Que la congrégation se réunisse à l’aune de la pleine lune, les capuches baissées et le regard tourné vers le sol. Les épées brillent d’une lumière aveuglante, défiant ainsi le linceul nocturne qui enrobe la nuit dans son manteau de mort. Le silence impose son absence et les cris commencent à se faire entendre. Ceux sont ceux poussés par cette horde de fidèles qui attendent encore une fois cette narration magique qui transforme les aïeuls en héros d’aujourd’hui. Oyez, oyez, frères de campagne, DARKENHÖLD est de retour avec tout son décorum, et va une nouvelle fois nous transporter par le passé pour nier le consumérisme d’une époque gangrénée par les fausses idoles et les veaux d’or illusoires.
Cinq ans après sa dernière visite, la tribu reprend donc le chemin des croisades, bande ses arcs, et brandit son fer vers les étoiles qui pâlissent. Arcanes & Sortilèges, bien qu’ancien, est encore très présent dans les mémoires, et il convenait de lui offrir suite sans soucis, fidèle, mais prospective. On peut en effet s’ancrer dans l’ancien tout en regardant vers l’avenir. Les deux ne sont pas incompatibles, même si un certain statisme se remarque dans ce laps de temps écoulé.
Le Fléau du Rocher tient bonne place dans la discographie des niçois. En tant que sixième né d’une longue fratrie, il honore ses aînés de sa violence persistante et de ses accès mélodiques aigus. On y retrouve la patte du trio de tête (Aboth - batterie/claviers, Aldébaran - guitare/claviers/basse/chœurs et Cervantes - chant) qui s’accroche à sa tradition comme un chien à son os trouvé quelque part dans les ruines d’un vieux château. L’essence même de ce Black Metal d’obédience épique et médiévale est incrusté dans l’ADN d’un groupe qui n’a jamais dévié de sa trajectoire, mais qui n’a eu de cesse de perfectionner son approche pour en faire une référence absolue : sous cet angle, Le Fléau du Rocher est une nouvelle allégeance, une foi sans failles accordée aux racines et aux pousses les plus enfouies, un langage séculaire parlé couramment entre initiés, et plus simplement, un disque superbe, d’un port de tête altier, et d’une fierté totalement justifiée.
Mixé par Aldébaran et masterisé par Ben Lesous & B-Blast Records, ce nouveau tome dispose d’un son brut, sans artifices, cru et aride, qui convient parfaitement à l’orientation de morceaux qui sont d’une grandeur académique. La guitare y sonne assez pure, alors que la basse refuse tout effet inutile, laissant le chant aux avant-postes hurler ses histoires à grimacer debout, dans un torrent de brutalité. Si quelques arrangements permettent d’enrichir la trame de base, avec toujours en bonne place ces interventions acoustiques médiévales que l’on retrouve avec délice sur le final du dantesque « L’ascension du Mage Noir », le fond et la forme s’accordent d’une ultraviolence intelligente, qui ne se contente pas de pousser pour avancer. En contournant les obstacles de la répétition malheureuse, DARKENHÖLD fait honneur à son rang de chevalier, et poursuit sa croisade personnelle contre le Black édulcoré ou trop alambiqué.
Découpé en onze segments de durées variées, Le Fléau du Rocher fait toujours la part belle aux accents métissés, allant jusqu’à provoquer un Thrash de tradition sur le monstrueux « Dans l’antre de la Vouivre » qui explose ses percussions comme un canon transperce les défenses ennemies. Ce chaos qui glisse dans les meurtrières permet de pénétrer les rangs des adversaires et de leur faire plier genou. Imposant, impressionnant et grandiloquent, ce sixième album est de proportions gigantesques, et laisse les synthés imiter les flûtes, les cordes, pour tisser un rideau cramoisi sur une campagne désolée. Et peu importe que ces affrontements soient racontés à posteriori. On les vit comme s’ils se déroulaient sous nos yeux, et la cruauté musicale les rend tout à fait crédibles. Avec des toms au son de tambour, des breaks syncopés qui aèrent le récit, et un panache irréfutable au moment d’imbriquer les plans, DARKENHÖLD atteint une maîtrise globale le confinant à l’obsession du détail.
« Troubadour » est d’ailleurs un détail intéressant. De ses chœurs emphatiques à son riff virevoltant, il incarne le message le plus clair quant aux intentions des niçois, qui n’ont jamais caché leur aversion pour le Metal travesti et transposé. Ici, la tradition est un cheval de bataille, et celles décrites sont sanglantes, sans pitié, et tendant parfois vers le carnage.
De plus en plus à l’aise avec sa langue et son vocabulaire, le trio infernal impose des atmosphères ténébreuses et dignes d’une superproduction médiévale supervisée par Paul Verhoeven. Entre le formalisme nordique et la créativité à la française, « Le Fléau du Rocher » est un title-track d’une noblesse écrasante, accumulant les figures de style et pirouettes rythmiques comme un noble les écus dans ses coffres. Aussi agressif qu’il n’est perfectionniste, le groupe se transcende sans changer sa nature, et continue de trousser des tableaux colorés, entre le rouge sang et le noir d’ébène. On y voit des flèches transpercer des armures, des couteaux trancher des gorges, des chevaux s’écrouler sous le poids des blessures mais aussi des bardes et des trouvères souffler dans leur instrument pour mieux nourrir la légende.
