The Self Repair Manifesto est un album-concept ambitieux qui vous plonge dans une histoire de survie et de dépassement d’une relation toxique inspirée par des faits réels et un certain amour du poème classique La Divine Comédie. Chaque morceau décrit un moment différent dans l’histoire de notre héroïne anonyme alors qu’elle se retrouve détruite par les mains d’un tortionnaire qui prétendait autrefois l’aimer. Poussé par une soif de pouvoir, il la manipule pour se hisser vers le succès tout en la laissant brisée et sans défense. Allant au plus profond de son âme, elle s’extirpe d’une tombe métaphorique, déterminée non seulement à reconstruire sa vie - mais aussi à faire face et à détruire son tortionnaire.
A l’heure où Netflix nous balance le cas Cantat en trois épisodes, ce deuxième album des australiens de NOTHING semble totalement en phase avec l’actualité. Cantat, mais aussi Gérard Depardieu, et des dizaines d’autres beaucoup moins connus qui confondent amour et destruction, prenant les femmes pour de la marchandise à bas prix histoire d’assouvir leur besoin de violence et de soumission. On pourrait noircir des pages sur ce patriarcat inamovible, dont les vices commencent à faire craquer la suprématie, mais le but est de parler de cet album qui s’intéresse de très près à une problématique de société.
NOTHING, originaire de Melbourne a eu un parcours pour le moins erratique. Formé en 2005 et auteur d’une première œuvre quatre ans plus tard, avant de proposer un éponyme format moyen en 2016, ce trio (Tank - basse, Tobias Guitars - guitare et Van Haltren - batterie) a laissé le temps passer, se contentant de quelques titres de çà et là, pour meubler le vide entre deux sorties plus conséquentes. 2025 est donc une nouvelle étape pour lui, et ce concept-album tombe à pic pour nous rappeler le talent de ces musiciens pour imposer des ambiances variées, mais toujours éminemment violentes.
Entre Death technique et progressif, Thrash allusif ou plus franc, The Self Repair Manifesto est donc un concept album de proportions modestes, ne tapant la demi-heure que par quelques précieuses secondes. Il est toujours difficile de croire que l’on peut traiter d’un sujet sur une durée aussi réduite, et pourtant, le défi est relevé ici avec brio. Comment ? Simplement en composant des titres riches, rebondissant d’une idée formelle à un plan éternel, et en accentuant la lourdeur pile au bon moment. Je pense notamment au monstrueux (dans tous les sens du terme) « The Shroud », qui non content de cavaler sur une rythmique totalement déchainée en profite pour nous écraser le pied d’une pesanteur fort à propos.
Sans aller chercher l’originalité à tout prix, NOTHING contredit tout de même son baptême et remplit les espaces avec beaucoup d’imagination. Situé en convergence d’un Death old-school et d’une fusion plus contemporaine, The Self Repair Manifesto incarne avec rage cette envie de vengeance d’une pauvre victime laissée brisée comme une poupée de porcelaine, au corps et à l’âme abimés, mais qui ne compte pas pour autant se laisser aller à la victimisation sans réagir.
On imagine donc sans peine cette quête cathartique en découvrant la virulence d’un « The Self Repair Manifesto », title-track clair comme de l’eau de roche qui traduit avec acuité ce climat de punition et d’agression que subissent des millions de femmes dans le monde réel. Dans un style de rape’n’revenge que le cinéma bis affectionne tant, NOTHING nous raconte le parcours de guérison, et nous parle de cette haine viscérale qui devient l’unique obsession d’une existence vouée à la reprise de pouvoir.
S’ajoutent aux plans les plus francs quelques percussions que SEPULTURA frappait avec conviction sur Roots, mais aussi quelques déviations sur le Groove Metal des années 90/2000, via le déhanché bestial de « Dirge », monstre revanchard avec l’écume aux lèvres.
Passionnant et pertinent, ce deuxième album fait preuve d’une ambition certaine et atteint son but par l’entremise d’une alternance permanente du ressenti et des émotions. On pourra tiquer à l’écoute de cette batterie triggée, on pourra arguer du caractère très traditionnel de cette dualité vocale, mais en occultant ces quelques détails, il est assez juste d’admettre que les australiens ont signé une œuvre d’importance, ne serait-ce que par son thème de circonstance.
