Pendant très longtemps, j’ai pensé que BLACK SABBATH et LED ZEPPELIN étaient les deux groupes qui avaient le plus influencé les musiciens Hard Rock des décennies suivantes. A un moment donné, je me suis même dit que KISS ne devait pas être loin derrière eux. Ce qui n’est pas illogique en soit, même en faisant abstraction de leur talent, puisqu’ils furent les premiers. Les premiers à jouer du Hard-Rock, les premiers à jouer du Heavy-Metal, et les premiers à jouer du Glam Rock, ce qui leur confère une ancienneté non négligeable et un impact l’étant encore moins. Mais avec le recul des années, et avec cette déferlante de groupes piochant dans le passé de quoi lui rendre hommage, je me rends compte que le groupe qui a laissé l’empreinte la plus durable est peut-être IRON MAIDEN. En effet, en découvrant chaque semaine un nouveau représentant de la NWOOSHM (New Wave of Old-school Heavy Metal), je m’aperçois que Steve Harris et sa bande ont traumatisé des générations de musiciens, et pour cause, puisqu’eux aussi étaient les premiers. Les premiers à révolutionner le Metal en y ajoutant une bonne dose de violence, presque Punk dans les faits, et les premiers à synthétiser l’esprit épique de la NWOBHM pour la vulgariser auprès du public. Et entre le chant lyrique de Dickinson, la basse épileptique et ronde de Steve Harris, et ces fameuses tierces empruntées à THIN LIZZY, il y a de quoi copier sans se demander si la purge va tenir du plagiat ou de la révérence effective. Prenez par exemple les finlandais de NIGHTSTRYKE, archétype du combo qui reprend à sa sauce des recettes éprouvées depuis l’orée des années 80. Sous couvert d’une musique franche et noble, les originaires de la petite ville de Järvenpää nous servent encore chaud un second album qui s’évertue à utiliser les ficelles de MAIDEN (avec une petite touche de SAXON et RIOT pour diversifier un peu) pour mouvoir la marionnette Storm of Steel, leur second album et sans doute le plus beau salut de la main à la génération 80.
Fondé en 2015, le quatuor (Rami Hermunen - guitare/chant, Juho Karppinen - guitare, Vilppu Nurminen - basse et Antti Selenius - batterie) nous a déjà gratifiés d’un premier jet il y a trois ans, avec un Power Shall Prevail qui en disait assez long de son titre sur ses intentions. Guitares rageuses en avant, mélodies proéminentes, rythmique pulsée, chant harmonieux mais hargneux à la RAVEN, pour un passage en revue de toutes les qualités les plus rattachées à l’invasion des groupes européens des années 80/81. On appréciait alors leur art de la citation dans le texte, et aujourd’hui, trois ans plus tard, les finlandais ont porté cet art à son paroxysme, en signant le plus beau tableau dépeignant MAIDEN dans son propre contexte. Produit et masterisé par Bart Gabriel (HEXX, CIRITH UNGOL, PAGAN ALTAR) et mixé par Cederick Forsberg (CRYSTAL VIPER, BLAZON STONE), Storm of Steel est même flanqué d’une de ces pochettes héroïques que les groupes d’époque affectionnaient tant, et livre une performance hallucinante de fidélité qui fait craquer malgré ses similitudes et ses trucs piqués dans les poches mêmes des anciens héros. Car après une courte intro efficace, le doute n’est plus permis à l’écoute de « Read The Omens », IRON MAIDEN est dans la place, et malgré une intro plus Hard que Heavy, la suite nous prouve que les NIGHTSTRYKE ont bien relu leur bréviaire de la perfide Albion, et on se prend à rêver d’un Brave New World resitué dans le Londres de 84/85. Même sens de l’à-propos mélodique, même voix qui ne manque pas une occasion de monter dans les aigus, même basse frappée des doigts avec dextérité, et même ambiance belligérante.
Pour autant et malgré ce rapprochement inévitable, les NIGHTSTRYKE ne sont pas qu’un simple clone habile et doué de la vierge de fer, et savent aussi laisser quelques annotations moins évidentes, passant en revue le patrimoine d’il y a quatre décennies avec un brio d’enfer. En choisissant l’option « dure » de la NWOBHM, les quatre musiciens n’hésitent pas à appuyer sur la pédale d’accélérateur pour flirter avec le Speed gentil à la DIAMOND HEAD/RIOT, et « Dogfight » de proposer une montée dans les tours qui ne ménage pas les cervicales. On note alors que le combo n’a pas l’intention de se laisser enfermer dans une petite case, et sa façon de mélanger les astuces d’ENFORCER et HAUNT est tout à fait délicieuse. On retrouve d’ailleurs cette propension à enflammer les débats lors de la conclusion « Storm Of Steel », qui témoigne très bien de la vitalité de la scène européenne de l’orée des eighties. A la manière d’un SATAN qui n’oubliait jamais les harmonies derrière les BPM, NIGHTSTRYKE propose donc un Heavy Metal rapide plus qu’un Speed timide, et d’ailleurs, la majorité des compositions préfère admettre un mid ou up tempo efficace, plus qu’un mitraillage à la caisse claire.
