The Way

Dorothy

14/03/2025

Roc Nation

Quel beau parcours. J’ai fait la connaissance des DOROTHY au moment de la sortie de leur premier album, Rock is Dead, et j’y avais vu une façon de rendre le Metal plus moderne, sans renier les racines bluesy du Hard-Rock de nos parents des années 70. Certes, l’amalgame était culotté, la tendance plutôt up in time, mais les racines étaient incontestables. Et depuis dix ans, le groupe continue le combat comme si sa crédibilité en dépendait. Mais cette crédibilité est acquise depuis longtemps, et ne risque pas d’être remise en cause par la sortie de ce quatrième album, sobrement mais justement baptisé The Way.

Mais quelle façon ? Quelle manière ? Quelle optique ? Toujours la même. Un savant mélange de tradition et de modernité, sous couvert d’un torrent de décibels parfois atténué par la sensibilité d’une chanteuse parmi les plus douées de sa génération.

Entre les derniers discours de Lee AARON, le sens du groove et l’ouverture d’une PRISTINE, DOROTHY crie à qui veut bien l’entendre qu’elle est capable de faire danser et headbanguer sans se perdre dans une hétérogénéité trop ouverte. Mais lorsqu’on tombe sur un morceau aussi addictif que « Tombstone Town », sur lequel le hirsute Slash est venu donner un coup de guitare, on oublie tous les préjugés, et on admet que cette relecture des canons Country & Western est ce qui se fait de mieux en 2025.

Dorothy Martin (chant), Sam Bam Koltun (guitare), Eliot Lorango (basse) et Jake Hayden (batterie) font feu de tout bois, et présentent un visage souriant mais agressif, en étant toujours soutenus par l’énorme structure Roc Nation. Une major pour un groupe majeur, qui d’année en année et d’album en album assume son leadership sur le Metal moderne américain, sans tomber dans les travers choc et pas très chics de SCARLET ou POPPY. Ici, la tradition est certes remaniée, mais le fond est toujours inscrit dans l’imaginaire collectif. Classique dans le ton, aussi dans la forme, The Way est une façon d’imposer un point de vue simple et clair : jouer une musique qu’on ressent au plus profond de soi, sans se demander si la hype va faire son boulot, et gratuitement en plus.

Dix titres pour moins de quarante minutes, la concision est toujours de mise. En bénéficiant d’un soin particulier apporté au son, très ample et généreux, DOROTHY sonne comme la tête d’affiche qu’il est désormais, manipulant les codes du Metalcore pour mieux le faire fléchir du Delta sans aller jusqu’à citer les kings of Blues. « Bones » est une très bonne illustration de ce postulat, et surement le morceau le plus évident du nouveau répertoire. Avec son refrain facile et ses nappes de chœurs superposés comme les plaintes d’une sororité, il incarne le sourire le plus franc du quatuor, mais aussi sa facilité à pondre des hymnes intergénérationnels, bien que les plus âgés resteront certainement sur leur garde.

Mais intéressons-nous de près aux singles.

« I Come Alive » est évidemment l’ouverture rêvée avec son riff incroyablement redondant et son énergie fantasque. On y reconnaît la patte d’un groupe qui a déjà trouvé l’entame de ses prochains concerts, avec cette longue intro sublimée d’une aria de Dorothy Martin. Mid tempo pilonné énorme, ce premier morceau attire, attise la curiosité, et reste certainement le plus prévisible de cette campagne 2025. « I come alive, when i’m looking at Death right in the eye » nous raconte que la vie est précieuse, et que rien ne doit la gâcher, sans pour autant occulter son caractère éphémère.

« The Devil I Know » plus ou moins bâti sur le même moule nous déroule une guitare très KORN sur fond de Hard Blues modernisé mais pas aseptisé. C’est une suite tout à fait logique, et un autre tube à accrocher au-dessus de la cheminée, qui galopera bon train sur les plateformes de streaming. Refrain ad hoc, voix au maximum de son rendement, pour une ambiance surchauffée dopée par un clip animé aux teintes rouge et orange feu.

« Mud » ne traîne pas dans la boue de la Nouvelle-Orléans, mais invoque une fois encore les racines du sud, pour les adapter à des exigences plus urbaines.

« Tombstone Town », déjà abordé, se repose sur un featuring fameux, mais prend soin d’offrir à Slash l’écrin que sa guitare mérite.

Hors singles, l’album fonctionne évidemment très bien, et peut-être même mieux. Avec un « Haunted House » syncopé à outrance, faisant onduler ce timbre gorgé de Soul et de ressenti, prouvant que les émotions sont le moteur principal d’une chanson. Et on y croit, parce que c’est aussi efficace qu’authentique.

Mais en se montrant un tantinet pointilleux, on ne peut que regretter la trop grande homogénéité de l’album, qui pour certains détracteurs tiendra d’une linéarité inévitable. On aurait effectivement aimé que DOROTHY propose des idées plus intimes, des accents plus Rock que Metal, et des riffs plus diversifiés qui ne seraient pas que des prétextes à un refrain anthémique.

On tient un bon exemple de diversion sur la ballade finale « The Way », au piano nostalgique et automnal, et à la mélodie contemplative, qui permet un regard en arrière teinté d’amertume, mais aussi de fierté personnelle. En tant que groupe, DOROTHY est toujours aussi crédible, mais dépend de plus en plus de la performance de sa frontwoman. Dommage, puisqu’elle mérite des atmosphères plus diversifiées, un peu de pluie d’été, et autres souvenirs délavés.

Une évidence qu’on aurait aimée moins appuyée, pour un album qui va trouver sa véritable dimension en tournée.     

                                                                           

Titres de l’album:

01. I Come Alive       

02. The Devil I Know           

03. Mud         

04. Tombstone Town (Ft. Slash)      

05. Bones       

06. Unholy Water      

07. Haunted House   

08. Putting Out The Fire       

09. Superhuman        

10. The Way


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par mortne2001 le 15/05/2025 à 17:46
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