« Step by step, day by day, a fresh start over. A different hand to play, the deeper we fall, the stronger we stay.
And we'll be better, the second time around. »
Si vous avez mon âge, que vous avez abondamment regardé la télévision dans votre jeunesse, vous n’avez pas pu oublier ces paroles qui accompagnaient le générique de la série Notre Belle Famille, Step by Step en langue d’origine. L’histoire de ce couple s’offrant un nouveau départ dans la vie avec une grande famille recomposée, et devant justement composer avec les aléas de la vie, les petits chagrins, les grandes difficultés, et les tracas du quotidien, le tout sous couvert d’un humour tendre. Et finalement, aussi divertissante fut cette série assez anodine à l’époque de sa sortie, elle n’en avait pas moins un caractère fondamental dans son fond, cette façon de montrer que quoi qu’il arrive, lorsqu’on reste unis, lorsqu’on peut compter les uns sur les autres, on est apte à affronter tout problème se posant, de gravité variable. Ma vie est un peu construite sur le même moule, à la différence près que je ne m’appuie pas sur mes frères et sœurs ou demi-frères et demi-sœurs pour continuer le chemin, mais bien sur des amis virtuels qui rythment ma vie de leur musique, et ce, depuis ma plus tendre enfance. Et cette allusion via ce vers « second time around » aux possibilités que nous offre l’existence fonctionne aussi d’une façon plus prosaïque au moment de vous parler de l’album éponyme de Mike TRAMP, Second Time Around. D’une parce qu’évidemment, l’allusion fonctionne au premier degré des mots. D’autre part, parce que le célèbre musicien danois a profité de nombreuses secondes chances, de secondes fois tout au long de sa carrière, passant avec talent de débuts sous les feux des projecteurs alors qu’il n’était encore qu’un enfant au succès multi-platine de WHITE LION, avant de partir street look dans les méandres du Post Grunge de FREAK OF NATURE, puis de s’assumer enfin comme artiste solo crédible.
Aujourd’hui, nous le retrouvons encore une fois sous son propre nom, et le plaisir est intact, et l’émotion aussi. Alors pourquoi me direz-vous, seulement un an après son dernier LP Stray From The Flock, l’homme revient avec un album dans sa besace affublé d’un tel intitulé ? Tout simplement parce qu’il a choisi d’offrir une seconde chance à d’anciennes compositions, qu’il retravaille ici à la mode 2020, pas la plus facile à suivre en termes d’échéances et de possibilités.
Second Time Around est en effet une opération de réappropriation, un regard sur le passé, et une façon de le remettre au goût du jour. En 2009, Mike lança l’opération Mike Tramp & The Rock 'N' Roll Circuz, lâchant un album du même nom blindé de treize chansons. Cet album/projet était réservé aux fans danois du bonhomme, et l’album ne connut jamais une distribution mondiale. Nous le retrouvons donc ici, presque in extenso, et seulement expurgé de trois morceaux, « Enter the Circuz », « Wiseman » et « Sunshine », remis au goût d’un jour nouveau, comme un regard tendre posé sur un passé pas si éloigné que ça, pour une réappropriation qui a tout d’une innovation, les titres bénéficiant de nouveaux arrangements, d’une optique réactualisée, sans que l’émotion n’en pâtisse ou que la sincérité ne flétrisse. On le sait depuis longtemps, TRAMP n’est plus le beau gosse/chanteur de Hard-Rock que nous avons connu dans les eighties et nineties. Il a rangé la grosse distorsion au placard, les moues, la permanente, le look Seattle et les accès de colère, pour se ranger aux côtés des plus grands du patrimoine US, s’imposant comme un artiste Classic Rock tout à fait crédible, et surtout, terriblement attachant. Sans tomber dans les travers des généralités embarrassantes, le musicien ne se prend plus la tête avec de savants calculs sur la portée de sa musique, et la joue en toute simplicité, construisant album après année, chanson après décennie un répertoire solide de musique authentique, la même que les amoureux du patrimoine US chantonnent à longueur d’année sous leur douche, ou dans leur voiture. Et une fois encore, la qualité est au rendez-vous, et Second Time Around fonctionne immédiatement, comme une cheminée musicale près de laquelle on vient se réchauffer.
