temps de passer la vitesse supérieure. C’est indubitablement ce qu’ont dû se dire les polonais de DEATH REAPERS après avoir balancé sur le marché Sightless et The New Beginning, entre 2021 et 2023. Encore fallait-il avoir matière à digresser sur un thème bien connu de l’underground, via ce Death mélodique catchy et prenant que les polonais pratiquent depuis leurs débuts. Impossible de ne pas penser à l’écoute de ce premier long aux pionniers d’AT THE GATES, dont nombre d’astuces sont ici reproduites parfois à l’identique. Mais l’inspiration est une chose, le plagiat une autre, et en trempant leur violence clinique dans un cocktail de fluidité plus Thrash, le quintet s’assure une place très personnelle au panthéon des agitateurs harmoniques.
Emballé dans une superbe pochette aux teintes rouge vif, Thirst For Chaos est une sorte de Vampyromania trempée dans les eaux troubles des guerres d’expansion. Cette immense figure féminine qui trône au centre de l’artwork évoque les grandes prêtresses de la littérature, mais aussi cette quête incessante de nouveaux territoires au prix de milliers de vies. D’ailleurs, DEATH REAPERS expose son plan de bataille avec une belle assurance, et uen fermeté coutumière de ceux qui savent où ils vont. Le déroulement passe par des mouvements agiles et des enchaînements parfois imprévisibles, pour dérouter l’adversaire et en faire son petit-déjeuner. Ainsi, « Dark Fortune » semble émerger de nulle part, lâchant son groove avec un détachement atypique, pour mieux moduler les attaques.
Aussi cruel qu’il n’est sensuel, ce Death mélodique se veut inventif, et légèrement plus mainstream que la moyenne. Cet entre-deux trouvé par le quintet (Filip Kudliński - basse, Hubert Potomski & Kamil Winter - guitares, Konrad Kropidłowski - chant et Mateusz Ratajczak - batterie) passe par des étapes rafraichissantes, et des percussions empruntées au Groove Metal des années 90, lorsqu’une nouvelle impulsion stimulait les musiciens de l’époque.
Cette alternance de classicisme et d’envies plus intimes confère à Thirst For Chaos une capacité de satiété incroyable. Avec un tempo qui joue au yoyo et deux guitares qui cumulent les cachets, DEATH REAPERS ose la diversité, et se détache du reste de la production. Beaucoup moins scolaire que la plupart de ses camarades de classe qui en manquent parfois, le groupe sinue et louvoie entre les obstacles générés par une fidélité trop prononcée, et ainsi nous dérouler le tapis rouge d’un Metal fort en bouche, mais à l’arrière-goût boisé et même fruité.
« Wear Your Leather Proud » en dit long sur les convictions, et s’encarte sans chercher à travestir la vérité. Le Metal, rien que le Metal, voici un leitmotiv que nous connaissons bien, et qui trouve ici une illustration renouvelée. La température grimpe régulièrement, au point d’être obligé de « Break the Window » pour attraper un peu d’air, la suffocation n’étant évitée que par l’adjonction de mélodies très prononcées.
En tant que présentation officielle, Thirst For Chaos est une carte de visite très professionnelle. Bien évidemment, DEATH REAPERS se repose parfois sur des théories largement vérifiées, lorsque les tierces de la NWOBHM reviennent sous un jour lifté, mais le pouvoir d’attraction d’un « Kiss of The Sky » envoute aussi facilement qu’un « Come to Brazil » hurlé comme un damné.
Sans choisir son camp, mais sans attendre la victoire pour s’affilier aux grands gagnants, DEATH REAPERS reste prudent et ne s’expose pas inutilement. Ce qui n’empêche guère le quintet de placer en ouverture trois morceaux très durs, expéditifs, et garants d’une appellation contrôlée. « Concrete Horizon » et « No Absolution », courts et concis fourmillent de petits plans à décortiquer avec maman, et incarnent brillamment les ambitions de cette nouvelle génération qui a son mot à dire sur la distribution des cartes.
En insérant quelques inflexions Folk et en assumant plus crument ses accointances Thrash, le groupe de Przytoczna fera un sacré pas en avant qui le détachera des rangs. Mais dans l’attente d’une œuvre encore plus fédératrice, Thirst For Chaos boit le chaos avec modération, pour ne pas finir fin saoul avant la fin de la saison. Celle des pains dans la tronche et des lames de rasoir à six cordes.
