Ils n'étaient pas venus en Lorraine depuis presque 30 ans ! La phrase dominant l'affiche de ce soir est explicite et montre l'étendue de l'attente d'un public Rock Progressif réuni ce soir, à Nancy, dont je faisais moi-même partie. MARILLION c'est pour moi, et avant tout, les années 80, soit la période avec le chanteur Fish, même si le côté très proche des GENESIS lui a sans doute valu quelques railleries, aujourd'hui, les anglais sont des piliers du style avec des albums qui continuent à être inspiré et grandement conseillé aux amateurs du style.
C'est donc vers l'Autre Canal que je me dirige ce soir avec un fan du groupe à mes côtés, ce sera mon Jean Michel Larqué à moi ce soir, la personne spécialiste chargée de donner son analyse technique de ce qui se passe sous mes yeux. Pas de première partie ce soir, le groupe est prévu à 20h30, on arrive à 20h15 et du monde est encore en train de faire la queue mais le public rentre très vite, l'organisation est vraiment rodée, ce qui permet une montée sur scène à 20h33. Projection de scènes de vie de ce qui semble être les années 30 sur l'écran, Steve Rothery apparaît avec une guitare électro acoustique pour une entrée en matière pleine de grâce et accompagne parfaitement les images de sourires que l'on voit derrière.
Depuis 1989, et l'arrivée de Steve Hogarth au chant, le groupe a doucement su se muer en un groupe avec une personnalité forte et unique, si on reconnaît la patte du groupe, la musique a gagné en noirceur et cela n'est pas étranger à l'esprit tourmenté de son frontman. Ce soir, Steve assure le show en mimant chacune de ses paroles, les vivant encore et encore comme s'il avait été enfermé dans une boucle sans fin. Mais l'homme n'en n'oublie pas pour autant de communiquer avec ses musiciens hors pairs, les nombreux clins d’œil avec son guitariste montrent clairement que le groupe est extrêmement heureux ensemble, les petites attentions envers son technicien qui lui apporte et vient rechercher sa guitare, un véritable gentleman, mais aussi avec son bassiste. Et là attention car si tous les musiciens sont des pointures, Pete Trewavas porte en grande partie ce groove unique que possède ce groupe. L'homme assure ses parties de basse avec une facilité déconcertante, quel monstre de technique, de finesse et de feeling, c'était déjà le cas sur album et sur scène c'est tout aussi vrai.
MARILLION enchaîne les morceaux les plus récents, ceux de son dernier album FEAR, sorti en 2016, et on constate également que Mark Kelly, claviériste du groupe, a su faire évoluer le son de ses claviers pour coller avec l'évolution des genres et ne pas rester figer dans une approche so 80's. Voilà ce qui fait la différence entre un groupe kitsch et ces anglais, la capacité à évoluer, se remettre en question et progresser avec son temps tout en gardant une unité stylistique.
Durant la première heure, le groupe joue l'intégralité de son dernier album FEAR et alterne donc les moments calmes et posés avec des relents de noirceur qui saisissent dans la cage thoracique, certes ce n'est pas violent mais c'est psychologiquement bien orchestré pour vivre avec Steve Hogarth ces montagnes russes émotionnelles. Le jeu de lumière très soigné ce soir accompagne également à la perfection ce qui se joue sur scène et nous montre encore une fois que le groupe ne néglige aucun aspect de son art, tout y est pensé avec goût et classe.
30 ans, donc que le groupe n'est plus venu dans l'est, MARILLION passe régulièrement à Paris mais pas tellement par chez moi et Steve Hogarth n'oublie pas de le mentionner avec un humour British à souhait indiquant que lui, à titre personnel, c'est la première fois qu'il vient à Nancy mais que le groupe, lui était déjà venu pour un concert qui était certainement mieux que celui de ce soir. Là dessus, Steve Rothery éclate de rire et plusieurs interprétations de cette vanne est possible mais personnellement je retiendrais une espèce de modestie, certes jouée, mais très touchante, cette interprétation colle tellement bien au personnage qu'est Steve Hogarth. L'homme possède encore une voix pleine de maîtrise même si elle affiche quelques faiblesses rares, celles-ci participent à l’authenticité et au côté vivant de l'interprétation du chanteur. Le public qui a bien garni la grande salle est sous le charme et la communion entre le groupe et son public est totale.
Il est ensuite temps de remonter la carrière du groupe mais attention pas trop loin quand même, MARILLION commence par "Go!" extrait de l'album marillion.com avant d’enchaîner avec "Afraid Of Sunlight" extrait de l'album du même nom. Puis "The Great Escape" de Brave, nous sommes là en 1994, "Easter" de Seasons End en 1989, le premier album avec Steve Hogarth et on s'arrêtera là ! Aucun titre de l'ère Fish ce soir comme régulièrement depuis un moment déjà. Mais il y a tellement d'excellents morceaux joués ce soir qu'il est difficile de leur en tenir rigueur, "Man Of A Thousand Faces" achève en beauté cette setlist. Mais le public n'est pas rassasié et en redemande, il n'en faut pas beaucoup pour que le groupe remonte sur scène et on ajoute "Waiting To Happen" de Holidays In Eden (1990) et "Neverland" de Marbles (2003), la fête est complète, le public aux anges, le groupe extrêmement ravi de l'accueil qui lui a été réservé ce soir.
