Vous connaissez tous l’adage : en France, on n’a pas de pétrole, mais on a des idées. En gros, les richesses naturelles nous ont boudés, mais pas d’inquiétude : nous avons le brio. C’est une certitude dans quelques domaines, moins dans d’autres, mais ce qui est sûr, c’est que le Metal n’a pas à souffrir de la comparaison européenne et mondiale. La preuve m’en est une fois encore donnée par l’actualité musicale, et la sortie du deuxième album des équilibristes/scientifiques de la portée NORWALK. Actif depuis presque deux décennies, ce quatuor de Voiron revient enfin les bras chargés de compositions, alors que leur dernier témoignage accuse déjà quatorze ans d’âge. Il était donc temps de renouveler la cuvée, mais en promettant un cru encore plus relevé. Gageure difficile, puisque Metamorpho'z révélait une robe sombre, aux ombrages envoutants, et restait en bouche comme un nectar de violence bichonné et peaufiné.
2011/2025, l’écart est conséquent, et de nombreux vignobles ont déjà fait les frais d’un manque de renouvellement ou d’une erreur de jugement. Mais il ne faut guère longtemps pour comprendre que le quatuor frenchy a bien bossé son cépage pour nous enivrer une fois encore sans nous faire tourner fin saoul.
Ban's (basse), Byff (guitare), John (guitare/chant) et Jeff (batterie) proposent avec Psycho Mirror un exercice de formalisme assez hallucinant, et surtout, pertinent et probant. En prenant grand soin de s’éloigner des plus complexes des VRP en spiritueux musicaux déposés, les quatre acolytes versent dans la technique poussée, mais jamais trop démonstrative. Ici, la puissance et la complexité sont envisagées de la même manière, avec le même respect et le même dosage. Incidemment, les noms de WATCHTOWER ou TOXIK ne sortent pas du bois sans raison, laissant d’autres prédateurs occuper le premier plan.
Et pour être relativement raisonnable, il convient de voir en Psycho Mirror une sorte d’And Justice For All beaucoup plus sophistiqué, et enrobé dans un son moins rachitique. Adeptes de la Californie de METALLICA, mais aussi du Texas de PANTERA, NORWALK se plaît à fusionner les sous-genres et les époques pour accoucher d’une œuvre envoutante, à la lourdeur manifeste, et au Metal preste. Cette énorme basse Crossover, ce chant agressif mais modulé, ces riffs qui s’imbriquent comme des Lego de l’esprit contribuent à créer un climat de tension permanente, quelque part entre CORONER et BELIEVER.
Longs développements, variété des saccades, évolutions calibrées mais avec cette petite touche sauvage symptomatique des passages les plus enlevés d’un CHANNEL ZERO énervé, attitude ferme mais accueil généreux, NORWALK entre dans la cour des grands sans sauter de classe. Avec une moyenne de sept minutes par morceau, et une ambiance globale éprouvante et anxiogène, Psycho Mirror confirme le parallèle établi avec le quatrième album de James et Lars, sans toutefois sombrer dans la contrefaçon. En effet, les idées proposées par les frenchies sont personnelles, et la plupart du temps basées sur un mid tempo bien martelé par Jeff.
Le coulé des guitares permet une souplesse de tous les instants, mais le propos reste pointu, et le discours dense et lettré. On ne peut que s’abandonner au son de « March Of The Clicks », qui fait suite au pavé « Cognitive Dissonance », doublette magique d’un quart d’heure qui fait monter la pression sans trop appuyer sur les tempes. Cette sensation de paranoïa est présente sur tout l’album, avec quelques instants de relâchement, ce qui impose une cohérence indispensable à ce niveau de jeu.
Et à l’instar de son modèle de San Francisco, NORWALK s’est prêté au jeu complexe de l’instrumental interminable, fusionnant les chefs d’œuvres du cru, « The Call of Ktulu », « Orion », « To Live is to Die » et autres « The Ultra Violence » ou « Triocton ». La comparaison est mesurée, croyez-moi, et l’effet produit identique. Ce voyage de dix minutes dans les arcanes de la narration musicale est incroyable, les musiciens rebondissant d’un plan à l’autre avec une aisance désarmante. Sans verser dans l’autosatisfaction d’académiciens sûrs de leur fait et sensibles quant à leur réputation, les quatre musiciens nous en donnent pour notre argent, sans noircir exagérément la partition.
Le but étant de réconcilier l’efficacité et la sophistication sans pencher d’un côté ou de l’autre de la balance.
C’est sans aucun doute pour cette raison que « Thrash Racers » sert de conclusion. Avec son entrain typiquement DEATH ANGEL et son groove irrésistible, cette dernière charge virale est d’une percussion appréciable, sans pour autant abandonner les ambitions de conservatoire. « Creeping Me » s’autorisait un peu plus tôt quelques libertés rythmiques du même tonneau, et ainsi, achever de conférer à ce deuxième album un juste milieu enviable et à déguster à pleines lampées.
