Aujourd’hui était prévu un pic de chaleur sur ma région. Vous me direz qu’on s’en fout et qu’il suffit de rester à l’intérieur, et vous aurez partiellement raison. Mais en même temps, lorsque je cherche l’inspiration, j’erre sur le balcon comme une pie en peine, et des températures excessives m’empêchent de bien réfléchir. Dès lors, il convient de trouver l’entre-deux, le juste milieu entre la fraîcheur du dedans et l’étuve du dehors, ou d’avoir recours à des subterfuges. En l’occurrence, chroniquer le deuxième album du projet américain WEEPING SORES, en activité depuis une petite dizaine d’années.
Mais en quoi ce concept new-yorkais peut-il être d’une quelconque aide pour supporter un thermomètre dépassant les trente degrés ?
Tout simplement parce que sa musique est aussi congelée qu’une épaule d’agneau. Dans un registre de Death/Doom, Doug Moore (guitare/basse/chant) s’en donne à cœur joie et à corps défendant depuis deux albums, en incarnant la quintessence d’un croisement dont on retrouve les origines dans les années 90. Dans le prolongement d’un PARADISE LOST des jeunes années et de l’écurie Peaceville la plus crue, WEEPING SORES appuie sur les plaies avec les mains sales, et y dépose un peu de gros sel pour la conservation. Non que la musique qui en ressort soit la plus vile du marché, mais elle reste grave, sentencieuse, pleine et nauséeuse, ce qui est exactement ce qu’on cherche sur ce genre de disque.
Secondé par la frappe solide et brutale de Steve Schwegler, et comptant sur la participation de quelques guests (Annie Blythe - violoncelle, Brendon Randall-Myers - claviers, Lev Sloujitel - banjo et Pete Lloyd - guitares additionnelles), Doug Moore carbure donc à plein régime, et s’épanouit dans un décor de mort, entre l’hôpital militaire abandonné et le cimetière décati de plusieurs centaines d’années. Avec des comparaisons établies entre son propre leitmotiv et des artistes comme EVOKEN, dISEMBOWELMENT, EDGE OF SANITY ou MORBID ANGEL, WEEPING SORES a fort à faire pour affirmer sa personnalité, même si ces parallèles ne sont pas dénués d’intérêt.
Le néophyte dénéophyté, le reste n’a plus qu’à suivre à une cadence évidemment lourde et oppressante. Tout est dit ou presque sur l’entame « Arctic Summer », étrange été arctique qui préfère la glace aux glaces sur la plage, et qui impose un beat raide et des riffs décongelés. C’est assurément classique, gravissime, cultissime, et de fil en aiguille, le projet découvre ses aiguilles pour affiner son ouvrage. Loin du Death/Doom bas du front qui se contente de le faire suer avec des thèmes rebattus, The Convalescence Agonies explore toute la gamme des émotions, et en revient chargé d’images cauchemardesques qui décrivent assez bien sa préparation.
J’ai mis tout ce que j’avais dans cet album, et je suis devenu une personne complètement différente au cours de sa création. Pourtant, j’ai failli ne pas le finir. Seule l’aide de nombreux amis et collaborateurs m’ont permis d’en voir le bout.
C’est Doug Moore lui-même qui procède à cette analyse, et s’il est difficile d’en juger de la pertinence, on veut bien le croire quant au caractère exigeant de l’œuvre. Il faut en effet en avoir dans le bide pour accoucher de deux morceaux aussi agressifs et de mauvaise humeur tels que « Sprawl in the City of Sorrow » et « Pleading for the Scythe », qui juxtaposent dans un désir masochiste la lenteur du Doom et la putrescence du Death Metal. Ces ingrédients parfaitement dosés, cette voix sentencieuse, cette atmosphère d’annonce de cancer en phase terminale sont les fondations même d’un sous-genre qui se plaît à incarner l’extrême d’un extrême, sans espoir, sans échappatoire, sans fenêtre à ouvrir. Oubliez donc le lundi au soleil, et subissez ce dimanche perpétuel, un jour sans fin et sans marmotte pour une routine anxiogène.
Oui, c’est très moche, très odorant, mais en même temps, très cathartique. Le long final évolutif « The Convalescence Agonies » permet de tout pousser au maximum, étirant les riffs, aplanissant les cassures et bridant les envolées, pour mieux signifier à la plèbe que son avenir n’a rien d‘enviable. En agrémentant sa lancinance de nombreux effets et arrangements ludiques, WEEPING SORES s’éloigne des turpitudes du Death/Doom déjà digéré, et s’offre un deuxième album quasiment parfait, qui sonne même plus anglais qu’Elton John tapinant sous Big Ben.
