Y’a des mecs comme ça qui énervent. Non parce que ce sont des branquignols ou des guignols d’un art fatigué et ridé, mais au contraire, parce qu’ils savent tout faire. Et qu’ils le font mieux que n’importe qui. Devin Townsend. Paul McCartney. Steven Wilson. Jimi Hendrix. Mikael Åkerfeldt. Et je ne vais pas faire toute la liste à moins de céder la place de cette chronique au recensement. Mais avouons que ce genre de gars est plus qu’énervant : irritant. Musiciens de classe internationale, compositeurs hors-pair, multi-instrumentistes, tout y passe, de la gamme en do majeur aux miracles de pasteur, et si l’admiration est la première réflexion, elle laisse souvent la place au procès d’intention. Pourquoi ces dons ont-ils été accordés à une poignée alors que les autres triment dans l’ombre pour pas grand-chose à gagner ?
Une injustice crasse.
Sans la dresser de façon exhaustive cette liste pourrait laisser s’y glisser le nom de Jacob Deraps. Le jeune canadien chante, joue de la guitare, de la basse, à une sacrée belle gueule, et pourrait être l’héritier de tous ces zicos qui manipulent les instruments comme les politiques la langue de bois. Les John Sykes, Jeff Waters, Richie Kotzen, qui au travers des années ont tout tenté et exploré, pour en revenir avec une réponse claire et nette : le Rock n’Roll sauvera la planète.
Et ils ont raison. Et DERAPS a raison. Viva Rock’n’Roll, et rien d’autre. Le binaire se suffit à lui-même.
DERAPS c’est la next big thing depuis quelques années, le it band par excellence, l’association de bienfaiteurs, les gangsters du décibel, les dealers de watts et tout ce que vous pourriez imaginer. Jacob Deraps, épaulé par la lourde et souple frappe de Josh Gallagher revient donc nous titiller la nostalgie avec une grosse dizaine de chansons qui sourient, qui éloignent le Blues pour mieux le jouer et qui groovent comme un détachement Motown en campagne au Canada. Le guitariste/chanteur, fils illégitime d’Eddie Van Halen et David Coverdale se donne en spectacle sur un disque qui sent bon les années 80, les plus fraiches, les plus insouciantes, les plus galvanisantes, celles que nous avons connues, ressenties, et qui nous manquent toujours aujourd’hui. D’ordinaire, l’approche old-school ne déclenche aucune louange de ma part. Mais avec Viva Rock’n’Roll, la donne est différente. L’euphorie qui se dégage de ce disque est telle qu’on en oublie qu’il se contente de copier des données vérifiées, puisqu’il a la gentillesse de revisiter l’esprit originel de la scène Hair Metal de la seconde moitié de la décennie.
Et là encore, on liste, on note. VAN HALEN. WHITE LION. WHITESNAKE. JOURNEY.TYKETTO. Et encore, et encore et encore. Toujours plus de références pour une révérence qui donne le tournis, drivée par cette guitare incroyablement inventive et bavarde. Bavarde, mais sans faconde. Précise mais libre. Lucide mais un peu folle sur les bords. Le syndrome EVH ? Oui, mais aussi Vito Bratta, Ronni Le Tekro, Nuno Bettencourt et un paquet d’autres qui n’avaient pas le médiator dans leur poche.
Mais pour comprendre ce deuxième album qui surpasse le premier dans tous les domaines, il faut évidemment l’écouter. Sans pression la première fois, avec plus d’attention la seconde, et complètement à fond la troisième. Mine de tubes à faire rougir les terrils du nord, Viva Rock’n’Roll n’est rien de plus ni de moins que l’illustration de son titre, un salut adressé à la musique la plus directe et sincère possible, blasée d’un binaire parfois martelé, parfois caressé, et souvent pilonné jusqu’à ce qu’orgasme s’ensuive. Un remède universel, une nougatine sans carie, un verre de bourbon qui laisse l’esprit clair, une virée sur la route sans accident. En gros, la quintessence de cette essence régressive qui nous ramène près du juke-box et des platines de notre enfance. On y trouve de tout, comme dans un bazar électrique et électrique, et même du STRYPER qui s’amuse à s’immerger dans les sixties juste pour le fun (« Solitaire », prétexte à un solo de toute beauté).
Il n’y a pas à tourner autour du pot, chaque chanson de cet album est un hit en puissance. Propulsé par un riff dantesque, si naturel qu’on en reste bluffé, et agrémenté d’un refrain imparable à plusieurs voix qui a bien retenu les leçons des chœurs déposés par QUEEN et DEF LEPPARD.
Beaucoup d’action, de réactions, mais aussi d’émotion. Lorsque la guitare acoustique de « Setting Sun » fait résonner ses accords, on marche sur la plage virtuelle de nos souvenirs, lorsque les musiciens les plus durs enlevaient leur perfecto pour laisser leur cœur à vif. Mais pas ce genre de ballade tire-jus et cellophanée pour faire se pâmer les jeunes filles, non, le genre de titre qu’on écoute avec le vague à l’âme, la vraie, celle qui peut unir les BEATLES, KINGS X et ENUFF Z’NUFF.
