Dreams of Dysphoria

Vacuous

14/10/2022

Me Saco Un Ojo Records

Pochette fouillis, logo indéchiffrable, pas de doute, nous voici encore une fois enfoncés dans le bourbier du Death old-school qui n’aime rien tant qu’humer ses propres déjections. C’est sans doute à l’occasion d’une descente en rappel dans la fosse commune de l’humanité que ces jeunes musiciens ont décidé de jouer ensemble sous la même bannière, une bannière qui porte les armes de Londres, capitale de laideur bien loin des images de carte postale.

VACUOUS est le genre de groupe qui peut traumatiser les âmes les plus sensibles. Formé en 2020, et déjà auteur d’un EP, d’un live et de ce premier longue-durée, ce quintet (Max Southall - batterie, Ezra Hrkin & Michael Brodsky - guitares, Jo Chen - chant et Damiano S - basse) prône certaines valeurs anciennes de pourriture, de chairs en décomposition, comme le corps d’un noyé que l’on remonterait à la surface après deux semaines d’immersion. L’image est donc ignoble, et l’odeur infecte, mais le plaisir sadique est intense. Et après une rapide écoute de ces sept morceaux en question, il est assez facile d’affirmer que Dreams of Dysphoria prend son pied dans la violence la plus crue et la lourdeur la plus accrue.      

                      

Osons le jugement : ce premier long est moche, sent mauvais, mais flatte les bas-instincts comme ces magazines de gare qui recensent les meurtres les plus abominables. Entre AUTOPSY, GNAW THEIR TONGUES, IMMOLATION, INCANTATION, et tout le bestiaire d’un Death implacable et pourri jusqu’à la moelle, VACUOUS se promène dans les égouts de l’inspiration pour en ramener les parfums les plus infects. Et si les narines souffrent pendant quelques secondes, elles se délectent les trente minutes suivantes.

Enregistré et mixé par Wayne Adams au Bear Bites Horse Studio, masterisé par Ben Jones, et orné d’un artwork incompréhensible de Luke Gilchrist, Dreams of Dysphoria n’est pas vraiment un rêve, mais plutôt un cauchemar éveillé, de ceux qui vous plaquent contre le matelas et vous font suer à grosses gouttes. Se basant sur un principe simple d’alternance entre des attaques frontales et des guerres de tranchée, ce premier album est d’une maîtrise incontestable, et d’une nostalgie appréciable. On se croirait parfois revenu dans les rues les plus mal famées de Floride, à lutter pour ne pas dégobiller en sniffant un vieux cadavre abandonné dans une ruelle. Car les anglais ont le sens de la concision et de l’efficacité. Ici, seuls les riffs porteurs ont droit de cité, et la rythmique, créative, impose ses blasts comme elle refourgue sa double grosse caisse.

Véritable cercueil à ciel ouvert, Dreams of Dysphoria peut se concevoir comme un regard porté sur une époque traumatisée, et vouée aux gémonies de fausses idoles. Une façon de se recentrer sur l’essentiel, vie/mort, nuit/jour, avant/après, sans oublier de noter sur une échelle de glauque à terrifiant le comportement d’une humanité à la dérive complète.    

          

Rien d‘étonnant donc à ce que le voyage soit d’un glauque achevé, avec tout de même quelques interstices plus lumineux, à l’occasion de « Paranoia Rites » par exemple, et son break Ambient.

Ceci étant dit, VACUOUS joue la franchise en bombardant « Devotion » tête de gondole. Après quelques arpèges acides et rachitiques, la sentence tombe, grave comme une phase terminale, et puissante comme un souffle de mort qui vous expulse du plateau de jeu. La voix forcément abominablement grave de Jo Chen, revenant de l’origine des temps est un guide appréciable et honnête, et l’ensemble, homogène, se savoure par petites goulées, pour mieux apprécier cette amertume prononcée.

Alors oui, encore une fois, la mouvance old-school s’impose, mais une fois n’est pas coutume, elle le fait sans ambages et sans complexe. Il faut dire que la violence d’un « Stigmata Scourge » saura convaincre les plus déviants, et « Dreams of Dysphoria» nous laisser sur une note blafarde un petit matin de misère.

Cette affaire est donc simple, mais enthousiasmante. Il faut effectivement avoir l’esprit un peu dérangé pour y voir de la beauté, mais après tout, même Jörg Buttgereit a utilisé la poésie dans ses films les plus nauséeux. Tout est donc permis, et VACUOUS mérite votre attention de profanateur.

 

         

Titres de l’album :

01. Devotion

02. Body of Punishment

03. Matriarchal Blood

04. Paranoia Rites

05. Stigmata Scourge

06. Lucid

07. Dreams of Dysphoria


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par mortne2001 le 26/05/2023 à 18:08
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