Le Capitole, capitale, punition, un col blanc malmené par un mercenaire méchamment musclé, les allusions ne manquent pas, et vous établirez les parallèles vous-même. Mais les américains de WOLFENSTEIN n’en sont pas moins de vilains roublards. Alors qu’ils sortent leur premier album, ils se font déjà remarquer, et pas de la meilleure des façons. En effet, ce premier pas-si-long contient trois singles déjà lâchés sur la toile, un titre connu des fans, un inédit pour deux titres frais et dispos. Un peu de remplissage donc pour arriver à une durée raisonnable, mais peu de nouveautés à se mettre entre les oreilles.
Encore faut-il avoir déjà écouté les singles en question, et connaître l’ancien répertoire du groupe.
Je ne vais pas y aller par quatre chemins, WOLFENSTEIN n’est rien de moins que la version transatlantique de nos germains adorés ASSASSIN. Les points communs entre Capital Punishment et Interstellar Experience sont en effet assez évidents et nombreux, en commençant par la tonalité générale des deux œuvres. Beaucoup de hargne, une violence exacerbée, un enthousiasme déluré, mais une science exacte du riff qui tue et du break qui sue. En dévorant avidement « Capital Punishment » on ne peut s’empêcher de penser au groupe allemand, eu égard à cette vitesse d’exécution déraisonnable et cette envie de frapper plus fort que la concurrence. Mais le caractère farouche de WOLFENSTEIN lui permet tout de même de prendre ses distances avec les évidences, même si ses idées restent très formelles.
Ainsi, le quintet (Peter Aversa - basse, Miles Manuse - batterie, Nicholas Wesley - guitare, Aaron Schreckengost - chant et River Willet - guitare) aime l’odeur prononcée d’une brutalité ouverte, et ne prend pas de gants sur la scène de crime. Inutile, d’autant que le(s) coupable(s) est/sont déjà connu(s) de tous : la Bay-Area, et le Thrashcore made in New-York. Deux inculpés donc dans cette affaire tout sauf sordide, qui fait la part belle à un travail de guitare très fouillé, et enrobé dans une production sèche et directe.
Le travail en solo est remarquable eu égard à la virulence du propos. Les mélodies ne sont donc pas proscrites ou réduites à la portion congrue d’un intermède central, et animent des morceaux lapidaires certes, mais pas statiques sous les lampadaires. Très urbain, le Thrash du quintet joue la franchise, mais fait étalage d’un potentiel technique certain, nuancé par l’inhumanité du chant d’Aaron Schreckengost, fils illégitime et Hardcore d’un Paul Baloff possédé par un clown enragé.
Des comparaisons certes flatteuses, mais qui délimitent bien le terrain couvert par ces originaires de Buffalo, New York. Capables parfois de recentrer le débat sur une universalité de propos, en cavalant sur la trace d’un RAVEN bien remonté et confronté à la rudesse d’un TANK survitaminé des chenilles. « Judgement Day » sonne donc comme l’hymne qu’il cherche à incarner, et se pose en cheval de bataille live incontournable. D’autant qu’il succède à la guerre de tranchées « Kaiju », évolutif en diable et progressif très capable, en mid tempo martelé comme un mantra désespéré. Alors que le conflit à l’est menace de devenir plus global, les WOLFENSTEIN sortent les flingues et les cartouches, et se positionnent déjà sur les champs de ruine.
Mais ils ne crachent pas non plus sur un brin de violence à l’ancienne, mettant en avant les propriétés dévastatrices d’une hache bien aiguisée. La barbarie n’est donc pas si loin, et « Bring Down the Axe », l’incarne avec un brio incontestable, à la manière d’un VIO-LENCE dirigeant l’unité d’infanterie RIGOR MORTIS avec une belle poigne. A la limite d’un KREATOR ricain des années 80, WOLFENSTEIN refuse le Mosh, l’ouverture, et prône de belles théories Thrash passéistes, l’écume aux lèvres et le médiator chauffé à blanc.
Et les cordes n’ont pas vraiment le temps de refroidir, les saccades succédant aux syncopes, alors que Miles Manuse fait trembler ses toms d’une frappe explosive. Le batteur, poumon central de l’opération n’est pas contre un brin de fantaisie, qu’il se manifeste par un break en coït avec une basse priapique, ou par une envolée dans les tours qui vous en joue un bon.
La philosophie de ces sagouins est d’ailleurs très simple, et couchée sur le net avec une franchise déconcertante, mais rassurante à la fois :
Speed, Violence, Destruction, Power, and PUNISHMENT!!!!
Tout est dit, tout est dévoilé, et Capital Punishment n’a plus qu’à foncer tête baissée pour séduire les amateurs d’un Metal frondeur, excité, moqueur et exubérant dans les embardées. Un vrai plaisir pour tous les défoncés, qui ne se sont toujours pas remis de la radicalisation de la fin des années 80, partagée conjointement par les U.S.A et l’Allemagne. Et justement, on se magne, on encaisse la dernière salve « Shai-Hulud » en contractant les abdos que l’on n’a plus depuis longtemps, K.O, groggy, des étoiles autour de la tête et les vinyles étalés sur le lit.
