Pour le coup, tout y est. Le nom, le titre, la pochette, les tons, les pastels, les morceaux, on ne peut pas se tromper. Oui, STRATEGY est bien un groupe pratiquant un Hard-Rock mélodique léché, très inspiré par l’AOR légendaire des années 80, et joue donc franc jeu. Ceci étant posé, ces messieurs ne sont ni américains ni suédois, mais bien allemands. Et les munichois nous offrent avec Love Tactics un premier album de grande classe, qui cache un peu son jeu au niveau de ses influences.
Dans un registre revival très prononcé, le quatuor souriant sur ses photos promo se permet quelques pas chassés pour aller traquer l’inspiration du côté des prairies progressives. Il renoue ainsi avec cette grande tradition d’artistes multicartes qui ne rechignaient pas à ajouter de la sophistication à leur efficacité, et la presse nationale ne s’y trompe pas. Qualifié de fer de lance de la New Wave of German Melodic Rock, STRATEGY tient son rang comme une tête de série lors d’un tournoi du grand chelem. La première partie de l’album, la plus classique, fait la part belle à un son que l’on connaissait bien dans les années 1981/1983, avec cette patine smooth de claviers discrets et cette distorsion polie, mais bien présente. Et comme dans la plupart des cas, c’est évidemment le chant qui permet aux allemands de se démarquer, le talent du surnommé Weazzel permettant à ses comparses de se sublimer tout en utilisant des idées éprouvées.
Mais alors, quid de l’intérêt ? Il est indéniable, puisque les compositions se montrent solides, à défaut d’être originales. Le but avoué de l’opération étant de recréer une ambiance bien précise, il est atteint avec un panache irréfutable, le son de l’album donnant clairement l’impression de dater des années déjà évoquées.
Je le disais plus en amont, le quatuor de Munich a un spectre assez large d’influences. On le note assez facilement via la reprise de YES et son « Into the Lens », qu’on trouvait sur l’album hybride Drama, en tant que partie d’un medley final. La version qu’en propose STRATEGY est évidemment beaucoup moins Pomp, et beaucoup plus électrique, mais l’affiliation entre les deux groupes n’est pas si incongrue. On retrouve sur Love Tactics cette ouverture sur la New-Wave et la Pop de luxe que proposait YES dans les années 80, ainsi qu’une précision technique non négligeable. Et si la mélodie de cette reprise s’inscrit parfaitement dans la cohérence de ce premier long, ça n’est certainement pas dû au hasard.
Autre parallèle intéressant, dévoilé par l’ambitieux « Time ». Si l’on est quand même loin d’un hommage à PINK FLOYD, le Rock progressif le plus mélodique des eighties n’est pas loin, le quatuor s’en donnant à cœur joie en citant IQ, et éventuellement la scène Metal de Seattle de la moitié de la décennie. Ce titre à tiroir, bâti sur une rythmique bondissante est une énorme plus-value pour cette carte de visite, au lettrage plus fin qu’il n’y paraît. De nombreuses couches de synthés en mode piano, une certaine délicatesse de ton pour une rudesse de ton, et surtout, une nouvelle démonstration très suave de Weazzel qui prouve qu’il est à l’aise dans tous les registres.
Car bien sûr, STRATEGY ne cherche pas à éviter la case ballade, qu’il piétine avec une grâce assez habile. « Can’t Take It No Longer » en est le premier exemple, avec son intro pleine d’emphase et ses harmonies célestes, capturant le romantisme d’il y a quelques décennies pour le remettre sous le soleil contemporain. Très convaincants dans la douceur, les musiciens perpétuent cette tradition de la chanson lacrymale qu’on va pleurer dans les bras de sa belle sur une piste de danse quelconque. L’autre exemple est plus fourbe, puisque « Drowning in Heights » change assez rapidement de direction après une entame soyeuse. On pense à TOTO, à SURVIVOR, et à une myriade d’autres références. Mais la copie est si parfaite qu’on accepte la règle du jeu de reproduction.
Et comment faire autrement dans le cas présent ? Certes, j’admets quelques redondances, des répercussions plus ou moins régulières et directes, mais dans l’ensemble, Love Tactics n’a pas à rougir de son travail, même comparé à l’industrie suédoise. Ici, les humeurs sonnent vraies, les montées de température maîtrisées, et le langage parlé avec l’accent.
« All the Way » aurait même pu être entonné les mains tournés vers le ciel par STRYPER, et « Close to Paradise » donne des envies de gigoter en mode footloose meets KING KOBRA.
C’est propre, c’est carré, bien repassé, mais ça ne manque pas de vitalité. STRATEGY, en continuant sur cette lancée pourrait bien devenir un VIP de la scène mélodique, pour peu que ses prestations live soient à la hauteur de cette joie de vivre. On aurait pu accepter l’absence de la version radio edit du tube « Drowning in Heights », qui nous laisse sur notre faim, et qui aurait pu être substituée par un autre morceau évolutif, créneau que les allemands occupent avec talent.
