Un groupe parisien qui commence à faire parler de lui, un deuxième album dans les cartons, prêt à être expédié partout où l’intérêt se manifestera. Et à en juger de son contenu, il risque de rencontrer une adhésion non négligeable. En autoproduction, BURNING DEAD s’impose donc dans le paysage Metal français, par la plus simple des approches : la qualité, et l’honnêteté.
Fondé en 2017, le quatuor a d’abord tâté le terrain avec un premier EP, avant de se lancer dans l’aventure du longue-durée. C’est ainsi que naquit Fear & Devastation, véritable concentré de rage et de puissance qui exigeait implicitement une suite à la hauteur de son agressivité. Trois ans plus tard, la bande revient remontée comme jamais en mode La Haine pour agresser nos tympans de ses accents brutaux et sans ambages.
Into The Abyss est donc une affaire très sérieuse. Caché sous une superbe illustration de Pierre Santamaria, ce deuxième chapitre s’exprime dans un langage pluriel, résumé sous l’étiquette de Heavy Metal. Mais il est évident dès ses premiers morceaux qu’il ne se contentera pas d’une relecture vintage sans imagination. La puissance qui l’anime, la perversion qui s’y glisse et ce sens de l’à-propos au moment de coucher sur bandes des intentions malveillantes en font un objet convoité, sortant des abysses avec une grimace très prononcée sur le visage.
Drina Hex (chant), Orco (guitare), JP (basse) et Saraknyal (batterie) évoquent parfois une union fantasmée entre ARCH ENEMY et JUDAS PRIEST, sous couvert d’un chaperonnage d’ICED EARTH. « The Witch », intro rêvée puis cauchemardée mets les éléments en place, et se veut délicatement occulte. Entre Power Metal et Thrash, entre Heavy sali et Metal poli, les parisiens font le choix de l’ouverture, et multiplient les riffs comme Jésus les petits pains briochés. Beaucoup trop violents pour se contenter d’un cadre Heavy Metal, les musiciens trouvent donc un entre-deux, qui s’apparente finalement à une sorte de Thrash médium gonflé de distorsion excessive. Et la formule fonctionne à plein régime, culminant sur un « In My Mind Insane », étrange, abscons, assourdissant et malsain à la fois.
En se basant sur des morceaux développés qui refusent d’être bridés pour la circonstance, BURNING DEAD dessine les contours de son propre univers avec ce sens de la liberté qui caractérise les artistes les plus créatifs. La voix incroyable et unique de Drina Hex aggrave encore plus le bilan, la chanteuse au timbre râpeux multipliant les harangues hystériques et fermes d’une gorge d’acier. Le groupe ne pouvait trouver frontwoman plus crédible et efficace, et l’osmose entre ses lignes de chant et cet instrumental en mode sombre est telle qu’on a le sentiment que tout s’est écoulé dans un moule parfait pour créer un masque mortuaire véritablement effrayant.
Il est très plaisant de tomber sur un disque comme Into The Abyss Il rompt avec les évidences nostalgiques et les errances contemporaines, simplement en cherchant des alternatives. Fricotant avec l’extrême pour apparaître plus musclé, tâtant du BM, du Hardcore, du Thrash et plus encore pour faire tourner le moteur, ce deuxième album est une révélation en soi, et l’assertion d’une troisième voie pas très diplomatique.
Partagé entre titres concis et frappés et longues suites occultes et évolutives, BURNING DEAD possède le charme punky revendiqué par DETENTE, et le spectre de Dawn Crosby plane bas au-dessus du monstrueux « Run », qui en concert va tout exploser. La dualité vocale tenant de la schizophrénie est un petit plus pour densifier la folie, et le quatuor étale la concurrence en toute humilité, mais aussi en toute confiance.
Je ne sais pas vraiment comment classer les parisiens. Mais peut-être est-ce dû à leur volonté d’échapper à toute allégeance de blason, ce qui les rend encore plus sympathiques. Et le véritable plaisir de découvrir un travail aussi fouillé, est d’être constamment surpris par des choix diversifiés, comme cette dissonance sur le syncopé « My Little Lullaby », qui n’a pas grand-chose d’une berceuse, malgré sa cassure initiale de toute beauté. Grosse basse à l’économie, clarté du son, ambiance nocturne et étrange, ce titre est symptomatique d’une vision unique, réconciliant tous les publics.
Ce qui n’est pas la moindre des gageures.
Je pensais sincèrement avoir affaire à un groupe aux ambitions mesurées et à la musique pondérée. Ma surprise n’en a été que plus grande et plus délicieuse, puisque chaque morceau imprime de sa personnalité une œuvre pleine et mystique. Quelques accents plus Doom pour singer la scène italienne, un title-track surpuissant et tétanisant, pour un résultat qui laisse songeur…jusqu’où pourra nous entraîner la folie de BURNING DEAD qui dénote clairement dans le paysage audio français ?
Assez loin pour ne plus pouvoir regarder en arrière en tout cas. Changer d’univers et de vue ne peut pas faire de mal. Cette musique en fait par contre. Mais notre masochisme auditif s’accorde très bien de ces neuf morceaux incisifs et décisifs.
Titres de l’album:
01. The Witch
02. Sacrifice of Soul
03. In My Mind Insane
04. Born in the Blood
05. Run
06. My Little Lullaby
07. And About That
08. Into The Abyss
09. Before the Dawn
On se retrouve en live
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Ça vaut vraiment le coup d'écouter ce qu'ils font, j'aime beaucoup et c'est vraiment bon !
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Je comprends son raisonnement car je le partage en partie. Je déteste le mot "contenu" quand on parle de vidéo. Ca ne veut pas dire grand chose. Les lyrics video, je trouve que c'est une solution de facilité. On se contente de coller une(...)
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J'suis probablement trop vieux, je trouve ça atroce, autant à écouter qu'à regarder.
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