Alors que je devisais tranquillement avec un ami sur la terrasse d’un bowling de banlieue, de choses et d’autres et surtout d’autres, un homme s’est approché de moi l’air impassible, et m’a dit tout de go :
De Sum Ain Gangg Var, De Sum Kummar Ti Blei, De Sum Aldri Bleir, De Sum.
Interloqué par le caractère péremptoire de cette harangue, je ne pouvais m’empêcher d’exiger inconsciemment plus de précisions. Mais à peine mes esprits repris, l’homme mystérieux avait disparu dans un brouillard tombé aussi soudainement qu’une mamie allant aux commodités. Quelle étrange rencontre, et surtout, quelle étrange déclaration. Mon bel ami, pas surpris pour deux sioux, me fixait avec l’air goguenard de ceux qui savent. Ses mots, aussi abrupts qu’interrogatifs m’ont alors percé le cœur comme une dague.
T’as compris ?
Non, et comme je ne suis pas du genre à rester dans l’ignorance, j’ai fouillé. Sur le Net bien sûr, pour découvrir que cette phrase sibylline était en fait le titre du troisième album d’une bande de suédois, le quidam inconnu ayant sans doute abordé le sujet dans un but promotionnel. Ce groupe, c’est NÅRDEGAIST, qui n’en est pas à son coup d’essai, puisque derrière cette appellation à rallonge se cache un troisième album en quelques années, après deux premiers jets qui jusqu’à présent étaient passés sous mon radar.
NÅRDEGAIST a une particularité bien à lui. Ses thématiques se concentrent sur l’île de Gotland et ses mythologies. D’où ce petit détour par Wikipedia pour en savoir plus :
Gotland est une île de Suède située en mer Baltique. Il s'agit de la plus grande île du pays. Le Gotland est aussi le nom du comté et de la commune présente sur l'île.
Cette île a été le terrain d‘une guerre de conquête entre la Suède et le Danemark, et possède donc une histoire très riche que ces cinq musiciens (Raar - basse, Rayan Alsayed - batterie, Vrangg & Urd - guitares et Baul - chant) nous racontent avec tout le sérieux inhérent aux artistes les plus concernés par leur patrimoine. Musicalement parlant, la donne est assez simple. Le groupe a toujours privilégié les formats compacts, et ne s’aventure que très rarement au-delà des quarante minutes. Et pour ce troisième saut dans le vide, il a même fait le ménage par le vide, la demi-heure n’étant même pas franchie. Mais les quatre morceaux constituant cette troisième symphonie sont largement suffisants pour contenter les amateurs d’un Black traditionnel, classique, historique, et surtout, à la suédoise.
Beaucoup d’énergie, ces riffs congelés qui tournent comme des vautours au-dessus d’une charogne, un chant éructé et véhément, des breaks solides, et des envolées de BPM régulières. Très propre, ce disque plutôt bien produit propose donc une nouvelle aventure dans la quête du passé de ces suédois enragés, et nous narre quelques mésaventures et autres batailles avec une fougue que beaucoup pourraient leur envier.
Si l’approche est évidemment routinière et classique, elle n’en est pas moins hypnotique. Le talent des parties prenantes est évident, et leur façon d’agencer un disque pour en offrir deux facettes est très séduisante, le long final de plus de onze minutes se posant en épilogue king size d’un effort raisonnable. Les trois premiers morceaux, les plus directs, synthétisent trente ans de violence scandinave, et proposent un tableau assez exhaustif des possibilités d’une violence sourde et à peine striée par quelques mélodies maladives.
Quant à ce dernier clash, il est lui aussi un condensé du savoir-faire nordique en matière de Black carré, belliqueux et varié. On retrouve l’influence des plus grands, de MAYHEM à MARDUK, en passant par IMMORTAL, sans que la facilité ne prenne le pas sur l’individualité.
En ressort un disque sinon essentiel, du moins attachant. C’est un terme assez osé dans un tel contexte, mais le Black traditionnel sait se montrer séduisant, pour peu que son univers déviant soit votre tasse de dévié dans l’évier.
La conversation a repris, et certaines choses et d’autres se sont vues abordées. Mais l’image de cet homme est restée gravée dans ma mémoire. De Sum Ain Gangg Var, De Sum Kummar Ti Blei, De Sum Aldri Bleir, De Sum. Pas sûr qu’on me répète ça un jour.
