Tales From The Iron Shelter

Atomic Roar

11/01/2020

Fallen-angels Digital Productions

Ne croyez pas en lisant cette chronique que le groupe aux sémillantes pochettes jaunes revient sur le devant de la scène avec des inédits. Non, les brésiliens d’ATOMIC ROAR nous proposent avec Tales From The Iron Shelter une compilation résumant assez bien leur parcours, et leur deuxième travail de synthèse après Metal Mayhem en 2013. Vous serez certainement un peu déçus, spécialement en prenant acte des trois années d’existence du dernier LP du groupe, Never Human Again, paru en 2017. Mais après tout, cette compilation piochant dans les trois enregistrements studio du combo permet de l’aborder sous un angle moins fourni, et de découvrir ses nombreux talents sans avoir à écluser toute sa production. Et c’est encore une fois sous la couleur jaune que le groupe de Rio de Janeiro se manifeste, via une pochette assez anonyme montrant leurs faciès décidés, et bien décidés d’ailleurs à en découdre avec les amateurs de Thrash light et trop fluide pour les puristes. Alors, c’est en glissant cette nouvelle rondelle numérique entre vos oreilles que vous aurez l’occasion de découvrir un Thrash lourd, glauque, à la limite du Hardcore, comprenant des influences allant de HELLHAMMER à DISCHARGE, mal embouché, rond aux entournures et sans compromis, et la violence dégagée par ces onze morceaux provenant de trois albums différents vous offrira un voyage en Amérique du Sud moins prévisible que d’ordinaire. Tales From The Iron Shelter propose donc quatre morceaux de Never Human Again, quatre d’Atomic Freaks, et quatre de The Warfare Merchants, soit trois parts égales pour trois longue-durée, et un survol de la carrière des brésiliens assez exhaustif. Il est évidemment conseillé de ne pas connaître le groupe pour s’intéresser à cette sortie, sous peine de se voir refourguer des titres qu’on connaît déjà, et l’écoute de ces chansons violemment franches et franchement violentes saura séduire un nouveau public, qui se réfugiera sur la brutalité des brésiliens comme un petit cochon sur les pis de sa mère la truie.

Autant dire les choses comme elles le sont les ATOMIC ROAR n’ont jamais été des chantres de technique et autres fioritures, mais plutôt des barbares à la Mad Max, conscients de leur amour pour une musique rudimentaire et méchamment bestiale. Il n’est pas interdit de voir en ce quatuor (Victor Whipstriker - basse, Vinícius Hellpreacher - chant, Léo WitchCaptor - batterie,  Victor Poisonhell - guitare) une version encore plus sale de DISCHARGE découvrant l’univers de CELTIC FROST et CARNVORE, et surtout, un exutoire fabuleux à la linéarité ambiante qui ne prend en compte que la Bay-Area et la Ruhr. Ici, la rudesse allemande est mise à rude éprouve d’un Thrash sud-américain de légende qui a beaucoup lorgné sur l’Europe dans les années 80. Avec des structures quasiment similaires d’un morceau à l’autre, un chanteur qui ne trahit jamais son timbre rauque et viril, des guitaristes qui se la jouent sommaire et Punk, et une rythmique collée sur un beat qui n’accélère ni ne décélère jamais, ATOMIC ROAR incarne une sorte de MOTORHEAD Thrash, qui a trouvé depuis longtemps sa formule, et qui l’applique d’album en album, sans chercher à savoir si on a fait plus performant depuis le moulin à café. Et comment ne pas penser à feu Lemmy en écoutant « Demon Dust », qui ressemble comme deux gouttes d’eau à du VENOM essayant de faire du MOTORHEAD de façon un peu gauche, sans oublier les vertus médicinales du Rock n’Roll. Ce morceau est pourtant une variable dans une mer de certitudes, et après avoir encaissé « Never Human Again », dites-vous que le reste est du même tonneau, et que si vous aimez trente secondes d’ATOMIC ROAR, vous en supporterez très bien quarante minutes.

Certes, de temps à autres, le groupe module, sinue un peu, alourdit son propos, et se souvient avec bonheur des sévices de HELLHAMMER et BATHORY, en ralentissant son tempo et compressant sa rage. Ainsi, « Winds Of Wasteland » nous ramène au bon souvenir de « Triumph of Death » et de ce Thrash Black naissant aux prétentions humbles mais aux intentions clairement malfaisantes. Seule exception dans un timing calculé à la seconde près, ce morceau extrait du dernier et monstrueux album de la troupe permet de mesurer ses progrès dans la méchanceté, spécialement lorsqu’on peut le comparer aux débuts du groupe, incarnés par les quatre derniers titres de la compilation. Et dès les premières notes de « Bangers Are Back In Hell », on note un son beaucoup plus fluet, des graves totalement absents, et une vitesse d’exécution plus grande. En revenant aux racines du groupe en 2009, on découvre un combo plus sauvage, plus vif, et encore plus attaché aux racines de la violence métallique, pas encore décisif, mais plus instinctif. Et on appréhende alors cette compilation comme le voyage dans le temps qu’elle incarne, le remontant pour pouvoir juger de l’évolution d’un groupe qui n’a pas forcément avancé à pas de géant, mais qui n’a pas non plus fait du surplace. Evidemment, l’évolution n’est pas flagrante, et les trois albums se ressemblent méchamment, mais ATOMIC ROAR n’en reste pas moins un combo sympathique à défaut d’être indispensable, incarnant l’underground brésilien avec beaucoup de conviction et de fun. Et sans être un point d’orgue dans l’actualité, Tales From The Iron Shelter reste une pause agréable, et une reprise de contact signifiant sans doute une nouvelle activité prochaine.               

                                                 

Titres de l’album:

01. Never Human Again

02. Dreaming In An Iron Shelter

03. Exiled Into The Graves

04. Winds Of Wasteland

05. Mutants

06. Screaming From The Sewer

07. Demon Dust

08. Not This Hell

09. Bangers Are Back In Hell

10. Chains In Your Face

11. Metal Patrol

12. Brazilian Jawbreakers


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par mortne2001 le 21/02/2022 à 17:39
75 %    773
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C’est toujours parodique ou c’est mieux 

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Merci Ozzy pour tous 

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DPD

Oui c'est bien beau mais étaient ces gars durant l'ère Obama ou il a absolument tout trahis ? Trump on connait son histoire personnelle et ses financements. c'est sans surprise..

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Clairement ! Trop de blabla et de remplissage.

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