Un concert d'une grande classe comme on en voit peu, un son absolument parfait, un jeu de lumière très travaillé, MARILLION a encore imposé sa patte durant ces 2h15 de concert intense et sans remplissage, cette patte unique qui lui permet de rester en vie et très suivi tout en restant bien en marge de l'industrie du disque. Quel concert ! Vous repassez dans l'est quand vous voulez messieurs...
Setlist : El Dorado: I. Long-Shadowed Sun / El Dorado: II. The Gold / El Dorado: III. Demolished Lives / El Dorado: IV. FEAR / El Dorado: V. The Grandchildren Of Apes / Living In F E A R / The Leavers: I. Wake Up In Music / The Leavers: II. The Remainers / The Leavers: III. Vapour Trails In The Sky / The Leavers: IV. The Jumble Of Days / The Leavers: V. One Tonight / White Paper / The New Kings: I. Fuck Every One And Run / The New Kings: II. Russia's Locked Door / The New Kings : III. A Scary Sky / The New Kings: IV. Why Is Nothing Ever True? / Go! / Afraid Of Sunlight / The Great Escape / Easter / Man Of A Thousand Faces / Waiting To Happen / Neverland.
Complétement d'accord avec Gargan.Simony, je te conseille la lecture de Jean-Claude Michéa (si tu as la flemme ou peu de temps on peut facilement trouver des conférences qu'il a données sur internet)Christopher Lasch ça marche aussi ma(...)
27/02/2021, 19:42
Jamais un patronyme d'un groupe n'a été en aussi inadéquation avec sa musique.Je ne crache pas sur le Doom, encore moins que Conan (le personnage) mais sans déconner : quiconque a lu une aventure de Conan, en particulier sur un champ de bataille, que l(...)
27/02/2021, 19:34
Je pense de plus en plus que la critique "des lois archaïques" est un faux-nez du libéralisme (celui qui ne te veux vraiment pas du bien si tu ne fais pas partie des 1%).
27/02/2021, 18:27
Perso, je reste mesuré sur la non menace que représente les lois religieuses archaïques de son pays. Loi anti-avortement, répression et censure envers les artistes qui ne respectent pas les lois sur le blasphème, et ça ce n'est que ce que nous, bons Fr(...)
27/02/2021, 17:56
En plus il demande un don....Je fais mon rebelle mais c'est vous qui payez l'amande. Il se fout du monde sur ce coup là.
27/02/2021, 16:35
Quel rebelle !Sinon, désolé mon grand je n'ai pas l'impression que "lois religieuses archaïques de ton pays" soient la plus grande menace pour notre liberté (en tout cas à l'Ouest mais même à l'Est j'(...)
27/02/2021, 15:58
D'accord avec Buck Dancer sur ce titre.Le précédent extrait était bien plus savoureux.A voir la totalité de l'oeuvre donc...Par contre, le clip est chiadé.
26/02/2021, 08:38
De savoir que Rutan fait désormais partie du groupe éveil ma curiosité pour l'album, mais le morceau s'écoute et s'oublie une fois terminé. Certainement un résumé de ce que sera l'album a mes oreilles.
25/02/2021, 15:58
Le clip est juste insoutenable. Tellement que je trouve la zique de CC en décalage avec les images. Trop propre pour ce qui est montré. Mais je dois reconnaître qu'avec cette vidéo sur du trafic d'organes immonde, Canniboul fait fort, très fort. Pas pr&(...)
25/02/2021, 11:30
Ca dépote ! Mais ça, je le dis souvent, j'écoute l'album et souvent, je finis par dire : next !Donc je vais pas m'emballer et écouter l'album plus en détails avant de me prononcer.
25/02/2021, 08:52
Ah là oui !C'est effectivement très cliché dans le genre (ce qui reste quasi obligatoire d'ailleurs dans le style), mais effectivement, c'est largement au dessus de la moyenne pour ce qui est de la "clarté" de l'ensemble.Tr&e(...)
25/02/2021, 08:14
Mouuuais...Au vu de vos avis dithyrambiques, je me suis donc penché sur ce bazar que je ne connaissais pas du tout :Je n'y ai absolument rien trouvé de ce que vous a fait frissonner les gars.Cela m'a fait penser à du Deathcore.J'avai(...)
25/02/2021, 08:10
Très sympa à regarder cette vidéo, merci. De mon côté j'ai vu plusieurs fois le groupe en concert sans posséder les albums. L'erreur est réparée et je les écoute maintenant régulièrement sauf sign of the d(...)
24/02/2021, 17:41
C'est pas mal du tout. Cela manque un poil d'agressivité, mais y'a du bon la dedans.Cela me rappel Betray my secrets - Shamanic dreams.
24/02/2021, 17:15
Vraiment hâte d'écouter, en espérant un mix entre nostalgie et des riffs de qualité de l'époque plus récente.
24/02/2021, 13:02
En voilà qui ont mangé du Slayer quand ils étaient petits. On dirait du The Haunted.
24/02/2021, 12:10