WOLFENSTEIN est un loup-garou sympathique, aux crocs acérés et luisant sous la lune. Poilu, ventru, mais agressif et velu, la créature vous surprend au détour d’un bosquet, pour mieux vous refaire le portrait. Qui du coup, ne vous ressemblera plus beaucoup.
Titres de l’album:
01. Intro
02. Capital Punishment
03. A.I.P.D.
04. Kaiju
05. Judgement Day
06. Bring Down the Axe
07. Nuke York City
08. Shai-Hulud
Le troll DPD (quel beau nom !) en tête de gondole dans la fosse. Comment c'est possible ça genre de gus ?
11/07/2025, 13:36
Mdr y'en a qui ont un niveau de goûts musicaux digne de la fosse des Mariannes. JPP de lol quand je lis ça Tout est dit.
11/07/2025, 13:34
@Humungus : mdr. On s'est compris.@Buckdancer : oui j'imagine que tu as raison
11/07/2025, 13:32
Un troll sur metalnews.fr c'est comme un exibitioniste dans le désert, il peut arriver à capter l'attention de quelqu'un de temps en temps mais tu sens que niveau stratégie c'est pas optimal.
11/07/2025, 13:28
Le Hellfest n'est plus qu'un fest mainstreem comme tant d'autres et n'a plus rien à voir avec ses origines.Le nombre de blaireaux au M2 y est devenu affolant au point qu'il n'y a que ça.Pour ma part, je préfère aller dans les(...)
11/07/2025, 12:42
Deafheaven > Black Sabbath d'ailleurs, aucune hésitation. quelle chanson de Black Sabbath atteint le niveau d'intensité de Dream House ?
10/07/2025, 21:43
T'aimes ça hein le cuir et le metal salace, je préfère Patrick Sébastien, je le trouve moins pédé. Le petit bonhomme en mousse on s'en rappelle, ça c'est une chanson qu'on oublie pas, comme ce que te chantais ta maman..
10/07/2025, 21:36
@DPD : putain, cette merde de Chat Pile, de la noise bâtarde gay friendly qui pompe Godflesh et Korn. Et dans un autre post, tu parles de Deafheaven. Mais mec, arrête de donner des leçons et va donc faire une Bun Hay Mean.
10/07/2025, 21:20
Et ce qui s'est fait de marquant question death c'était le dernier Dead Congregation et le surprenant Reign Supreme de Dying Fetus. Et qu'on me parle pas de Blood Incantation tout est impeccable, il y a beaucoup de travail derrière, mais aucune symbiose entre les part(...)
10/07/2025, 15:17
L'underground est pas une qualité en lui-même, le dernier concert que j'ai vu t'avais les groupes qui enchaînent les plans thrash-death-black sans aucune cohérence, du sous Deathspell Omega (désolé mais dans le black dissonant tu seras toujou(...)
10/07/2025, 15:09
C'est à peu près le constat que nous sommes plusieurs à faire me semble-t-il, mais je mettrais tout de même Converge, The Dillinger Escape Plan ou Botch ailleurs que dans le metalcore. Mais pourquoi pas. ;-)@Jus de cadavre "Je crois qu'il faut acce(...)
10/07/2025, 14:34
@GPTQBCOVJe suis horrifié par l'idée de finir comme ça, voir Darkthrone se réduire aux lives jouant la fameuses trilogie pour payer les affaires courantes notamment des frais de santé, la social-démocratie m'en sauvera j'imagin(...)
10/07/2025, 14:16
Non mais même le metalcore t'avais la grande époque de Converge, Dillinger Escape Plan, Botch et compagnie...certains parleraient de hardcore chaotique mais bon. T'avais pas que de la musique lisse à refrain, ce n'est pas le diable que certains veulent peindre.&(...)
10/07/2025, 13:47
Si le Metalcore était à la mode il y a 20 ans, disons alors que (malheureusement) cela perdure car 1/4 des groupes jouant dans de gros et moyens fests ont un qualificatif se terminant par "core".
10/07/2025, 13:22
Cela m'espante toujours de voir des festivals complets (ou presque) un an à l'avance sans avoir annoncé aucune tête d'affiche.Le public est devenu très friand des gros festivals. Je pense évidemment à toute cette frange de festivalier(...)
10/07/2025, 12:23
Certains commentaires sont à côté de leur pompes, la grande mode du metalcore c'était il y a quoi ? 20 ans ? la bizarrerie c'est que pas mal de ces gens sont passés au black-metal pour une raison que j'ignore ce qui donne toute cette scene en -post(...)
10/07/2025, 12:04