Du côté de l’expression la plus flamboyante, les amateurs de pièces emphatiques et démonstratives seront servis par le déluge de sextolets et la marche appuyée de « Deathstalker » qui permet à Juho Karppinen de faire montre de son panache en solo, tandis que la voix de Rami Hermunen suggère un joli mélange des timbres de John Gallagher et Paul Davidson. On est assez bluffé par le talent d’un groupe qui ne fait que recycler, mais qui le fait avec panache, et qui se permet même des stances plus personnelles, comme ce très délicat et ciselé « Chains Of Faith » qui sans renoncer à la puissance, laisse l’émotion percer. NIGHTSTRYKE a même eu la clairvoyance d’arrêter son second sprint sous la barre des quarante minutes pour éviter de se répéter, ce qui confère à Storm of Steel des allures de petit bijou soigné dans les moindres détails. Certes, les musiciens n’évitent pas une légère redite et petite inflexion dans l’inspiration (« Stranger's Blade » du MAIDEN réchauffé au micro-ondes malgré un break sympathique), mais globalement, ce second jet fait clairement partie du haut du panier nostalgique de cette année 2020.
Titres de l’album:
01. Black Lotus
02. Read The Omens
03. Deathstalker
04. Dogfight
05. Chains Of Faith
06. Nosferatu
07. Knee Deep In The Dead
08. Innominatu
09. Stranger's Blade
10. Storm Of Steel
Deafheaven > Black Sabbath d'ailleurs, aucune hésitation. quelle chanson de Black Sabbath atteint le niveau d'intensité de Dream House ?
10/07/2025, 21:43
T'aimes ça hein le cuir et le metal salace, je préfère Patrick Sébastien, je le trouve moins pédé. Le petit bonhomme en mousse on s'en rappelle, ça c'est une chanson qu'on oublie pas, comme ce que te chantais ta maman..
10/07/2025, 21:36
@DPD : putain, cette merde de Chat Pile, de la noise bâtarde gay friendly qui pompe Godflesh et Korn. Et dans un autre post, tu parles de Deafheaven. Mais mec, arrête de donner des leçons et va donc faire une Bun Hay Mean.
10/07/2025, 21:20
Et ce qui s'est fait de marquant question death c'était le dernier Dead Congregation et le surprenant Reign Supreme de Dying Fetus. Et qu'on me parle pas de Blood Incantation tout est impeccable, il y a beaucoup de travail derrière, mais aucune symbiose entre les part(...)
10/07/2025, 15:17
L'underground est pas une qualité en lui-même, le dernier concert que j'ai vu t'avais les groupes qui enchaînent les plans thrash-death-black sans aucune cohérence, du sous Deathspell Omega (désolé mais dans le black dissonant tu seras toujou(...)
10/07/2025, 15:09
C'est à peu près le constat que nous sommes plusieurs à faire me semble-t-il, mais je mettrais tout de même Converge, The Dillinger Escape Plan ou Botch ailleurs que dans le metalcore. Mais pourquoi pas. ;-)@Jus de cadavre "Je crois qu'il faut acce(...)
10/07/2025, 14:34
@GPTQBCOVJe suis horrifié par l'idée de finir comme ça, voir Darkthrone se réduire aux lives jouant la fameuses trilogie pour payer les affaires courantes notamment des frais de santé, la social-démocratie m'en sauvera j'imagin(...)
10/07/2025, 14:16
Non mais même le metalcore t'avais la grande époque de Converge, Dillinger Escape Plan, Botch et compagnie...certains parleraient de hardcore chaotique mais bon. T'avais pas que de la musique lisse à refrain, ce n'est pas le diable que certains veulent peindre.&(...)
10/07/2025, 13:47
Si le Metalcore était à la mode il y a 20 ans, disons alors que (malheureusement) cela perdure car 1/4 des groupes jouant dans de gros et moyens fests ont un qualificatif se terminant par "core".
10/07/2025, 13:22
Cela m'espante toujours de voir des festivals complets (ou presque) un an à l'avance sans avoir annoncé aucune tête d'affiche.Le public est devenu très friand des gros festivals. Je pense évidemment à toute cette frange de festivalier(...)
10/07/2025, 12:23
Certains commentaires sont à côté de leur pompes, la grande mode du metalcore c'était il y a quoi ? 20 ans ? la bizarrerie c'est que pas mal de ces gens sont passés au black-metal pour une raison que j'ignore ce qui donne toute cette scene en -post(...)
10/07/2025, 12:04
Ce groupe est une pépite. Je reste encore sous le choc de The Crowning Quietus par exemple !
10/07/2025, 08:38
Et oui le Fall of que c'était dingue mais pas de monde pour pouvoir continuer
09/07/2025, 23:09
Je vais au Hellfest l'année prochaine depuis 2010 et je sais pertinemment que le métal extrême n'y a plus trop sa place et dieu sait que j'adore le black et le death mais je suis fan de musique et musicien avant tout et j'aime aussi cette diversité. (...)
09/07/2025, 23:07
Cette année, j'ai fait le Anthems of Steel et le Courts of Chaos. A l'automne, ce sera probablement le Muscadeath. Les festivals, ce n'est pas ce qui manque. D'ailleurs, plus ils sont passionnants dans la programmation, moins la fréquentation est importante. Biza(...)
09/07/2025, 21:39
Content de ne plus perdre mon temps, mon argent, mes nerfs et mes espoirs avec ce fest qui est devenu une totale foire aux neuneus.J'ai souvenir d'un site avant 2010/2011 avec encore peu de déco (c'est relatif mais comparé à ce que c'est devenu....)(...)
09/07/2025, 20:31