Le Hard-Rock des années 80, une musique de jeunes pour vieux ? Pas vraiment, si l’on prend en compte l’engouement de la jeune génération pour les charts des eighties. Une fois encore, et quelques années après l’avènement des GRETA VAN FLEET, une bande d’adolescents plus si boutonneux se prend de passion pour les géants du passé, et nous livre sa version des choses, étonnamment fraîche et dispo. Mais alors que les GVF se sont immédiatement fait taxer de clones plus ou moins habiles du ZEP, les RED VOODOO évitent le piège du parallèle trop facile en s’inspirant d’un courant, d’un air du temps, d’une mode tout sauf passagère pour imposer son lifting incroyable et débordant d’enthousiasme. Assez connu sur la toile pour avoir lâché quelques titres fameux, ce jeune quatuor de Sacramento propose en 2021 ses réflexions via un premier album aussi court qu’euphorique, constitué de neuf morceaux aussi agités que murs pour leur âge.
Avec un line-up qui sent bon les dernières années de lycée, RED VOODOO se repose donc sur la complémentarité de quatre personnalités aussi fortes que déterminés, et rappelle de loin un autre combo exilé de sa Hollande natale et ayant élu domicile de fortune en Californie. Impossible en effet de ne pas dresser de parallèle entre VAN HALEN et RED VOODOO, ne serait-ce qu’à cause du leadership de ses deux têtes pensantes, qui nous rappellent avec bonheur la complémentarité improbable tissée entre Eddie Van Halen et David Lee Roth. Pour autant, la musique des gamins n’est pas qu’une resucée de Van Halen ou 1984, et loin de là. Plus normative dans l’esprit mais tout aussi fun elle tire son inspiration du Rock californien en vogue dans les années 86/89, et propose une synthèse globale assez intéressante de ces années d’insouciance. Et produit par la référence Frank Hannon de TESLA - un autre groupe iconique pour les quatre musiciens - Bring It Back ramène en effet l’hédonisme des années Pasadena au centre des débats, et la joie de jouer une musique simple et efficace dans une période plus que grise pour le moral.
Dino McCord (18 ans) au chant, Davin Lolier (19 ans) à la guitare, Drew Edwards (17 ans) à la basse et Nick Pesely (20 ans) à la batterie, voici donc l’ossature d’un nouveau venu qui a tout d’une grosse star en devenir. Et avec un hit comme « Bring it Back » comme signe annonciateur d’une déferlante approchante, les quatre californiens ont de quoi surfer sur leur propre vague de nostalgie. Tout est là, les riffs agressifs mais souples, la rythmique parfois seventies dans sa frappe forte et ferme, et ce chant qui nous rappelle parfois un savant mélange de Sammy Hagar et Jeff Keith, soit la quintessence d’un Hard-Rock ultrabrite, aux dents blanches et au sourire permanent. Ramener l’esprit de fête, tel est donc le leitmotiv de ce groupe sympathique, conscient de ses possibilités, mais aussi du fait de n’avoir rien inventé.
Au fait des impératifs d’un premier album pour un groupe émergeant, les quatre musiciens ont joué la diversité, l’efficacité et la concision. Moins de quarante minutes, une petite place laissée à l’acoustique (« Morgan Lane », qui rappelle méchamment TESLA justement, comme quoi Frank Hannon a du se sentir comme chez lui), des citations dans le texte assez fameuses (le jeu très Van Halenien de Davin Lolier et ses hammer-on très appuyés), et une énergie globale nous ramenant dans le temps, à une époque où tout était encore possible pour peu qu’on y croit, Bring It Back fait donc tout ce qu’il peut pour ramener du passé un peu d’insouciance, et y parvient sans peine. Difficile en effet de résister à un burner classique comme « Ride to Win », sur lequel Davin lâche les watts et Dino donne du gosier, ou à « Mystery Girl », mid-tempo traditionnel qui ressuscite l’esprit Rock n’Hard de TESLA, mais aussi les chœurs de VAN HALEN et DEF LEPPARD.