Les violences, les féminicides, agressions, viols ont malheureusement encore de très beaux jours devant eux. Et la situation ne risque pas de changer tant que les hommes détiendront le pouvoir, et en abuseront comme bon leur semble. Œil pour œil ? Ça laisse tout le monde aveugle, mais je peux comprendre le principe.
Titres de l’album:
01. Initiate
02. The Self Repair Manifesto
03. Subterfuge
04. The Shroud
05. Dirge
06. Abrogation
07. Resolve
Le troll DPD (quel beau nom !) en tête de gondole dans la fosse. Comment c'est possible ça genre de gus ?
11/07/2025, 13:36
Mdr y'en a qui ont un niveau de goûts musicaux digne de la fosse des Mariannes. JPP de lol quand je lis ça Tout est dit.
11/07/2025, 13:34
@Humungus : mdr. On s'est compris.@Buckdancer : oui j'imagine que tu as raison
11/07/2025, 13:32
Un troll sur metalnews.fr c'est comme un exibitioniste dans le désert, il peut arriver à capter l'attention de quelqu'un de temps en temps mais tu sens que niveau stratégie c'est pas optimal.
11/07/2025, 13:28
Le Hellfest n'est plus qu'un fest mainstreem comme tant d'autres et n'a plus rien à voir avec ses origines.Le nombre de blaireaux au M2 y est devenu affolant au point qu'il n'y a que ça.Pour ma part, je préfère aller dans les(...)
11/07/2025, 12:42
Deafheaven > Black Sabbath d'ailleurs, aucune hésitation. quelle chanson de Black Sabbath atteint le niveau d'intensité de Dream House ?
10/07/2025, 21:43
T'aimes ça hein le cuir et le metal salace, je préfère Patrick Sébastien, je le trouve moins pédé. Le petit bonhomme en mousse on s'en rappelle, ça c'est une chanson qu'on oublie pas, comme ce que te chantais ta maman..
10/07/2025, 21:36
@DPD : putain, cette merde de Chat Pile, de la noise bâtarde gay friendly qui pompe Godflesh et Korn. Et dans un autre post, tu parles de Deafheaven. Mais mec, arrête de donner des leçons et va donc faire une Bun Hay Mean.
10/07/2025, 21:20
Et ce qui s'est fait de marquant question death c'était le dernier Dead Congregation et le surprenant Reign Supreme de Dying Fetus. Et qu'on me parle pas de Blood Incantation tout est impeccable, il y a beaucoup de travail derrière, mais aucune symbiose entre les part(...)
10/07/2025, 15:17
L'underground est pas une qualité en lui-même, le dernier concert que j'ai vu t'avais les groupes qui enchaînent les plans thrash-death-black sans aucune cohérence, du sous Deathspell Omega (désolé mais dans le black dissonant tu seras toujou(...)
10/07/2025, 15:09
C'est à peu près le constat que nous sommes plusieurs à faire me semble-t-il, mais je mettrais tout de même Converge, The Dillinger Escape Plan ou Botch ailleurs que dans le metalcore. Mais pourquoi pas. ;-)@Jus de cadavre "Je crois qu'il faut acce(...)
10/07/2025, 14:34
@GPTQBCOVJe suis horrifié par l'idée de finir comme ça, voir Darkthrone se réduire aux lives jouant la fameuses trilogie pour payer les affaires courantes notamment des frais de santé, la social-démocratie m'en sauvera j'imagin(...)
10/07/2025, 14:16
Non mais même le metalcore t'avais la grande époque de Converge, Dillinger Escape Plan, Botch et compagnie...certains parleraient de hardcore chaotique mais bon. T'avais pas que de la musique lisse à refrain, ce n'est pas le diable que certains veulent peindre.&(...)
10/07/2025, 13:47
Si le Metalcore était à la mode il y a 20 ans, disons alors que (malheureusement) cela perdure car 1/4 des groupes jouant dans de gros et moyens fests ont un qualificatif se terminant par "core".
10/07/2025, 13:22
Cela m'espante toujours de voir des festivals complets (ou presque) un an à l'avance sans avoir annoncé aucune tête d'affiche.Le public est devenu très friand des gros festivals. Je pense évidemment à toute cette frange de festivalier(...)
10/07/2025, 12:23
Certains commentaires sont à côté de leur pompes, la grande mode du metalcore c'était il y a quoi ? 20 ans ? la bizarrerie c'est que pas mal de ces gens sont passés au black-metal pour une raison que j'ignore ce qui donne toute cette scene en -post(...)
10/07/2025, 12:04