Quel beau parcours. J’ai fait la connaissance des DOROTHY au moment de la sortie de leur premier album, Rock is Dead, et j’y avais vu une façon de rendre le Metal plus moderne, sans renier les racines bluesy du Hard-Rock de nos parents des années 70. Certes, l’amalgame était culotté, la tendance plutôt up in time, mais les racines étaient incontestables. Et depuis dix ans, le groupe continue le combat comme si sa crédibilité en dépendait. Mais cette crédibilité est acquise depuis longtemps, et ne risque pas d’être remise en cause par la sortie de ce quatrième album, sobrement mais justement baptisé The Way.
Mais quelle façon ? Quelle manière ? Quelle optique ? Toujours la même. Un savant mélange de tradition et de modernité, sous couvert d’un torrent de décibels parfois atténué par la sensibilité d’une chanteuse parmi les plus douées de sa génération.
Entre les derniers discours de Lee AARON, le sens du groove et l’ouverture d’une PRISTINE, DOROTHY crie à qui veut bien l’entendre qu’elle est capable de faire danser et headbanguer sans se perdre dans une hétérogénéité trop ouverte. Mais lorsqu’on tombe sur un morceau aussi addictif que « Tombstone Town », sur lequel le hirsute Slash est venu donner un coup de guitare, on oublie tous les préjugés, et on admet que cette relecture des canons Country & Western est ce qui se fait de mieux en 2025.
Dorothy Martin (chant), Sam Bam Koltun (guitare), Eliot Lorango (basse) et Jake Hayden (batterie) font feu de tout bois, et présentent un visage souriant mais agressif, en étant toujours soutenus par l’énorme structure Roc Nation. Une major pour un groupe majeur, qui d’année en année et d’album en album assume son leadership sur le Metal moderne américain, sans tomber dans les travers choc et pas très chics de SCARLET ou POPPY. Ici, la tradition est certes remaniée, mais le fond est toujours inscrit dans l’imaginaire collectif. Classique dans le ton, aussi dans la forme, The Way est une façon d’imposer un point de vue simple et clair : jouer une musique qu’on ressent au plus profond de soi, sans se demander si la hype va faire son boulot, et gratuitement en plus.
Dix titres pour moins de quarante minutes, la concision est toujours de mise. En bénéficiant d’un soin particulier apporté au son, très ample et généreux, DOROTHY sonne comme la tête d’affiche qu’il est désormais, manipulant les codes du Metalcore pour mieux le faire fléchir du Delta sans aller jusqu’à citer les kings of Blues. « Bones » est une très bonne illustration de ce postulat, et surement le morceau le plus évident du nouveau répertoire. Avec son refrain facile et ses nappes de chœurs superposés comme les plaintes d’une sororité, il incarne le sourire le plus franc du quatuor, mais aussi sa facilité à pondre des hymnes intergénérationnels, bien que les plus âgés resteront certainement sur leur garde.
Mais intéressons-nous de près aux singles.
« I Come Alive » est évidemment l’ouverture rêvée avec son riff incroyablement redondant et son énergie fantasque. On y reconnaît la patte d’un groupe qui a déjà trouvé l’entame de ses prochains concerts, avec cette longue intro sublimée d’une aria de Dorothy Martin. Mid tempo pilonné énorme, ce premier morceau attire, attise la curiosité, et reste certainement le plus prévisible de cette campagne 2025. « I come alive, when i’m looking at Death right in the eye » nous raconte que la vie est précieuse, et que rien ne doit la gâcher, sans pour autant occulter son caractère éphémère.
« The Devil I Know » plus ou moins bâti sur le même moule nous déroule une guitare très KORN sur fond de Hard Blues modernisé mais pas aseptisé. C’est une suite tout à fait logique, et un autre tube à accrocher au-dessus de la cheminée, qui galopera bon train sur les plateformes de streaming. Refrain ad hoc, voix au maximum de son rendement, pour une ambiance surchauffée dopée par un clip animé aux teintes rouge et orange feu.
« Mud » ne traîne pas dans la boue de la Nouvelle-Orléans, mais invoque une fois encore les racines du sud, pour les adapter à des exigences plus urbaines.
