Quand un groupe vous attend de pied ferme et vous en colle une bonne d’entrée avec un titre aussi explicite que « Made of Metal », vous savez exactement à quoi vous attendre. A vous les faire bouffer en mode Heavy Metal US de première bourre, mais avec un peu de recul, il n’y a rien d’étonnant à ce que le deuxième album de James DURBIN joue la franchise immédiate. Après tout, le bonhomme nous a déjà expliqué sa position dans la galaxie Metal, et son orbite près des étoiles les plus rares. On ne partage pas la scène d’American Idol avec JUDAS PRIEST pour ensuite s’adonner aux plaisirs Alternatif les plus convenus. Non, on porte le Heavy Metal comme l’étendard d’une guerre déclarée contre le modernisme et l’opportuniste.
Et on gagne cette guerre.
James DURBIN ou DURBIN, c’est une AOC, une appellation contrôlée, une qualité non démentie. Depuis son passage dans le célèbre télé-crochet, le chanteur californien a drainé dans son sillage un maximum de fans reconnaissant son talent vocal, mais aussi quelques célébrités bien connues pour ne pas s’acoquiner avec n’importe quel clampin à la mode.
Stevie WONDER, Don WAS, Zakk WYLDE, Sheryl CROW, Tom JONES, Mick MARS, Bob BABBITT des THE FUNK BROTHERS, et même les pervers de STEEL PANTHER, quelques noms parmi tant d’autres à s’être alloué les services du gamin, dont le coffre n’est pas sans rappeler une version juvénile et agressive de Rob Halford, validant de fait cette passion pour le Metal anglais de l’orée des années 80. Et en agrémentant le tout de mélodies à l’américaine, DURBIN vise le carton plein, et tire au centre de notre cible.
The Beast Awakens accusant deux ans d’existence, il était temps de lui offrir un successeur. Et si ce premier album a mis le feu aux poudres, Screaming Steel va les faire exploser dans un grand fracas de riffs solides et de lignes vocales héroïques. Accompagné par le gratin Frontiers, avec Aldo Lonobile et Luca Birotto aux guitares, Mike Roberts à la basse et Marco Sacchetto à la batterie, James s’en donne à cœur joie, et joue la carte de l’inoxydable, du pur et dur, et de l’imitation la plus parfaite de la vague Heavy/Power de la fin des eighties, combinant le savoir ancestral d’HELLOWEEN et la magie mélodique d’un STRATOVARIUS.
Mais le chanteur, intelligent et légèrement roublard ne se contente pas d’un terrain de jeu. Non, il évolue sur plusieurs niveaux pour éviter de se retrouver piégé, et déguise la puissance de plusieurs costumes différents pour éviter la redondance. Très finement, le vocaliste explore toutes les possibilités, allant même jusqu’à copier le MEGADETH de la période la plus soft sur « Power Of The Reaper », pour mieux séduire les modérés. Bien vu, d’autant que l’incarnation est parfaite.
Up, mid ou down, le tempo soutient l’édifice, et sans prendre de risques, offre un tapis rythmique ad hoc pour hymnes pas toc, à l’image du flamboyant « Blazing High », aussi puriste qu’une guitare/épée de Luca Turilli plantée dans un rocher. On se sent donc en famille sur cet album, la grande famille Metal qui n’aime rien tant que se raconter ses propre légendes le soir au coin du feu. Mais attention. Aussi nostalgique soit-il, DURBIN garde prise avec les us et coutumes actuels, notamment en termes de production, ample et béton, qui met admirablement bien en relief ces guitares débridées et unies vers l’uni.
Très en voix, James se livre à une démonstration de grande classe, cajolant ses médiums pour mieux aiguiser ses aigus, en contrôlant de façon presque surnaturelle son vibrato, qui rappellera le meilleur DIO, et celui de l’époque BLACK SABBATH.
Efficace mais légèrement théâtral dans sa construction, Screaming Steel est une usine qui tourne à plein régime, mais qui prend soin de ses machines. Pas question de produire du made in China à la chaine, ces dernières étant faites pour être portées ou plaquées sur les murs, pour assurer une caution historique. Les tierces, jamais en reste animent le syncopé « Beyond The Night », sorte de proto-MAIDEN joué par un THIN LIZZY diabolique, ou propulsent le bref mais puissant « The Worshipper - 1897 » directement dans les étoiles.
Quarante minutes, juste une de plus, pour un disque qui se veut prolongement de son aîné, mais aussi cadet à la personnalité bien affirmée. « Tear Them Down », que le PRIEST aurait pu négocier durant les sessions de Defenders of the Faith, et « Rebirth », phœnix pressé de renaitre de ses cendres sont les plus parfaites conclusions que l’on pouvait offrir à un tel disque, nous entraînant pour une dernière danse dans un ballet Heavy Metal bardé de clous et autres signes distinctifs.
A l’aise dans le cheptel Frontiers, James DURBIN donne de sa personne, et occupe une place enviable sur le podium des vocalistes les plus doués de sa génération. Passionné par le Heavy Metal comme Rob Halford par les casquettes cloutées, James sonne toujours aussi sincère et franc, et marque 2024 du sceau de sa puissance vocale et de ses nuances de classe.
Made of Metal
Aucune autre formule ne saurait résumer cette entreprise avec autant d’acuité.
Titres de l’album:
01. Made of Metal
02. Screaming Steel
03. Where They Stand
04. Hallows
05. Power Of The Reaper
06. Blazing High
07. Beyond The Night
08. The Worshipper - 1897
09. Tear Them Down
10. Rebirth
Voyage au centre de la scène : Le Metal français des années 80' / Seconde partie
Jus de cadavre 10/06/2024
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27/07/2024, 08:43
Oui, belle ouverture d'esprit au final. C'est pas tous les jours que cette culture là est assumée chez nous, à vrai dire JAMAIS donc ça procure une sensation étrange et puissante. Gros friss(...)
27/07/2024, 07:23
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27/07/2024, 05:45
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Il y aura toujours des pisse-froid pour critiquer mais putain, quelle carrière !
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En même temps, fallait pas espérer qu'ils reprennent 666 millions d'esclaves et de déchets de Peste Noire.
19/07/2024, 15:49
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18/07/2024, 14:59