Produit par Soren Andersen & Mike Tramp, mixé par Peter Mannson au Mir Studio de Stockholm, masterisé par Henrik West et enregistré par Soren Andersen au Medley Studio de Copenhague, Second Time Around bénéficie du même son chaud que les précédentes œuvres de TRAMP, et nous offre une visite guidée de son univers, et une tranche de son passé qu’aujourd’hui est ravi de retrouver. Anticipé par un single et une vidéo du morceau « The Road », qui illustre parfaitement la démarche du musicien danois depuis ses débuts, ce LP est plus qu’une simple réappropriation d’un répertoire vieux d’une dizaine d’années, c’est encore un pas en avant qui n’hésite pas à regarder en arrière, et l’acceptation d’un destin musical hors normes. « All Of My Life », et ses guitares carillonnantes sur fond de Rock à tendance Pop est l’ouverture rêvée pour ce genre de projet, avec toujours en exergue cette assisse fondamentalement Rock aux riffs stoniens qui n’en réfutent pas moins les théories d’appartenance de TRAMP à la scène Rock US dont il s’est tant inspiré. Couplets qui résonnent comme des constats de vie, refrain aux airs de leitmotiv vital et viral pour continuer la route, une valise à la main, une guitare dans l’autre, les yeux rivés sur un avenir pas encore écrit, et la tête remplie de souvenirs qu’un livre ne suffirait pas à raconter. On retrouve Mike au sommet de sa forme vocale, au sommet d’une nostalgie mélodique qui l’accompagne comme toujours, et surtout, le bonheur de se sevrer d’une musique simple et authentique, refusant les effets faciles pour imposer de véritables chansons venant du cœur. « The Road », c’est cette route qu’il a si souvent empruntée, pour se rendre d’une salle à l’autre, partout dans le monde, mais toujours un peu chez lui. « Anymore » c’est la douceur qu’on caresse lorsqu’on retrouve les siens, sa famille, celle du sang mais aussi celle du cœur, avec toujours cette ombre à la SOUL ASYLUM qui plane au-dessus des nuages.
Tout l’album est construit comme une sorte de best-of de la carrière du danois, avec des allusions à ses entreprises en solo. On trouve ce Contemporary Rock que les radios se plaisent à diffuser aux quadras et quinquas en manque de nostalgie, avec BON JOVI, SEGER, CREEDENCE (« Come On »), cette explosion de traditionalisme que les bars du samedi soir connaissent par cœur (« Lay Down Your Guns », traduisant le Blues dans un langage plus nordique). Assez modulé et modéré, Second Time Around n’ose pas vraiment le Hard-Rock dont Mike s’est éloigné depuis longtemps, mais joue intense (« Highway »), rapide même parfois (« Back to You »), sans perdre de vue l’essentiel : la mélodie. Certes, beaucoup argueront du fait que ce nouveau chapitre ne diffère pas vraiment des précédents, et ils auront raison. Mais Mike est en paix avec lui-même depuis longtemps, et ne souhaite pas vraiment dévier de sa trajectoire, et pour cause : cette trajectoire est sa propre vie. Mais il est évident que les morceaux de Mike Tramp & The Rock 'N' Roll Circuz méritaient l’attention particulière de cette fameuse « deuxième chance », puisqu’une fois encore, Mike TRAMP nous offre presque une heure de musique fabuleuse, honnête et directe, aux intonations nostalgiques, mais à la portée émotionnelle d’importance.
Titres de l’album :
01. All Of My Life
02. The Road
03. Anymore
04. Come On
05. Between Good And Bad
06. Lay Down Your Guns
07. Highway
08. No Tomorrow
09. Back To You
10. When She Cries
Incroyable un groupe qui s'attaque à faire une reprise de Dead Congrégation !!! Je me languis d'écouter ça . Faut pas se louper la ahah.
31/05/2025, 21:53
Ah ah ce message d'au revoir est magnifique"Je dois y aller maintenant… chercher un boulot et jouer à Roblox avec mon fils…"
31/05/2025, 09:12
@Gargan exact, oubli impardonnable...Mais que veux-tu, je suis une vieille baderne qui pense que DEEP PURPLE est de la musique de jeunes et que tout est pourri depuis la mort de Roy Orbison. Mais totalement d'accord pour "Whiter Shade of Pale", quel feeling....
30/05/2025, 09:39
Bah tu as oublié la reprise finale de dragon ball par Lisa, question de génération hehe. Je ne connaissais pas tant que ça Paul Gilbert (un peu Mr Big et Racer X, mais pas plus), super bonhomme et musicien incroyable. Enorme panard sur la reprise de Procol Harum.
29/05/2025, 22:28
J'avoue avoir délibérément censuré cette information de premier choix... ... ...
26/05/2025, 07:32
@LeMoustre : alors grand-père, t'as réussi à sorti des soins palliatifs?
24/05/2025, 07:15
Une plaque bien méritée ! Mes deux premiers albums de death metal, Blessed are the Sick de Morbid Angel et Tomb of the Mutilated de Cannibal Corpse, deux albums que j'adore toujours autant, après plus de 30 ans passés dans ma discothèque, y ont &eacut(...)
23/05/2025, 19:55
Je chiais encore dans des couches à la grande époque du Morrisound, et pourtant si je fais un top 10 de mes albums de chevet tous styles confondus, la moitié (au moins) aura été enregistré dans ce studio. Le genre de lieu qui a marqué notre sc&egra(...)
22/05/2025, 17:52
Si ce qu'il dit est vrai c'est quand même bien bas comme méthode de "licenciement", surtout venant d'un groupe qui prône ouverture, tolérance et respect à longueur de show (ironiquement par sa propre voix en plus...).
21/05/2025, 17:13
J'aime bien ce groupe... c'est dommage que cette collaboration se termine ainsi... En tous cas, faut que je jette une oreille à Downstater...
21/05/2025, 16:13