Je trouve ça tout bonnement incroyable. Et pourtant, DERAPS est une réalité, un fait indéniable, une preuve irréfutable. Je savais Jacob capable de se transcender pour accoucher du disque parfait, mais il est tout de même parvenu à me sidérer. Alors, j’en conviens sans gêne, la patte VAN HALEN est très présente, mais elle est détournée et détourée pour éviter la retape gratuite. Le talent incroyable du bonhomme avec ses cordes est évidemment époustouflant, mais c’est son panache de songwritter qui éclabousse la concurrence. On ne peut s’empêcher de dessiner mentalement les traits de David Lee Roth en écoutant « Born To Die », tout comme on ne peut éviter la vision d’un EXTREME des grands jours en découvrant « Blindside ».
Une immense veste collée aux brebis galeuses du vintage moisi, voilà ce qu’est finalement Viva Rock’n’Roll. Une leçon de plaisir qui se termine dans une giclée boogie à faire valser David, TESLA, les TOP, Blues Sareceno, les PEER GUNT, et qui des heures après son écoute fait encore effet. DERAPS déborde, dérape, se rattrape et s’accroche à la trappe, pour assumer son statut de concept le plus solaire de ces dix dernières années. Un classique en devenir, mais en attendant, trois quarts d’heure de générosité et de délire.
Album de l’année dites-vous ? J’y mettrais ma collection de CD au feu.
Titres de l’album
01. Viva Rock N’ Roll
02. Animal Eyes
03. The Legend of Larrikin Laddie
04. Equinox
05. Last Fall
06. Solitaire
07. Setting Sun
08. Born To Die
09. Blindside
10. The Dawg Stomp
11. Black Sheep Boogie
Sinon oui j'apprécie déjà pour les news ou ils sont généralement au taquet, pour les chronique j'ai parfois des goûts différents mais ils font le boulot. Je suis pas là pour sucer mais je suis venu parce qu'il manquait un manqu(...)
15/07/2025, 22:07
Bouhou le monsieur a dit du mal d'un groupe que j'aime il doit être pédé (j'ai du mal à faire le lien mais ok).
15/07/2025, 20:24
@dpd : non, t'es là car c'est le dernier webzine où tu peux commenter et troller sans inscription avec une modération proche du néant. Partout ailleurs, tu te serais fait dégager et tu n'aurais plu qu'à tirer des pipes dans un bois que(...)
15/07/2025, 20:18
Si tu veux du troll tu as un post qui parle de Liturgy (que je n'écoute pas), et de la personnes transgenre derrière le projet en inventant une fantaisie sexuelle bizarre dans laquelle je serais impliqué. ça c'est du troll. Pas ce que je poste.
15/07/2025, 20:04
Pleurs pas tout ira bien, ils s'en remettront. J'ai des critiques, certaines virulentes envers la scène (enfin ce qu'il en reste), et un côté provoc assumé (ceci dit je ne mens pas, je pense vraiment ce que je dit), et je pense que ce soit une mauvaise ch(...)
15/07/2025, 19:59
Quand je vois la quantité et la qualité du travail qui est abattu par ceux qui tiennent ce site comparées à certains commentaires qui s'apparentent au fond de cuve d'une vieille fosse à merde... ça me rappelle que certains webzines / sites sont (...)
15/07/2025, 19:42
Je sais qu'il faut se reconvertir à un certain âge de nos jours, le marché du travail est mouvant et tout sauf garantit dans certaines professions, ceci les animateurs club med sont décidément mal formés de nos jours. Je vais leur en toucher un mot.
14/07/2025, 19:53
@DPD : fais gaffe, avec ton jeune âge, tu pourrais être une cible de choix pour un pédophile de LFI. Remarque, ça te ne choquerait pas beaucoup, vu que tu dois être du genre à sucer en fond de gorge le travelo de Liturgy.
14/07/2025, 19:38
Vous croyez que je suis pas foutu de me taper quelques pubs de cul pour changer d'IP temporairement ? lol.
14/07/2025, 18:32
C'était la blague, genre c'est pas évident avec l'IP en dessous. Il faut tout vous expliquer, lentement si possible.
14/07/2025, 17:53
@ RDB "Le morcellement du Metal en une infinité de sous-scènes de niche empêche l'émergence de très gros groupes fédérateurs comme avant. Et c'était beaucoup plus facile à ces époques où ils &ea(...)
14/07/2025, 16:24
Deux excellents nouveaux morceaux ! Spécialement "Serpents On The Cross" qui a le bon goût de prendre son temps pour nous exploser à la gueule ! Et je suis très agréablement surpris par la production, sa seconde après l'album de High Parasit(...)
14/07/2025, 15:16
Arrête Benstard... Tu te fais du mal pour rien hé hé hé...... Et c'est d'ailleurs bien pour cela que je ne crache pas inutilement à la gueule de Barbaud : Il m'a fait vivre des moments extraordinaires en son temps. Certes, c'est d&eacut(...)
14/07/2025, 09:36
Ah lala , quand je repense l'édition ou le dimanche ça fini sur les 2 mainstage / Motorhead / Morbid Angel / Slayer.
13/07/2025, 21:12