NORWALK tourne le dos à la nostalgie la plus évidente, et fomente son grand soir dans l’ombre des photocopieuses nostalgiques. Pas de regard en arrière ici, juste un présent qui donne envie de se plonger dans un avenir qu’on pressent radieux et fascinant. Psycho Mirror étant la synthèse parfaite de ces années de magie, quelque part entre 1986 et 1992, lorsque les jeunes adolescents violents étaient devenus des adultes plus exigeants.
Titres de l’album :
01. Intro
02. Psycho Mirror
03. Cognitive Dissonance
04. March Of The Clicks
05. Feelings Hunter
06. Creeping Me
07. Hybrid Museum Journey (Instrumental)
08. Thrash Racers
Le troll DPD (quel beau nom !) en tête de gondole dans la fosse. Comment c'est possible ça genre de gus ?
11/07/2025, 13:36
Mdr y'en a qui ont un niveau de goûts musicaux digne de la fosse des Mariannes. JPP de lol quand je lis ça Tout est dit.
11/07/2025, 13:34
@Humungus : mdr. On s'est compris.@Buckdancer : oui j'imagine que tu as raison
11/07/2025, 13:32
Un troll sur metalnews.fr c'est comme un exibitioniste dans le désert, il peut arriver à capter l'attention de quelqu'un de temps en temps mais tu sens que niveau stratégie c'est pas optimal.
11/07/2025, 13:28
Le Hellfest n'est plus qu'un fest mainstreem comme tant d'autres et n'a plus rien à voir avec ses origines.Le nombre de blaireaux au M2 y est devenu affolant au point qu'il n'y a que ça.Pour ma part, je préfère aller dans les(...)
11/07/2025, 12:42
Deafheaven > Black Sabbath d'ailleurs, aucune hésitation. quelle chanson de Black Sabbath atteint le niveau d'intensité de Dream House ?
10/07/2025, 21:43
T'aimes ça hein le cuir et le metal salace, je préfère Patrick Sébastien, je le trouve moins pédé. Le petit bonhomme en mousse on s'en rappelle, ça c'est une chanson qu'on oublie pas, comme ce que te chantais ta maman..
10/07/2025, 21:36
@DPD : putain, cette merde de Chat Pile, de la noise bâtarde gay friendly qui pompe Godflesh et Korn. Et dans un autre post, tu parles de Deafheaven. Mais mec, arrête de donner des leçons et va donc faire une Bun Hay Mean.
10/07/2025, 21:20
Et ce qui s'est fait de marquant question death c'était le dernier Dead Congregation et le surprenant Reign Supreme de Dying Fetus. Et qu'on me parle pas de Blood Incantation tout est impeccable, il y a beaucoup de travail derrière, mais aucune symbiose entre les part(...)
10/07/2025, 15:17
L'underground est pas une qualité en lui-même, le dernier concert que j'ai vu t'avais les groupes qui enchaînent les plans thrash-death-black sans aucune cohérence, du sous Deathspell Omega (désolé mais dans le black dissonant tu seras toujou(...)
10/07/2025, 15:09
C'est à peu près le constat que nous sommes plusieurs à faire me semble-t-il, mais je mettrais tout de même Converge, The Dillinger Escape Plan ou Botch ailleurs que dans le metalcore. Mais pourquoi pas. ;-)@Jus de cadavre "Je crois qu'il faut acce(...)
10/07/2025, 14:34
@GPTQBCOVJe suis horrifié par l'idée de finir comme ça, voir Darkthrone se réduire aux lives jouant la fameuses trilogie pour payer les affaires courantes notamment des frais de santé, la social-démocratie m'en sauvera j'imagin(...)
10/07/2025, 14:16
Non mais même le metalcore t'avais la grande époque de Converge, Dillinger Escape Plan, Botch et compagnie...certains parleraient de hardcore chaotique mais bon. T'avais pas que de la musique lisse à refrain, ce n'est pas le diable que certains veulent peindre.&(...)
10/07/2025, 13:47
Si le Metalcore était à la mode il y a 20 ans, disons alors que (malheureusement) cela perdure car 1/4 des groupes jouant dans de gros et moyens fests ont un qualificatif se terminant par "core".
10/07/2025, 13:22
Cela m'espante toujours de voir des festivals complets (ou presque) un an à l'avance sans avoir annoncé aucune tête d'affiche.Le public est devenu très friand des gros festivals. Je pense évidemment à toute cette frange de festivalier(...)
10/07/2025, 12:23
Certains commentaires sont à côté de leur pompes, la grande mode du metalcore c'était il y a quoi ? 20 ans ? la bizarrerie c'est que pas mal de ces gens sont passés au black-metal pour une raison que j'ignore ce qui donne toute cette scene en -post(...)
10/07/2025, 12:04