« Tombstone Town », déjà abordé, se repose sur un featuring fameux, mais prend soin d’offrir à Slash l’écrin que sa guitare mérite.
Hors singles, l’album fonctionne évidemment très bien, et peut-être même mieux. Avec un « Haunted House » syncopé à outrance, faisant onduler ce timbre gorgé de Soul et de ressenti, prouvant que les émotions sont le moteur principal d’une chanson. Et on y croit, parce que c’est aussi efficace qu’authentique.
Mais en se montrant un tantinet pointilleux, on ne peut que regretter la trop grande homogénéité de l’album, qui pour certains détracteurs tiendra d’une linéarité inévitable. On aurait effectivement aimé que DOROTHY propose des idées plus intimes, des accents plus Rock que Metal, et des riffs plus diversifiés qui ne seraient pas que des prétextes à un refrain anthémique.
On tient un bon exemple de diversion sur la ballade finale « The Way », au piano nostalgique et automnal, et à la mélodie contemplative, qui permet un regard en arrière teinté d’amertume, mais aussi de fierté personnelle. En tant que groupe, DOROTHY est toujours aussi crédible, mais dépend de plus en plus de la performance de sa frontwoman. Dommage, puisqu’elle mérite des atmosphères plus diversifiées, un peu de pluie d’été, et autres souvenirs délavés.
Une évidence qu’on aurait aimée moins appuyée, pour un album qui va trouver sa véritable dimension en tournée.
Titres de l’album:
01. I Come Alive
02. The Devil I Know
03. Mud
04. Tombstone Town (Ft. Slash)
05. Bones
06. Unholy Water
07. Haunted House
08. Putting Out The Fire
09. Superhuman
10. The Way
MON groupe de chevet, la voix de Nick et le touché de Greg sont pour moi les clés de mes émotions musicales. Bizarrement, "The Plague Within" et "Believe In Nothing" sont les 2 albums que j'écoute le moins. J'ADORE ce groupe ! Tout simplem(...)
16/06/2025, 21:25
Si ça intéresse quelqu'un ils ont mis l'album en intégralité sur bandcamp :https://agoniarecords.bandcamp.com/album/tetrad-mj'ai pas encore tout écouté(...)
16/06/2025, 19:22
Merci pour cette vidéo qui rend bien hommage à Paradise Lost, qui est un de mes groupes préférés depuis presque 32 ans. Découvert à l'époque grâce à l'émission Headbangersball, j'avais 15 ans et j'&eac(...)
16/06/2025, 12:30
Clairement l'un de mes groupes de chevet.Un talent plus qu'indéniable et malgré ce creux de la vague entre 99 et 2007, des gonzes qui se tiennent encore à ce jour bien droit dans leurs bottes.A propos de cette période que je pouvais, comme beauc(...)
16/06/2025, 11:51
Oui comme ils le disent sur le site officiel, bonjour les prix des concerts aujourd'hui avec l'inflation ,Désolé mais je ne peux plus suivre. Trop chère les concerts
15/06/2025, 08:42
Je me demande comment fait Rogga Johansson, avec autant de groupes, il arrive toujours à sortir des trucs vraiment bons !! Quelle energie !!
13/06/2025, 00:29
En fait, ce qui me pose problème, ce n'est pas le fait d'aimer ou pas ce genre de vidéo (lyrics video), c'est les remarques dépréciatives (condescendantes) d'Akerfeldt à ce sujet. Bien sûr, c'est super d'avoir un bon clip, seu(...)
12/06/2025, 01:04
Author & Punisher est aussi annoncé à Montpellier le 23 octobre 2025 avec Wyatt E et Yarostan à la place de Bong-Râ.
11/06/2025, 12:53
Ça vaut vraiment le coup d'écouter ce qu'ils font, j'aime beaucoup et c'est vraiment bon !
09/06/2025, 21:35
Je comprends son raisonnement car je le partage en partie. Je déteste le mot "contenu" quand on parle de vidéo. Ca ne veut pas dire grand chose. Les lyrics video, je trouve que c'est une solution de facilité. On se contente de coller une(...)
07/06/2025, 09:04
J'suis probablement trop vieux, je trouve ça atroce, autant à écouter qu'à regarder.
07/06/2025, 08:32