Titres de l’album :
01. Thirst For Chaos
02. Concrete Horizon
03. No Absolution
04. The Hermit
05. Enemy
06. Dark Fortune
07. Wear Your Leather Proud
08. Break the Window
09. Kiss of The Sky
10. Sightless
Le troll DPD (quel beau nom !) en tête de gondole dans la fosse. Comment c'est possible ça genre de gus ?
11/07/2025, 13:36
Mdr y'en a qui ont un niveau de goûts musicaux digne de la fosse des Mariannes. JPP de lol quand je lis ça Tout est dit.
11/07/2025, 13:34
@Humungus : mdr. On s'est compris.@Buckdancer : oui j'imagine que tu as raison
11/07/2025, 13:32
Un troll sur metalnews.fr c'est comme un exibitioniste dans le désert, il peut arriver à capter l'attention de quelqu'un de temps en temps mais tu sens que niveau stratégie c'est pas optimal.
11/07/2025, 13:28
Le Hellfest n'est plus qu'un fest mainstreem comme tant d'autres et n'a plus rien à voir avec ses origines.Le nombre de blaireaux au M2 y est devenu affolant au point qu'il n'y a que ça.Pour ma part, je préfère aller dans les(...)
11/07/2025, 12:42
Deafheaven > Black Sabbath d'ailleurs, aucune hésitation. quelle chanson de Black Sabbath atteint le niveau d'intensité de Dream House ?
10/07/2025, 21:43
T'aimes ça hein le cuir et le metal salace, je préfère Patrick Sébastien, je le trouve moins pédé. Le petit bonhomme en mousse on s'en rappelle, ça c'est une chanson qu'on oublie pas, comme ce que te chantais ta maman..
10/07/2025, 21:36
@DPD : putain, cette merde de Chat Pile, de la noise bâtarde gay friendly qui pompe Godflesh et Korn. Et dans un autre post, tu parles de Deafheaven. Mais mec, arrête de donner des leçons et va donc faire une Bun Hay Mean.
10/07/2025, 21:20
Et ce qui s'est fait de marquant question death c'était le dernier Dead Congregation et le surprenant Reign Supreme de Dying Fetus. Et qu'on me parle pas de Blood Incantation tout est impeccable, il y a beaucoup de travail derrière, mais aucune symbiose entre les part(...)
10/07/2025, 15:17
L'underground est pas une qualité en lui-même, le dernier concert que j'ai vu t'avais les groupes qui enchaînent les plans thrash-death-black sans aucune cohérence, du sous Deathspell Omega (désolé mais dans le black dissonant tu seras toujou(...)
10/07/2025, 15:09
C'est à peu près le constat que nous sommes plusieurs à faire me semble-t-il, mais je mettrais tout de même Converge, The Dillinger Escape Plan ou Botch ailleurs que dans le metalcore. Mais pourquoi pas. ;-)@Jus de cadavre "Je crois qu'il faut acce(...)
10/07/2025, 14:34
@GPTQBCOVJe suis horrifié par l'idée de finir comme ça, voir Darkthrone se réduire aux lives jouant la fameuses trilogie pour payer les affaires courantes notamment des frais de santé, la social-démocratie m'en sauvera j'imagin(...)
10/07/2025, 14:16
Non mais même le metalcore t'avais la grande époque de Converge, Dillinger Escape Plan, Botch et compagnie...certains parleraient de hardcore chaotique mais bon. T'avais pas que de la musique lisse à refrain, ce n'est pas le diable que certains veulent peindre.&(...)
10/07/2025, 13:47
Si le Metalcore était à la mode il y a 20 ans, disons alors que (malheureusement) cela perdure car 1/4 des groupes jouant dans de gros et moyens fests ont un qualificatif se terminant par "core".
10/07/2025, 13:22
Cela m'espante toujours de voir des festivals complets (ou presque) un an à l'avance sans avoir annoncé aucune tête d'affiche.Le public est devenu très friand des gros festivals. Je pense évidemment à toute cette frange de festivalier(...)
10/07/2025, 12:23
Certains commentaires sont à côté de leur pompes, la grande mode du metalcore c'était il y a quoi ? 20 ans ? la bizarrerie c'est que pas mal de ces gens sont passés au black-metal pour une raison que j'ignore ce qui donne toute cette scene en -post(...)
10/07/2025, 12:04