STRIKER, c’est un beau roman, une belle histoire. Depuis 2007, le groupe d’Edmonton cumule les hauts faits, et s’impose dans le paysage Heavy à la force du poignet, l’épée à la main et la dégaine improbable. Mais au-delà de ces costumes chamarrés, de ces casquettes amusées et de ces lunettes vidangées, se cachent des musiciens complets, à la démarche professionnelle et au talent incontestable. La quintessence de la nostalgie intelligente, qui ne se contente pas de puiser dans les réserves old-school mondiales, et qui fait avancer la cause d’une bonne humeur permanente et d’un sens de l’à-propos tonitruant.
STRIKER, c’est un peu W.E.T et Yngwie MALMSTEEN qui en pleine retraite scandinave revisitent le Hard-Rock de papa, avec une énergie ne se démentant pas. Pourtant, on commençait à s’en faire pour le quatuor qui avait disparu des radars depuis 2018. Perte d’inspiration ? Motivation en berne ? Non, simplement une petite pause bien méritée après six albums explosifs, la moindre des choses à accorder à des artistes qui ont toujours donné sans compter.
Et d’ailleurs, en 2024, les canadiens apparaissent remontés comme jamais. La raison ? Simple, un septième album encore plus festif que les six autres, blindé de refrains à reprendre en chœur et autres soli dévastateurs.
La pochette est à l’image de l’entrain manifesté par les musiciens. Ils n’hésitent d’ailleurs pas à affirmer que ce graphisme est une métaphore sur leur fonctionnement. Un moteur bien rodé et huilé, en pur Metal, aux chromes rutilants et à la puissance énorme. De quoi faire crisser les pneus durant un go-fast quelconque, histoire de livrer n’importe où une dose létale de Heavy Metal un peu fou.
Entre AOR et Heavy, entre Deathcore et Speed Metal, Hardcore et Hair Metal, les STRIKER se situent et tiennent à rester vague sur leur inspiration. Mais autant dire que les formules qu’ils emploient sont toutes valides et sincères, et ce, dès la reprise de contact « Circle of Evil » à rendre tous les shredders fous de joie et de jalousie. Animés d’un esprit de revanche, les quatre acolytes foncent donc direct dans le tas en mode Le Transporteur, et nous entraînent dans une dérive nocturne aux allures de rêve un peu barge, dans lequel les bagnoles ne reconnaissent aucune limite de vitesse ni panneau de stop (« Blood Magic », du RIOT sous meth qui plane et accélère).
Difficile de croire que ces gus ne viennent pas de Suède. Leur attitude est à ce point scandinave qu’on a le sentiment qu’Edmonton s’est glissé entre Stockholm et Göteborg, et ces chœurs collégiaux de nous aiguiller un peu plus vers le grand nord, loin des obsessions les plus américaines du genre.
Mais qu’importe la provenance, et seules comptent la qualité et la folie. Ultrapower est exactement ce que son nom suggère, un surplus d’énergie atomique pour affronter une réalité de plus en plus dure, et une démonstration de force qui écrase menu le Power Metal et le Heavy Metal pour en faire une poudre fine à se coller entre les tympans.
Produit en compagnie de Josh Schroeder (LORNA SHORE, TALLAH, KING 810), Ultrapower est une œuvre exubérante et extravagante. Une transposition de la musculature de MANOWAR dans l’univers cartoon de KARNIVOOL, sans les exigences techniques trop poussées et les clichés enracinés. Redoutables joueurs, les canadiens nous livrent une fois de plus à domicile, dans un gros carton contenant des cotillons, des bouteilles de bière et de whisky, des déguisements fluo et un manuel du parfait petit enfant des années 80.
Beaucoup plus dur et versatile qu’un THE DARKNESS, STRIKER est une énorme boule de bowling qui fracasse les quilles et la piste. Difficile d’en extraire un mouvement en particulier, puisque tous ses gestes sont prestes et lestes. Les chansons de ce nouveau chapitre de BD nucléaire sont autant d’hymnes à la fête et à l’hédonisme musical, avec en vedette des soli incroyables et des envolées lyriques intersidérales.
Le line-up (Dan Cleary - chant, Tim Brown & John Simon Fallon - guitares, Pete Klassen - basse et Jono Webster - batterie) s’éclate donc dans les grandes largeurs, et se montre capable de passer d’un brulot torride comme « Ready for Anything » à une petite douceur bancale et acidulée comme « City Calling ».
L’univers des canadiens semble donc sans limites. Eux qui depuis dix-sept ans nous excitent les esgourdes de leur cocktail explosif se montrent plus convaincants que jamais, et l’ambiance joviale permet de prendre au sérieux cette dose de fun débridé.
Car loin de la simple private joke entre initiés, loin du recyclage old-school facile, STRIKER continue son entreprise de métissage, et amalgame le plus de sous-genres possibles pour affirmer le sien. Un Fun Power Metal de très haute volée, un Smiling Heavy Metal enjoué, un High-Energy Hard-Rock bien tassé.
Le genre d’album dont nous avons cruellement besoin pour tenir un jour de plus, et oublier tous nos petits tracas quotidiens.
Titres de l’album:
01. Circle of Evil
02. BEST of the BEST of the BEST
03. Give it All
04. Blood Magic
05. Sucks to Suck
06. Ready for Anything
07. City Calling
08. Turn the Lights Out
09. Thunderdome
10. Live to Fight Another Day
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La dernière du Madman ! Déjà vu en live debout et il chantait moins bien que la !
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Ozzy sur sa chaise hé ben.Bon l'âge nous aura tous mais bon quand même c'est pas cool de voir ça.Moi ça m'aurait emmerdé.Autant un Anthrax, un Maiden ont toujours la peche après tant d'années (quitte &a(...)
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j'ai eu l'occasion de les voir en première partie de Seum mi Juin. vraiment bien prenant !
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Putain je suis fan de Slayer mais c'était bien dégueulasse. Ça devient une parodie. Et oui merci pour tout Ozzy et tommy.
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