Allons-y gaiement. Pas de site, pas de page, rien pour en apprendre plus sur cet étrange duo dont la seule photo promo est saturée à outrance, dans la plus grande tradition d’un BM moche et anonyme. C. Leatherface (basse et composition), et J. Inhuman (chant, guitare et composition) ne cherchent donc pas la promotion, encore moins la publicité. Visiblement, ce duo péruvien tient à son anonymat et laisse flotter une aura de confusion sur ses intentions, propageant la mauvaise parole d’une musique qui sent des grolles et qui ne s’embarrasse pas d’une production digne de ce nom.
Après deux formats moyens, ANTIPRÖPHET s’est senti pousser des ailes, et la capacité à enregistrer sur longue-durée. Enfin, moyenne durée plutôt. Parce qu’avec une petite demi-heure, impossible de jouer les rallonges ou de caser un petit bonus track. A l’image de sa présentation, le concept se veut minimaliste et rageur, dans une lignée de Crust suédois revu et corrigé des variations BM saisonnières du Pérou.
Du coup, pas grand-chose à dire à part que cette musique suinte la haine par tous les pires et les pores. Basé sur un principe d’attaque permanente et de tergiversation entre Metal et Punk, Maim, Possession & Decimation fait honneur à son titre et décime les anti-bruitistes avec un bel entrain. On se fait bousculer, puis posséder et décimer, avec un peu de torture entre temps à base de lame émoussée et de méchanceté poussée à l’extrême. Mais loin d’un quelconque barouf de troisième zone, le duo produit un amalgame assez intéressant, et parvient à attirer notre attention sur des chansons franchement malsaines, et salement dégueulasses.
Le son y est pour beaucoup. La guitare geint de toutes ses cordes, la caisse claire a perdu son timbre, la basse tente tant bien que mal de se frayer un chemin dans le mix, alors que le chant se noie dans un écho et une réverb’ excessifs. Largement de quoi faire passer ce premier album pour une démo professionnelle, susceptible de séduire un public de frappés qui n’envisagent la musique que sous ses intentions les plus néfastes.
Il n’empêche.
Que cette pochette d’un beau ton sépia attire l’œil et pose le décor. Un château, cerné par des hordes de morts-vivants, une brume persistante, et une atmosphère qui se veut gothique et creepy, pour une bande-son à la hauteur du graphisme. En signant neuf morceaux qui se ressemblent comme des frères, les ANTIPRÖPHET jurent allégeance au Black Metal le plus punky, celui qui ne cherche guère à être populaire, et qui s’imprime de la légende la plus roots du BATHORY le moins viking.
Aussi crédible qu’une attaque underground de la seconde moitié des années 80, entre DISCHARGE et VENOM, avec ce petit trait rustique underground hérité d’HELLHAMMER, Punk, Maim, Possession & Decimation cavale comme un dératé, et laisse dans son sillage des meutes de créatures ayant passé un mauvais quart d’heure. A moins que le duo incarne lui-même une créature infernale, les pieds aux gros sabots et les cordes qui dépassent du chapeau. Impossible de connaître les véritables intentions de ces malandrins, qui patientent des heures dans l’ombre pour trouver la victime adéquate.
Méchant et pervers, salace et bravache, ce premier album est de ceux qui frappent sans réfléchir. On avance à fond les ballons, et on constate les dégâts. Immenses évidemment, mais le côté bon enfant de cette musique âpre et graineuse prend le pas sur une quelconque vilénie, et se pose comme exutoire horrifique d’une réalité qui a depuis longtemps battu la fiction.
C’est à vous de décider après tout. Je préciserai juste que quelques variations de tempo agitent le ciboulot (« The Afterlife Terror »), et que l’ensemble fleure bon la série B la plus craspec. Impoli, rude et baignant dans son propre vomi, ANTIPRÖPHET crache à la face de la bienséance et cravache comme un jockey sous meth. Et quand ça fouette, quand ça pète, quand ça rouspète, je ne suis jamais bien loin. J’aime tant observer mes contemporains se débattre avec une existence d’ennui et de conformisme. Alors quand un trublion vient redistribuer les pions, je reste aux premières loges. Même si je risque quelques vilains postillons glaireux.
