Le meilleur des trois mondes. Death, Thrash et Black Metal, trois ingrédients utilisés à doses diverses, pour créer un album défiant la concurrence de sa technique et de sa violence. Mais les américains de XOTH, malgré une carrière sous la barre d’une décennie, n’ont plus rien à prouver depuis longtemps. Depuis 2019 plus exactement, année de sortie d’Interdimensional Invocations, qui nous avait permis de découvrir un groupe parfaitement en place, subtilement complexe, aux désirs multiples et aux capacités notables. Et quatre ans après cette claque assénée avec beaucoup de conviction, Exogalactic vient enfoncer le clou dans le cercueil des derniers doutes possibles.
Eventuels.
Probables.
Ou pas.
Car comment douter en effet des intentions d’un groupe capable de transcender le Death technique le plus touffu d’une philosophie Black intense et dramatique, quelque part dans un coin de notre univers. En pleine expansion, le territoire des originaires de Seattle ressemble à un terrain de jeu pour scientifiques musicaux pointus, aux conclusions toujours ouvertes.
Et comme la production de l’ensemble joue les grands seigneurs, on se laisse facilement happer par ce vortex, qui nous balade de dimensions parallèles en galaxies éloignées.
Ben Bennett (basse), Jeremy Salvo (batterie), Tyler Splurgis (guitare/chant) et Woody Adler (guitare/chant), line-up inamovible depuis les débuts du groupe ont encore franchi un palier dans la sophistication, sans renoncer à cette brutalité crue qui transforme chaque morceau en petit épisode de série SF teintée de philosophie. Dans un vaisseau spatial à l’équipement de pointe, chaque intervenant est à son poste, connaissant par cœur les détails de sa mission. Nous faire explorer les recoins de l’univers tout en nous assénant un message grave et viscéral. Un message qui dès « Reptilian Bloodsport » se veut clair, tonitruant, et non sujet à questionnement. Alors, quintessence d’un Death technique renforcé d’une crudité Black/Thrash ou extrême qui s’assume et qui refuse les étiquettes ?
Les deux mon capitaine, et le voyage n’est pas sans turbulences.
Très affuté, les musiciens accumulent les plans mélodiques et les à-coups rythmiques, pour se rapprocher de la pureté d’un DEATH des dernières années, toutefois plus abordable et moins abscons. Loin de la prétention parfois gênante d’un Death technique ambitieux mais élitiste, XOTH développe des trésors d’imagination pour ne pas trop complexifier la partition. Sans vulgariser à outrance pour ne pas perdre l’attention des spécialistes, le quatuor de Seattle ose la synthèse parfaite, et multiplie les stimulations sensorielles d’une envolée purement Power Metal ou d’un break Black à assommer un bœuf.
Si bien sûr les qualités de chacun sont mises en avant avec beaucoup d’intelligence, si la frappe d’un batteur inspiré et capable permet de sublimer la violence environnante, si le chant grave et sentencieux fait prendre la chose au sérieux, Exogalactic n’en reste pas moins attractif pour tous les publics, et pas seulement ceux qui adulent les CYNIC, GOJIRA, et autres défenseurs de la cause progressive.
Mais le name dropping, une fois n’est pas coutume, peut être utile pour se faire une idée du trip avant d’embarquer. REVOCATION, OBSCURA, GORGUTS, ARSIS, sont quelques exemples de tutelle ou de contemporains qui vous guideront sur la bonne voie, bien que les XOTH s’en sortent parfaitement seuls, et avec les honneurs de l’horreur instrumentale matinée d’esprit en lumière mélodique.
Si chaque segment peut s’apprécier sorti de son contexte, c’est évidemment l’intégralité de l’album qui suscite une admiration sans bornes. Les américains parviennent à relier chaque épisode d’une mélodie commune ou d’une bestialité sophistiquée, histoire de tracer le plan d’un trip immersif dans l’espace, à la recherche éventuelle du sens de la vie, ou du moins de son origine.
On appréciera donc cette globalité si détaillée, et cette façon de rendre agressif chaque plan, même les plus fluides et harmonieux.
Et si l’on ressort de l’écoute légèrement lessivé d’avoir du assimiler autant de changements de direction et autres caps à tenir, on reste admiratif des moyens mis en œuvre pour rendre ce troisième album aussi passionnant qu’une conquête spatiale futuriste.
Sur Mars ou Venus restent des mystères à décrypter, mais en attendant le jour où l’être humain colonisera une autre planète pour s’assurer de sa survie, XOTH explore les destinations possibles tout en nous prévenant d’une éventuelle extinction de masse.
Violent, mais intelligent. La combinaison la plus dangereuse de l’extrême depuis la nuit des temps.
Titres de l’album:
01. Reptilian Bloodsport
02. Manuscripts of Madness
03. Sporecraft Zero
04. The Parasitic Orchestra
05. Saga of the Blade
06. Reflective Nemesis
07. Battlesphere
08. Map to the Stars, Monument to the Ancients
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