The Convalescence Agonies et sa pochette paisible conçue par Caroline Harrison est un trompe-l’œil qui expose une marchandise courante pour en fait vendre une viande de très grande qualité. Une production énorme et toute en écho, des prouesses de guitare qui tranchent avec les habituels soli maladifs, et une ambition dans l’évolution pour se rapprocher d’un Death/Doom progressif font de cette seconde réalisation le petit évènement qu’elle est.
I, Voidhanger propose en cette fin de mois de mai une salve sérieuse, et nous permet d’échapper à cet été précoce qui commence déjà à nous les briser. Tout va de mal en pie.
Titres de l’album
01. Arctic Summer
02. Empty Vessel Hymn
03. Sprawl in the City of Sorrow
04. Pleading for the Scythe
05. The Convalescence Agonies
Je sais qu'il faut se reconvertir à un certain âge de nos jours, le marché du travail est mouvant et tout sauf garantit dans certaines professions, ceci les animateurs club med sont décidément mal formés de nos jours. Je vais leur en toucher un mot.
14/07/2025, 19:53
@DPD : fais gaffe, avec ton jeune âge, tu pourrais être une cible de choix pour un pédophile de LFI. Remarque, ça te ne choquerait pas beaucoup, vu que tu dois être du genre à sucer en fond de gorge le travelo de Liturgy.
14/07/2025, 19:38
Vous croyez que je suis pas foutu de me taper quelques pubs de cul pour changer d'IP temporairement ? lol.
14/07/2025, 18:32
C'était la blague, genre c'est pas évident avec l'IP en dessous. Il faut tout vous expliquer, lentement si possible.
14/07/2025, 17:53
@ RDB "Le morcellement du Metal en une infinité de sous-scènes de niche empêche l'émergence de très gros groupes fédérateurs comme avant. Et c'était beaucoup plus facile à ces époques où ils &ea(...)
14/07/2025, 16:24
Deux excellents nouveaux morceaux ! Spécialement "Serpents On The Cross" qui a le bon goût de prendre son temps pour nous exploser à la gueule ! Et je suis très agréablement surpris par la production, sa seconde après l'album de High Parasit(...)
14/07/2025, 15:16
Arrête Benstard... Tu te fais du mal pour rien hé hé hé...... Et c'est d'ailleurs bien pour cela que je ne crache pas inutilement à la gueule de Barbaud : Il m'a fait vivre des moments extraordinaires en son temps. Certes, c'est d&eacut(...)
14/07/2025, 09:36
Ah lala , quand je repense l'édition ou le dimanche ça fini sur les 2 mainstage / Motorhead / Morbid Angel / Slayer.
13/07/2025, 21:12
Belle rétrospective pour un groupe à la carrière passionnante, je ne savais pas qu'une biographie était parue et encore moins traduite.J'avais exploré à l'époque de "Draconian Times", mais comme j'&eacu(...)
13/07/2025, 13:58
L'abruti qui pour justifier ses "propos" se croit obligé de poster sous 2 pseudos distincts. Tellement pathétique. Continue tu as touché le fond, mais creuse encore.
13/07/2025, 10:32
DPD/SEXMASTER : que de justifications pour un mage noir... T'as bu une tourtelle et tu te sens plus?
13/07/2025, 07:16
Bande de vieillards à con à la con, on vous baise matin midi et soir.Fuck Black SabbathFuck Iron MaidenFuck MotördheadEt toute votre scène de merde, on va l'éteindre à la pisse.
13/07/2025, 03:06
Spoiler il y aura un nouvel album de Slayer à un moment ou un autre et ce sera de la merde. Vivement que cette génération 80's crève franchement.
13/07/2025, 01:09
Le dernier Celestia est cool aussi. Je veux dire ça se plaint de moi parce que je pense beaucoup de bien de Chat Pile, vous voulez quoi ? une putain de liste ? foutez-vous la dans le cul et faites l'effort d'avoir la votre ou allez écouter ac/dc ou je sais pas quel autre g(...)
13/07/2025, 01:07
J'aime bien le dernier Cénotaphe et celui de Kaevum (parce que je suis un nazi), bon je pense que vous êtes au lit. J'arrête le spam.
12/07/2025, 23:01
Au passage je pourrais placer du black assez UG qui est mon genre principal j'avoue que c'est pour vous faire chier, mais je le pense vraiment.
12/07/2025, 22:08
C'est quoi la suite ? on va prétendre que Kiss est autre chose qu'une opération commerciale, bien les vieux ? i was made for loving youuuu baby, wow, quel chef d'oeuvre.
12/07/2025, 22:07