Titres de l’album:
01. Cunt.Crushing.Crust
02. Haunting Fear
03. Anti Prophet
04. Midnight Ripper
05. Black Metal Inquisitor
06. Neverdead
07. The Afterlife Terror
08. Curse of the Whipstriker
09. Shattered Gates of Hell
Je crois qu'il faut accepter que la scène Metal (extrême en particulier) va redevenir underground et invisible pour le profane (et c'est pas pour me déplaire). Le reste - vieux dinosaures des années 80 et jeunes groupes prêt à tout pour quelques l(...)
09/07/2025, 15:34
"la scène metal est un ehpad géant, aucun intérêt de suivre de vieux grigous qui sucrent les fraises"En même temps quand on voit ce que propose les "jeunes" groupes faut pas s'étonner que les gens qui cherchent un peu de qual(...)
09/07/2025, 15:26
@Ivan : la scène metal est un ehpad géant, aucun intérêt de suivre de vieux grigous qui sucrent les fraises.
09/07/2025, 13:52
Bonjour, moi je serais dans les premiers à réclamer plus de femmes sur scène, et éventuellement plus de diversité ethnique, mais je préfère largement un festival du type Fall of Summer, au Hellfest, et ce depuis 2015....
09/07/2025, 13:52
News à mettre en regard de celle sur le dernier concert de Black Sabbath, nous assistons à l'agonie d'une certaine idée de la scène metal, celle qui arrivait à faire consensus autour d'une musique de qualité et qui avait du succès. F(...)
09/07/2025, 13:16
"Avec qui en tête d'affiche? Radiohead ou Oasis?" bah ça n'a plus rien de choquant aujourd'hui. Barbaud parle de Placebo en tête d'affiche donc bon... Va falloir s'y faire, les fans de Metal ne sont plus du tout le public vis&eacut(...)
09/07/2025, 12:20
Si je voulais être méchant, je dirai : "Y a-t-il encore des fans de Metal au HELLFEST ?"
09/07/2025, 10:30
Avec qui en tête d'affiche? Radiohead ou Oasis? Plus sérieusement, je me de mande encore comment le festival peut afficher complet avec l'affiche qu'ils ont réalisée pour 2025. Comment les fans de metal peuvent encore leur faire confiance ?
09/07/2025, 10:13
@DPD : on te vois beaucoup t'attaquer aux groupes de croulants mais on ne te vois jamais la ramener sur tes groupes du moment, ce que tu aimes ou les groupes qu'il faut désormais en lieu et place de ces formations vieillissantes que tu dénonces tant...
09/07/2025, 06:45
@Jus de cadavreGenre ils on payés les frais de déplacement et l'hôtel, me fait pas rire, les enfoirés part 2. Au moins le juif Patrick Bruel tiens debout.
09/07/2025, 01:12
Très bon album avec 3/4 titres vraiment excellent et un bon niveau global.Quelques Slayeries comme sur Trigger Discipline mais rien de méchant. D'autant que le titre Gun Without Groom est vraiment terrible, en effet. Un très bon cru
08/07/2025, 23:59
Pour moi je vois c'est l'équivalent que de voir 2pac en hologramme (qui était homosexuel), peut-être même pire parce que l'illusion tiens mieux le coup, je reste sur cette position.
08/07/2025, 22:44
Les bénéfices du concert était entièrement reversés à une œuvre caritative. Aucun des groupes présents n'a palpé pour leur concert (en même temps c'était 20 minutes de live par groupe...). Après ça (...)
08/07/2025, 22:42
@SalmigondisJe sais pas si tu veux quelque chose qui fait plus l'unanimité j'ai vu Morbid Angel au bout et c'était de la merde, une prestation robotique au possible, j'ai pris plus de plaisirs sur des trucs plus locaux à la con. Il faut savoir tourn(...)
08/07/2025, 22:28
Mais quelle bande de clodos...tout le monde se branle du batteur sans déconner. Se faire du fric de cette manière c'est franchement pathétique. Massacra est mort et enterré...qu'il le reste pour conserver son statut CULTE. Honte &agrav(...)
08/07/2025, 21:54
Avant d'aller me faire voir ailleurs, je partagerai avec vous cet hommage Fernandelien :"Aux adieux de Black Sabbath, il tremblait pas mal d'la patte.Fais l'Ozzy, assis."
08/07/2025, 21:31
Ben tu m'étonnes, DPD, d'être passé à autre chose. En même temps, quand on a eu ces groupes là comme entités fétiches, on ne peut qu'aller de l'avant. C'est comme partir de zéro (je plaisante
08/07/2025, 21:26