Un peu de furie suédoise ne peut faire de mal à personne. S’il est vrai que d’ordinaire les scandinaves s’épanouissent dans le mélodique policé ou le rythmique mesuré, il arrive que parfois, quelques punks se laissent aller à une brutalité soutenue histoire d’asseoir la réputation nationale encore un peu plus, et sur tous les fronts.
Ainsi vont les SAVAGE MANIA. Avec un patronyme qui ne laisse planer aucun doute, ce quatuor de Bollnäs se place dans la directe lignée des trop éphémères AGONY, en maniant le vocable Thrash avec insistance. Là ou The First Defiance jouait plutôt la pondération, Demonic Assault ose l’exubérance, et nous offre une danse très près du mur. On se plaît à penser à PROTECTOR, mais aussi à EXUMER, DARK ANGEL, la vague canadienne menée par RAZOR, et beaucoup d’autres références assez pertinentes.
Viktor Lundberg (basse), Viktor Suominen (batterie/chant), Jesper Jönsson (guitare) et Oliver Rytkönen (guitare/chant) ne cherchent pas à se faire passer pour des innovateurs indécrottables, et posent sur la table des arguments simples, mais persuasifs. Dans un registre de Thrash fatal et d’impulsions bestiales, ce premier long d’à peine vingt-sept minutes se veut allusif, gentiment transgressif, assez impulsif, en tout cas pour les accros à la méchanceté sans repos. Ce qui ne veut évidemment pas dire que le quatuor n’est pas capable de moduler et d’aller chercher des thèmes moins éprouvés. Avec une belle énergie à la MOTORHEAD/AT WAR, ces musiciens sont capables d’accoucher d’un hymne aussi définitif que « Remorse », qui sur un tempo virevoltant nous rappelle les racines de Lemmy & co, et même les jets de bile de VENOM. Des influences inévitables dès lors qu’on s’éloigne du soleil un peu trop puissant de Californie, sans aller s’enfermer dans un hiver germain.
A l’image de cette pochette faite main au diablotin qui n’est pas sans évoquer un fils illégitime du diable de Show No Mercy, Demonic Assault pratique une hérésie sympathique, et nous permet d’honorer une fois de plus les péchés des années 80, lorsque chaque groupe se voulait plus blasphématoire que son prochain. Musicalement parlant, pas de gros chamboulement en enfer, la seule différence notable entre les morceaux étant leur cadence plus ou moins rapide, comme celle imposée par « Undead Rebirth », qui nargue les légendes allemandes en battant le fer pendant qu’il est encore fondu.
Entre la sidérurgie de masse et l’artisanat salace, SAVAGE MANIA tient à se montrer aussi sauvage que son nom l’indique. Mais la sauvagerie revêt bien des aspects, qu’elle soit vicieuse, heureuse, franche ou revancharde, et ce premier album, quoi que convenu dans le fond, reste efficace dans la forme. Ce qu’on attend d‘un album de Thrash old-school, capable certes de reproduire des recettes éprouvées, mais aussi de les assaisonner.
Petite production à l’économie, un peu sèche et raide, guitares qui transpercent le blindage, énergie constante pour envie persistante, Demonic Assault est un bon cru venu du froid qui se déguste en pleine face, et qui pourrait même remercier la vague sud-américaine des années 80. On y retrouve la même bestialité, cette façon de raconter de façon paillarde des épisodes de violence crue, et cette propension à affoler les compteurs lorsque l’occasion se présente.
« Death and Decay » en est un exemple parfait, avec son petit lick à la SLAYER et ses saccades à la EXODUS revenu d’entre les morts. Le chant, graveleux et sentencieux ajoute une petite touche BM à l’affaire, sans la faire sombrer dans les affres d’un métissage trop poussé. Des soli capables, des breaks peu aimables, et l’envie de provoquer Reign in Blood pour s’affirmer. Ainsi, le bien-nommé « Fasttrack » développe une relecture saine des attaques punky de WARFARE, tout en bénissant les penchants Hardcore de Jeff Hanneman. Voire même les réactions épidermiques et nucléaires du SODOM le plus germain, et qui avec « Ausgebombt » et « Bombenhagel » rendait hommage à Overkill et Bomber.
