Maim, Possession & Decimation

Antipröphet

15/03/2025

Autoproduction

Allons-y gaiement. Pas de site, pas de page, rien pour en apprendre plus sur cet étrange duo dont la seule photo promo est saturée à outrance, dans la plus grande tradition d’un BM moche et anonyme. C. Leatherface (basse et composition), et J. Inhuman (chant, guitare et composition) ne cherchent donc pas la promotion, encore moins la publicité. Visiblement, ce duo péruvien tient à son anonymat et laisse flotter une aura de confusion sur ses intentions, propageant la mauvaise parole d’une musique qui sent des grolles et qui ne s’embarrasse pas d’une production digne de ce nom.

Après deux formats moyens, ANTIPRÖPHET s’est senti pousser des ailes, et la capacité à enregistrer sur longue-durée. Enfin, moyenne durée plutôt. Parce qu’avec une petite demi-heure, impossible de jouer les rallonges ou de caser un petit bonus track. A l’image de sa présentation, le concept se veut minimaliste et rageur, dans une lignée de Crust suédois revu et corrigé des variations BM saisonnières du Pérou.

Du coup, pas grand-chose à dire à part que cette musique suinte la haine par tous les pires et les pores. Basé sur un principe d’attaque permanente et de tergiversation entre Metal et Punk, Maim, Possession & Decimation fait honneur à son titre et décime les anti-bruitistes avec un bel entrain. On se fait bousculer, puis posséder et décimer, avec un peu de torture entre temps à base de lame émoussée et de méchanceté poussée à l’extrême. Mais loin d’un quelconque barouf de troisième zone, le duo produit un amalgame assez intéressant, et parvient à attirer notre attention sur des chansons franchement malsaines, et salement dégueulasses.

Le son y est pour beaucoup. La guitare geint de toutes ses cordes, la caisse claire a perdu son timbre, la basse tente tant bien que mal de se frayer un chemin dans le mix, alors que le chant se noie dans un écho et une réverb’ excessifs. Largement de quoi faire passer ce premier album pour une démo professionnelle, susceptible de séduire un public de frappés qui n’envisagent la musique que sous ses intentions les plus néfastes.

Il n’empêche.

Que cette pochette d’un beau ton sépia attire l’œil et pose le décor. Un château, cerné par des hordes de morts-vivants, une brume persistante, et une atmosphère qui se veut gothique et creepy, pour une bande-son à la hauteur du graphisme. En signant neuf morceaux qui se ressemblent comme des frères, les ANTIPRÖPHET jurent allégeance au Black Metal le plus punky, celui qui ne cherche guère à être populaire, et qui s’imprime de la légende la plus roots du BATHORY le moins viking.

Aussi crédible qu’une attaque underground de la seconde moitié des années 80, entre DISCHARGE et VENOM, avec ce petit trait rustique underground hérité d’HELLHAMMER, Punk, Maim, Possession & Decimation cavale comme un dératé, et laisse dans son sillage des meutes de créatures ayant passé un mauvais quart d’heure. A moins que le duo incarne lui-même une créature infernale, les pieds aux gros sabots et les cordes qui dépassent du chapeau. Impossible de connaître les véritables intentions de ces malandrins, qui patientent des heures dans l’ombre pour trouver la victime adéquate.

Méchant et pervers, salace et bravache, ce premier album est de ceux qui frappent sans réfléchir. On avance à fond les ballons, et on constate les dégâts. Immenses évidemment, mais le côté bon enfant de cette musique âpre et graineuse prend le pas sur une quelconque vilénie, et se pose comme exutoire horrifique d’une réalité qui a depuis longtemps battu la fiction.

C’est à vous de décider après tout. Je préciserai juste que quelques variations de tempo agitent le ciboulot (« The Afterlife Terror »), et que l’ensemble fleure bon la série B la plus craspec. Impoli, rude et baignant dans son propre vomi, ANTIPRÖPHET crache à la face de la bienséance et cravache comme un jockey sous meth. Et quand ça fouette, quand ça pète, quand ça rouspète, je ne suis jamais bien loin. J’aime tant observer mes contemporains se débattre avec une existence d’ennui et de conformisme. Alors quand un trublion vient redistribuer les pions, je reste aux premières loges. Même si je risque quelques vilains postillons glaireux.                

                                                                           

Titres de l’album:

01. Cunt.Crushing.Crust

02. Haunting Fear

03. Anti Prophet

04. Midnight Ripper

05. Black Metal Inquisitor

06. Neverdead

07. The Afterlife Terror

08. Curse of the Whipstriker

09. Shattered Gates of Hell



par mortne2001 le 26/05/2025 à 17:36
70 %    134
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