Inutile de se mentir, en Russie, c’est pas la joie. Entre un Poutine qui se la joue docteur Folamour avec ses menaces d’attaque nucléaire et un peuple déchiré entre partisans et détracteurs, l’ambiance n’est ni à la joie, ni à l’insouciance. Et alors que le pays s’enfonce de plus en plus dans un conflit aussi ridicule et perdu d’avance que la guerre du Vietnam, la vie continue, et heureusement pour nous, les musiciens continuent à jouer. Et certains se mettent même au diapason de l’humeur nationale en se vautrant dans la luxure d’un Death Metal méchamment violent.
RENUNCIATION, entité diabolique fondée en 2019, n’avait pour le moment sorti qu’un modeste EP, mais qui laissait entrevoir des qualités indéniables. Loin de la facilité old-school à l’américaine ou à la suédoise, le quatuor (Vadim Kotov - basse, Acotath - batterie, Alexey Kotov - guitare et Demether Grail - chant) expérimenté a choisi la voie de l‘entre-deux, à tous les niveaux. Si bien sur l’intensité et la méchanceté guident sur les traces d’un Death Metal bien dans son époque, le côté catchy des riffs laisse à penser que le Thrash n’est pas style conchié, alors que la dualité vocale évoque quelques souvenirs BM des années 2000. Un melting-pot assez fascinant donc, pour des compositions à tiroir faisant preuve d’une irréfutable ambition progressive.
Il faut dire que ces quatre-là ne sont pas des inconnus sur leur scène nationale. On les retrouve/retrouvait au casting de groupes comme CHATALHÜYÜK, DUSK CHAPEL, ENTRENCHMENT, GRAILIGHT, LUNAE ORTUS, SHALLOW RIVERS, SKYLORD, ZMEY GORYNICH, БѢСЪ, ENEMY CRUCIFIXION, HUMANIAC, EX-ARHIDEUS, DISDAINED GRACE, BLACKTHORN, FIRIATH, INSTORM, ou KHAOS LABYRINTH. Un sacré bagage donc, des capacités techniques rapidement remarquables, pour un maelstrom de violence pure, à dégager un Poutine du dos de son ours.
Alors, du coup : Death ou pas ? Bonne question dont tout le monde se fout, mais tentons d’y répondre pour clore le débat. J’affirmerai ici qu’Autelmorte est un excellent album de Metal extrême, sans cloisonnement et barrière de genre. Et « Ariopolis » pose d’ailleurs les bases de la philosophie du groupe : rapide, bruyant, chaotique, mais engageant et accrocheur.
Beaucoup de mélodies sans flirter coupable avec le Melodeath, des accroches rythmiques et signatures qui attirent l’oreille, avec en point d’orgue, une science exacte de la syncope. Les riffs parviennent la plupart du temps à éviter l’étiquette de prétexte à la débauche et chacun connaît son boulot sur le bout de l’âme souillée. Alors, on se laisse aller à un headbanging furieux, du début à la fin, d’autant que l’objet en question affiche une durée plus que raisonnable.
Et entre un batteur dont le jeu évoque un partenariat entre Hellhammer et Dirk Verbeuren, un chanteur porcin au timbre de sorcière Black Metal perdue dans le monde d’Alice au pays des horreurs, et un guitariste volubile en solo et solide en rythmique, RENUNCIATION reste d’aplomb de bout en bout, et se permet même de friser plus d’une fois la perfection, l’atteignant même à l’occasion du phénoménal « Enantiodromia », aux arrangements subtils et à la construction en gigogne.
Certes, les oreilles sont agressées avec une certaine complaisance. Certainement pour dissimuler le bruit des chars et des cris de protestation, ce qui est assez amusant puisque cet album est certainement aussi efficace qu’une grosse paire de chenilles surmontées d’un canon. En mode tank occulte, Autelmorte écrase, lamine, pulvérise, mais sait aussi temporiser pour évaluer le champ de bataille avant de s’y engager. De fait, le lourd et emphatique « Empty Hell for Empty Shells » roule au ralenti, mais fait un boucan incroyable, entre malaise Black et Death de guerre de tranchée.