Il est toutefois ardu de faire l’éloge d’un album aussi vif qui se ressent mais ne s’explique pas. Comme il était difficile de dire que « Hot For Teacher » était un hymne à la vie à la cool en Californie sans permettre au lecteur de sentir le sable, et le vent dans les palmiers. Je ne compare pas ici les RED VOODOO à leurs illustres aînés, puisque leur musique est quand même différente, et ce, malgré des accointances sévères entre les quatre jeunes adultes et Sammy Hagar, qui les a invités sur scène pour jouer un set acoustique avec lui. Il n’y a rien de vraiment surprenant dans ces chansons qui font montre d’une maitrise individuelle assez impressionnante, mais il y a du bonheur, de la joie, une indifférence du lendemain qui n’est pas encore là, et surtout, un survol de la culture musicale californienne qui nous ramène même dans les seventies.
« Rise Up » permet de construire un pont facile entre les RED VOODOO et les GRETA VAN FLEET, mais les différences entre les deux groupes sont plus nombreuses que leurs points communs. Entre TESLA, les BLACK CROWES, VAN HALEN, RED VOODOO démontre que la jeune génération Rock est consciente de tout devoir à ses aînés, qu’elle respecte au point de leur rendre hommage à longueur d’album. Et si ce premier album - aussi frais soit-il - est encore un peu « facile » dans l’approche, l’avenir nous confirmera que Dino, Davin, Drew et Nick ont tout le temps pour devenir des influences par eux-mêmes.
Titres de l’album:
01. K.S.A
02. Bring It Back
03. Mystery Girl
04. Action
05. Morgan Lane
06. Run to Win
07. Hourglass
08. Into the Unknown
09. Rise Up
Napalm Death + Dropdead + Siberian Meat Grinder + Escuela Grind
Mold_Putrefaction 01/03/2023
Très très gros boulot sur l'album, mélange étonnant et unique entre sonorités typiques prog 70 et passages à tendance black. Un peu plus de mal sur l'interview en revanche, j'ai du respect pour les personnes victimes de dysphori(...)
28/03/2023, 22:32
Chouette Interview, ca donne change un peu de sujets et ce n'est pas pour me déplaire.Niveau musique je suis allé jeter une oreille, ce n'est pas mauvais, mais cela ne m'inspire pas trop. Je passe mon tour...
28/03/2023, 13:22
Apparemment le père Christian Logue n'est pas au chant, c'est un "petit jeune", après (en écoutant "Stars Crossed Lovers"), ce n'est pas le style des 2 premiers albums/mini album ("After the fall from Grace")...why not.... peut-&ec(...)
24/03/2023, 17:44
Bou diou je l'avais à l'époque, avec le suivant. Ils étaient chez Nuclear Blast, ça aidait à se faire connaître.
23/03/2023, 16:06
@NecroKosmos : je suis d'accord avec toi. Autant cette nouvelle est assez inattendue, autant je ne garde pas un souvenir impérissable des albums de ce combo. Mais on peut toujours être surpris ! Et puis c'est breton, donc ils méritent largement une seconde chan(...)
23/03/2023, 08:09
Ce serait bien qu'ils cherchent aussi un batteur, non ?! Ca me rappelle de vieux souvenirs, ce groupe. Je les ai connus avec la démo 'Alice in horrorland' qui était assez moyenne. Bon, leurs albums ne cassaient pas trois pattes à un canard (mort). Et ce show &a(...)
23/03/2023, 07:37
Achat direct !! Un groupe hélas trop peu connu qui a sorti une quantité incroyables d'albums géniaux. J'espère que j'aurais l'occasion de les revoir une dernière fois sur scène.
23/03/2023, 06:28
mauvais album pour ma part trop de chansons ole ole pour fear factory dommage
22/03/2023, 12:41
21/03/2023, 08:05