La STRATEGY est simple, mais efficace. C’est ce qu’il faut retenir de Love Tactics qui joue la nostalgie avec le cœur.
Titres de l’album:
01. Passing Time
02. Love Tactics
03. Catching a Feeling
04. Close to Paradise
05. Can’t Take It No Longer
06. (Don’t) Break Me
07. All the Way
08. Drowning in Heights
09. Time
10. Into the Lens
11. Drowning in Heights (Radio Edit)
Le troll DPD (quel beau nom !) en tête de gondole dans la fosse. Comment c'est possible ça genre de gus ?
11/07/2025, 13:36
Mdr y'en a qui ont un niveau de goûts musicaux digne de la fosse des Mariannes. JPP de lol quand je lis ça Tout est dit.
11/07/2025, 13:34
@Humungus : mdr. On s'est compris.@Buckdancer : oui j'imagine que tu as raison
11/07/2025, 13:32
Un troll sur metalnews.fr c'est comme un exibitioniste dans le désert, il peut arriver à capter l'attention de quelqu'un de temps en temps mais tu sens que niveau stratégie c'est pas optimal.
11/07/2025, 13:28
Le Hellfest n'est plus qu'un fest mainstreem comme tant d'autres et n'a plus rien à voir avec ses origines.Le nombre de blaireaux au M2 y est devenu affolant au point qu'il n'y a que ça.Pour ma part, je préfère aller dans les(...)
11/07/2025, 12:42
Deafheaven > Black Sabbath d'ailleurs, aucune hésitation. quelle chanson de Black Sabbath atteint le niveau d'intensité de Dream House ?
10/07/2025, 21:43
T'aimes ça hein le cuir et le metal salace, je préfère Patrick Sébastien, je le trouve moins pédé. Le petit bonhomme en mousse on s'en rappelle, ça c'est une chanson qu'on oublie pas, comme ce que te chantais ta maman..
10/07/2025, 21:36
@DPD : putain, cette merde de Chat Pile, de la noise bâtarde gay friendly qui pompe Godflesh et Korn. Et dans un autre post, tu parles de Deafheaven. Mais mec, arrête de donner des leçons et va donc faire une Bun Hay Mean.
10/07/2025, 21:20
Et ce qui s'est fait de marquant question death c'était le dernier Dead Congregation et le surprenant Reign Supreme de Dying Fetus. Et qu'on me parle pas de Blood Incantation tout est impeccable, il y a beaucoup de travail derrière, mais aucune symbiose entre les part(...)
10/07/2025, 15:17
L'underground est pas une qualité en lui-même, le dernier concert que j'ai vu t'avais les groupes qui enchaînent les plans thrash-death-black sans aucune cohérence, du sous Deathspell Omega (désolé mais dans le black dissonant tu seras toujou(...)
10/07/2025, 15:09
C'est à peu près le constat que nous sommes plusieurs à faire me semble-t-il, mais je mettrais tout de même Converge, The Dillinger Escape Plan ou Botch ailleurs que dans le metalcore. Mais pourquoi pas. ;-)@Jus de cadavre "Je crois qu'il faut acce(...)
10/07/2025, 14:34
@GPTQBCOVJe suis horrifié par l'idée de finir comme ça, voir Darkthrone se réduire aux lives jouant la fameuses trilogie pour payer les affaires courantes notamment des frais de santé, la social-démocratie m'en sauvera j'imagin(...)
10/07/2025, 14:16
Non mais même le metalcore t'avais la grande époque de Converge, Dillinger Escape Plan, Botch et compagnie...certains parleraient de hardcore chaotique mais bon. T'avais pas que de la musique lisse à refrain, ce n'est pas le diable que certains veulent peindre.&(...)
10/07/2025, 13:47
Si le Metalcore était à la mode il y a 20 ans, disons alors que (malheureusement) cela perdure car 1/4 des groupes jouant dans de gros et moyens fests ont un qualificatif se terminant par "core".
10/07/2025, 13:22
Cela m'espante toujours de voir des festivals complets (ou presque) un an à l'avance sans avoir annoncé aucune tête d'affiche.Le public est devenu très friand des gros festivals. Je pense évidemment à toute cette frange de festivalier(...)
10/07/2025, 12:23
Certains commentaires sont à côté de leur pompes, la grande mode du metalcore c'était il y a quoi ? 20 ans ? la bizarrerie c'est que pas mal de ces gens sont passés au black-metal pour une raison que j'ignore ce qui donne toute cette scene en -post(...)
10/07/2025, 12:04