Titres de l’album:
01. Avskrillinggshopen
02. Tektor
03. Pestbani
04. Yvarganggens Fäire Reidare
Le troll DPD (quel beau nom !) en tête de gondole dans la fosse. Comment c'est possible ça genre de gus ?
11/07/2025, 13:36
Mdr y'en a qui ont un niveau de goûts musicaux digne de la fosse des Mariannes. JPP de lol quand je lis ça Tout est dit.
11/07/2025, 13:34
@Humungus : mdr. On s'est compris.@Buckdancer : oui j'imagine que tu as raison
11/07/2025, 13:32
Un troll sur metalnews.fr c'est comme un exibitioniste dans le désert, il peut arriver à capter l'attention de quelqu'un de temps en temps mais tu sens que niveau stratégie c'est pas optimal.
11/07/2025, 13:28
Le Hellfest n'est plus qu'un fest mainstreem comme tant d'autres et n'a plus rien à voir avec ses origines.Le nombre de blaireaux au M2 y est devenu affolant au point qu'il n'y a que ça.Pour ma part, je préfère aller dans les(...)
11/07/2025, 12:42
Deafheaven > Black Sabbath d'ailleurs, aucune hésitation. quelle chanson de Black Sabbath atteint le niveau d'intensité de Dream House ?
10/07/2025, 21:43
T'aimes ça hein le cuir et le metal salace, je préfère Patrick Sébastien, je le trouve moins pédé. Le petit bonhomme en mousse on s'en rappelle, ça c'est une chanson qu'on oublie pas, comme ce que te chantais ta maman..
10/07/2025, 21:36
@DPD : putain, cette merde de Chat Pile, de la noise bâtarde gay friendly qui pompe Godflesh et Korn. Et dans un autre post, tu parles de Deafheaven. Mais mec, arrête de donner des leçons et va donc faire une Bun Hay Mean.
10/07/2025, 21:20
Et ce qui s'est fait de marquant question death c'était le dernier Dead Congregation et le surprenant Reign Supreme de Dying Fetus. Et qu'on me parle pas de Blood Incantation tout est impeccable, il y a beaucoup de travail derrière, mais aucune symbiose entre les part(...)
10/07/2025, 15:17
L'underground est pas une qualité en lui-même, le dernier concert que j'ai vu t'avais les groupes qui enchaînent les plans thrash-death-black sans aucune cohérence, du sous Deathspell Omega (désolé mais dans le black dissonant tu seras toujou(...)
10/07/2025, 15:09
C'est à peu près le constat que nous sommes plusieurs à faire me semble-t-il, mais je mettrais tout de même Converge, The Dillinger Escape Plan ou Botch ailleurs que dans le metalcore. Mais pourquoi pas. ;-)@Jus de cadavre "Je crois qu'il faut acce(...)
10/07/2025, 14:34
@GPTQBCOVJe suis horrifié par l'idée de finir comme ça, voir Darkthrone se réduire aux lives jouant la fameuses trilogie pour payer les affaires courantes notamment des frais de santé, la social-démocratie m'en sauvera j'imagin(...)
10/07/2025, 14:16
Non mais même le metalcore t'avais la grande époque de Converge, Dillinger Escape Plan, Botch et compagnie...certains parleraient de hardcore chaotique mais bon. T'avais pas que de la musique lisse à refrain, ce n'est pas le diable que certains veulent peindre.&(...)
10/07/2025, 13:47
Si le Metalcore était à la mode il y a 20 ans, disons alors que (malheureusement) cela perdure car 1/4 des groupes jouant dans de gros et moyens fests ont un qualificatif se terminant par "core".
10/07/2025, 13:22
Cela m'espante toujours de voir des festivals complets (ou presque) un an à l'avance sans avoir annoncé aucune tête d'affiche.Le public est devenu très friand des gros festivals. Je pense évidemment à toute cette frange de festivalier(...)
10/07/2025, 12:23
Certains commentaires sont à côté de leur pompes, la grande mode du metalcore c'était il y a quoi ? 20 ans ? la bizarrerie c'est que pas mal de ces gens sont passés au black-metal pour une raison que j'ignore ce qui donne toute cette scene en -post(...)
10/07/2025, 12:04