Ils sont péruviens, mais habitent en Californie. Ils s’appellent ETERNAL WARRIOR mais s’appellent en fait GUERRERO ETERNO. Un peu de confusion n’ayant jamais fait de mal à personne, qu’importe. Le plus important est que ces trois musiciens s’épanouissent dans un style que j’affectionne particulièrement, pour ne pas dire celui que j’apprécie le plus. Encore une bonne dose de Thrash pour ce mois d’avril qui commence à découvrir ses fils, et une bonne calotte pour bien entamer la journée. C’est peu ou prou le programme proposé par ces trois lascars, qui s’y entendent comme personne pour nuancer leur violence d’une bonne dose de mélodie.
Carlos Andres Palomino (basse/chant), Rafael Solorio (guitare) et Diego Palomino (batterie) n’y vont pas par quatre chemins, et assument totalement leur passion pour la violence d’outre-Rhin, qu’ils teintent évidemment de textes salement sataniques. Un certain panache dans le recyclage, de l’ambition dans les structures, et un brio incontestable au moment de tricoter des soli construits, pour aboutir finalement à une forme de quintessence absolue du genre qui ne supporte plus les répétitions malhabiles.
ETERNAL WARRIOR cherche donc à écraser la concurrence avec ce deuxième long, et y parvient sans avoir à forcer. Il faut dire que lorsqu’on est capable de pondre un hymne de la trempe de « Toxic Pollution », on a largement de quoi voir venir, et préparer le terrain pour une riposte immédiate. Ce titre, syncopé à outrance est sans doute ce que la scène old-school peut proposer de mieux, tant il parvient à réconcilier les amateurs d’EXODUS et de KREATOR. Le meilleur des deux scènes, avec ce chaloupé sud-américain que l’on aime tant, pour un exercice de style tout sauf scolaire. Les mecs sont en colère, et souhaitent qu’on le sache.
En tant que frontman, Carlos Andres Palomino ne peut pas ne pas rappeler notre bon Marcel Schirmer. Même acidité dans les fins de vers, même voix légèrement voilée et passée au papier de verre, et même attitude qui toise du regard et de la basse. Carlos se pose donc en maître de cérémonie évident, bien que ses deux complices ne passent pas non plus pour des figurants. Et lorsque leur talent est en osmose complète, ça nous donne un morceau aussi persuasif que « Evil Soul », qui est probablement ce que j’ai entendu de plus addictif et persuasif depuis de longues semaines.
Alor qu’il appartient encore à l’underground, ETERNAL WARRIOR se débrouille comme un chef et peut aisément passer pour un cador des années 80. Witching Thrash se montre d’ailleurs beaucoup plus performant que bien des partitions plus académiques et célébrées, et lorsque le moteur monte dans les tours, la bestialité ibère a de quoi stimuler (« Witching Thrash », du ASSASSIN passé du côté obscur des blasts).
Cette méchanceté n’a rien de la petitesse d’un harceleur de cour de lycée. Non, la puissance dégagée par le trio permet de se faire respecter sans avoir à agresser, et le tracklisting, touché par la grâce est un argument massue pour qui serait tenté par la provocation masquée. Carré, joué par des musiciens au niveau plus que respectable (les interventions de Rafael Solorio ne sont pas sans rappeler celles de Waldemar Sorychta, ce qui n’est pas un compliment mineur), totalement emballé et présenté sous son meilleur jour, ce deuxième jet tape presque la perfection, tant chaque morceau s’obstine à proposer des idées autres que les précédents.
Ce sont d’ailleurs les titres en mid qui sont les plus irrésistibles. Dans ces moments de calme relatif, le trio impose un beat franchement fluide, qui permet de dodeliner du chef tout en tapant du pied. Pas question de tomber dans le piège de la vitesse pour la vitesse, ni de glisser sur la pente du médium qui fâche, « Worshippers » en remontre à ce cher Gary Holt, et lui dame même le pion en insérant quelques parties encore plus accrocheuses que le légendaire Fabulous Disaster.
