Mon Dieu que ces gens-là sont velus. Les années passent mais jamais la toison ne trépasse, et c’est donc la barbe fière et la moustache guerrière que les SCREAMER nous en reviennent avec leur (déjà) cinquième album. Nous en étions restés à la réussite de Highway of Heroes, chroniqué en ces colonnes et célébré dans le monde entier, mais 2023 sera immanquablement l’année de ces suédois, qui dès le mois de janvier nous enflamment avec l’album de Hard n’Heavy de l’année.
SCREAMER, c’est quelque part l’épitomé de la classe old-school suédoise, cette même fac de savoir qui nous inonde de ses copies à longueur de temps. On le sait, la Suède est le plus gros exportateur de denrées Heavy et autres, et les cartons s’amoncèlent dans les hangars des webzines, attendant d’être ouverts et appréciés. Et c’est une fois encore le cas ici, entre NWOBHM et NWOSOSHM.
Méthode traditionnelle, foi indéfectible, amour du travail bien fait, Kingmaker est donc prêt à introniser rois ses concepteurs, qui manient encore parfaitement les armes d’un Heavy Metal né dans les années 80, et plus précisément entre 1980 et 1984. Aucune surprise à attendre d’un groupe qui a déjà révélé tous ses tours de magie, mais de la sécurité, de l’énergie, et un plaisir décuplé à chaque écoute. En dix morceaux et un peu moins de quarante minutes, SCREAMER donne une sacrée leçon à tous ses homologues et autres camarades de classe qui en ont fatalement moins que lui. L’excellent élève décroche donc la meilleure note, une fois de plus, et assoit son statut de monarque de la scène scandinave nostalgique.
Chansons Pop en format Rock, mélodies prononcées, le quintet (Henrik Petersson - batterie, Dejan Rosic & Jonathan Aagaard Mortensen - guitares, Fredrik Svensson Carlström - basse et Andreas Wikström - chant) utilise donc toutes les astuces possibles pour sonner plus casher qu’un bootleg de SAXON, et nous enivre de sa cave bien achalandée en grands crus saturés. Mais ici, la saturation reste raisonnable, et l’ivresse n’est pas condamnable, les sens étant altérés juste ce qu’il faut pour enjoliver la réalité.
Entre un THIN LIZZY décoiffant et un HAUNT confiant, SCREAMER is delivering the goods, osant le hat-trick de dix tubes concentrés en un seul album. On retrouve avec plaisir le timbre chaud et plein de feeling de Wikström, chanteur fiable et constant, et surtout, la complémentarité de la paire Dejan Rosic & Jonathan Aagaard Mortensen, qui riffent avec passion et qui soloïsent avec conviction. Rythme ténu à la MAIDEN des premières heures, boogie à l’irlandaise, mais science du détail typiquement suédoise, Kingmaker est un couronnement en grandes pompes, et un cinquième album qui se veut aussi fougueux que les quatre premiers.
Difficile de fait d’extraire du tracklisting une ou deux perles plus brillantes que les autres. Dans la bourriche de SCREAMER, les trésors ne sont même pas cachés, et vous n’avez pas à manier le couteau pour les trouver. Au hasard des pistes, « Hellfire » vous fera vous trémousser comme un vestige nerveux de la NWOBHM, tandis que « Ashes and Fire » vous rappellera cette vague de groupes de Heavy progressif, pas encore remis des exactions de la décennie seventies.
Alors évidemment, entre MAIDEN, SAXON, le LIZZY, et autres références assumées, SCREAMER joue la prudence des références, mais a le mérite de soigner ses compositions pour les rendre compétitives sur le marché. On pense parfois à un RAINBOW plus modeste, ou à un DEEP PURPLE d’église défroquée (« Chasing the Rainbow »), mais on abandonne vite ce jeu de dupes qui consiste à débusquer les influences à chaque étape. D’autant que le quintet suédois les a toujours toutes assumées, tout en imprimant sa patte à cette reproduction de grands maîtres.
Quelques saccades plus prononcées, une énergie décuplée, et un véritable enthousiasme qui se dévoile à travers des chansons faussement simplistes, mais réellement riches. On se prend de passion pour le syncopé « Sounds of the Night » qui n’est pas sans évoquer la fraîcheur des premiers PRETTY MAIDS, on headbangue tranquille sur le fougueux « Fall of a Common Man », avant de conclure le quart d’heure suédois sur un rageur « Renegade », conclusion évidente d’un album solide et rapide.
SCREAMER continue donc son parcours sans se poser trop de questions inutiles, et nous enchante de son savoir-faire, toujours aussi impressionnant. Après plus de dix ans de carrière, le quintet de Ljungby sonne toujours aussi frais et dispo, jeune et aguicheur, séduisant et subtilement frondeur. Ces nouvelles chansons permettront aux fans de se rassasier après quatre ans de disette (interrompues par l’énorme live Live Sacrifice), et surtout d’aller applaudir le groupe en concert, qui n’est jamais aussi persuasif que dans son élément scénique.
