La vie est déjà assez compliquée comme ça, alors autant dire les choses simplement : TRAUMA sort un nouvel album. Quatre ans après l’excellent As the World Dies, chroniqué en ces colonnes, les californiens s’en reviennent enfin avec un paquet de nouvelles chansons, et la nouvelle, elle, est bonne. Si pour beaucoup, TRAUMA restera l’anciengroupedeCliffBurtonavantd’intégrerMETALLICA, réduire le groupe à cette simple anecdote historique serait d’une injustice crasse. Et même si le seul album officiel du quintet avant séparation n’était évidemment pas forcément à la hauteur des standards de l’époque, ses œuvres depuis sa reformation tiennent souvent la dragée haute à celles des références des années 80, engluées dans leurs certitudes.
Depuis As the World Dies, quelques petits ajustements ont été faits au niveau du line-up, TRAUMA accueillant un nouveau chanteur, Brian Allen (DARK ARENA, DARK SKY CHOIR, TWO HEADED BEAST, ex-LAST EMPIRE, ex-VICIOUS RUMORS, ex-FATHER MARY), et perdant son bassiste Greg Christian, parti vivre d’autres aventures. Et si Greg joue sur l’album, il a déjà été plus ou moins remplacé live par Michael Spencer, et l’avenir nous dévoilera l’identité de ce nouveau bassiste.
Le line-up 2022 d’Awakening est donc le suivant : Brian Allen (chant), Greg Christian (basse), Kris Gustofson (batterie, et seul membre historique), ainsi que Steve Robello et Joe Fraulob aux guitares. Seul le chant diffèrera donc d’As the World Dies, la musique restant la même, agressive, puissante, et à la frontière séparant le Power Metal du Thrash. Très Heavy, ce troisième album post-reformation est immédiatement prenant, rapidement convaincant, et propose ce que le groupe de Frisco maîtrise le mieux : un Heavy agressif, parfois véloce mais toujours épais.
« Walk Away » en ouverture, donne le ton des débats, qui se montrent sous un jour plutôt agité. D’emblée, le quintet joue la carte de la férocité, avec ses deux guitares en avant, entre METAL CHURCH et NEVERMORE avec cette petite touche ANNIHILATOR. On sent les musiciens affûtés, le propos bien écrit, et l’envie décuplée par les années de silence. Toujours aussi formel dans ses structures, TRAUMA ne prend aucun risque, et flatte les instincts des fans de Metal dans le sens du poil.
Double grosse caisse en roue libre, production énorme mais aérée, chant grinçant s’envolant dans les aigus, la mise en place est nette et efficace, et « Death Of The Angel » confirme immédiatement cette impression. Sorte de rouleau compresseur à la JUDAS PRIEST en cure de Bay-Area, ce single est bien sûr extrêmement viril, convaincant et séduisant, et compense en puissance ce qui lui fait défaut en originalité.
Très en jambes, le quintet se laisse porter par son inspiration la plus sincère, et nous vend au kilo des hymnes Heavy comme on les aime, avec ces petites fioritures mélodiques et ces soudains écrasements fatals. On prend note de cette franchise, et de cette assise traditionnelle, nous renvoyant au meilleur des années 90, lorsque le Groove commençait à se tailler une bonne place sur la scène Thrash américaine. Intelligents, les titres ne manquent pas d’idées porteuses, mais gardent tous en ligne de mire le plus important : l’efficacité, quoi qu’il en coûte, via une palanquée de riffs performants et tranchants.
Saccades, syncopes, tout y passe, petites trouvailles ludiques pour relancer la machine, et « Meat » d’incarner le hachoir de boucherie pour broyer la viande. Aucune mauvaise surprise ne vient donc entacher cet album, qui se hisse sans problème au même niveau d’intensité que son aîné. On pense souvent à une version plus musclée de SANCTUARY, eu égard à ce chant sournois et aigu, impression confirmée par l’entêtant « The River Red », entre MACHINE HEAD et NEVERMORE, le tout agrémenté d’un solo de toute beauté.
Alors, on décore ? Certes, on accorde assez vite la médaille du mérite à ce quintet qui ne fait pas que capitaliser sur une petite gloire passée, et qui cherche constamment à se réinventer, sans changer son style. Dès lors, les ambiances se succèdent, toutes plutôt sombres et pesantes, mais toujours résolument Heavy (« Burn », plus CHANNEL ZERO que DEEP PURPLE).
Aucune faute de goût, toujours la bonne solution pour que la machine ne décélère pas, des allusions aux faux-frères de METALLICA (« Falling Down », à l’intro très Ride the Lightning), pour une promenade au pas de course sur les chemins du Power Metal le plus échevelé et densifié. Quelques petits arrangements plus personnels sur « Voodoo », un peu de redite dispensable sur « End Of Everything », mais un « Death Machine » terminal que JUDAS PRIEST et Jeff Waters pourraient envier aux californiens.
Solide, conséquent, généreux, Awakening est donc le bon réveil après une longue hibernation de quatre ans, et le retour sur le devant de la scène d’un ancien qui peut largement en remontrer aux plus jeunes. Du traditionalisme, de l’old-school réactualisé, pour un festival d’énergie incroyable en feu d’artifices permanent. TRAUMA n’en finit donc pas de renaitre, ce qui lui confère cette aura de jeunesse éternelle qui rend ses albums attachants et addictifs.
La vie est déjà assez compliquée comme ça, alors autant dire les choses simplement : TRAUMA sort un nouvel album, et il est excellent.
Titres de l’album :
01. Walk Away
02. Death Of The Angel
03. Meat
04. The River Red
05. Burn
06. Falling Down
07. Voodoo
08. End Of Everything
09. Blind
10. Death Machine
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