Ne rien regretter, c’est un peu notre leitmotiv à tous, une fois sur notre lit de mort, pour ne pas regarder en arrière avec des yeux embués d’amertume. Ainsi va la vie, chaque jour, nous rapprochant d’un trépas inévitable, et dans une époque plongée dans le marasme de changements climatiques majeurs, il est de bon ton de rappeler que tout peut disparaître du jour au lendemain, sans explication. Ainsi, les russes de SPLITMIND se rapprochent de la philosophie la plus juste pour nous proposer leur premier EP autoproduit, avec cinq morceaux qui sont autant de hits à la croisée des chemins. Peu d’infos à se mettre sous les yeux, mais on peut supposer que le combo de Moscou est encore jeune, Nothing to Regret incarnant sa première production professionnelle en format moyen. Se targuant d’être un groupe mené par une voix féminine, se situant en convergence du Metalcore et du Nu Metal, SPLITMIND se rapproche heureusement pour moi de la seconde option, proposant un Metal totalement décomplexé et accrocheur qui a bien retenu les leçons des nineties. On pense donc à l’écoute de ces chansons à SPINESHANK, COAL CHAMBER, UNDEROATH, mais aussi PAPA ROACH, LINKIN PARK, plus qu’à leurs contemporains de THE HARDKISS, et inutile de nier que l’emphase a été mise sur l’efficacité et non l’originalité. On a souvent l’impression de pouvoir anticiper les plans, couplets et refrains, ce qui n’enlève rien aux qualités des moscovites.
Sans autre précision de line-up qu’une formation en quintet, SPLITMIND est toutefois drivé par la voix phénoménale de rage d’une chanteuse au timbre encore juvénile, qui s’époumone avec un entrain incroyable. Et cette voix acide et féminine permet au groupe de se détacher de la masse grouillante des pratiquants Metalcore, avec des morceaux aux nombreux arrangements électroniques aérant un peu cette collection de riffs formels et musclés. La gravité est donc de mise, mais la colère aussi, et l’énergie dégagée par ce premier EP permet d’en occulter le classicisme outrancier. Toutefois, le groupe sait composer de vraies chansons, accrocheuses en diable, comme en témoigne le hit fatal « The Bridge », avec ces lignes de chant au bord de la rupture d’anévrisme. On pense évidemment à du Metal des nineties remis au goût du jour d’une année 2020 chargée en sorties - confinement oblige - mais le manque d’audace est largement compensé par un investissement total, même si un simple détail permet aux russes de passer la barre de la moyenne. Chantés par un vocaliste moins hystérique, ces morceaux eurent été de simples exercices de style, mais avec un timbre rappelant les folies possédées de Nic Endo des ATARI TEENAGE RIOT, ces cinq courts chapitres à la rythmique changeante prennent des allures d’hymnes désespérés à la vie. Je l’avoue, je suis tombé sous le charme de la voix de cette hurleuse hors du commun qui aurait tout à fait sa place au sein des CLOSET WITCH, et qui est capable de sublimer dans l’horreur des titres aussi conventionnels que « Panic Is Over ».
De là, Metalcore ou Nu Metal, peu importe, seule la puissance compte, et celle soufflée par la turbine Nothing to Regret est impressionnante. Le quintet ne doit en effet avoir aucun regret au regard de l’enregistrement de ce premier EP, qui sans bousculer l’ordre établi, lui donne quand même un sacré coup de pied au cul. On sent que les SPLITMIND sont capable de faire figure de référence dans un futur très proche, avec un album que finalement on attend assez impatiemment. D’autant plus que la formation termine avec un morceau plus nuancé, sur lequel la vocaliste peut se permettre plus de modulations, incarnant la relève de la garde Riot grrrls avec un panache certain. Un premier jet rageur, qui a de la gueule et les arguments de sa morgue, et qui incarne très bien la période qui l’a vu naître. Mélodies, haine, poussées de fièvre, hurlements, cris suraigus, tout est en place pour finir en beauté ce passage sur terre de l’espèce humaine, que les autres créatures vivantes regarderont s’éteindre sans avoir le moindre regret.
Titres de l’album:
01. Run
02. Endless Void
03. The Bridge
04. Panic Is Over
05. Forget It
j'avais eu de l'espoir avec un morceau qu'il avait mis en ecoute mais le reste, c'est de la merde.Comme d'hab...
18/08/2022, 10:29
C’était mieux à 3 qu’à 4 ? Sans doute mais Angelripper au fond de lui ne veut pas se l’avouer …
18/08/2022, 08:27
C'est fade et très convenu. Ca surf sur la vague actuelle, comme tous les albums de Machine Head d'ailleurs qui surfaient sur la vague du moment. Et, à force de vouloir faire des albums différents les uns des autres, ils perdent leur identité.Le seul poin(...)
18/08/2022, 08:02
Idem.(Et cela m'attriste de le dire au vu de ma vénération pour ce groupe...)
18/08/2022, 07:13
Oui je crois qu on peut dire que c est vraiment pas terrible.Machine head, Fear Factory, Sépultura... Ces groupes de mon adolescence qui aujourd hui disparaissent dans cet océan de chiasse qu est devenue l industrie musicale.Cette prod sans âme avec un son de bat(...)
17/08/2022, 19:26
Toujours un bon moment, ces reports de l'OEF, même si je ne suis pour ainsi dire jamais d'accord avec toi. Au passage, merci pour Escuela Grind, dans le genre, c'est franchement chouette.
17/08/2022, 17:35
Pas mal. J'aurai sans doute oublié ce groupe demain, mais en attendant, je suis toujours client pour ce genre de Black/Death suédois à la Dissection.
17/08/2022, 17:30
Bah voilà...Cela ne révolutionne effectivement rien dans le genre, mais quoi qu'il en soit, cela faisait trèèèèèès longtemps qu'un groupe de Black 90s ne m'avait pas autant fait de l'œil.Dommage qu&apo(...)
17/08/2022, 16:00
Un fest que je voulais faire quand j'étais encore jeune et plein d'entrain...Plus du tout le cas maintenant donc. Même si l'affiche beaucoup plus éclectique désormais me plait bien plus...PS : A te croire, malgré l'aur(...)
17/08/2022, 15:43