Impeccable mais furieux, implacable mais onctueux, Witching Thrash est assurément la révélation de ce deuxième trimestre 2025. Insidieux, pernicieux et vicieux, ce disque joue sur tous les tableaux, et se montre incroyablement opportuniste. Entre aplatissement sévère et décadence mortifère, le trio péruvien nous lâche en pleine face sa rage incompressible, et nous gâte d’un « Violence and Death » qui sent bon les années 80.
La force du power-trio est d’être capable de se montrer allusif à bien des joueurs de première division, sans pour autant leur piquer leurs meilleures idées. Passant sans transition d’un plan à la CORONER à une attaque éclair à la DESTRUCTION, ETERNAL WARRIOR pourfend les ennemis et les dragons, mais reste assez terre à terre pour épauler les démons.
Il faut être salement possédé pour jouer une musique pareille, et pas question de s’en remettre à un exorcisme. Non, le blasphème a du bon, et l’hérésie ne nécessite pas de pardon. « Demoniac Invocation » le prouve sans ambages, et nous laisse sur une note de folie ambiante qui sent bon la machette et le sang qui coule de la tête.
Titres de l’album:
01. Intro
02. Infernal Execution
03. Satanic Warriors
04. Vasector
05. Toxic Pollution
06. Evil Soul
07. Witching Thrash
08. Worshippers
09. Violence and Death
10. Demoniac Invocation
11. Shadows, Sex and Terror
12. Unholy Chalice (Live session)
Merci à Clawfinger pour ce grand moment de transgression validée par l’ordre moral dominant. C’est rassurant de voir que la “rébellion” moderne consiste à tirer sur une cible usée jusqu’à la corde, avec des punchlines dignes (...)
04/07/2025, 07:16
Il tourne pas mal chez moi ce disque, et c'était un vrai plaisir de revoir le groupe live récemment après les avoir un peu mis de côté. Un autre concert en tête d'affiche ne serait pas de refus !
03/07/2025, 16:57
Morceau décevant et sans surprise. La présence de Chris Kontos dans le groupe y fait pour beaucoup dans mon intérêt pour ce retour, mais pour le moment bof.
03/07/2025, 16:47
Je n'ai jamais aimé ce groupe, mais j'étais passé devant durant un Hellfest et en effet c'était juste insupportable toutes ces harangues (littéralement toutes les 10 secondes). Moi je m'en beurre la raie, mais pour les fans ça doit &ec(...)
03/07/2025, 12:55
Vu à Toulouse et je n'ai pas du tout accroché, pourtant vu 2 ou 3 fois depuis 2005. Et j'avais bien aimé. Rien ne surnage, ça bastonne mais pour moi aucuns titres ne sort du lot.Par contre j'ai adoré Slapshot
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Votre article sur le kintsugi est un véritable hommage à l’art de reconnaître la beauté dans la fragilité et les cicatrices : mentionner son origine au XVe siècle et sa philosophie wabi‑sabi renforce(...)
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02/07/2025, 12:25
@Ultra Pute, t'es bien limité comme garçon. Et tu dois sacrément bien te faire chier pour venir commenter connement ce que les autres écrivent.Moi aussi, j'aime bien les commentaires gratuits (la preuve) mais je suis surtout là pour commenter l&(...)
02/07/2025, 08:50
Pas trop mal dans l'idée.Vocalement on s'y tromperait aussi.A voir sur tout l'album, le précédent, mis à part l'opener, m'avait bien déçu
01/07/2025, 15:38
ça tartine ! bien cool cool cette grosse basse @niquetoncul oui ça doit te changer de Jinjer
01/07/2025, 14:19
Tiens, le retour du papy boomer! Normal, quand du thrash de croulant, il sort de l'ehpad. Et si c'est pas signé, c'est que c'est nul à chier, pépé!
30/06/2025, 19:47
Si seulement Spiros pouvait arrêter d'haranguer le public toutes les 30 secondes avec ses "come on my friends", les lives de Septicflesh y gagneraient beaucoup.
30/06/2025, 11:36