Ne croyez pas en lisant cette chronique que le groupe aux sémillantes pochettes jaunes revient sur le devant de la scène avec des inédits. Non, les brésiliens d’ATOMIC ROAR nous proposent avec Tales From The Iron Shelter une compilation résumant assez bien leur parcours, et leur deuxième travail de synthèse après Metal Mayhem en 2013. Vous serez certainement un peu déçus, spécialement en prenant acte des trois années d’existence du dernier LP du groupe, Never Human Again, paru en 2017. Mais après tout, cette compilation piochant dans les trois enregistrements studio du combo permet de l’aborder sous un angle moins fourni, et de découvrir ses nombreux talents sans avoir à écluser toute sa production. Et c’est encore une fois sous la couleur jaune que le groupe de Rio de Janeiro se manifeste, via une pochette assez anonyme montrant leurs faciès décidés, et bien décidés d’ailleurs à en découdre avec les amateurs de Thrash light et trop fluide pour les puristes. Alors, c’est en glissant cette nouvelle rondelle numérique entre vos oreilles que vous aurez l’occasion de découvrir un Thrash lourd, glauque, à la limite du Hardcore, comprenant des influences allant de HELLHAMMER à DISCHARGE, mal embouché, rond aux entournures et sans compromis, et la violence dégagée par ces onze morceaux provenant de trois albums différents vous offrira un voyage en Amérique du Sud moins prévisible que d’ordinaire. Tales From The Iron Shelter propose donc quatre morceaux de Never Human Again, quatre d’Atomic Freaks, et quatre de The Warfare Merchants, soit trois parts égales pour trois longue-durée, et un survol de la carrière des brésiliens assez exhaustif. Il est évidemment conseillé de ne pas connaître le groupe pour s’intéresser à cette sortie, sous peine de se voir refourguer des titres qu’on connaît déjà, et l’écoute de ces chansons violemment franches et franchement violentes saura séduire un nouveau public, qui se réfugiera sur la brutalité des brésiliens comme un petit cochon sur les pis de sa mère la truie.
Autant dire les choses comme elles le sont les ATOMIC ROAR n’ont jamais été des chantres de technique et autres fioritures, mais plutôt des barbares à la Mad Max, conscients de leur amour pour une musique rudimentaire et méchamment bestiale. Il n’est pas interdit de voir en ce quatuor (Victor Whipstriker - basse, Vinícius Hellpreacher - chant, Léo WitchCaptor - batterie, Victor Poisonhell - guitare) une version encore plus sale de DISCHARGE découvrant l’univers de CELTIC FROST et CARNVORE, et surtout, un exutoire fabuleux à la linéarité ambiante qui ne prend en compte que la Bay-Area et la Ruhr. Ici, la rudesse allemande est mise à rude éprouve d’un Thrash sud-américain de légende qui a beaucoup lorgné sur l’Europe dans les années 80. Avec des structures quasiment similaires d’un morceau à l’autre, un chanteur qui ne trahit jamais son timbre rauque et viril, des guitaristes qui se la jouent sommaire et Punk, et une rythmique collée sur un beat qui n’accélère ni ne décélère jamais, ATOMIC ROAR incarne une sorte de MOTORHEAD Thrash, qui a trouvé depuis longtemps sa formule, et qui l’applique d’album en album, sans chercher à savoir si on a fait plus performant depuis le moulin à café. Et comment ne pas penser à feu Lemmy en écoutant « Demon Dust », qui ressemble comme deux gouttes d’eau à du VENOM essayant de faire du MOTORHEAD de façon un peu gauche, sans oublier les vertus médicinales du Rock n’Roll. Ce morceau est pourtant une variable dans une mer de certitudes, et après avoir encaissé « Never Human Again », dites-vous que le reste est du même tonneau, et que si vous aimez trente secondes d’ATOMIC ROAR, vous en supporterez très bien quarante minutes.
