Windrider

Transylvania

28/11/2024

Autoproduction

IRON SAXON ? Tout ça semble un peu incongru, et c’est pourtant ce que j’ai ressenti en découvrant le premier titre du premier album des américains de TRANSYLVANIA. Ce sextet nostalgique aurait-il sucé le cou des deux groupes susmentionnés au point d’en devenir le fils légitime, baptisé dans le sang ? C’est une possibilité que l’on ne peut occulter au nom de l’honnêteté. Après tout, TRANSYLVANIA est un morceau que MAIDEN a popularisé sur son premier long, la piste est donc sérieuse. Et même validée par le groupe qui affirme avoir prêté allégeance à JUDAS PRIEST, ACCEPT, SAXON, MERCYFUL FATE, THIN LIZZY, ou MANOWAR. Vous remarquerez que Steve Harris et les siens ont été soigneusement occultés, pour ne pas renforcer cette impression de mimétisme.

Est-ce pour autant volontaire ? La réponse leur appartient.

Mais ces gars-là ont décidément l’air sympathique. Alors autant leur pardonner ce décalque très habile, qui en plus, nous procure une sacrée dose de plaisir. Et si certaines intros ne sont pas sans rappeler l’ambiance égyptienne de Powerslave (« 12 O’clock High », le « 2 Minutes to Midnight » de 2024 ?), si la production sèche et austère nous ramène au meilleur de Martin Birch, l’ensemble à de la gueule, et affiche même des ambitions très concrètes.

Ce qu’on remarque immédiatement, au-delà de cette pochette qui lâche un sacré clin d’œil à HELLOWEEN et MAIDEN, c’est cette construction pour le moins coutumière, avec un lot de titres mesurés, et un final démesuré. Encore une fois, l’accolade est franche et sincère, mais le résultat n’en est pas moins exceptionnel. Cette reconstitution d’époque a soigné les costumes, respecté les coutumes, et exigé une qualité irréprochable. Alors, entre ces riffs francs et massifs, ces soli mélodiques et ce chant lyrique tout en emphase de gravité, la NWOBHM est à la fête, et se voit honorée de la plus belle des façons.

Avec un tracklisting irréprochable, et une passion indéfectible.

Ce premier album a donc bénéficié d’une expérience acquise à la force du poignet, et déjà présente sur les deux premiers EP’s du groupe. Ran Cummings (chant), Reed Smith Herron (basse/chœurs), Mike Rumsey (batterie), James Craven (guitare), Chris Blades (guitare/synthés/piano) et Trent Wilson (guitare/chœurs) nous immergent dans un univers épique, où nous attendent de nombreuses aventures. Fascinés par l’aspect le plus mélodique d‘un Heavy Metal européen, les américains profitent donc d’une recette éprouvée, et leur caution old-school est sans doute la plus touchante du moment.

Parfaitement en place, avec une multitude d’easter eggs cachés avec soin (le « no power, no glory » de « Black Dawn » qui serre la pogne de Biff Byford avec force), Windrider surfe sur la vague old-school avec une belle stabilité, ne s’autorisant que peu de libertés avec les figures imposées. Mais ces syncopes qui tombent pile pour booster un binaire lent et lourd, ce chant sentencieux et royal, et ces arrangements sobres mais effectifs font de ce premier album un parfait résumé de la scène Metal de l’axe 1979/1982.

Classique mais enthousiasmant, Windrider joue avec le tempo et vient chatouiller le tabouret de Nicko McBrain sur un endiablé « Revenge », qui fricote même avec le côté thrashy d’un SATAN en pleine crise de virilité. Epais, savoureux, mais pas trop roboratif, pour une dégustation qui propose aussi des finesses insoupçonnées. Le piano mélancolique de « Vanguard » qui semble annoncer une suite en crescendo trompe son monde en signant un instrumental ciselé bannissant la distorsion, et préfigurant d’un épilogue aux proportions gargantuesques.

Il faut en effet oser un terminal de plus de vingt-cinq minutes sans s’appeler DREAM THEATER. Mais « The Floating Palace » est un pur chef d’œuvre de dosage et de variations. Architecture complexe d’une maison d’hôte prête à accueillir tous les voyageurs, ce dernier morceau sent bon les effluves seventies, lorsque le Rock progressif durcissait son ton pour donner naissance au Metal épique de la décennie suivante.

On est totalement bluffé par cette ambition soudainement dégainée, mais ne voyez aucune prétention dans ce morceau qui sert de mètre-étalon. Il n’est que la concrétisation d’une passion indéfectible, et d’une qualité de composition étonnante. En ventilant plus d’idées que bien des concurrents sur toute leur discographie, TRANSYLVANIA se pose en héritier le plus direct du MAIDEN de légende, celui qui nous a fait rêver pendant au moins une bonne décennie.

Il y a old-school et old-school. Cette vieille école que le sextet américain fréquente a encore le mobilier d’époque, et les tableaux de craie. Les graffitis sur les tables témoignent d’un passé fervent, avec tous ces noms de groupes gravés au passé, et l’enseignant exige de ses élèves une culture nostalgique irréprochable.

De quoi donner envie de reprendre ses chères études. Celles de TRANSYLVANIA témoignent d’une assiduité incontestable et d’un intérêt notable.     

                                                 

Titres de l’album:

01. Pale Horse

02. The Battle in the Air

03. 12 O’clock High

04. Black Dawn

05. Revenge

06. Vanguard

07. The Floating Palace


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par mortne2001 le 26/01/2025 à 17:42
90 %    252
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