« La Cavalerie Fantôme » s’autorise même un regard en arrière fascinant, la légèreté de son intro n’ayant d’équivalent que la tradition de ses harmonies suggérées en arrière-plan. Les débordements sont bien présents, les accalmies aussi, les traversées dans la forêt et l’organisation des troupes, pour mieux couvrir le maximum de terrain et ne laisser aucune chance à l’adversaire.
« Pour le Royaume » fait démonstration de cette fidélité d’une délicatesse acoustique qui vaut bien des promesses et des baisers. L’honneur, la valeur qui ne s’échange contre aucune pièce d’or en ressort une fois de plus grandi, et incarné par cette passion envers un style hybride, que peu pratiquent avec un tel brio. DARKENHÖLD a donc choisi de se hisser à la hauteur de cette sublime pochette signée Claudine Vrac, en lui offrant la bague de mariage qu’elle mérite. Tons bleutés, ciel orangé, flore automnale et épées qui se dressent, le tableau est superbe, et en phase avec le contenu musical.
Le rocher est sans doute un fléau, mais DARKENHÖLD est son libérateur.
Titres de l’album
01. Codex de la Chevalerie
02. Le Cortège Royal
03. Temps Enfouis
04. L’ascension du Mage Noir
05. Dans l’Antre de la Vouivre
06. Troubadour
07. Le Fléau du Rocher
08. Gardienne des Dryades
09. Sortilège Ancestral
10. La Cavalerie Fantôme
11. Pour le Royaume
Arrête Benstard... Tu te fais du mal pour rien hé hé hé...... Et c'est d'ailleurs bien pour cela que je ne crache pas inutilement à la gueule de Barbaud : Il m'a fait vivre des moments extraordinaires en son temps. Certes, c'est d&eacut(...)
14/07/2025, 09:36
Ah lala , quand je repense l'édition ou le dimanche ça fini sur les 2 mainstage / Motorhead / Morbid Angel / Slayer.
13/07/2025, 21:12
Belle rétrospective pour un groupe à la carrière passionnante, je ne savais pas qu'une biographie était parue et encore moins traduite.J'avais exploré à l'époque de "Draconian Times", mais comme j'&eacu(...)
13/07/2025, 13:58
L'abruti qui pour justifier ses "propos" se croit obligé de poster sous 2 pseudos distincts. Tellement pathétique. Continue tu as touché le fond, mais creuse encore.
13/07/2025, 10:32
DPD/SEXMASTER : que de justifications pour un mage noir... T'as bu une tourtelle et tu te sens plus?
13/07/2025, 07:16
Bande de vieillards à con à la con, on vous baise matin midi et soir.Fuck Black SabbathFuck Iron MaidenFuck MotördheadEt toute votre scène de merde, on va l'éteindre à la pisse.
13/07/2025, 03:06
Spoiler il y aura un nouvel album de Slayer à un moment ou un autre et ce sera de la merde. Vivement que cette génération 80's crève franchement.
13/07/2025, 01:09
Le dernier Celestia est cool aussi. Je veux dire ça se plaint de moi parce que je pense beaucoup de bien de Chat Pile, vous voulez quoi ? une putain de liste ? foutez-vous la dans le cul et faites l'effort d'avoir la votre ou allez écouter ac/dc ou je sais pas quel autre g(...)
13/07/2025, 01:07
J'aime bien le dernier Cénotaphe et celui de Kaevum (parce que je suis un nazi), bon je pense que vous êtes au lit. J'arrête le spam.
12/07/2025, 23:01
Au passage je pourrais placer du black assez UG qui est mon genre principal j'avoue que c'est pour vous faire chier, mais je le pense vraiment.
12/07/2025, 22:08
C'est quoi la suite ? on va prétendre que Kiss est autre chose qu'une opération commerciale, bien les vieux ? i was made for loving youuuu baby, wow, quel chef d'oeuvre.
12/07/2025, 22:07
Je ne suis en aucun cas un troll, je pense absolument ce que je dis. Désolé de boulverser votre branlette collective, mais entre Black Sabbath et Deafheaven c'est Deafheaven sans hésitation. Sunbather est un album culte, bien plus que tout ce qu'a pondu Black Sabbat(...)
12/07/2025, 22:00
Le troll DPD (quel beau nom !) en tête de gondole dans la fosse. Comment c'est possible ça genre de gus ?
11/07/2025, 13:36
Mdr y'en a qui ont un niveau de goûts musicaux digne de la fosse des Mariannes. JPP de lol quand je lis ça Tout est dit.
11/07/2025, 13:34
@Humungus : mdr. On s'est compris.@Buckdancer : oui j'imagine que tu as raison
11/07/2025, 13:32
Un troll sur metalnews.fr c'est comme un exibitioniste dans le désert, il peut arriver à capter l'attention de quelqu'un de temps en temps mais tu sens que niveau stratégie c'est pas optimal.
11/07/2025, 13:28
Le Hellfest n'est plus qu'un fest mainstreem comme tant d'autres et n'a plus rien à voir avec ses origines.Le nombre de blaireaux au M2 y est devenu affolant au point qu'il n'y a que ça.Pour ma part, je préfère aller dans les(...)
11/07/2025, 12:42