Je conçois qu’une analyse linéaire n’a aucun intérêt, même si chaque titre mériterait sa critique individuelle. On pourrait par exemple parler de la légèreté de « Hanlon’s Razor » cavalant Speed et Power Metal sans dénoter dans le paysage, ou de l’explosion finale de « Kugelblitz », entre Deathcore, Black tendu et Heavy Metal de pendu.
Résumons l’affaire à ceci : ce premier album de RENUNCIATION est la bande son idéale de son époque, et nous plonge dans les affres de bombardements et autres frappes chirurgicales. Mais ici, les victimes ne sont pas réelles, et les balles sont à blanc.
Titres de l’album :
01. Ariopolis
02. To Separate the Soul from Flesh
03. Enantiodromia
04. Empty Hell for Empty Shells
05. Когда Исчезнет Время
06. Hanlon’s Razor
07. Kugelblitz
Putain je suis fan de Slayer mais c'était bien dégueulasse. Ça devient une parodie. Et oui merci pour tout Ozzy et tommy.
06/07/2025, 21:25
Oui c'est bien beau mais étaient ces gars durant l'ère Obama ou il a absolument tout trahis ? Trump on connait son histoire personnelle et ses financements. c'est sans surprise..
06/07/2025, 14:20
Pardon pour les fautes, mais quitte à écouter ce genre de trucs, Anna von Hausswolff le faisait beaucoup mieux il y a 10 ans. C'est ce qu'on appelle l'avant-garde je suppose.
05/07/2025, 06:51
Le problème de de Kayo Dot c'est qu'il dépend de l'envie du moment de Toby Driver et de qui l'entoure, tu peux avoir un album de drone/post-rock suivit d'un album de death metal, il n'y a pas de groupe et aucune identité. C'est dommage parce(...)
05/07/2025, 06:47
Merci à Clawfinger pour ce grand moment de transgression validée par l’ordre moral dominant. C’est rassurant de voir que la “rébellion” moderne consiste à tirer sur une cible usée jusqu’à la corde, avec des punchlines dignes (...)
04/07/2025, 07:16
Il tourne pas mal chez moi ce disque, et c'était un vrai plaisir de revoir le groupe live récemment après les avoir un peu mis de côté. Un autre concert en tête d'affiche ne serait pas de refus !
03/07/2025, 16:57
Morceau décevant et sans surprise. La présence de Chris Kontos dans le groupe y fait pour beaucoup dans mon intérêt pour ce retour, mais pour le moment bof.
03/07/2025, 16:47
Je n'ai jamais aimé ce groupe, mais j'étais passé devant durant un Hellfest et en effet c'était juste insupportable toutes ces harangues (littéralement toutes les 10 secondes). Moi je m'en beurre la raie, mais pour les fans ça doit &ec(...)
03/07/2025, 12:55
Vu à Toulouse et je n'ai pas du tout accroché, pourtant vu 2 ou 3 fois depuis 2005. Et j'avais bien aimé. Rien ne surnage, ça bastonne mais pour moi aucuns titres ne sort du lot.Par contre j'ai adoré Slapshot
02/07/2025, 16:01
Votre article sur le kintsugi est un véritable hommage à l’art de reconnaître la beauté dans la fragilité et les cicatrices : mentionner son origine au XVe siècle et sa philosophie wabi‑sabi renforce(...)
02/07/2025, 15:38
@Abrioche91 : la canicule t'a trop tapé sur la tête, mon pauvre vieux. Parce que se faire à répondre aux trolls, je n'avais plus vu ça depuis VS.
02/07/2025, 12:25
@Ultra Pute, t'es bien limité comme garçon. Et tu dois sacrément bien te faire chier pour venir commenter connement ce que les autres écrivent.Moi aussi, j'aime bien les commentaires gratuits (la preuve) mais je suis surtout là pour commenter l&(...)
02/07/2025, 08:50