Certes, de temps à autres, le groupe module, sinue un peu, alourdit son propos, et se souvient avec bonheur des sévices de HELLHAMMER et BATHORY, en ralentissant son tempo et compressant sa rage. Ainsi, « Winds Of Wasteland » nous ramène au bon souvenir de « Triumph of Death » et de ce Thrash Black naissant aux prétentions humbles mais aux intentions clairement malfaisantes. Seule exception dans un timing calculé à la seconde près, ce morceau extrait du dernier et monstrueux album de la troupe permet de mesurer ses progrès dans la méchanceté, spécialement lorsqu’on peut le comparer aux débuts du groupe, incarnés par les quatre derniers titres de la compilation. Et dès les premières notes de « Bangers Are Back In Hell », on note un son beaucoup plus fluet, des graves totalement absents, et une vitesse d’exécution plus grande. En revenant aux racines du groupe en 2009, on découvre un combo plus sauvage, plus vif, et encore plus attaché aux racines de la violence métallique, pas encore décisif, mais plus instinctif. Et on appréhende alors cette compilation comme le voyage dans le temps qu’elle incarne, le remontant pour pouvoir juger de l’évolution d’un groupe qui n’a pas forcément avancé à pas de géant, mais qui n’a pas non plus fait du surplace. Evidemment, l’évolution n’est pas flagrante, et les trois albums se ressemblent méchamment, mais ATOMIC ROAR n’en reste pas moins un combo sympathique à défaut d’être indispensable, incarnant l’underground brésilien avec beaucoup de conviction et de fun. Et sans être un point d’orgue dans l’actualité, Tales From The Iron Shelter reste une pause agréable, et une reprise de contact signifiant sans doute une nouvelle activité prochaine.
Titres de l’album:
01. Never Human Again
02. Dreaming In An Iron Shelter
03. Exiled Into The Graves
04. Winds Of Wasteland
05. Mutants
06. Screaming From The Sewer
07. Demon Dust
08. Not This Hell
09. Bangers Are Back In Hell
10. Chains In Your Face
11. Metal Patrol
12. Brazilian Jawbreakers
Je m'attendais vraiment pas à ce qu'Ozzy tiennent 30 min sur chacun de ses shows...Bon, on peut pas dire que c'était "beau" à voir mais si j'avais eu la chance de gauler une place, j'aurai tout de même été bien con(...)
07/07/2025, 07:36
Putain je suis fan de Slayer mais c'était bien dégueulasse. Ça devient une parodie. Et oui merci pour tout Ozzy et tommy.
06/07/2025, 21:25
Oui c'est bien beau mais étaient ces gars durant l'ère Obama ou il a absolument tout trahis ? Trump on connait son histoire personnelle et ses financements. c'est sans surprise..
06/07/2025, 14:20
Pardon pour les fautes, mais quitte à écouter ce genre de trucs, Anna von Hausswolff le faisait beaucoup mieux il y a 10 ans. C'est ce qu'on appelle l'avant-garde je suppose.
05/07/2025, 06:51
Le problème de de Kayo Dot c'est qu'il dépend de l'envie du moment de Toby Driver et de qui l'entoure, tu peux avoir un album de drone/post-rock suivit d'un album de death metal, il n'y a pas de groupe et aucune identité. C'est dommage parce(...)
05/07/2025, 06:47
Merci à Clawfinger pour ce grand moment de transgression validée par l’ordre moral dominant. C’est rassurant de voir que la “rébellion” moderne consiste à tirer sur une cible usée jusqu’à la corde, avec des punchlines dignes (...)
04/07/2025, 07:16
Il tourne pas mal chez moi ce disque, et c'était un vrai plaisir de revoir le groupe live récemment après les avoir un peu mis de côté. Un autre concert en tête d'affiche ne serait pas de refus !
03/07/2025, 16:57
Morceau décevant et sans surprise. La présence de Chris Kontos dans le groupe y fait pour beaucoup dans mon intérêt pour ce retour, mais pour le moment bof.
03/07/2025, 16:47
Je n'ai jamais aimé ce groupe, mais j'étais passé devant durant un Hellfest et en effet c'était juste insupportable toutes ces harangues (littéralement toutes les 10 secondes). Moi je m'en beurre la raie, mais pour les fans ça doit &ec(...)
03/07/2025, 12:55
Vu à Toulouse et je n'ai pas du tout accroché, pourtant vu 2 ou 3 fois depuis 2005. Et j'avais bien aimé. Rien ne surnage, ça bastonne mais pour moi aucuns titres ne sort du lot.Par contre j'ai adoré Slapshot
02/07/2025, 16:01
Votre article sur le kintsugi est un véritable hommage à l’art de reconnaître la beauté dans la fragilité et les cicatrices : mentionner son origine au XVe siècle et sa philosophie wabi‑sabi renforce(...)
02/07/2025, 15:38
@Abrioche91 : la canicule t'a trop tapé sur la tête, mon pauvre vieux. Parce que se faire à répondre aux trolls, je n'avais plus vu ça depuis VS.
02/07/2025, 12:25
@Ultra Pute, t'es bien limité comme garçon. Et tu dois sacrément bien te faire chier pour venir commenter connement ce que les autres écrivent.Moi aussi, j'aime bien les commentaires gratuits (la preuve) mais je suis surtout là pour commenter l&(...)
02/07/2025, 08:50