Comme tout album Thrash digne de ce nom, Demonic Assault termine son récit avec un hymne transgénérationnel, et un « Demonic Assault » bien méchant et sournois. Une boucle bouclée, du suédois un peu faisandé, des titres mal embouchés, pour un premier album qui laisse augurer d’un potentiel certain. Rapide, concis et concentré, SAVAGE MANIA ne se hisse pas vraiment au-dessus de la masse, mais se presse dans les premiers rangs pour se faire remarquer.
Païens de tous pays, unissez-vous.
Titres de l’album :
01. Intro
02. Undead Rebirth
03. The Face of Death
04. Master of Hell
05. Remorse
06. Storm of Steel
07. Death and Decay
08. Fasttrack
09. Demonic Assault
Oui c'est bien beau mais étaient ces gars durant l'ère Obama ou il a absolument tout trahis ? Trump on connait son histoire personnelle et ses financements. c'est sans surprise..
06/07/2025, 14:20
Pardon pour les fautes, mais quitte à écouter ce genre de trucs, Anna von Hausswolff le faisait beaucoup mieux il y a 10 ans. C'est ce qu'on appelle l'avant-garde je suppose.
05/07/2025, 06:51
Le problème de de Kayo Dot c'est qu'il dépend de l'envie du moment de Toby Driver et de qui l'entoure, tu peux avoir un album de drone/post-rock suivit d'un album de death metal, il n'y a pas de groupe et aucune identité. C'est dommage parce(...)
05/07/2025, 06:47
Merci à Clawfinger pour ce grand moment de transgression validée par l’ordre moral dominant. C’est rassurant de voir que la “rébellion” moderne consiste à tirer sur une cible usée jusqu’à la corde, avec des punchlines dignes (...)
04/07/2025, 07:16
Il tourne pas mal chez moi ce disque, et c'était un vrai plaisir de revoir le groupe live récemment après les avoir un peu mis de côté. Un autre concert en tête d'affiche ne serait pas de refus !
03/07/2025, 16:57
Morceau décevant et sans surprise. La présence de Chris Kontos dans le groupe y fait pour beaucoup dans mon intérêt pour ce retour, mais pour le moment bof.
03/07/2025, 16:47
Je n'ai jamais aimé ce groupe, mais j'étais passé devant durant un Hellfest et en effet c'était juste insupportable toutes ces harangues (littéralement toutes les 10 secondes). Moi je m'en beurre la raie, mais pour les fans ça doit &ec(...)
03/07/2025, 12:55
Vu à Toulouse et je n'ai pas du tout accroché, pourtant vu 2 ou 3 fois depuis 2005. Et j'avais bien aimé. Rien ne surnage, ça bastonne mais pour moi aucuns titres ne sort du lot.Par contre j'ai adoré Slapshot
02/07/2025, 16:01
Votre article sur le kintsugi est un véritable hommage à l’art de reconnaître la beauté dans la fragilité et les cicatrices : mentionner son origine au XVe siècle et sa philosophie wabi‑sabi renforce(...)
02/07/2025, 15:38
@Abrioche91 : la canicule t'a trop tapé sur la tête, mon pauvre vieux. Parce que se faire à répondre aux trolls, je n'avais plus vu ça depuis VS.
02/07/2025, 12:25
@Ultra Pute, t'es bien limité comme garçon. Et tu dois sacrément bien te faire chier pour venir commenter connement ce que les autres écrivent.Moi aussi, j'aime bien les commentaires gratuits (la preuve) mais je suis surtout là pour commenter l&(...)
02/07/2025, 08:50
Pas trop mal dans l'idée.Vocalement on s'y tromperait aussi.A voir sur tout l'album, le précédent, mis à part l'opener, m'avait bien déçu
01/07/2025, 15:38
ça tartine ! bien cool cool cette grosse basse @niquetoncul oui ça doit te changer de Jinjer
01/07/2025, 14:19