Au cas où vous l’espériez, je vous déçois immédiatement, Still the Night n’est PAS un nouvel album de PHENOMENA. Il s’agit juste d’une compilation habile lâchée par les collectionneurs de Cherry Red, et qui regroupe toutes les chansons interprétées par le grand Glenn Hughes lors de ses (nombreuses) participations au projet. Vous y retrouverez donc des titres extraits de trois albums historiques du « groupe », Phenomena, Dream Runner et Psycho Fantasy, plus quelques petites surprises en fin de métrage. Pour rappel, le dernier LP contenant du matériel original date toujours de 2012, via Awakening, alors paru sur Escape Music, bien que les nouveaux propriétaires du nom se soient fendus d’une autre compilation l’année dernière, Phenomena Anthology. Pour en revenir aux origines, et expliquer en quoi consiste PHENOMENA, sachez qu’il a été à l’origine du retour du concept album dans les eighties, sous l’impulsion des deux frères Galley, Tom, le producteur, et Mel, le musicien et ancien WHITESNAKE. Le but du jeu était plus ou moins le même que celui d’AVANTASIA, raconter des histoires au travers de la voix de chanteurs de légende et de musiciens aguerris, et c’est toujours ce premier album éponyme qui représente le pic de la carrière du groupe, bien que Dream Runner ait été d’une qualité au moins égale. Au travers du temps, le projet a souvent changé de mains, passant de celles des frères Galley à celles de Merv Spencer de WISHBONE ASH, avant de se voir racheté en 2017 par Daniel Earnshaw d’Explore Rights Management Ltd.
Mais sur ce Still the Night, c’est le PHENOMENA de légende que l’on retrouve, celui de Glenn Hughes dont la voix bluesy illumine toutes les mélodies, et ces dix-sept morceaux viennent à point nommé rappeler quel vocaliste exceptionnel Hughes a toujours été. Certes, ce sampler fourni et dodu n’apporte rien de neuf à la saga PHENOMENA, mais pourra représenter un point d’entrée intéressant aux néophytes désireux de s’initier au phénomène - sans mauvais jeu de mots - car il synthétise la quintessence de l’optique du projet. On retrouve aux côtés du vocaliste de génie d’autres musiciens aussi capés que lui, dont Cozy Powell, Mel Galley bien sûr, Neil Murray, Ric Sanders, Ted McKenna, Michael Sturgis, ou Richard Bailey, et le packaging proposé par Cherry Red vaut aussi le détour. Comme je le disais, outre les morceaux classiques dans leur version originale, cette compilation propose aussi deux ou trois petites choses moins évidentes, comme les mixages finaux rares de « Assassins in the Night » et « Running with the Pack », ainsi que le remix du 12’’ de « Still the Night », ce qui donne à cette sortie de petits airs de cadeaux de Noël en avance.
Pour le reste, fiez-vous à votre instinct et laisser vous guider par la musique. Cette musique unique, que les deux albums des années 80 ont définie de leur largesse d’esprit, et qui côtoyait tout autant le Hard Rock que l’AOR, le Rock subtilement progressif, la Pop ciselée, et toute autre musique élaborée avec soin et portée par des musiciens extraordinaires. Il y a donc de tout sur ces dix-sept chansons, du Hard-Rock musclé à la DAN REED (« Touch my Life »), du Hard-Pop symptomatique des eighties, avec ces chœurs angéliques agissant comme des pansements de l’âme en arrière-plan (« Believe »), des choses plus dures et typiques de notre univers agressif (« Running With the Pack », l’union entre SCORPIONS et SURVIVOR), de l’entre-deux mélodique et sensible (« Surrender »), des tentatives plus dramatiques et évolutives assez proche du YES des années 80 (« Assassins of the Night »), des tempi élastiques et de grosses basses rondes pour danser jusqu’au bout de la nuit (« Kiss of Fire »), soit la quintessence de ce que les années 80 avaient à proposer en termes de crossover sans trahir la fanbase.
Mais ce qu’on constate en écoutant cette compilation, et qu’on savait déjà, c’est ce potentiel incroyable de Glenn Hughes au micro, capable de chanter n’importe quoi avec n’importe qui sans perdre de sa crédibilité ou de sa foi. La voix de Glenn est époustouflante de puissance et de précision, se lovant au creux des arrangements comme un chat dans sa panière, épousant les contours de la sophistication sans perdre de sa vitalité brute, ses inflexions bluesy et Soul parfaitement intégrées à un contexte Pop ou Hard Rock, et cette façon de traiter le lyrisme en le rendant accessible à tous, sans en faire trop, mais en dévoilant des capacités hors du commun. Plus qu’une simple compilation bête et méchante, Still the Night est donc à appréhender comme un superbe hommage rendu à un chanteur de génie, qui aura toute sa carrière durant illuminé les enregistrements des divers groupes dont il fit partie. Et s’il est tout à fait possible de rester hermétique à cette musique jouant clairement avec l’ambiguïté de la Pop, il est impossible de ne pas craquer pour ces parties vocales rendant crédible toute tentative d’assouplissement harmonique et synthétique. D’autant que cette sortie fait aussi la part belle aux gros riffs que Glenn affectionnait tant, avec en exergue le très affuté « Higher », tout en mettant en avant les tubes les plus évidents de la saga, « Twilight Zone », et « Still the Night.
