The Self Repair Manifesto

Nothing

26/03/2025

Autoproduction

The Self Repair Manifesto est un album-concept ambitieux qui vous plonge dans une histoire de survie et de dépassement d’une relation toxique inspirée par des faits réels et un certain  amour du poème classique La Divine Comédie. Chaque morceau décrit un moment différent dans l’histoire de notre héroïne anonyme alors qu’elle se retrouve détruite par les mains d’un tortionnaire qui prétendait autrefois l’aimer. Poussé par une soif de pouvoir, il la manipule pour se hisser vers le succès tout en la laissant brisée et sans défense. Allant au plus profond de son âme, elle s’extirpe d’une tombe métaphorique, déterminée non seulement à reconstruire sa vie - mais aussi à faire face et à détruire son tortionnaire.  

A l’heure où Netflix nous balance le cas Cantat en trois épisodes, ce deuxième album des australiens de NOTHING semble totalement en phase avec l’actualité. Cantat, mais aussi Gérard Depardieu, et des dizaines d’autres beaucoup moins connus qui confondent amour et destruction, prenant les femmes pour de la marchandise à bas prix histoire d’assouvir leur besoin de violence et de soumission. On pourrait noircir des pages sur ce patriarcat inamovible, dont les vices commencent à faire craquer la suprématie, mais le but est de parler de cet album qui s’intéresse de très près à une problématique de société.

NOTHING, originaire de Melbourne a eu un parcours pour le moins erratique. Formé en 2005 et auteur d’une première œuvre quatre ans plus tard, avant de proposer un éponyme format moyen en 2016, ce trio (Tank - basse, Tobias Guitars - guitare et Van Haltren - batterie) a laissé le temps passer, se contentant de quelques titres de çà et là, pour meubler le vide entre deux sorties plus conséquentes. 2025 est donc une nouvelle étape pour lui, et ce concept-album tombe à pic pour nous rappeler le talent de ces musiciens pour imposer des ambiances variées, mais toujours éminemment violentes.

Entre Death technique et progressif, Thrash allusif ou plus franc, The Self Repair Manifesto est donc un concept album de proportions modestes, ne tapant la demi-heure que par quelques précieuses secondes. Il est toujours difficile de croire que l’on peut traiter d’un sujet sur une durée aussi réduite, et pourtant, le défi est relevé ici avec brio. Comment ? Simplement en composant des titres riches, rebondissant d’une idée formelle à un plan éternel,  et en accentuant la lourdeur pile au bon moment. Je pense notamment au monstrueux (dans tous les sens du terme) « The Shroud », qui non content de cavaler sur une rythmique totalement déchainée en profite pour nous écraser le pied d’une pesanteur fort à propos.

Sans aller chercher l’originalité à tout prix, NOTHING contredit tout de même son baptême et remplit les espaces avec beaucoup d’imagination. Situé en convergence d’un Death old-school et d’une fusion plus contemporaine, The Self Repair Manifesto incarne avec rage cette envie de vengeance d’une pauvre victime laissée brisée comme une poupée de porcelaine, au corps et à l’âme abimés, mais qui ne compte pas pour autant se laisser aller à la victimisation sans réagir.

On imagine donc sans peine cette quête cathartique en découvrant la virulence d’un « The Self Repair Manifesto », title-track clair comme de l’eau de roche qui traduit avec acuité ce climat de punition et d’agression que subissent des millions de femmes dans le monde réel. Dans un style de rape’n’revenge que le cinéma bis affectionne tant, NOTHING nous raconte le parcours de guérison, et nous parle de cette haine viscérale qui devient l’unique obsession d’une existence vouée à la reprise de pouvoir.

S’ajoutent aux plans les plus francs quelques percussions que SEPULTURA frappait avec conviction sur Roots, mais aussi quelques déviations sur le Groove Metal des années 90/2000, via le déhanché bestial de « Dirge », monstre revanchard avec l’écume aux lèvres.

Passionnant et pertinent, ce deuxième album fait preuve d’une ambition certaine et atteint son but par l’entremise d’une alternance permanente du ressenti et des émotions. On pourra tiquer à l’écoute de cette batterie triggée, on pourra arguer du caractère très traditionnel de cette dualité vocale, mais en occultant ces quelques détails, il est assez juste d’admettre que les australiens ont signé une œuvre d’importance, ne serait-ce que par son thème de circonstance.

Les violences, les féminicides, agressions, viols ont malheureusement encore de très beaux jours devant eux. Et la situation ne risque pas de changer tant que les hommes détiendront le pouvoir, et en abuseront comme bon leur semble. Œil pour œil ? Ça laisse tout le monde aveugle, mais je peux comprendre le principe.                     

                                                                           

Titres de l’album:

01. Initiate

02. The Self Repair Manifesto

03. Subterfuge

04. The Shroud

05. Dirge

06. Abrogation

07. Resolve


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par mortne2001 le 05/06/2025 à 17:30
80 %    134

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