Juke-box Hard n’Heavy, Kingmaker tournera toute la nuit dans votre salon transformé en salle de concert des années 80. Et malgré le mimétisme, il n’y a pas de mal à se faire du bien. N’est-il point ?
Titres de l’album :
01. Kingmaker
02. Rise Above
03. The Traveler
04. Hellfire
05. Chasing the Rainbow
06. Ashes and Fire
07. Burn It Down
08. Fall of a Common Man
09. Sounds of the Night
10. Renegade
Le troll DPD (quel beau nom !) en tête de gondole dans la fosse. Comment c'est possible ça genre de gus ?
11/07/2025, 13:36
Mdr y'en a qui ont un niveau de goûts musicaux digne de la fosse des Mariannes. JPP de lol quand je lis ça Tout est dit.
11/07/2025, 13:34
@Humungus : mdr. On s'est compris.@Buckdancer : oui j'imagine que tu as raison
11/07/2025, 13:32
Un troll sur metalnews.fr c'est comme un exibitioniste dans le désert, il peut arriver à capter l'attention de quelqu'un de temps en temps mais tu sens que niveau stratégie c'est pas optimal.
11/07/2025, 13:28
Le Hellfest n'est plus qu'un fest mainstreem comme tant d'autres et n'a plus rien à voir avec ses origines.Le nombre de blaireaux au M2 y est devenu affolant au point qu'il n'y a que ça.Pour ma part, je préfère aller dans les(...)
11/07/2025, 12:42
Deafheaven > Black Sabbath d'ailleurs, aucune hésitation. quelle chanson de Black Sabbath atteint le niveau d'intensité de Dream House ?
10/07/2025, 21:43
T'aimes ça hein le cuir et le metal salace, je préfère Patrick Sébastien, je le trouve moins pédé. Le petit bonhomme en mousse on s'en rappelle, ça c'est une chanson qu'on oublie pas, comme ce que te chantais ta maman..
10/07/2025, 21:36
@DPD : putain, cette merde de Chat Pile, de la noise bâtarde gay friendly qui pompe Godflesh et Korn. Et dans un autre post, tu parles de Deafheaven. Mais mec, arrête de donner des leçons et va donc faire une Bun Hay Mean.
10/07/2025, 21:20
Et ce qui s'est fait de marquant question death c'était le dernier Dead Congregation et le surprenant Reign Supreme de Dying Fetus. Et qu'on me parle pas de Blood Incantation tout est impeccable, il y a beaucoup de travail derrière, mais aucune symbiose entre les part(...)
10/07/2025, 15:17
L'underground est pas une qualité en lui-même, le dernier concert que j'ai vu t'avais les groupes qui enchaînent les plans thrash-death-black sans aucune cohérence, du sous Deathspell Omega (désolé mais dans le black dissonant tu seras toujou(...)
10/07/2025, 15:09
C'est à peu près le constat que nous sommes plusieurs à faire me semble-t-il, mais je mettrais tout de même Converge, The Dillinger Escape Plan ou Botch ailleurs que dans le metalcore. Mais pourquoi pas. ;-)@Jus de cadavre "Je crois qu'il faut acce(...)
10/07/2025, 14:34
@GPTQBCOVJe suis horrifié par l'idée de finir comme ça, voir Darkthrone se réduire aux lives jouant la fameuses trilogie pour payer les affaires courantes notamment des frais de santé, la social-démocratie m'en sauvera j'imagin(...)
10/07/2025, 14:16
Non mais même le metalcore t'avais la grande époque de Converge, Dillinger Escape Plan, Botch et compagnie...certains parleraient de hardcore chaotique mais bon. T'avais pas que de la musique lisse à refrain, ce n'est pas le diable que certains veulent peindre.&(...)
10/07/2025, 13:47
Si le Metalcore était à la mode il y a 20 ans, disons alors que (malheureusement) cela perdure car 1/4 des groupes jouant dans de gros et moyens fests ont un qualificatif se terminant par "core".
10/07/2025, 13:22
Cela m'espante toujours de voir des festivals complets (ou presque) un an à l'avance sans avoir annoncé aucune tête d'affiche.Le public est devenu très friand des gros festivals. Je pense évidemment à toute cette frange de festivalier(...)
10/07/2025, 12:23
Certains commentaires sont à côté de leur pompes, la grande mode du metalcore c'était il y a quoi ? 20 ans ? la bizarrerie c'est que pas mal de ces gens sont passés au black-metal pour une raison que j'ignore ce qui donne toute cette scene en -post(...)
10/07/2025, 12:04