Une musique riche et variée, des musiciens aux abois, un chanteur extraordinaire, PHENOMENA a toujours été unique en son genre, et le reste toujours aujourd’hui, et si vous rechignez à affronter la discographie du monstre en l’abordant par ses albums officiels (bien que je vous recommande chaudement d’acquérir les deux premiers tomes au plus vite), Still the Night est peut-être et même sans doute le meilleur moyen d’en percer quelque secrets sans avoir à acheter les albums originaux.
Titres de l’album:
01. Still the Light
02. How Do You Feel?
03. Surrender
04. Dance with the Devil
05. Touch My Life
06. Phoenix Rising
07. Hearts on Fire
08. Believe
09. Running with the Pack
10. Who's Watching You?
11. Assassins of the Night
12. Double 6, 55, Double 4
13. Kiss of Fire
14. Higher
15. Hell on Wings
16. Twilight Zone
17. Still the Light (12" Remix)
Le troll DPD (quel beau nom !) en tête de gondole dans la fosse. Comment c'est possible ça genre de gus ?
11/07/2025, 13:36
Mdr y'en a qui ont un niveau de goûts musicaux digne de la fosse des Mariannes. JPP de lol quand je lis ça Tout est dit.
11/07/2025, 13:34
@Humungus : mdr. On s'est compris.@Buckdancer : oui j'imagine que tu as raison
11/07/2025, 13:32
Un troll sur metalnews.fr c'est comme un exibitioniste dans le désert, il peut arriver à capter l'attention de quelqu'un de temps en temps mais tu sens que niveau stratégie c'est pas optimal.
11/07/2025, 13:28
Le Hellfest n'est plus qu'un fest mainstreem comme tant d'autres et n'a plus rien à voir avec ses origines.Le nombre de blaireaux au M2 y est devenu affolant au point qu'il n'y a que ça.Pour ma part, je préfère aller dans les(...)
11/07/2025, 12:42
Deafheaven > Black Sabbath d'ailleurs, aucune hésitation. quelle chanson de Black Sabbath atteint le niveau d'intensité de Dream House ?
10/07/2025, 21:43
T'aimes ça hein le cuir et le metal salace, je préfère Patrick Sébastien, je le trouve moins pédé. Le petit bonhomme en mousse on s'en rappelle, ça c'est une chanson qu'on oublie pas, comme ce que te chantais ta maman..
10/07/2025, 21:36
@DPD : putain, cette merde de Chat Pile, de la noise bâtarde gay friendly qui pompe Godflesh et Korn. Et dans un autre post, tu parles de Deafheaven. Mais mec, arrête de donner des leçons et va donc faire une Bun Hay Mean.
10/07/2025, 21:20
Et ce qui s'est fait de marquant question death c'était le dernier Dead Congregation et le surprenant Reign Supreme de Dying Fetus. Et qu'on me parle pas de Blood Incantation tout est impeccable, il y a beaucoup de travail derrière, mais aucune symbiose entre les part(...)
10/07/2025, 15:17
L'underground est pas une qualité en lui-même, le dernier concert que j'ai vu t'avais les groupes qui enchaînent les plans thrash-death-black sans aucune cohérence, du sous Deathspell Omega (désolé mais dans le black dissonant tu seras toujou(...)
10/07/2025, 15:09
C'est à peu près le constat que nous sommes plusieurs à faire me semble-t-il, mais je mettrais tout de même Converge, The Dillinger Escape Plan ou Botch ailleurs que dans le metalcore. Mais pourquoi pas. ;-)@Jus de cadavre "Je crois qu'il faut acce(...)
10/07/2025, 14:34
@GPTQBCOVJe suis horrifié par l'idée de finir comme ça, voir Darkthrone se réduire aux lives jouant la fameuses trilogie pour payer les affaires courantes notamment des frais de santé, la social-démocratie m'en sauvera j'imagin(...)
10/07/2025, 14:16
Non mais même le metalcore t'avais la grande époque de Converge, Dillinger Escape Plan, Botch et compagnie...certains parleraient de hardcore chaotique mais bon. T'avais pas que de la musique lisse à refrain, ce n'est pas le diable que certains veulent peindre.&(...)
10/07/2025, 13:47
Si le Metalcore était à la mode il y a 20 ans, disons alors que (malheureusement) cela perdure car 1/4 des groupes jouant dans de gros et moyens fests ont un qualificatif se terminant par "core".
10/07/2025, 13:22
Cela m'espante toujours de voir des festivals complets (ou presque) un an à l'avance sans avoir annoncé aucune tête d'affiche.Le public est devenu très friand des gros festivals. Je pense évidemment à toute cette frange de festivalier(...)
10/07/2025, 12:23
Certains commentaires sont à côté de leur pompes, la grande mode du metalcore c'était il y a quoi ? 20 ans ? la bizarrerie c'est que pas mal de ces gens sont passés au black-metal pour une raison que j'ignore ce qui donne toute cette scene en -post(...)
10/07/2025, 12:04