Lorsqu’on aborde le cas d’un groupe connu et reconnu, la tâche s’avère ardue. Alors ne comptez pas sur moi pour endosser le costume d’hagiographe ce matin, je trouve le rôle pesant, et qui plus est, je serais bien à mal d’en assumer la responsabilité.
Pas facile de s’attaquer au monolithe qu’est devenu DARKTHRONE au fil des années. Après tout, ils ont fait partie de la première fournée de groupes Norvégiens à répandre la mauvaise parole d’un BM très raw, et je dois reconnaître que j’ai toujours voué un culte déraisonnable à leurs premiers efforts. Je porte en très haute estime des pamphlets comme Panzerfaust, A Blaze In The Northen Sky et Under a Funeral Moon, et j’ai même dans ma prime jeunesse fait virevolter ma tignasse au doux son de « Cromlech », alors même que les maîtres des ténèbres se complaisaient encore dans un Death très agressif et minimaliste.
Mais arrêtons là le cours d’histoire et les divagations personnelles. Tout ça plante le décor, mais n’intéresse personne. Parlons plutôt d’un sujet brûlant, du retour d’enfants plus si prodigues que ça, deux collègues qui finalement se sont dit que le passé avait parfois de quoi nourrir l’avenir.
The Underground Resistance montrait déjà des signes avant-coureurs. Ce quinzième album avait ravivé bien des passions que les errances NWOBHM mâtinées de Punk bon marché avaient éteintes, et l’axe Nocturno Culto/Fenriz semblait cacher une anguille sous la roche. Quant à savoir de quel côté elle allait glisser, là était la question.
On pensait le concept usé, incapable de s’extirper d’une léthargie confortable, mais nous n’aurions pas pu plus nous tromper.
Alors oui, DARKTHRONE s’est faufilé discrètement vers ses origines pour tenter de retrouver cette flamme vacillante et menaçante qui éclairait les ténèbres de leurs premières ballades dans les cryptes de leur âme. Exit les facilités et automatismes un peu trop Rock N’Black de leur période 2000, back to the roots, et ces racines mènent toutes vers un arbre sec, aux branches décharnées, qui pourrait être celui ayant poussé sur le sol Norvégien du début des années 90. Surpris ?
Vous ne devriez pas.
Pour parvenir à un résultat probant et sincère, les deux comparses n’ont reculé devant aucune forme de probité et d’éthique. Ils ont conçu l’album « à l’ancienne », en répétant et enregistrant dans leur vieille tanière The Bomb Shelter, dont ils foulaient le sol au crépuscule des années 80, et ont une fois encore confié les brides du son à Jack Control, solidement planté devant les portes des studios Enormous Door. Mais la plus grande « innovation » en soi, reste l’implication intégrale de Nocturno Culto au chant, qui s’occupe de toutes les parties vocales, idée encore inconcevable il y a quelques années, et dont le résultat nous ramène une poignée de tours d’aiguille en arrière. En lisant ces lignes, tout commence à se dessiner dans votre cerveau, et les interrogations se nouent.
Désirez-vous des réponses ? Oui et Arctic Thunder vous les prodiguera sans détour. Mais je peux lever quelques lièvres pour vous.
Alors non, DARKTHRONE n’est pas redevenu le monstre minimaliste de ses premiers efforts. Pas de « The Hordes Of Nebulah » à tenter de débusquer dans les sillons de ce seizième LP, mais l’esprit est indubitablement plus sombre et ténébreux qu’à l’accoutumée.
Le son n’est pas non plus réduit à la portion congrue d’un rachitisme décibellique underground, et bénéficie toujours de ce traitement ample, qui justement, sert à merveille des compositions compactes et nihilistes, mais pas en forme d’impasse harmonique.
En résumé, Arctic Thunder peut se poser en lien manquent entre les deux parties de carrière du groupe. Et un titre comme « Inbred Vermin » vous en donnera les tenants et aboutissants mieux que n’importe quel discours.
Nocturno Culto semble à l’aise avec son rôle de leader vocal impromptu, et lâche même quelques riffs bien accrocheurs qui rapprochent le duo de son influence majeure HELLHAMMER/CELTIC FROST (« Arctic Thunder » et son lick hautement mémorisable posé sur un mid tempo entraînant mais pas lénifiant). Avec cette nouvelle étape, Nocturno et Fenriz vous proposent un joli survol de carrière en forme de nouveauté, et ne se contentent pas de puiser dans leur lourd héritage pour faire semblant d’avancer. Inutile de traquer la redite ou les allusions un peu trop flagrantes, il n’y en a pas.
Juste de nouveaux morceaux qui sans refuser l’évolution, la font muter pour qu’elle rejoigne les origines sans trop refuser de grandir.
D’un tempo général plutôt lent et de parties de guitares lancinantes et majestueuses dans leur ton, les DARKTHRONE ont construit une vraie cathédrale sonore qui tient plus de l’autel dressé en pleine forêt Norvégienne que de la bâtisse du 13ème siècle en bois prête à se consumer. L’essence nordique des séminales 90’s est presque revenu à la surface, à tel point que le trip est parfois bluffant d’authenticité, comme à l’occasion de ce cauchemardesque « Throw Me Through The Marshes », qu’on penserait exhumé des bandes ayant donné naissance à Apocalyptic Raids.
