Thrash suédois. A une époque, l’association de ces deux termes ne voulait pas dire grand-chose, sauf pour ceux connaissant les excellents AGONY. En 2022, la nationalité suédoise ouvre toutes les portes, y compris celles de la nostalgie violente des années 80, et les SKELETON le savent très bien. Eux, tellement en confiance qu’ils ont osé baptiser leur second long Grand Œuvre se placent donc dans les premiers rangs du bataillon scandinave, avec une poignée de chansons qui ne seront pas sans rappeler de vifs souvenirs aux nostalgiques de la violence modérée d’il y a trente ans.
Fondé en 2013, à moins d’une décennie d’aujourd’hui, les SKELETON n’en ont pas moins acquis pas mal d’expérience sur le terrain. Pas moins de quatre EP, et déjà un LP, publié en 2019 et qui avait suffisamment de poids pour agiter légèrement l’underground. Il était donc temps de confirmer les bonnes impressions ressenties à l’écoute d’Only Ruins Remain, il y a trois ans, et plus ou moins accentuées par deux moyens formats depuis, Clockwork Dominion et Skeletal Structure, tous deux lâchés en 2020.
Précisons d’emblée pour les nombreux néophytes que les suédois font partie de la frange la plus raisonnable du revival Thrash. Ne vous attendez pas à dénicher des reliques de la brutalité allemande ou des antiquités de la bestialité sud-américaine, mais plutôt de sérieuses similitudes avec l’optique californienne la plus raisonnable, ou la philosophie canadienne la plus Heavy d’ANNIHILATOR. Les deux exemples qui viennent en tête lorsqu’on pose ses oreilles sur Magnum Opus sont évidemment la créature de Jeff Waters, et METALLICA, auxquelles on pourrait ajouter les SANCTUARY, MEGADETH, et l’EXODUS le plus accessible des nineties.
Pas vraiment de quoi se décoller les tympans, ni provoquer de slam dangereux, mais un professionnalisme qui fait plaisir à entendre, et une alternative fraîche à la linéarité old-school qui nous pèse depuis de longues années. Kristoffer Karlsson (basse), Robin Karlsson (batterie), Christian Pettersson (guitare) et Daniel Pettersson (guitare/chant), jouent donc la précision et la subtilité, ce qu’on remarque assez rapidement en prenant acte de ce mid tempo permanent, à peine agité de quelques breaks mélodiques. De la fluidité, un amour immodéré pour ces harmonies les plus subtiles, de l’énergie canalisée, voilà donc le programme dévoilé dès « No Negotiations », qui ne négocie pas avec la violence.
Si la première partie de l’album évolue en stagnation, proposant peu ou prou les mêmes schémas, la seconde partie ose des choses moins évidentes, d’un côté comme de l’autre. Ainsi, « The Resistance » accélère le tempo pour se rapprocher d’un Speed à la HELLOWEEN/SCANNER, tout en mettant encore plus l’emphase sur les harmonies de guitares. A l’inverse, « A Great Charade » opte pour des syncopes plus symptomatiques d’un Power Metal à la NEVERMORE/SANCTUARY, et modernise un peu le son, grâce au jeu habile de Robin Karlsson. On se laisse donc plus facilement aller à cette grandiloquence dont l’album avait besoin pour changer de cap et se montrer sous un jour plus ambitieux, pour enfin mériter son nom.
Son nom est d’ailleurs celui du titre le plus long et progressif de l’album, qui en un peu plus de sept minutes passe en revue toutes les composantes eighties du genre, de l’intro bombastic à la METALLICA en passant par les soli à la Waters. Ce title-track à tiroirs est à n’en point douter le point fort de cet album, l’acmé qu’on est en droit d‘attendre en pénultième position, et un hymne qui risque fort de faire très mal en concert quand les choses seront revenues à la normale. Soulignons pour être juste le timbre de voix très particulier de Daniel Pettersson, qui évolue constamment en high et mid range, et qui pourra rebuter les amateurs de grognements plus formels, mais qui s’accorde fort bien d’un instrumental trop précis et ciselé pour supporter des graves trop prononcés.
Sans être la révélation d’une fin d’année 2021 chargée en grosses sorties Thrash, Magnum Opus est un solide album à la personnalité très affirmée. Espérons simplement qu’il ne soit pas ce Grand Œuvre promis, puisqu’on sent les suédois de SKELETON capables d’aller beaucoup plus loin.
Titres de l’album:
01. No Negotiations
02. For Our Amusement
03. An Act of Compliance
04. The Orderly
05. The Resistance
06. A Great Charade
07. Magnum Opus
08. Symbiosis
Voyage au centre de la scène : interview de Jasper Ruijtenbeek (The Ritual Productions)
Jus de cadavre 07/05/2023
@ Kamel : je n'ai rien vu du côté de Benediction en tout cas. En fait j'ai vu nul part qui remplaçait Exo sur la tournée...
03/06/2023, 18:42
Originally released in 11 June of 2020 at the house of Dark Operative, the collection will be officially released on vinyl, CD, and digital formats on June 23rd, 2023 at the house of Southern Lord Records. merci
03/06/2023, 17:04
@Pustule, j'imagine un "il va y avoir du sport", scandé par une foule en claquettes-chaussettes et déguisement de licorne... Le purgatoire.
02/06/2023, 08:25
Eths, dont personne n'en a rien carré, remplacé par Silmarils, dont plus personne ne se souvient.Quelle époque!
01/06/2023, 14:37
Tout le monde s'en tape d'Eths. Déjà que lorsque ça tournait, c'était pas ouf.
01/06/2023, 06:10
IRON FLESH VOORHEESMORTUARY MERCYLESS MORGUE RITUALIZATION VENEFIXION C'est pas les groupes de Death français de grande qualité qui manquent...
31/05/2023, 19:14
Oui Hierophant c'est cool. Jamais vu sur scène pour ma part en plus. Benediction aussi, ce sera encore un bon moment. Reste à trouver un (très) bon remplaçant pour Suffo...
31/05/2023, 18:34
Dommage pour suffo et Exodus, mais Bendiction / Hierophant / Grave pleasure ! Ces changements sont les bienvenue.
31/05/2023, 18:32
Candice, la chanteuse de ETHS a posté le message suivant pour expliquer l'annulation du groupe sur cette édition du Hellfest !"Bonjour à toutes et à tous, un message chargé d’émotion pour vo(...)
31/05/2023, 18:08
Élue pochette de l'année. Et musicalement c'est pas dégueu. Faut que j'écoute ça attentivement.
29/05/2023, 16:54