WAIT : We Are In Transit.
Après tout, nous sommes tous en transit quelque part sur terre, attendant une fin inéluctable qui nous ouvrira éventuellement les portes d’un autre univers, selon les différentes religions et croyances. Et celle considérant le Death progressif et technique comme l’un des styles les plus pédants de l’univers vient justement de trouver un contre-exemple parfait à sa philosophie. S’il est certain que le genre, comme tous les styles alambiqués et reposant sur des capacités individuelles et collectives notables fait souvent preuve de complaisance dans la créativité, certains groupes refusent encore justement de se contenter de pirouettes acrobatiques et autres démonstrations stériles.
WAIT, à ce titre, est un nouveau venu sur la scène internationale, et pour le moment, plus simplement américaine. Pourtant fondé en 2011, ce trio de surdoués (Alex Weber, Charlie Eron, et Max Phelps) a attendu quelques années avant de s’exprimer via un EP éponyme publié il y a trois ans. Trois titres seulement, mais vingt-quatre minutes de musique, largement de quoi jauger un potentiel et attendre la suite avec une certaine impatience. Cette suite est aujourd’hui disponible en numérique mais aussi en version collector vinyle pressé à trois-cents exemplaires par le label d’esthètes The Artisan Era, qui a senti un bon filon à creuser.
L’idée d’un premier long est en effet bonne, mais assez classique dans les faits. Du staccato à outrance, une basse omniprésente qui rappelle les plus grands manieurs de graves du genre, une large place donnée à l’instrumental, au point de prendre certains titres comme tel alors même qu’ils développent des lignes vocales…à la dernière minute. C’est le cas de l’ouverture « Half Funeral », moitié d’enterrement entièrement euphorique en trompe l’œil qui nous entraine immédiatement dans un monde fait de précision, de détails ornementaux, et de prouesses jazzy insérées au chausse-pied dans un contexte brutal.
On connaît la recette, et la presse internationale ne s’y est pas trompée. Des noms ont rapidement circulé pour servir de comparaison, les inévitables PERIPHERY, CYNIC, OBSCURA, DEFEATED SANITY, noms qui ne devraient pas cacher le parcours plus personnel de ces musiciens au bagage lourd. Avec un bassiste comme Alex Weber (MALIGNANCY, SVENGAHLI, WISTERIA, OBSCURA (live), EXIST, ex-DEFEATED SANITY (live), ex-JEFF LOOMIS (live), ex-SABBATH ASSEMBLY), le pedigree est mis en avant, et l’homme n’usurpe pas sa réputation de mécanicien de la basse hors-pair.
Ceci étant dit, ne vous attendez pas à un chamboulement de l’ordre établi en écoutant The End of Noise. La méthode est d’usage, les fioritures attendues, et le systématisme des structures instrumentales évident. Les riffs porteurs sont souvent de simples textures pour digresser, et on pense à une version plus personnelle et agressive des premiers pas de CYNIC, sans les accès de méditation transcendantale, ou à un brouillon de CV étalant des possibilités sans vraiment les exploiter encore jusqu’au bout. Le gros morceau de l’album, « Lone Presence Supreme » raccroche ainsi les wagons à la locomotive Death, même si le feeling général est encore trop sobre et propre pour vraiment se traîner dans la fange bruitiste, et un titre aussi alambiqué et harmonieux que « Reverie » nous éloigne franchement de ses rives pour accoster l’île du Progressif plus académique.
Il faut attendre encore un peu, et savourer le title-track, le plus équilibriste et puissant pour comprendre que WAIT ne nous fera pas attendre encore bien longtemps pour assumer son statut d’espoir sérieux. En sept minutes, le trio se laisse enfin aller et sort des sentiers battus, pour proposer des plans plus agressifs, des mélodies moins convenues, et des enchaînements plus libres.
En l’état, The End of Noise est une entrée en matière solide qui prouve s’il en était besoin le talent d’Alex Weber, parfaitement soutenu par la guitare de Charlie Eron lorsqu’il se lance dans des errances solo. L’ensemble est homogène, un peu trop, mais laisse présager de lendemains beaucoup plus expérimentaux. WAIT and see.
Titres de l’album:
01. Half Funeral
02. Earth's Last Orbit
03. Lone Presence Supreme
04. Reverie
05. I Climb Downhill
06. The End of Noise
07. Until the Road Is Closed
Non bien sûr je plaisantais, M'sieur Heaulme. Un artiste qui se fait enfler a mille fois raison d'en parler ! Et je sais malheureusement de quoi je parle.Respect pour Kickback. Content que tu les pu voir ce docu.
19/04/2024, 18:08
@Tourista :- "On s'en cogne"Bah non...- Tu t'es achement bien rattrapé avec ce docu qui était totalement passé à côté de mes radars.Exceptionnel.C'est pas C8 qui passerait ça bordel...
19/04/2024, 15:54
Au lieu d'aller baiser des gamines et des ladyboys à Bangkok, Stephan aurait dû apprendre à lire les contrats qu'il signe.
19/04/2024, 15:20
On s'en cogne. Non j'en profite juste pour dire à ceux qui ne l'auraient pas encor(...)
19/04/2024, 07:52
Au delà du commerce qui brûle, ce qui est ÉVIDEMMENT regrettable pour l'entrepreneur et la clientèle, il est difficile de ne pas voir le côté comique de l'événement... Au pays des clochers qui ont servi si souvent de barbecues.  (...)
15/04/2024, 18:21
Oh ça va on rigole ! Pour une musique qui se dit en désaccord avec le concept de religion, je trouve que l'on sacralise et idolâtre un peu trop de choses dans cette scène.C'est dommage c'est sur mais c'est que du matériel, ça va !
15/04/2024, 16:14
je plussoie ! cet album est effectivement fort fort bon... mention spéciale pour Howl of Gleaming Swords. Merci pour la découverte !
15/04/2024, 15:01
Oh purée !!! Merde !Moi qui ai eu la chance de pouvoir y trainer une demi journée entière (il les fallait) a la recherche de perles d'époque, émerveillé par ce magasin-musée, c'est bien fâcheux cette news.U(...)
15/04/2024, 13:47
Y a des gens ici qui n'ont aucun sens de l'Histoire et un sens de l'humour franchement bas-de-plafond.
14/04/2024, 23:29