C’est tellement le bordel qu’il vaut mieux penser à autre chose, et se re(n)fermer sur ses passions. La musique par exemple. La production actuelle est si abondante que le choix en devient difficile, mais des indicateurs permettent toutefois de faire un choix raisonnable. Subjectif, mais raisonnable. Par exemple, lorsqu’une sortie est frappée du sceau « Thrash », je me jette dessus comme la misère sur ce pauvre monde. En l’occurrence, une sortie m’a happée dans ses filets, dès la vision de sa pochette. Les italiens de THE WRESTLERS ont mis tous les atouts de leur côté pour se faire remarquer, d’un logo parfait à cette tonalité rouge très prononcée. Mais ces jeunes gens ont-ils le moindre rapport avec la lutte ? Oui, puisqu’ils se battent contre le Thrash édulcoré et déjà périmé avant d’avoir été consommé.
Originaires de Bonarcado en Sardaigne, ces trois post-ados proposent un mélange explosif de Punk, de Thrash et de Heavy Metal, si rafraîchissant qu’on se croirait déjà en été. Alex Murru (guitare/chant), Simone Mura (basse) et Samuele Oggiano (batterie) donnent peut-être l’impression d’avoir tout juste passé leur bac, ils n’en maitrisent pas moins leur sujet avec l’insolence crasse des jeunes qui s’en tapent. Toutefois, le sérieux avec lequel ils abordent la violence est savoureux. A tel point qu’on se laisse embarquer dès le premier morceau, une pure bombe de brutalité qui explose en pleine face.
« Necrophilic Woman » est exactement le genre d’ouverture qu’on attend d’un premier album dont la morgue n’a d’égale que l’assurance. Rapide, fort et agressif, ce premier titre fait honneur aux années les plus véhémentes du style, lorsqu’il commençait à glisser sur la pente du Death/Thrash, quelque part entre GAMMACIDE et DEMOLITION HAMMER.
Mais THE WRESTLERS savent agencer un combat. Pas question de rentrer dans le lard en misant sur les biceps et les cuisses, il faut envisager son adversaire et surtout, ne pas le sous-estimer. Cet adversaire dans ce cas précis, ce sont tous ces groupes qui se réclament d’une nostalgie assumée, qui la plupart du temps se contentent de prises classiques et recrachées, mais qui de temps à autres parviennent à nous sortir une clé qui met le mec en face au tapis. Dont acte.
Beaucoup de variations donc, une belle maturité de composition, des mélodies proéminentes, et une ambiance de fête aussi folle qu’un concert d’EXODUS en plein festival estival. Cet éponyme est un encouragement à aller plus loin que ses références de départ, pour se construire une identité facilement reconnaissable. Plus proches de l’industrie américaine que de l’artisanat transalpin des années 80, ces trois gamins sont des malins, mais imposent leur point de vue très rapidement. Avec une belle alternance de tempi et des riffs qui ne sont pas de simples resucées de thèmes connus, Alex, Simone et Samuele se bâtissent une cathédrale sonore de proportions encore modestes, mais décorée avec goût. « Look at the Dark » témoigne de cette volonté de sortir des rangs, sans oublier de saluer ses supérieurs. Lourd, emphatique, rythmiquement plus posé, ce deuxième insert permet de compléter le tableau, et de ne pas passer pour de gros lourdauds en manque de chaos. Dans le même registre, le sale et vicieux « After the Apocalypse » offre une cassure salvatrice en milieu d’album, avec sa frappe versatile et ses arabesques de guitare qui témoignent d’une technique et d’une inspiration fouillées.
D’autant que la production se met au diapason. Précise, spatiale, elle permet d’expérimenter en toute quiétude, et de multiplier les allusions à la nouvelle vague Heavy d’il y a quarante ans. La plupart du temps ces inflexions ne durent que le temps d’une intro, celle de « Le Leggi Dell’umanita », qui dévie rapidement vers un massacre organisé et sublimé d’une dualité vocale très effective.
Et tout y passe, comme dans un rêve. Des arpèges de basse, des breaks atmosphériques, des reprises en coup de trique et des clins d’œil aux plus grands, pour un agencement très propre et très engageant. « Mr. Beer », malgré son titre prêtant à sourire est une sacrée claque sur le zinc, le malt coulant sur le perfecto dans une imitation plus vraie que nature d’une biture partagée entre ASSASSIN et TANKARD.
Décidément, ces jeunes gens sont très fréquentables. L’énergie qu’ils insufflent à leur musique donne des tics, et gratte comme une armée de puces de lit en pleine période de rut de nuit. « Metal Father » vous imite d’ailleurs en train de vous démener pour atteindre les irritations, avec sa cadence de bucheron qui débite des stères plus rapidement qu’un CRIMSON SLAUGHTER en plein hiver.
Mais avec cet habile jeu de chaises musicales qui laissent parfois la violence debout, hébétée par tant de charme, The Wrestlers se révèle vite imprévisible, et donc, d’autant plus précieux.
Exubérant, explosif et charmant, THE WRESTLERS est un nouveau groupe qui va certainement se paver une carrière enviable. Ce premier album est d’une maturité incroyable, et dénote clairement dans la chaîne de production vintage. Inventivité, classicisme bien traité, originalité discrète et technique concrète, les qualités ne manquent pas. D’où ces hymnes qui décoiffent, et cette attitude qui toise avec le regard effronté de la jeunesse qui connaît ses qualités.
Titres de l’album:
01. Necrophilic Woman
02. Look at the Dark
03. Rapist Demon
04. Explosion of Skull
05. The Apocalypse of Blood
06. After the Apocalypse
07. Le Leggi Dell’umanita
08. Mr. Beer
09. Metal Father
10. Violent Storm
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Ça vaut vraiment le coup d'écouter ce qu'ils font, j'aime beaucoup et c'est vraiment bon !
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Je comprends son raisonnement car je le partage en partie. Je déteste le mot "contenu" quand on parle de vidéo. Ca ne veut pas dire grand chose. Les lyrics video, je trouve que c'est une solution de facilité. On se contente de coller une(...)
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