En guise de synthèse, référez-vous à la superbe pochette qui finalement, décrit mieux que n’importe quelle homélie les sillons de ce nouvel album de l’improbable duo. La nuit, les flammes, la Norvège, tout est décrit avec justesse, de la même façon que « Boreal Fiends » parvient à associer la beauté d’une mélodie glacée à la puissance écrasante du BM le plus abrasif.
Et si « The Wyoming Distance » reprend une fois de plus à son compte les tics si particuliers de Tom Warrior, c’est pour mieux saluer de loin les instigateurs de toute cette vague gelée qui un jour figea les côtes Nordiques par la Suisse interposée.
Je ne pensais pas me repencher un jour sur les cas de Fenriz et Nocturno, après les diverses déconvenues écœurantes de leurs délires Rock N’Roll. Mais l’instinct a pris le dessus, et Arctic Thunder a dissipé les derniers doutes.
Les vrais seigneurs du chaos sont de retour, et leur pèlerinage n’a rien de rassurant. Ecoutez-les rire à la fin de l’album. Leur détachement en dit long sur leur assurance. Mais il n’y en a aucune qui vous protègera de la rigueur du blizzard.
Titres de l'album:
Deafheaven > Black Sabbath d'ailleurs, aucune hésitation. quelle chanson de Black Sabbath atteint le niveau d'intensité de Dream House ?
10/07/2025, 21:43
T'aimes ça hein le cuir et le metal salace, je préfère Patrick Sébastien, je le trouve moins pédé. Le petit bonhomme en mousse on s'en rappelle, ça c'est une chanson qu'on oublie pas, comme ce que te chantais ta maman..
10/07/2025, 21:36
@DPD : putain, cette merde de Chat Pile, de la noise bâtarde gay friendly qui pompe Godflesh et Korn. Et dans un autre post, tu parles de Deafheaven. Mais mec, arrête de donner des leçons et va donc faire une Bun Hay Mean.
10/07/2025, 21:20
Et ce qui s'est fait de marquant question death c'était le dernier Dead Congregation et le surprenant Reign Supreme de Dying Fetus. Et qu'on me parle pas de Blood Incantation tout est impeccable, il y a beaucoup de travail derrière, mais aucune symbiose entre les part(...)
10/07/2025, 15:17
L'underground est pas une qualité en lui-même, le dernier concert que j'ai vu t'avais les groupes qui enchaînent les plans thrash-death-black sans aucune cohérence, du sous Deathspell Omega (désolé mais dans le black dissonant tu seras toujou(...)
10/07/2025, 15:09
C'est à peu près le constat que nous sommes plusieurs à faire me semble-t-il, mais je mettrais tout de même Converge, The Dillinger Escape Plan ou Botch ailleurs que dans le metalcore. Mais pourquoi pas. ;-)@Jus de cadavre "Je crois qu'il faut acce(...)
10/07/2025, 14:34
@GPTQBCOVJe suis horrifié par l'idée de finir comme ça, voir Darkthrone se réduire aux lives jouant la fameuses trilogie pour payer les affaires courantes notamment des frais de santé, la social-démocratie m'en sauvera j'imagin(...)
10/07/2025, 14:16
Non mais même le metalcore t'avais la grande époque de Converge, Dillinger Escape Plan, Botch et compagnie...certains parleraient de hardcore chaotique mais bon. T'avais pas que de la musique lisse à refrain, ce n'est pas le diable que certains veulent peindre.&(...)
10/07/2025, 13:47
Si le Metalcore était à la mode il y a 20 ans, disons alors que (malheureusement) cela perdure car 1/4 des groupes jouant dans de gros et moyens fests ont un qualificatif se terminant par "core".
10/07/2025, 13:22
Cela m'espante toujours de voir des festivals complets (ou presque) un an à l'avance sans avoir annoncé aucune tête d'affiche.Le public est devenu très friand des gros festivals. Je pense évidemment à toute cette frange de festivalier(...)
10/07/2025, 12:23
Certains commentaires sont à côté de leur pompes, la grande mode du metalcore c'était il y a quoi ? 20 ans ? la bizarrerie c'est que pas mal de ces gens sont passés au black-metal pour une raison que j'ignore ce qui donne toute cette scene en -post(...)
10/07/2025, 12:04
Ce groupe est une pépite. Je reste encore sous le choc de The Crowning Quietus par exemple !
10/07/2025, 08:38
Et oui le Fall of que c'était dingue mais pas de monde pour pouvoir continuer
09/07/2025, 23:09
Je vais au Hellfest l'année prochaine depuis 2010 et je sais pertinemment que le métal extrême n'y a plus trop sa place et dieu sait que j'adore le black et le death mais je suis fan de musique et musicien avant tout et j'aime aussi cette diversité. (...)
09/07/2025, 23:07
Cette année, j'ai fait le Anthems of Steel et le Courts of Chaos. A l'automne, ce sera probablement le Muscadeath. Les festivals, ce n'est pas ce qui manque. D'ailleurs, plus ils sont passionnants dans la programmation, moins la fréquentation est importante. Biza(...)
09/07/2025, 21:39
Content de ne plus perdre mon temps, mon argent, mes nerfs et mes espoirs avec ce fest qui est devenu une totale foire aux neuneus.J'ai souvenir d'un site avant 2010/2011 avec encore peu de déco (c'est relatif mais comparé à ce que c'est devenu....)(...)
09/07/2025, 20:31